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Johnny H. – Spectacle et Démesure

Ainsi la France, le Monde même ! ont perdu deux idoles en deux jours : un grand écrivain et un grand chanteur. Il s’est passé quelque chose, certes. Quelque chose de troublant, difficile à expliquer simplement, c’est-à-dire à déplier. Quelque chose de compliqué donc. Un mot me vient, qui remonte aux philosophes de la Grèce antique, hubris. Un mot à l’image de notre monde chaotique. Il veut dire « arrogance, démesure ».

“Hommage populaire”… Tout est en place, dans une mise en scène hiérarchisée, dans le spectacle de la séparation.
Les deux pompes funèbres et surmédiatiques qui se sont presque simultanément déversées sur « nous », emportaient en effet dans une même démesure toute l’arrogance d’un monde désormais emporté par le spectacle de lui-même, cette sorte d’auto-spectacle, de gigantesque selfie généralisé. Selfie qu’en termes locaux on appellerait « portrait de soi » – et en l’occurence, « de l’entre-soi ».

Notes sur les pompes funèbres de Jean d’Ormesson. C’est étonnant comme les vieux chenus, yeux bleus si possible, cravate choisie, sens de la conversation alliant esprit et légèreté… c’est étonnant comme un tel profil bonhomme peut, entre Académie et Invalides, converger aussi vers une sorte de Panthéon. Tous les vieux, ou presque, finissent par se racheter leur passé, même peu reluisant. Le « Jean d’O » de la cinquantaine et du Figaro, approuvait la guerre états-unienne au Viêt Nam – Jean Ferrat lui dédia alors une chanson cinglante, qu’il fera interdire. Plus tard, en 1994, aventuré au Rwanda sous génocide, ainsi que le rappelle Daniel Mermet qui le qualifie de roublard [ref]Daniel Mermet : « C’est un homme charmant, et je dois dire que j’apprécie le soin qu’il apporte au choix de ses cravates… » Lire ici. [/ref], il exerce son talent lyrique :

« Partout, dans les villes, dans les villages, dans les collines, dans la forêt et dans les vallées, le long des rives ravissantes du lac Kivu, le sang a coulé à flots – et coule sans doute encore. Ce sont des massacres grandioses dans des paysages sublimes. »

D’où, encore, la question du spectacle – littéraire à l’occasion, celui qui fait se pâmer Busnel et Orsenna dans une même extase. « Bien écrire » ou « écrire bien » ?

Une partie de la France – et non pas « la France » ; une partie du peuple – et non pas « le peuple », se sont livrés à ce rite étrange et désormais banal d’une immense autocontemplation. De même que lesdits selfies n’ont été rendus possibles qu’avec l’apparition des téléphones dits « intelligents », les célébrations funèbres de ces derniers jours ne l’ont été que par le déploiement démesuré de la machine médiatique – à l’« intelligence » relative et pourtant redoutable.

Et puisque nous étions tombés dans une forme poussée de spectacle[ref]Car il y a des formes de spectacle qui élèvent : on en ressort grandi.[/ref], une référence pouvait sembler s’imposer : le livre de Guy Debord, La Société du spectacle. L’ouvrage continue à faire l’objet de contresens, étant souvent ramené à une approche superficielle – médiatique – dans laquelle le spectacle est pris en son sens de représentation ordinaire. C’est ainsi que les funérailles en question ont pu être vues, perçues, aperçues comme « spectaculaires » – qualificatif revenu maintes fois lors des retransmissions télévisées.[ref]À la radio, où l’on avait même convoqué… Jack Lang, ex-ministre de la culture spectaculaire, on lui demanda : « Quelle séquence vous a particulièrement marqué ? »…[/ref]

Bref. Je me replonge donc dans « mon » Debord (1967) et ses thèses numérotées (comme la Bible ;-)). Je tombe sur la 29, que voici :

« L’origine du spectacle est la perte d’unité du monde, et l’expansion gigantesque du spectacle moderne exprime la totalité de cette perte : l’abstraction de tout travail particulier et l’abstraction générale de la production d’ensemble se traduisent parfaitement dans le spectacle, dont le mode d’être concret est justement l’abstraction. Dans le spectacle, une partie du monde se représente devant le monde, et lui est supérieure. Le spectacle n’est que le langage commun de cette séparation. Ce qui relie les spectateurs n’est qu’un rapport irréversible au centre même qui maintient leur isolement. Le spectacle réunit le séparé, mais il le réunit en tant que séparé. »[ref]Guy Debord, La Société du Spectacle, Gallimard, Paris, 1992, 3e édition. Publication originale : Les Éditions BuchetChastel, Paris, 1967.[/ref]

Que voyait-on défiler sur nos écrans ?[ref]Comme le fait remarquer un commentateur récent de « C’est pour dire », Bernard H., « Nous avons largement la liberté télévisuelle de ne pas se planter devant des hommages interminables et c’est ce que j’ai fait sans problème avec ma télécommande. ». Certes, mais la chose « événement » nous regarde…[/ref] On y voit une mise en scène ordonnancée, selon une hiérarchie stricte délimitant les territoires du pouvoir, par définition politique. C’est là que réside la séparation, et notamment dans la « séquence » de la Madeleine[ref]Temple grec, à l’image du Parthénon, qui aurait dû magnifier le culte de Napoléon, s’il n’y avait eu la débâche de Russie… Redevenue église, non sans vicissitudes séculières, cette Madeleine a rassemblé les prostituées sensibles à sa protection. Notons pour le fun que c’est dans ce quartier, en 1974, que Mgr Jean Daniélou, cardinal et académicien, meurt d’un infarctus [« dans l’épectase » selon sa hiérarchie] chez une Marie-Madeleine de la rue Dulong.[/ref] , lieu et moment de cette disjonction entre le Peuple et, disons, les élites ; entre le poulailler et le parterre. C’est là que défilent, pour les caméras et donc le peuple d’en-bas, les happy-few et VIP à lunettes noires de circonstance, tout l’entre-soi du monde médiatico-spectaculaire[ref]Filmé sans vergogne, au téléphone intelligent, par Claude Lelouch, as du ciné-spectacle[/ref], tandis que le peuple éploré donne à voir ses tatoués en larmes, descendus, qui du Golgotha, qui de l’Olympia toute proche ou des Champs-Elysées ?[ref]Je ne sais toujours pas pourquoi le cortège funèbre est parti du Mont-Valérien, ce haut-lieu du Mémorial de la France combattante…[/ref] ; qui de la Harley-fils-de-David [encore une séparation dans la séparation : l’élite de la Moto et de son culte communautaire], tous éprouvés par tant de peine insurmontable, par le Chemin de croix d’une nuit de froidure.

Le Peuple en deuil ? Non, bien sûr. Pas seulement par abus courant de généralisation : Alain Finkielkraut, l’un des premiers, a noté l’absence de ceux qu’il appelle les « non-souchiens »[ref]Finkielkraut détourne pour la dénoncer l’expression de « souchiens » par laquelle le groupe des Indigènes de République dénonce les Français « de souche » comme colonialistes de fait, autant dire pires que des chiens…[/ref]– entendons les non-Français de souche, ceux « des quartiers », d’une autre religion, d’une autre culture, d’un autre milieu, d’une autre histoire. Comment ne pas le remarquer ? Comment ne pas le dire ? Ce fut non-dit. Johnny et son ostensible croix christique en sautoir ne pouvait que repousser les mahométans et autres sarrasins… Le rock n’est pas leur credo… Tout comme les Noirs états-uniens s’en sont remis au rap identitaire. Elvis, le faux dur du Tennessee – dont Johnny « avait quelque chose de » –, leur avait piqué le blues, au moins en partie, au profit du showbiz. Nous y revoilà, au Spectacle ! On n’y échappe plus. Tout est spectacle – « tout le monde il est spectacle », aurait pu dire Desproges.

L’affaire n’est pourtant pas récente. Sans remonter au Déluge, Platon lui même n’avait-il pas questionné ce monde de la séparation réel/virtuel ? Plus tard, fin du IIe siècle, un certain Tertullien, écrivain berbère de langue latine et éminent théologien chrétien, avait interrogé « la » question dans De Spectaculis et De Idololatria, deux de ses nombreux écrits[ref]Du Spectacle et De l’Idolâtrie. On les trouve sur internet, notamment De Spectaculis.[/ref]. Extraits :

« Que les convives de Satan s’engraissent de ces aliments. Le lieu, le temps, le patron qui les convie, tout est à eux. Pour nous, l’heure de nos banquets et de nos noces n’est pas encore venue. Nous ne pouvons nous asseoir à la table des Gentils, parce que les Gentils ne peuvent s’asseoir à la nôtre. Chaque chose arrive à son tour. Ils sont maintenant dans la joie ; nous, nous sommes dans les tourments. »

Reste tout de même la question : Trouvera-t-on encore en France, un seul autre grand personnage – un poète, un savant, un bienfaiteur, un simple héros du quotidien… homme ou femme – pour mériter d’aussi grandioses cérémonies ?

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Gerard Ponthieu

Journaliste, écrivain. Retraité mais pas inactif. Blogueur depuis 2004.

15 réflexions sur “Johnny H. – Spectacle et Démesure

  • Faber

    Cher Ponthieu, ça ne donne pas envie de mourir !

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    • Tant mieux. Pourtant, pour reprendre la formule prononcée par François Morel sur Arte : “Tu mourras moins bête. Mais, bon, tu mourras quand même !”…

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  • Je m’insurge !
    …Non, “selfie” est autre chose (…/…) qu’un autoportrait photographique.
    Pour moi, c’est du même niveau que blagassager sur feu Johnny, pour accaparer l’espace et le temps, à contrario d’autres illustres et certainement de bien plus haute qualité.
    Ces raccourcis médiatiques (mots et maux qui se généralisent, deviennent quotidiens, voire “normaux”), niveau caniveau, populaires, bruts de comptoir, … m’insupportent.

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  • HEROUARD

    Johnny l’enfant-roi . Salutaire et rigoureuse mise au point, Gérard. Mais il ne faudrait pas que l’exploitation spectaculaire, médiatique et politique de l’événement qui nous exaspère et nous fait ricaner, nous empêche de penser … ce qui est récupéré, soit une forme d’émotion populaire transgénérationnelle et pour partie interclassiste (mais des seuls souchiens, bien vu). Freud fournit un éclairage dans sa « Psychologie des foules et analyse du moi », (1921) Je le cite : « Autrui joue toujours dans la vie de l’individu le rôle d’un modèle, d’un objet, d’un associé ou d’un adversaire, et la psychologie individuelle se présente dès le début comme étant en même temps, par un certain côté, une psychologie sociale. » C’est dans cette lignée qu’ Edgar Morin analyse le« processus de divinisation que subit l’acteur de cinéma et qui fait de lui l’idole des foules » (« Les stars », 1957). A quoi donc s’identifient ces foules sentimentales ? Selon moi, à l’enfant-roi sans surmoi qu’a été Johnny, le roi des oxymores. Comme l’enfant fantasmant son désir de toute maîtrise, il est lui passé à l’acte, et c’est cela qui fait bander les fans. Véritable Protée endossant mille rôles, il ne s’est rien refusé, femmes, bagnoles, drogues, villas, etc, jusqu’à des spectacles mégalo, sans qu’il soit possible de partager entre innocence et rouerie. Sa vie mise à nu dans une offrande quasi -christique se déroule dans une connivence extraordinaire avec les médias, chacun y trouvant son compte. Et cela dès le début : « l’idole des jeunes » est une invention de Filipacchi, pour une mièvre chansonnette, et « Salut les copains » un coup de maître pour entretenir l’addiction auprès d’une jeunesse qui s’ennuie (Viansson-Ponté) et qui le suivra en vivant par procuration tout ce dont la vraie vie les frustre.

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    • Bien vu ! Ta référence à Freud tombe bien ; l’observation sonne juste. À ce propos, une amie me renvoie à René Girard et à sa théorie du mimétisme – que je trouve toutefois trop généralisante en tant que “principe explicatif de tout”.

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  • Le Jo

    En 1964, McLuhan nous avertissait : “le message, c’est le médium” ; en 1967, Debord analysait « la Société du Spectacle »; en 1979, Lasch affirmait que nos sociétés pratiquent « la Culture du Narcissisme »; en 1983, Lipovetsky prétendait que nous évoluons dans « l’ère du vide »… On pourrait ainsi continuer les diagnostics mais contentons-nous de ceux-là et faisons-en une synthèse. Au XXème siècle, l’idée s’est ancrée dans les consciences que « tout se vaut » (dès 1913, par exemple, un simple urinoir a été décrété « œuvre d’art » et, depuis, tous les livres d’histoire de l’art en font mention). Qu’est-ce donc qui préside à cette « transfiguration du banal » (Danto) ? Deux choses : 1°) l’art de la rhétorique (mais cela, les sophistes l’ont démontré dès le Vème siècle av. JC ; c’est pourquoi les services marketing n’ont rien inventé) ; 2°) le bruit médiatique. Or ça, c’est une pure création du XXème siècle, quand le développement exponentiel de la technique a rendu possible les medias puis (avec les blogs et les réseaux sociaux) leur démocratisation.
    En définitive, tout se vaut-il vraiment ? Non car ce qui « vaut » le plus est justement ce qui se montre le plus efficace à faire le maximum de bruit. D’Ormesson n’était pas plus talentueux qu’un autre mais il a su s’offrir tous les plateaux télé. De même Johnny a réussi à se faire comparer à Hugo car ses obsèques ont attiré autant de monde que celles de l’écrivain , même si c’est pour des raison différentes.
    Gérard nous parle de selfie… Il a bien raison car notre temps est celui du “narcissisme collectif” : l’enflure de l’ego ne caractérisait pas seulement d’Ormesson et Halliday mais aussi, par effet de contagion, toutes celles et ceux qui ont œuvré à SE MONTRER à leurs obsèques.

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  • Lucienne Criton

    Wikipédia précise que Le Point du 19 janvier 2006, dans un article intitulé « D’Ormesson évite le fisc », écrivait qu’en 2003, l’académicien et son épouse Françoise ont été soupçonnés d’avoir dissimulé 16 millions d’euros à l’administration fiscale française, mais le non-respect de procédures d’entraide judiciaire internationale a provoqué l’interruption des contrôles. C’est quoi, ces “procédures” ?
    D’où l’intérêt, tout de même, de fréquenter les salons. On s’y fait des amis. C’est encore mieux si on se montre à la télé. Lui, il pratiquait avec un art consommé du paraître ces haut-lieux du savoir vivre en bonne compagnie…

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  • Bernard H

    En tout cas, rarement la mort d’un personnage n’a fait autant parler depuis longtemps. Dans la publicité on dit parfois que l’essentiel n’est pas de dire du bien, mais d’en parler. De ce côté, c’est gagné pour Johnny Halliday…

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  • Gian

    Tu t’es surpassé, Gé, un éloge funèbre du Jauni qui relègue Bossuet au rang d’amateurs en début de carrière !

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  • andré zawadzki

    Monsieur

    Pour mémoire d’abord, au Mont Valérien, il n’y a pas que le mouvement à la résistance, mais aussi un funérarium ouvert aux défunts des communes de Suresnes et environnantes, donc Marne la coquette et un cimetière américain. L’évocation de ce dernier lieu eut été plus significative, compte-tenu du goût de M. Hallyday pour ce pays. Tant qu’à faire des rapprochements !!!
    Quant aux manifestations médiatiques qui ont entourées ce décès, j’ai attendu quelques jours pour les considérer avec le recul nécessaire.
    Elles n’ont duré que peu de jours, en fait, et furent de moins d’ampleur que celles consacrées à d’autres événements récents (mort de Lady Di, affaire DSK ou Cahuzac …). Or, au cours de cette semaine, j’ai pu constaté, auprès de personnes d’origine et de milieux très divers (classe sociale, professions, ville et campagne) que presque toutes m’en ont parlé, évoquant un moment marquant de leur vie et y associant une chanson de Johnny, ce qui n’est le cas d’aucun des événements précités.
    Plutôt qu’à Debord, j’ai donc plutôt pensé à Roland Barthes d’une part, à Paul Ricoeur, de l’autre.
    Roland Barthes pour ses réflexions sur la musique et le chant : « Peut-être qu’une chose ne vaut que par sa force métaphorique ; peut-être que c’est cela, la valeur de la musique : d’être une bonne métaphore. » et « tout rapport à une voix est forcément amoureux, et c’est pour cela que c’est dans la voix qu’éclate la différence de la musique, sa contrainte d’évaluation, d’affirmation » (la musique, la voix, la langue mai 1977).
    Ensuite, on ne peut pas ne pas penser au concept de mémoire collective, developpé par Paul Ricoeur (la mémoire, l’histoire, l’oubli) à la suite de Maurice Halbwachs.
    Le caractère à la fois métaphorique (pour beaucoup) et transgénérationnelles comme traversant les classes sociales des chansons de M. Smet (puisqu’il a souhaité s’appeler ainsi pour son dernier voyage) laisse à penser qu’il s’est inscrit dans la mémoire collective. Peu de personnes peuvent prétendre à ce statut.
    J’ajoute que cette réflexion trouve confirmation lorsque l’on constate que, dans des médias aussi différents que les échos, l’humanité ou télérama, les trois peu suspects de sensationnalisme ou de céder aux effets de mode, les commentaires sur ce chanteur reprenaient la plupart des analyses de Ricoeur sur ce concept de mémoire partagée.

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    • Merci pour ce point de vue, très intéressant. Des trois exemples que vous citez, il me semble que seul celui concernant Lady Di est comparable au cas Halliday. Parce qu’il s’agit de morts et, plus précisément, de morts “people”. Ce qui, en effet, a à voir avec le “peuple”, mais, je pense, dans le sens où, comme la presse du même nom, ce peuple se trouve réduit à la sphère émotionnelle et de ce fait manipulable. Va pour les vedettes du showbiz… Mais, comme tout se tient, le transfert de ce registre (vous parlez à juste titre de musique) au politique implique d’autres conséquences. Je pense en particulier au populisme que, pour ma part, je qualifierais de manipulation selon ce registre émotionnel. Lequel joue toujours, certes, dans tout rapport humain, mais qui ne devrait pas l’emporter sur le jugement raisonné, informé, et sur l’esprit critique. Mais, évidemment, les politiciens préfèrent jouer de cette musique enjôleuse – surtout ceux qui en possèdent le talent… C’est pourquoi j’ai voulu considérer ce deuil populaire (séparé de celui de certaines “élites”) sous l’angle de la démesure, cette disproportion entre l’événement et la célébration de son spectacle, surtout télévisuel. Comment ne pas le mettre aussi en rapport avec les rassemblements post-attentats de 2015, en constatant, en effet, qu’il y a peuple et peuple ?

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