Menaces islamiques sur le droit au blasphème
Rendons grâce à Charlie Hebdo qui aura donc contribué à appeler un chat un chat et de même un intégriste fanatique. Au moins sait-on mieux de quoi on cause et quels sont les enjeux fondamentaux ainsi mis au jour. Pour preuve supplémentaire cette information :
L'OCI veut inscrire le blasphème dans le droit international
Selon l’agence Reuters, reprise par LeMonde.fr, […] « l'Organisation de la coopération islamique (OCI), qui regroupe 57 Etats, a annoncé, mercredi 19 septembre, qu'elle redoublerait d'efforts pour faire inscrire le blasphème parmi les crimes et délits reconnus en droit international. L'initiative se veut une réponse aux manifestations de colère qui ont suivi la diffusion sur internet d'un film islamophobe tourné aux Etats-Unis et la publication en France de caricatures du prophète Mahomet par l'hebdomadaire Charlie Hebdo.
« Depuis 1999, l'OCI défend, devant la commission des droits de l'homme de l'ONU, le concept de "diffamation des religions", un faux nez pour imposer au monde un controversé "délit de blasphème". Chaque année les pays occidentaux, rejoints par l'Amérique latine et l'Afrique, s'y opposent fermement au nom de la liberté d'expression et du droit international.
« Mais pour Ekmeleddin Ihsanoglu, secrétaire général de l'OCI, il est temps que la communauté internationale cesse de "se cacher derrière le prétexte de la liberté d'expression". "Les abus délibérés, motivés et systématiques de cette liberté", a-t-il ajouté, sont un danger pour la sécurité et la stabilité mondiales.
« La commission des droits de l'homme de l'OCI a jugé parallèlement que "l'intolérance croissante envers les musulmans" devait être contenue et a réclamé "un code de conduite international s'appliquant aux médias et aux médias sociaux afin de rejeter la propagation de documents incitant [à cette intolérance]".
« Il semble peu probable que l'OCI, qui mène campagne depuis plus de dix ans sur ce sujet, rallie les Occidentaux à leur cause. D'autant plus que ces pays s'inquiètent de l'effet répressif des lois contre le blasphème en vigueur dans certains pays musulmans comme le Pakistan, où le blasphème est passible de la peine de mort. »
• Nota : On appréciera dans l’expression "l'intolérance croissante envers les musulmans", un grossier renversement de l’argument visant à masquer l’intolérance même desdits musulmans – ou du moins de sa part d'intolérants..
Pour moi, ton « droit au blasphème » est un luxe inutile de bourgeois désoeuvrés et décadents. Du même niveau que les 4x4 que tu considérais ici même comme des insultes aux peuples démunis. J’ajoute que la liberté de blasphémer est infiniment moins importante que le droit de vivre. Dans le contexte actuel, tout le monde sait que ces caricatures sont des incitations au meurtre. J’espère que Charlie sera lourdement condamné. Et je me tais.
Enfin, quoi, c’est l’intolérance ou la liberté qui tue dans le monde ?
Gérard c’est vrai que tu est un bourgeois désœuvré et décadent.
(tu es).…..
Je propose un autodafé des caricatures de Charlie !
L’hiver approche ça nous réchauffera !
Quand aux caricatures de Charlie elles ont le mérite de dénoncer l’obscurantisme qui grandit chaque jour un peu plus. Le droit de vivre certes mais de vivre libre !
Un autre bourgeois désœuvré et décadent.
J’ai écouté ce matin sur France culture le début de l’intervention de Vincent Peillon qui parlait précisément – et inévitablement – de cette histoire. J’ai trouvé très courageuse la position qui consiste à dire « les caricaturistes n’ont pas à se préoccuper des conséquences de leurs dessins ». Ci après le compte rendu de cette prise de position sur le site du monde. Je n’ouvre pas les guillemets pour ne pas compliquer la lecture :
La liberté d’expression « a été très importante pour notre civilisation », « c’est comme ça qu’on a fait la démocratie, il faut la préserver », a‑t-il déclaré. « C’est intangible, on ne peut pas transiger avec ça », car sinon, c’est « le premier pas vers l’autoritarisme », a‑t-il estimé. « Il faut qu’il y ait dans une société démocratique quelques personnes qui n’aient pas à se préoccuper des conséquences » de l’usage de la liberté d’expression, a ajouté le ministre. Ce journal, « on n’est pas obligé de le lire, de l’acheter », a‑t-il fait valoir.
CUL PAR DESSUS TÊTE – Non seulement il y a des grossiers renversements d’argument, mais aussi de renversants arguments… J’essaierai d’y revenir ici et aussi sur mon propre blog. Avec des mots que j’espère non blasphématoires… Si une soupape de sécurité risque de sauter et qu’il est toujours nécessaire que la réflexion préside à tout, c’est bien la soupape de la santé mentale de certains chantres de « l’équilibre, de la responsabilité et de la modération » (j’ai bien écrit « certains »), qui m’inquiète à mon plus haut point de laïc. A bientôt Gérard et merci pour cette si sensée disputation.
Le communisme a pris la forme d’une religion sans Dieu (mais hélas avec des prophètes), comme si les gens avaient toujours besoin de cultes, de divinités imaginaires ou de personnalités. Mais ne dites pas trop de mal de Lénine : les bolchéviks ont su éradiquer l’Islam des républiques d’Asie centrale, et les Chinois sont les seuls dans le monde qui s’opposent radicalement à sa progression.
Et il y en a eu bien d’autres, dans Charlie et ailleurs. Cette semaine encore, dans Politis, l’excellent Aurel…
Je vois trop de bien-pensants ravaler leurs sentiments et se taire en présence de musulmans remontés d’indignation parce qu’on évoque qu’à 9 ans, consommer un mariage avec Aïcha, ça fait plutôt pédophile (du moins sous nos latitudes, et de manière contemporaine), entre autre calembredaines barbares ; ça me rappelle assez fidèlement le comportement aussi apeuré qu’emprunté de bonnes gens en présence de malades mentaux… de fait, n’y a‑t-il pas de grandes similitudes en matière d’incommunicabilité ? D’autre part, s’écraser devant des nervis, fascistes hier, obscurantistes aujourd’hui, ce n’est jamais que tenter de gagner peut-être quelques instants de répit avant l’escalade suivante, mais c’est perdre à coup sûr des parts de liberté (« être libre ou se reposer, il faut choisir », C. Castoriadis). Vous vous rappelez Churchill, qui après que Chamberlain et Daladier soient revenus déculottés de Munich en 38, disait : « ils voulaient la paix et s’en sortir la tête haute, ils auront la guerre et le déshonneur ». Sacré Winston, qui aurait vomi sur les jeux olympiques plombés par l’ultra-chauvinisme (« No sport ! »).