Le « médiocre bachelier » présidentiel ne garantit pas l’excellence journalistique
Revenons à nos moutonssss’. Et précisément à nos panurgiens journaleux. Samedi 26, Libération publie en tête de rubrique « courrier » la lettre d’un certain « Jean-Bernard Gonzalez, professeur retraité ». Sous le titre « Nicolas Sarkozy, médiocre bachelier », on lit : « […] Il se trouve que j’étais membre du jury qui a fait passer les épreuves du bac B à notre futur président au lycée Molière (Paris XVIe) en 1973 : les notes d’écrit du candidat n°18917, étaient tellement médiocres (7/20 en français, 8/20 en mathématiques, 9/20 en philosophie…) qu’il lui a fallu passer l’oral pour être reçu sans mention. » Tout ça pour démentir le propos de « Martial, ingénieur » qui, dans Libé du 7 mai, affirmait : « Il [Sarkozy] a eu le bac avec mention très bien. »
Cela me serait bien égal s’il ne s’agissait une fois de plus de l’insoutenable légèreté journalistique. Sans voler au secours de l’impétrant bachelier d’alors ( !), on peut, on doit même se demander comment un prétendu prof retraité pourrait avoir mémorisé – ou même retrouvé – les notes du candidat « 18917 »… Sauf à avoir enfreint l’anonymat des dossiers… en prémonition d’une élection présidentielle et dans le but de le ressortir 34 ans après… Ouaf-ouaf !
Mais ce n’est pas tout ! Le mercredi suivant [30/05/07], le Canard enchaîné reprenait l’ « info » comme pain béni et sans plus de vérification ni recoupement. Titré « Élève Sarko, au piquet ! », le papier signé C.N. citait texto l’extrait ci-dessus de la lettre parue dans Libé, tandis que son auteur devenait Gonzales – ce qui semble plus conforme à l’orthographe espagnole, il est vrai, mais pas à la signature originale. Et le Canard d’embrayer sur les autres peaux d’âne du président, et notamment sur son « non diplôme » de Sciences Po, une vérité rétablie dans le nouveau CV de Sarkozy – du moins si l’on en croit Le Canard.
Pas de quoi fouetter un chat. Un chat, non. Mais des plumitifs, y compris palmés, si !
Donc, il n’y a pas eu faute professionnelle – sinon la mienne, de n’être pas allé au-delà de mes supputations. Pan sur le bec ! comme dirait le Canard.
Quant à la période « TS », oui, c’est fort possible que nous nous soyons croisés rue Borromée, dans le XVe à Paris. Là, on fait vraiment « anciens c »… Bien cordialement !