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En nommant Sarkozy, Chirac s’assoit sur la Constitution française !

Par Laurence Américi

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Le discours de Chirac ce soir m'a poussée vers le clavier. Voici un président de la République française qui s'adresse très officiellement à ses concitoyens et qui annonce qu'il a choisi un Premier ministre et... un ministre de l'Intérieur. « Dans un esprit de rassemblement, a-t-il en effet déclaré, j'ai demandé à Nicolas Sarkozy de rejoindre le gouvernement comme ministre d'Etat, ce qu'il a accepté ». Et nos bons journalistes de télévision de nous servir les sujets attendus sur ce pauvre Raffarin qui s'en va et sur le bel aristocrate qui s'en vient. Rien ne les choque, rien ne les dérange et l'on passe au titre suivant...

Pour ma part, je quitte mes fourneaux et je cherche nerveusement dans ma bibliothèque le bon vieux GF-Flammarion Les constitutions de la France depuis 1789 qui a si souvent éclairé ma lanterne. Et là, bien entendu, je retrouve l'article 8 de la Constitution de la Ve République : "Le président de la République nomme le premier ministre. Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du gouvernement. Sur la proposition du Premier ministre, il nomme les autres membres du gouvernement et met fin à leurs fonctions."

Ce n'est pas un détail, cette procédure. Le Premier ministre est chargé de composer un gouvernement. Article 20 : "Le gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation." Et c'est collectivement que ledit gouvernement est responsable devant le Parlement, comme cela est précisé aux articles 20, 49 et 50.

Mais Jacques Chirac lui, de cela, il s'en fiche. Il nomme un Premier ministre et un ministre de l'Intérieur parce que là, pour son boulot de maintenant, ça l'arrange. Que ce soit contraire à la Constitution ça n'a pas l'air de le déranger et il aurait tort de s'en priver, puisque les journalistes ont l'air de prendre ça si bien.

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Une réflexion sur “En nommant Sarkozy, Chirac s’assoit sur la Constitution française !

  • Meneldil

    Je suis d’ac­cord avec le blog, mais est seule­ment pas­sé au des­sus de la forme.
    Dans le fond, en période de concor­dance des majo­ri­tés, le Président choi­sit tous les ministres, et pas seule­ment le Premier Ministre.
    Il a fait une erreur en l’an­non­cant avant la prise de fonc­tion effec­tive de de Villepin, sur­ement en pen­sant annon­cer un grand coup.

    « L´opportunisme indé­cent de Sarkozy devient très inquié­tant : Il est capable de tout pour avoir le cul plus haut que le reste des fran­çais, et donc en est un vrai enne­mi (de la France et de L´Europe). »

    C’est bizarre, pour moi, l’en­ne­mi de la France c’est une coal­li­tion bizarre, com­pre­nant entre autre les syn­di­cats extre­mistes (le Medef tout autant que la CGT), les idéo­lo­gies fétides (alter­mon­dia­lisme, com­mu­niste, trots­kisme incar­nés par Bové, Besancenot, Buffet et toute la com­pa­gnie) et Chirac et son entourage.
    Le tout peut se résu­mer par « racisme, jaco­bi­nisme bien pen­sant, pas­séisme, immo­bi­lisme, atteintes à la démo­cra­cie, vision rétro­grade de l’ordre mon­dial, men­songes qua­si-per­ma­nents, illu­sions de la France comme 3° voies, etc. »

    Quant à l’Europe, j’ai presque osé dire que les enne­mis de l’Europe sont ceux qui ont voté NON, mais je me suis abs­te­nu, parcque ce n’est pas tota­le­ment vrai, et que quelques per­sonnes ont voté NON tout en étant euro­phile (je me demande tou­jours com­ment cela est pos­sible, mais bon. A l’im­pos­sible nul n’est tenu)

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