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Entre repentance et fantasme de guerre raciale

 Par Hubert Ledoux 

[dropcap]Déboulonner[/dropcap] les statues, brûler des effigies, rebaptiser des rues, censurer des films, des livres, des expos. Et du même coup refaire l’Histoire en la niant. Tel est ce néo-négationnisme qui se répand en France (aussi), au nom d’un antiracisme sciemment instrumentalisé. Comme l’écrit Valérie Toranian dans La Revue des Deux Mondes, « […] une mouvance décoloniale indigéniste antiraciste, biberonnée aux penseurs d’extrême gauche américains les plus radicaux, rêve d’exporter en France un système multiculturaliste calqué sur celui des États-Unis. Ces militants se battent pour transformer les universités françaises en campus américains régis par l’idéologie intersectionnelle, qui n’a rien à voir avec la culture et la tradition républicaine universaliste française. La littérature découpée en genre, sexe, race. Les sciences sociales obsédées par les représentations identitaires. Des cours réservés aux « racisés », des intellectuels interdits de conférence. »

En s’identifiant par opposition à leurs « ennemis de race », les antiracistes instaurent un autre racisme, le racisme anti-Blancs qui n’a rien à envier à tous les autres rejets racistes, culturels et sociaux – données étroitement imbriquées mais rarement analysées comme telles. Mieux vaut en effet « cibler » des ensembles vastes en les essentialisant, aujourd’hui les flics, bras armés d’un État forcément meurtrier racial – puisque post-colonial. On peut s’inquiéter de voir ainsi le mouvement en cours se nourrir du fantasme de la guerre raciale.  Gérard Ponthieu 

[dropcap]Non[/dropcap] à la repentance permanente.

Oui à l’éducation, à l’ouverture et à l’étude des archives, à leur publication large.

Un certain Savorgnan de Brazza (d’origine italienne, officier de la marine française) a tout dit des scandales de la colonisation du Congo.

Ce n’est plus enseigné.

Il suffit pourtant de relire le petit livre que lui consacra, en 1930, le général de Chambrun (Hachette).

L’auteur n’est pas un dangereux gauchiste, et les farouches défenseurs des « bienfaits de la colonisation » y trouveront matière à réflexion.

Personnellement je ne suis pas pour déboulonner les statues ; mais pour les expliquer et, surtout, assumer ENFIN notre histoire.

Ce n’est que ça mais c’est tout ça.

Je dispose de l’édition de 1947 de Tintin au Congo où ne figure absolument pas la fameuse bulle invitant les petits Africains à apprendre l’histoire de « nos ancêtres les Gaulois ».[ref]Mais la version originale de l’album datant de 1930-1931 est sans ambiguïté… Hergé devait s’en expliquer en 1979 sur la RTBF, déclarant notamment : « Quant à l’idée colonialiste, pratiquement tout le monde a été colonialiste. Cela ne posait pas de problème, le Blanc avait été créé pour apporter la civilisation aux autres. Tintin n’était pas raciste mais il était colonialiste comme tout le monde l’était à l’époque. » [Ndlr][/ref]

En revanche, les animaux (Milou et le perroquet, le singe avec Tintin etc.) dialoguent entre eux dans un français parfait.

En revanche, ce n’est pas le cas des Africains qui utilisent un parfait sabir, du style « ça y en a être Tintin »…

Un sujet d’étude qui a d’ailleurs fait l’objet d’un livre écrit par Fournier dés 1916 : Le français tel que le parlent nos tirailleurs sénégalais.

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5 réflexions sur “Entre repentance et fantasme de guerre raciale

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