L’abeille au cœur de la géopolitique
Au nom de la défense des abeilles et d'une agriculture respectueuse de la nature, une pétition lancée par Polinis, un mouvement qui se dit indépendant, se propose de contrer la campagne de lobbying menées par les multinationales agrochimiques. Celles-ci cherchent à faire "avaler" par l'opinion publique la généralisation d'une nouvelle classe de pesticides menaçant les abeilles et l'ensemble de l'écosystème agro-alimentaire. Au cœur des enjeux, des manières opposées de faire son miel.
L’intention semble louable. Quoi de plus noble, a priori, que de s’opposer aux méchants tueurs de nos amies butineuses ? Cette initiative est cependant contestée sur la toile. Laquelle offre, il est vrai, toutes les possibilités à n’importe quel grincheux de s’opposer à tout ce qui bouge dans tous les sens. Et il devient parfois bien difficile de se forger une opinion charpentée. À tel point qu’on finit par n’en avoir plus du tout.
On ne sait trop qui est ce Polinis, tantôt un « mouvement », tantôt une association, dont on peine à identifier les animateurs, leurs intentions réelles. Y a-t-il lieu de les classer dans ces chasseurs de pétitionnaires et donc collecteurs d’@dresses ensuite revendues à des commerciaux divers qui s’abattront sur nos boîtes à courriels comme la misère sur le monde ?
Méfiance, malgré la noblesse affichée de la cause. On sait l’ampleur des menaces qui pèsent sur de nombreuses espèces animales – dont l’abeille. Laquelle ne se contente pas de nous fournir en miel ; par sa fonction pollinisatrice, elle conditionne toute la chaîne de reproduction des végétaux – autant dire toute la chaîne alimentaire.
À force de se croire au sommet de la "création", surtout si elle se prétend divine, l'Homme n'a eu de cesse de dominer les autres espèces animales. À la fois pour se conforter dans sa prétendue et prétentieuse "supériorité", et pour en tirer profit – cet horrible mot – par une exploitation éhontée autant que criminelle du monde vivant. Les animaux sont évidemment en première ligne dans cette colonisation générale qui, rappelons-le, tout au long de l'Histoire, a aussi touché d'autres êtres humains considérés comme des sous-espèces.
Aussi est-il devenu plus "profitable" de nos jours d'instaurer d'autres types de domination biologique, par exemple à l'aide d'agents chimiques qui promettent tant et rapportent tellement plus encore. L'agriculture se trouve dans le "coeur de cible" des empoisonneurs publics que sont les firmes agrochimiques telles que Monsanto, Bayer, DuPont, BASF, etc. Ces multinationales ont introduit dans leurs panoplies une nouvelle classe d'insecticides agissant sur le système nerveux central des insectes avec une toxicité prétendument inférieure chez les mammifères. Il s'agit des néonicotinoïdes désormais élevés au rang des insecticides les plus utilisés à travers le monde.
Plusieurs études scientifiques ont souligné l'impact négatif de cette famille sur les abeilles et bourdons en laboratoire et lors de tests en conditions contrôlées ; et de nombreux apiculteurs mettent en cause ces molécules pour expliquer le syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles. Au-delà des seuls butineurs, les néonicotinoïdes nuisent à l'ensemble des êtres vivants vertébrés ou invertébrés, comme le montre une méta-analyse indépendante publiée en 2014.(Worldwide Integrated Assessment on systemic pesticides).
C’est ainsi que l’avenir de l’abeille rejoindrait la théorie du chaos – théorie mathématique complexe souvent réduite, à tort, au fameux « effet papillon ». Gardons toutefois la métaphore pour l’appliquer au battement d’ailes d’une abeille, laquelle provoquerait ainsi, comme victime "innocente", une tempête dans le monde de l’agrochimie… C’est ainsi que la géopolitique relèverait désormais de l’entomologie. Il est vrai que nous, pauvres humains, ne sommes jamais que des insectes perdus dans l’Univers.
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La signer ou pas ? La pétition est là.
Je signe, le risque que mon adresse soit récupérée pour du parasitage est secondaire par rapport à l’enjeu. MAIS… pétitionner auprès des escrocs de Bruxelles est quand même bien illusoire, puisqu’ils vivent des trafics des pollueurs. Il nous reste la perspective du chaos, mais pas au sens du papillon de Lorenz, non, du vrai chaos, bien sanglant : y a‑t-il une autre alternative au délire surpopulationniste ?
J’avais déjà signé. Je te rejoins dans ton analyse, et dans ton pessimisme qui n’est que réalisme, hélas.
J’avoue que moi aussi j’ai signé cette pétition il y a bien longtemps déjà, mais c’est vrai aussi que l’on peut douter de ces moyens de communication détournés de leur véritable fondement, « l’Homme est un loup pour l’Homme » doit-on perdre confiance en l’espèce Humaine pour autant.
Le loup tue pour manger, alors que l’Homme revêtu d’une peau de bête n’aspire qu’à faire son propre bien égoïstement en prenant le pouvoir sur ses congénères, avide de pouvoir, il n’a aucun scrupule.
Le pouvoir et l’argent sont indissociable…
oups : l’homme est un chien pour l’homme, un loup pour la femme, un tigre pour l’enfant.
Je pense qu’il faut signer ce genre de pétition en ayant pour critère sa propre éthique, son propre engagement, en l’occurrence dans la lutte contre les exploiteurs de la nature sur l’air de « après nous le déluge ». le déluge, aujourd’hui , on commence à le toucher du doigt, aussi bien avec le réchauffement climatique et ses déréglements qu’avec les atteintes permanentes qui s’ensuivent à la biodiversité.