Françoise d’Eaubonne, femme réfractaire
Françoise d’Eaubonne. Elle ne m’aura donc pas écouté: ne jamais mourir en été, canicule ou pas ! Trop triste que de partir trop seul, sans prévenir les copains, au moins. Elle est morte ce 3 août à Paris. J’apprends ça par les gazettes qui montent encore un peu la garde. Si peu. Que ni Le Figaro ni L’Humanité ne donnent la nouvelle, bon. Mais que Libé n’en fasse qu’une brève ainsi signalée : « Françoise d'Eaubonne, mort d'une pionnière. Cette militante et écrivaine, féministe de la première heure, disparaît à 85 ans. », en dit assez long sur l’amnésie d’un journal et sa mort politique – et journalistique.
Bref il ne restait qu’à se rabattre sur Le Monde, rubrique « Disparition » [quand on y pense, quel intitulé de rubrique !], avec formule qui la tue une deuxième fois : « Une figure du féminisme français » ! Tu te rends compte, Françoise – et je t’entends éclater de ton rire bien charpenté –, ils te traitent de « figure ». Mais enfin, le service mortuaire est assuré avec nécro et photo de la jeune femme en fleurs.
Valerie ne s’est nullement suicidé. Tachez de vous renseigner avant de poster de tels absurdités.
Elle est décédé en 1988 d’une maladie pulmonaire, dans un hotel de San Françisco.
De toute façon, elle est eternelle.