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École. Les 841 ballons noirs de Nancy

Tandis que le Japon s'enfonce dans le cauchemar, l'actualité vire au kaki spectaculaire. Ça ne laisse guère de place à la télé pour signaler un autre fait de résistance, celui des enseignants en proie au tsunami annoncé de la prochaine rentrée, avec une saignée de 16 000 postes. Parmi les plus frappées des académies, celle de Nancy-Metz.

D'où cette manifestation originale, ce samedi à Nancy, des enseignants et parents, environ 1500 personnes portant 841 ballons noirs qui symbolisent les 841 postes d'enseignants supprimés à la rentrée prochaine. C'est d'après les organisateurs la plus forte saignée parmi toutes les académies françaises. Pas de problème, la Lorraine est un secteur particulièrement favorisé...

"Les ballons devaient être lâchés en fin de parcours, explique Francis Collin, enseignant à Nancy et militant syndical (et auteur de ces photos),  mais notre demande a essuyé un refus de la mairie de Nancy qui a fait valoir une obligation de réserve à 24 heures des élections cantonales... C'est sans doute le même droit de réserve qui pousse l'administration à repousser cette année l'annonce de la carte scolaire ( la liste des postes supprimés) juste après le second tour des élections".

Cette liste, le nombre en tout cas, est un secret de polichinelle, de même qu'on sait que les effectifs globaux d'élèves seront en hausse à cette rentrée. C'est donc finalement accrochés aux grilles dorées de la place Stanislas que les ballons ont terminé leur manifestation, immédiatement enlevés par les services municipaux. Chez M. Rossinot, le maire, on est pour les solutions radicales !

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2 réflexions sur “École. Les <span class="numbers">841</span> ballons noirs de Nancy

  • La Lor­raine, der­nière région de France au clas­se­ment offi­ciel, emploi, chom­du, pau­vreté et tout le caillon. J’ai mal à ma Lorraine, finis­sante. Passé gran­diose, terre de guerre et d’in­dus­trie, terre de mine, de grise mine. Parait qu’y a l’é­qui­valent d’un bus lor­rain qui déserte chaque matin. 70 per­sonnes quittent l’an­cien Eldorado, vache à lait, deve­nu parc de Schtroumf, Center Parc, Piste de ski syn­thé­tique à Amnéville, indus­trie cédée à Arcelor pour l’eu­ro sym­bo­lique. En guise d’a­ve­nir, le Luxembourg, pour qua­si 100 000 lor­rains, « les arabes » du Grand-Duché disent les plus polis. Purée, c’est cher payé le pro­grès « au coeur de l’Europe ».

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  • Gaston

    Juste pour illus­trer la per­ver­si­té de ce qui s’ins­talle : En Lorraine pré­ci­sé­ment, dans un sec­teur par­ti­cu­liè­re­ment défa­vo­ri­sé où les ex-cités minières n’in­té­ressent plus per­sonne et sont donc acces­sibles à une popu­la­tion tota­le­ment dému­nie. Une bonne par­tie des enfants sco­la­ri­sés ont des pro­blèmes graves décou­lant le plus sou­vent de l’en­vi­ron­ne­ment fami­lial. Enseignants spé­cia­li­sés, psy­cho­logues sco­laires, ensei­gnants tout court, essaient de prendre en compte ces problèmes.
    Les psy­cho­logues sco­laires sont sou­vent iti­né­rants et il se trouve que leurs frais de dépla­ce­ment n’ont plus été payés depuis plu­sieurs mois. Certains ont donc déci­dé de ne plus se dépla­cer. Les ensei­gnants, sachant que c’est inutile n’en­voient plus de signa­le­ments ou sug­gèrent aux parents un peu res­pon­sables d’al­ler direc­te­ment voir le psy­cho­logue concer­né à son bureau.
    En résu­mé, pour l’ad­mi­nis­tra­tion, il n’y a aucun pro­blème, aucune demande. C’est autant de postes qu’on pour­ra sup­pri­mer sans que per­sonne en souffre…sauf les gosses bien sûr, mais des gosses, ça ne vote pas !

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