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Trump a sidéré des médias américains en perte de qualité

Par Daniel Chaize

Temps de lecture ± 13 mn

Journaliste et blogueur [Ça va mieux en le disant], Daniel Chaize porte une attention soutenue aux médias et à leur évolution, notamment dans leurs rapports à la politique et à son spectacle. Il analyse ici le cas très particulier – et très actuel – des États-Unis et des journalistes par temps de trumpisme.

[dropcap]« Tu[/dropcap] me bloques ! Je te bloque ! Si tu me débloques, je te débloque ! » Quel est ce nouveau jeu ? Ne vous méprenez pas, ce n’est pas un jeu de cour de récréation. Il se joue dans la cour des grands ! S’y invectivent mutuellement les médias américains majeurs et le président des États-Unis, deux grandes puissances. Sur le fil électrique des réseaux qui fait voler la parole à la vitesse de l’éclair, ils jouent chacun de l’interrupteur pour éteindre les idées. Parfois la justice est obligée d’intervenir afin que les citoyens ne soient pas les premières victimes de ce véritable affrontement des censures. Quel est le sens de ce combat qui n’est pas si récent ?

Deux pouvoirs s’affrontent

Voir les réseaux sociaux et les chaînes d’information TV exclurent Donald Trump de l’écran alors qu’il tient une conférence de presse en direct, c’est du jamais vu ! Cela est même choquant. Constater que le président américain fait de même en coupant le fil d’abonnés aux réseaux comme Twitter ou Facebook quand ils diffusent des propos qu’il n’aime pas, ne l’est guère moins.

Quand on aime et souhaite le débat démocratique pour le meilleur des sociétés et des peuples, on doit s’obliger à essayer de comprendre ces nouveaux comportements. D’autant plus que l’inquiétant spectacle se déroule au pays où la Constitution, dans son Premier Amendement garantit à chaque citoyen la liberté d’expression. Cette nation qui a aussi promu la presse au rang de « quatrième pouvoir ». À l’évidence, ces coups de nerfs révèlent qu’un mal a atteint les esprits et que beaucoup déraillent.

Novembre, le feu d’artifice des exclusions

Naturellement, la campagne électorale et le dépouillement des votes ont été propices à un feu nourri de salves qui ne relèvent guère du débat et du choix démocratique attendus. Il suffit que Joe Biden prédise : « Nous sommes en bonne voie pour gagner l’élection », pour que Donald Trump réagisse immédiatement en l’accusant sur Twitter de vouloir voler l’élection : « Nous ne les laisserons jamais le faire. ». Immédiatement le réseau social bloque le tweet présidentiel.

Au même moment Trump lance une offensive virale d’envergure avec #StopTheSteal (Stop au vol). L’objectif est d’« interrompre le décompte des voix » et empêcher les démocrates de « voler le vote ». De puissants influenceurs bien choisis relaient le message, dont Donal Trump Jr. et la porte-parole du parti républicain. La page Facebook relaie StopTheSteal et obtient 365 000 membres actifs en deux jours. Mais comme il arrive que le mot-dièse #civilwar (guerre civile) y soit associé Facebook ferme la page. L’affrontement n’est plus de fleuret moucheté, l’artillerie lourde est sollicitée.

L’excès pour manipuler : une tradition

Un précédent mot d’ordre trumpiste BidenCrimeFamily accusait Joe Biden et sa famille d’activités criminelles, toutes infondées, qui déjà montrait combien l’excès peut devenir la règle aux USA et être utilisé comme un outil efficace de manipulation des médias et des citoyens. Les conspirationnistes de la mouvance QAnon, soutiens inconditionnels de Trump, n’avaient pas hésité, lors de la précédente élection présidentielle, à faire courir la rumeur qu’Hillary Clinton était une cannibale mangeuse d’enfants…

L’objectivité à géométrie variable

Chacun sait qu’il est vain de disserter sur « l’objectivité » des médias et des journalistes. Tous ont un point de vue. En France, personne ne confond Libération et Le Figaro ! La frontière à ne pas franchir est celle qui sépare le métier honnête, celui qui respecte les faits et ne verse pas dans les propos purement militants déguisés en analyse. Aux USA aussi, les camps sont bien différenciés. Mais, les rapports aux pouvoirs font… qu’ils peuvent bouger. Le 6 Novembre, CNN déclare que Trump a prononcé son plus malhonnête discours de toute sa présidence… et d’en lister les nombreux mensonges, contraires aux faits. Il les chiffre à 7. On peut se dire que CNN est un soutien des démocrates. Mais, trois jours plus tard, Fox News stoppe la retransmission d’une conférence de presse de la porte-parole de la Maison-Blanche. Le présentateur explique son geste : « À moins qu’elle n’ait plus de détails pour étayer ses dires, je ne peux pas en toute bonne foi continuer à vous montrer ce point de presse. » Fox News qui censure le président Trump, voilà de l’inédit ! Comment en est-on arrivé à de telles extrémités ?

Donald Trump : un rapport de force ancien avec les médias

En pleine campagne électorale de 2017, Trump montre du doigt les caméras alignées au fond de la salle et proclame : « Les médias sont malhonnêtes. La preuve : ils refusent de braquer leurs caméras sur vous. Ils ne veulent pas montrer à leurs téléspectateurs à quel point vous êtes nombreux ! Tellement plus nombreux que dans les rassemblements de Hillary ! » Le jour de l’investiture, le 20 janvier 2017, les médias, peut-être en réponse à cette attaque, diffusent deux photos comparant les foules présentes aux cérémonies d’investiture de Barak Obama en 2009 et du nouveau président américain. Le premier se voit accompagner d’une bien plus grande foule alors que Trump annonce plus d’un million de participants… alors que tous les présents s’accordent sur un chiffre avoisinant les 250 000 personnes.

La presse « ennemie du peuple »

En février 2017, le président enfonce le clou : « La presse est devenue si malhonnête que si nous n’en parlons pas, cela dessert énormément le peuple américain. Le niveau de malhonnêteté des médias est hors de contrôle. La plupart des médias à Washington, New York et Los Angeles ne parlent pas pour le peuple mais pour les intérêts particuliers et pour ceux qui profitent d’un système cassé de manière très, très évidente. » Sur Twitter, il qualifie les journaux « d’ennemis du peuple » En avril 2017, il ne participe pas, c’est une première depuis Ronald Reagan, au dîner des correspondants traditionnels de Washington. Donald Trump se dit « ravi d’échapper au marais de Washington ». Enfin, le 2 juillet 2017, en pleine forme, le président américain diffuse sur Twitter une video le montrant en train de plaquer au sol et frapper (comme au catch, c’est-à-dire un simulacre) un homme avec le logo CNN à la place du visage. Il donne un nouveau nom de baptême à CNN. Ce sera « FNN (Fraud News Network) ». La chaine d’information réagit : « C’est un jour triste quand le président des États-Unis encourage la violence contre les journalistes. »

You are fake news !

Nouvelle invention notable et désormais célèbre en août 2018 lorsque Donald Trump lance son désormais célèbre « You are fake news ! ». Il revient aussi à son dada : « Les médias sont l’ennemi du peuple américain ! » Les médias américains avaient alors répondu sous le mot d’ordre #EnemyOfNone (l’ennemi de personne). Ils publient des éditoriaux dans plus de 200 groupes de presse – une première ! – défendant la liberté de la presse. Le Boston Globe, meneur de cette réaction écrit : « Remplacer un média libre par un média d’État a toujours été une priorité pour tout régime corrompu prenant le contrôle d’un pays ». Nous le constatons dans la Russie de Poutine, la Turquie d’Erdogan ou la Hongrie de Orban. Contrôle serré, prison et accessoirement assassinats à la clé.

La politique de Donald Trump suit une ligne claire

Le président américain est, beaucoup l’oublient, un homme politique d’importance qui a déjà marqué l’histoire de son pays. Il jauge bien les hommes, c’est son côté intuitif. Donal Trump connaît bien les comportements des masses grâce à son expérience d’homme de télévision. Il joue remarquablement des deux pour mettre en œuvre une stratégie réfléchie. D’abord de prise de pouvoir, puis de gestion du pouvoir. Pour surprendre et réussir, il agit toujours de manière brutale et rapide. Mais il n’est pas un énergumène, une sorte de casseur d’assiettes colérique ou de lutteur de foire d’empoigne. Donald Trump n’est pas non plus un oligophrène même si, lancé dans l’action, il multiplie les provocations et renie cent fois ses choix initiaux, éructe et gesticule, vitupère et insulte, donnant le sentiment qu’il est inconséquent. Il vit le présent dans l’instant, intuition après intuition. Dans ce tourbillon de mouvements incessants, il choisit sciemment le mensonge. Il sait, en politicien averti et bien conseillé, que c’est un carburant utile pour tracer son chemin. Il suffit de les multiplier pour brouiller les pistes et les faire oublier. Un mensonge chasse toujours le précédent. Il vient de montrer, par le nombre de voix acquises en 2020 malgré sa défaite, l’efficacité de ses méthodes. Son combat contre les médias en est une, importante dans ses succès.

Donald Trump a besoin de « détruire » les médias

La presse n’est pas seulement un obstacle qui l’entrave. Elle est tout ce qu’il exècre car elle représente ce qu’il résume d’un mot : l’élite. Les membres et les élus du Parti Démocrate ne sont pas pour lui les seuls représentants de l’élite honnie. Il se sait aussi mal aimé des hauts responsables du Parti Républicain. D’ailleurs G.W. Bush n’a-t-il pas voté pour Joe Biden ? Sa vision de l’élite est celle du « Parti » de Wall Street… car il a mesuré tôt, politiquement parlant, que l’Amérique était fracturée entre les pauvres, vraiment pauvres, et les riches, extrêmement riches. En conséquence, pourtant milliardaire, il s’est autoproclamé défenseur des pauvres pour l’emporter.

Or les riches, dont beaucoup sont issus des grandes écoles, les managers de la Silicon Valley, les propriétaires de médias écrits et TV sont majoritairement démocrates. Il ne pouvait pas les changer, mais il lui fallait détruire autant que possible l’influence des médias. Le moment s’avère propice avec la montée en puissance des réseaux sociaux qui affaiblissent les journaux et les journalistes, multiplient les informations douteuses. Autre avantage, ces médias apparaissent donner la parole à tous, au peuple. Avec son conseiller Steve Bannon, ils ont habilement investi ce nouvel Eldorado des complotismes et manipulations en tous genres.

Ne plus penser le monde, mais en subir les multiples représentations

Comme l’a écrit Kamel Daoud, journaliste et écrivain : « De Zuckerberg, arbitre de ce que peut dire, ou ne pas dire, un président des États-Unis, à vous, à moi. De ce que l’on sait maintenant, nous avons conclu, presque partout, deux ou trois choses : le populisme triomphant est lié а Internet comme les révolutions d’autrefois étaient liées au dazibao et les réformes du Moyen Âge а l’imprimerie. Plaidoyer en faveur du retour à l’autonomie intellectuelle face aux réseaux et а l’intimité face а l’exposition permanente ? Mais c’est parce que le futur numérique fait peur. On croyait au seul mal de l’addiction, on découvre qu’il s’agit du démantèlement de notre façon de penser le monde et soi-même. » Démanteler l’ennemi, en l’occurrence la presse et les « mauvais » réseaux, voilà un objectif politique essentiel du président américain.

Le soutien des forces souhaitant la mort de l’Occident

Donald Trump se voit en croisé pour établir une nouvelle et véritable Amérique dont il serait le fondateur. Une Amérique qui serait en rupture avec celle construite et développée comme on le voit dans le film « La Porte du Paradis » de Michael Cimino où le sang du peuple terrien inonde les champs spoliés par les meilleurs élèves des grandes écoles, fondateurs du capitalisme. Pour autant l’alternative proposée par l’hôte de la Maison-Blanche, ses actions le démontrent, serait un monde où l’application des lois et les libertés d’expression serait soumises à son seul vouloir et pouvoir. En un mot : une autocratie. Il n’est pas étonnant de constater le soutien à Donald Trump de Thierry Meyssan, président-fondateur du Réseau Voltaire et négationniste des attentats du 11 septembre. Le 10 novembre, il écrit : « L’élection présidentielle US de 2020 confirme la tendance générale depuis la dissolution de l’Union soviétique : la population états-unienne traverse une crise de civilisation et se dirige inexorablement vers une nouvelle guerre civile qui devrait déboucher logiquement vers une partition du pays. Cette instabilité devrait se solder par la fin de l’Occident en tant qu’hyperpuissance ». Thierry Meyssan, lui aussi, voue aux gémonies la presse des puissances d’argent. Les tenants de la mort de l’Occident « impérialiste » ne désarment jamais et sont transparents : ils écrivent ce qu’ils souhaitent.

Les fautes de la presse américaine : faire le spectacle et devenir militante

Alors Trump le méchant ? Pas seulement car les médias américains, s’ils n’ont pas vu le piège tendu par le président américain, ont une part de responsabilité. Ils sont comptables de la défiance en leurs propres titres et celle de la démocratie. En France, on a longtemps admiré « l’objectivité » des grands titres américains, ce « recul » efficace qui ne mélangeait pas les faits et les commentaires. Puis on a découvert, ces dernières années, que des journalistes « éminents » pipeautaient, inventaient leurs articles de toute pièce. Précipice du journalisme « divertissant »… peut-être grisant mais mortel. La dernière campagne électorale a montré combien le principe a été écorné, foulé aux pieds. Au New York Times, au Washington Post ce fut flagrant. On pourrait dire que les titres ont perdu leurs nerfs face à un président provocateur durant tout son mandat, ce ne serait pas suffisant. Ils ont été sidérés, c’est sûr. Mais ils ont manqué à leur vocation, tout simplement. Ils en débattent dans leur rédaction et en débattront longtemps.

En effet, il n’est pas dit que la formidable explosion de leur puissance dure longtemps. Fox News, MSNBC ou CNN ne se sont jamais aussi bien portés que durant la présidence Trump. Même envolée des ventes chez les éditeurs. Le livre de la nièce du président « Trop et jamais assez » s’est vendu à 950 000 exemplaires en une seule journée. En septembre 2015, le New York Times comptait 1 million d’abonnés, ils sont aujourd’hui 5,7 millions. Le Washington Post est passé à 1,8 million en 2018 et le Wall Street Journal a doublé ses scores avec 2,2 millions d’abonnés en ligne début 2020. À l’évidence l’abonnement est devenu un acte militant pour les démocrates. Ce qui n’a pas empêché l’aile gauche du Parti Démocrate, on l’a vu lors des primaires, de reprocher aux grands quotidiens de ne pas être suffisamment en dénonciation du président en place. Il n’est jamais bon pour une presse qui se veut être sérieuse de devenir militante.

L’heure des comptes est venue

Au siècle où nous vivons, la réalité n’est pas une chose à regarder en face. Mais les médias mainstream américains paient aujourd’hui le prix de leurs réflexions partisanes en vase clos. Loin de leur peuple, ce qu’ils reprochent à leurs dirigeants. Nous connaissons les mêmes dérives en France. De plus, la soumission à la doxa de la « morale bienpensante » amène toujours à se proclamer directeur de conscience. Et d’agir selon son propre sentiment sur ce que sont le bien et le mal. Quitte à censurer plutôt qu’expliquer. Le patron de Twitter, Jack Dorsey, reconnait que sa propre plateforme a parfois des réactions inacceptables. Ainsi lorsqu’elle a bloqué un article critique envers le candidat Joe Biden édité par le New York Post. Article écrit sur la base de documents fournis par l’avocat personnel de Donald Trump, Rudy Giulani. Le propos est accusateur contre le fils de Joe Biden concernant ses relations avec une société ukrainienne. Les faits datent de 2016. Facebook emboite le pas et réduit aussi la visibilité de l’article. Le New York Postréagit avec justesse : « Censurez d’abord, poser les questions après : c’est une attitude scandaleuse pour l’une des plateformes les plus puissantes aux États-Unis » et vise Facebook : « devenu une machine de propagande. ».

Le propos n’est pas nouveau et vise, fondamentalement, les tactiques de type « hack-and-leak » (piratage et fuite) où des personnes ou officines intentionnées donnent des informations piratées aux médias et se servent des réseaux pour les propager plus largement encore. En 2016 déjà, Hillary Clinton avait vu certains de ses mails piratés par des hackers russes puis diffusés sur internet par des sites anonymes et par WikiLeaks. Facebook et Twitter se veulent désormais intransigeants vis-à-vis de ses pratiques. À voir. Toujours est-il que le New York Times et le Washington Post qui avaient fait leur mea-culpa pour ne pas avoir vu venir la victoire de Trump en 2016 sont confrontés à débattre de leur même aveuglement en 2020… Ils devront méditer sur leur méconnaissance totale de leur propre pays, des douleurs et fractures qui le divisent. Le nombre de voix gagnées par Trump par rapport à son score de 2016 en est un puissant révélateur. Cette vérité éclate au grand jour. Pour l’instant aux États-Unis, mais demain dans bien d’autres pays.

Les journalistes sont confrontés à leur obligation de responsabilité

On ne peut pas se satisfaire de couper le son et l’image d’un président, ou de tout homme ou femme politique, pour faire correctement son métier. Il est vrai que le direct peut permettre à n’importe qui de multiplier les mensonges éhontés et de les affirmer avec aplomb. C’est pourquoi les journalistes doivent se donner les moyens, par les débats qu’ils peuvent ouvrir par la suite, de rétablir les faits. Et ceci en posant des vraies questions et non en se contentant, comme c’est trop souvent le cas, de privilégier l’émotion provoquée par les événements sans creuser le sujet. Les rubriques qui chassent et démasquent les fake news, publiées quelques jours après ne suffisent pas. Les citoyens spectateurs, surtout quand ils souhaitent être acteurs, attendent des journalistes compétents, possédant une bonne culture générale et ayant la mémoire des faits et de l’histoire des personnalités qu’ils invitent.

À force de verser dans la mise en scène, le montage épicé de plateaux d’invités qui « ont de la gueule », les journalistes-présentateurs ne sont pas les vedettes qu’ils croient être devenus. Ce sont leurs invités qui battent la mesure dans l’opinion. Les « bons clients » ont pris le pouvoir. Et quand il s’agit de professionnels de la trempe de Trump, on constate le résultat. Comme dans l’oreillette, le réalisateur les stimule en leur soufflant : « C’est bon, ça chauffe ! On a notre petite phrase ! Ça va tourner en boucle », le journalisme disparaît lentement, mais sûrement. L’information ne fait pas bon ménage avec l’émotion-marketing provoquée. Elle devient entertainment. Spectacle et militantisme n’ont jamais fait l’information rigoureuse.

Trump le médiatique en passe de créer son propre média

En mai 2020, Donald Trump préfère OAN, sombre chaîne d’extrême-droite en remplacement de Fox News, chaîne qui passe alors de son statut de préférée à celui de détestée. La One America News Network, canal quasi inconnu du grand public est de plus en plus preneuse des propos du président américain qui leur donne de bonne grâce. C’est un signe : il a choisi son média. Les fils Trump songeraient sérieusement à créer une chaîne TV sur YouTube qui serait au service de leur père. Ce n’est qu’une confirmation supplémentaire de l’importance clé des médias pour celui qui n’acceptera jamais sa défaite. Il évoquera son éviction « par une élection truquée » et repartira de plus belle à la conquête du pouvoir. Peut-être pas personnellement, mais pour tenter – son rêve ! – de créer une dynastie de dirigeants.

D.C. — Ça va mieux en le disant

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