Frêche, ou le délire lyrique
Oh la belle envolée démocratique, républicaine… et lyrique que celle de Georges Frêche, samedi à Montpellier ! Emporté comme il sait l’être, cette fois le président PS du conseil régional Languedoc-Roussillon s’est particulièrement distingué par un délire fasciste à l’encontre des harkis. S’en étant pris à l’un d’eux, c’est l’ensemble des harkis qu’il a insultés : «Vous faites partie des harkis qui ont vocation à être cocus jusqu’à la fin des temps [...] Vous êtes des sous-hommes ! Vous n’avez rien du tout, vous n’avez aucun honneur !».
Comme des journalistes couvraient l’événement – une cérémonie marquant les « bienfaits » de la colonisation ! –, des enregistrements ont été pris. Ce qui nous vaut un beau document pour l’édification du peuple… et sans doute aussi pour servir de pièce à conviction lors du ou des procès déjà annoncés.
On peut écouter l’enregistrement de ce morceau de bravoure, dû à un journaliste local, Nicolas Ethève. Enregistrement que Libération a mis sur son site. France 2 a aussi diffusé un reportage sur l’affaire dimanche soir au journal de 20 heures.
On aura aussi noté la présence à cette cérémonie d’un Jack Lang imperturbable. Interrogé par Libération à la fin de la cérémonie sur la violence avec laquelle Frêche avait insulté les harkis, Jack Lang a assuré qu’il n’avait «rien entendu», avant de s’éclipser.
Auparavant, Frêche a entonné le Chant des Africains, hymne fédérateur de l’armée coloniale : «C’est nous les Africains qui revenons de loin / Nous venons des colonies pour défendre la patrie...»
>>> AFP
13.02.06 | 19h58
Georges Frêche a demandé lundi pardon après les propos qu'il a
tenus la veille contre un représentant des harkis, affirmant, lors
d'une conférence de presse à Montpellier, avoir "blessé par maladresse".
"J'ai
blessé par maladresse. Je vous demande de bien vouloir me le
pardonner", a déclaré l'élu. "J'ai été maladroit, certes, mais poussé
par l'excès de la provocation".
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