Pétition pour la liberté de la presse
« Pas de démocratie sans liberté de la presse » : presque un cliché. Mais alors, pourquoi ce besoin de le ressortir ? À cause des périls, bien sûr. Plus agissants que jamais. D’où cette pétition lancée par l’Intersyndicale des Journalistes, la première depuis quinze ans. Les cinq syndicats de journalistes (SNJ, SNJ-CGT, SJ-CFTC, USJ-CFDT, FO) lancent un appel pour proposer une loi garantissant l'indépendance des rédactions. Elles en ont bien besoin, « à l'heure où les dérives déontologiques, les rachats de médias et les pressions sur le contenu de l'information se multiplient, remettant en cause le droit de chacun à une information honnête, indépendante et fiable. »
Les syndicats avancent notamment les propositions de modifications législatives suivantes :
> CHAQUE TITRE (écrit, audiovisuel,multimédia) devra disposer d’une équipe rédactionnelle permanente et autonome composée de journalistes professionnels […].
> LA LOI FERA OBLIGATION à l’éditeur de remettre chaque année aux institutions représentatives du personnel, en même temps que ses comptes annuels, la composItion de cette équipe rédactionnelle en y faisant apparaître le nombre de journalistes précaires et de correspondants locaux de presse. En cas de non-respect de tout ou partie de ces dispositions, les diverses aides publiques dont bénéficie l’entreprise de presse fautive seront suspendues.
> QUELLE QUE SOIT la forme juridique du titre, quelle que soit la forme juridique de l’équipe rédactionnelle, cette dernière sera obligatoirement consultée par la direction sur tout changement de politique éditoriale ou rédactionnelle.
> CETTE ÉQUIPE RÉDACTIONNELLE sera également obligatoirement consultée par l’employeur avant et lors de la nomination du responsable de la rédaction, quel que soit l’intitulé de sa fonction (directeur de l’information, directeur de la rédaction, rédacteur en chef…). Celui-ci devra présenter son projet éditorial à l’équipe rédactionnelle, qui pourra s’opposer à sa nomination ou à son projet.
> PAR LA SUITE, si la gravité de la situation l’exige, l’équipe rédactionnelle pourra prendre l’initiative d’un scrutin de défiance. La rédaction aura la faculté de saisir le comité d’entreprise. Celui-ci pourra agir dans le cadre d’un droit d’alerte aménagé et spécifique. Là encore, en cas de non-respect de tout ou partie de ces dispositions, les diverses aides publiques dont bénéficie l’entreprise de presse fautive seront suspendues jusqu’à ce que cesse ce manquement. Cette sanction sera publiée et diffusée par l’entreprise de presse. […]
[Dessin de Plantu]
N’hésitez pas à transmettre en France la campagne pour la libération de Davit Isaak, emprisonnée depuis 2746 jours. Cette campagne a commencé en Suède. Plus de détails : http://www.svedeg.com/200962/erythree-2745-jours-derriere-les-barreaux-pour-un-journaliste-suedois/