L’Équipe se « lance » dans l’investigation !
Ce matin, France Inter [26/08/05]. Je me marre en entendant le directeur de L’Équipe répliquer à Lance Armstrong sur l’air du journalisme d’investigation… Quand on sait à quel point, question affaires, le bizness sportif en connaît un rayon. Surtout de bicyclette… Rappelons en passant que le Tour est organisé par ASO (Amaury Sport Organisation), filiale du groupe Amaury, tout comme Le Parisien et… L’Équipe. La grande boucle est bouclée, comme disent les journalistes sportifs, généralement peu regardants sur les « à-côtés » des performances.
Le Tour de France est une entreprise commerciale de spectacles qui génère un chiffre d'affaires d’environ 650 millions d'euros, pour 15 millions de bénéfices. « Quelle importance, s’interrogeait Laurent Telo, en 2002 dans L’Équipe, que le Tour soit une épreuve sportive soumise à l'équité la plus absolue ou bien un show démesuré où tous les moyens sont bons pour que l'aventure continue ? Ce qui compte, c'est la réaction du public. Et le théorème en vigueur chez les conseillers marketing est le suivant : « Il est démontré que le public dissocie totalement les affaires de dopage et la course proprement dite. » (Bruno Lalande, directeur de TNS Sport, dans Le Figaro). »
Ainsi aura-t-il fallu aux journalistes de L’Équipe attendre sept « sacres » de l’Américain – et l’annonce de son retrait de la compétition – pour sortir leurs soudaines révélations sur un dopage daté de… 1999. Et cela juste un mois après l’arrivée de la Poule aux œufs d’or et de son champion définitif, alors célébré comme le « maître absolu du cyclisme moderne ». Oui, vraiment, je me marre encore à la lecture de l’édito ampoulé du 28 août s'auto-glorifiant d’« un long, minutieux et rigoureux travail d’enquête », aux preuves « confondantes [qui] nous affligent ».
Eh bien, qu’ils continuent sur leur lancée de chevaliers blancs et balaient dans toutes les écuries du sport-bizness (pléonasme). Athlétisme, cyclisme, boxe, etc. Sans oublier rugby et foot, hein. L’Équipe, canard d’investigation : chiche !
→ Unes de L’Équipe marquant sa soudaine vocation : de l’adulation au rejet, du bizness à l'«investigation».
Heureusement en face du journal d’Amaury se lèvent des journaux tels « les cahiers du football » ou « so foot » qui rafraîchissent considérablement le genre