Dans Libé. Ces munichois du non, ces sonneurs de glas
Les revanchards du 29 mai n’ont toujours pas renoncé à leurs anathèmes. Ainsi Libération, ce 15 juillet, offre-t-il son « Rebonds » à l’avocat Daniel Soulez-Larivière*. Lequel ne craint pas de donner de la Grosse Bertha avec un effet de manche de la plus éminente finesse.
Les secrétaires d’édition de Libé ont assez aimé, semble-t-il, ce trait de pertinence historique qu’ils l’ont mis en rouge et en exergue : « A voir les réjouissances du 29 mai au soir place de la Bastille, on pensait à celles de septembre 1938, pour fêter l’atterrissage de Daladier revenant de Munich. » De même ont-ils assorti le titre d’une accroche également subtile : « La guerre en Irak, le refus de la Constitution par les Français, minent la gouvernance mondiale ». Le tout étant intitulé « Pour nous sonne le glas ».
Ainsi, rien que par sa titraille – qui est l’œuvre du journal, en principe –, cet article donne prétexte à mettre sur le même plan (fautif, bien sûr), la guerre d’Irak et le non à la Constitution. Ainsi, cette faute inexpugnable rejoint-elle celle de la guerre (mais au moins s’y est-on opposé, pas comme des capitulards) pour « miner la gouvernance mondiale » – rien de moins !
Enfin, on appréciera la portée de ce « nous » de majesté, cette généralisation restrictive et excluante qui, au fond, traduit un ressenti des plus justes : le glas qui sonne pour « nous », l’élite-qui-sait – l’élite trahie qui sait, forcément, ce qui est bon pour le peuple, ce ramassis d’ignares masochistes. De quoi être inquiet, en effet.
July n’éditorialise plus sur le sujet ; de ses procureurs s’en chargent, c’est moins risqué.
* Ce « ténor » défend en particulier les intérêts de Total-Fina-Elf dans l’affaire AZF de Toulouse. Il s'excite sur la thèse de l’explosion, qui profiterait à son client. La faute de l’industriel sonnerait un autre glas – pour lui notamment.
→ La page Rebonds du 15/7. Cliquer dessus pour l’agrandir.
Le divorce entre Libé et moi, ça fait longtemps qu’il est consommé ! July viré au gros bourgeois bien pensant. Déjà « la guerre du Golfe 1 » – c’est comme les films, les pires le plus souvent, n’y aurait-il pas parthogénèse ? – le peu que j’en avais lu m’avait sérieusement gonflée – Le Monde aussi, d’ailleurs…
L’excellent Marianne n’existait pas encore (je suis désolée mais je n’ai plus assez de pouvoir d’achat pour maintenir cet abonnement… c’est la faute aux margoulins qui ont tellement profité du passage à l”€ !) et la bouffée d’oxygène venait du Diplo…