Côte d’Ivoire. RFI et le rapport de l’ONU qui accuse Guillaume Soro et Simone Gbagbo
Selon le correspondant de Radio France internationale à New York, Philippe Bolopion, le chef des rebelles ivoiriens Guillaume Soro et Simone Gbagbo, l’épouse du président, sont accusés de violations graves des droits de l’homme, par une mission d’enquête de l’ONU. Leurs noms figurent dans une liste «secrète», mise seulement à la disposition du Conseil de sécurité.
Les enquêteurs de l’ONU recommandent au Conseil de sécurité de saisir la Cour pénale internationale. La décision est entre les mains du Conseil de sécurité, qui va dresser la liste des personnes dont les biens seront gelés et les passeports confisqués. On y trouve, dans les deux camps, 95 personnes, soupçonnées de crimes graves. Parmi les personnalités les plus connues, Guillaume Soro, le chef de file des rebelles, est accusé «d’exécutions sommaires»; Simone Gbagbo, l’épouse du président, est accusée «de parrainage des escadrons de la mort»; Kadet Bertin, le conseiller présidentiel en matière de défense, est accusé d’être «responsable des escadrons de la mort»; Charles Blé Goudé, le leader des Jeunes patriotes, est lui accusé «d’enlèvement, d’incitation à la violence, à la xénophobie et à la haine raciale et de trouble à l’ordre public».
La presse ivoirienne pro-gouvernementale crie à la manipulation. Ainsi, entre autres, le quotidien Notre Voie, qui écrit (30/01/05) : «Dans sa volonté de diaboliser le président Laurent Gbagbo, la France ne s’embarrasse plus de fioritures. Elle utilise les coups les plus tordus pour nuire. Il y a quelques jours, elle en a donné une preuve patente à travers un vrai-faux scoop de son bras armé médiatique, Radio France Internationale (RFI). Cette radio, passée maître dans l’art de l’intox, a, en effet, brandi comme un trophée de guerre une curieuse liste, non officielle en plus, sur laquelle figureraient les noms de personnalités ivoiriennes qui se seraient rendues coupables de violation massives de Droits de l’Homme.»
Une zone de non-info
S’agissant de la présence – ou non – de journalistes dans les zones «sensibles», le cas de la Côte d’Ivoire est des plus symptomatiques, pour ne pas dire dramatiques. De multiples autres pays dans le monde sont aujourd’hui coupés de toute information crédible, établissant ainsi des zones de non-info, condition du règne du non-droit et des outrances de toutes parts.
Ainsi que je l'apprends de bonne source, on peut dire que «de RFI, il ne reste rien aujourd’hui en Côte d'Ivoire. C'est à peine si on recourt au correspondant local du service des sports pour confirmer quelques infos... Côté journalistes du Nord, pas grand chose : un bureau AFP restreint au minimum, un petit bureau BBC, un correspondant Reuters, mais l'essentiel s'est replié sur Dakar, comme d'autres médias. Les autres occidentaux, on ne sait pas, mais ça ne devrait pas aller au delà de quelques pigistes, sur les doigts de la main. Décidément trop dangereux, pour ce que ça vaut...»
Rappelons que c’est à Abidjan que Jean Hélène, journaliste à RFI [photo], a été abattu par un policier, le 21 octobre 2003.
Guillaume Soro n’a probablement tué personne et Simone Gbagbo non plus.
C’est une mauvaise façon de poser le problème. La responsabilité d’un leader politique ne s’arrête pas à ses actes PERSONNELS, mais elle inclut celle de ses subordonnés dans toute la mesure où il ne les a pas fait condamner par une cour pénale pour acte illicites.
Il ne fait pas oublier que le Maréchel Keitel, che d’état-major général de la Wehrmacht, a pleuré devant le Tribunal de Nuremberg lorsqu’on lui a montré les photos prises dans les camps d’extermination et qu’il a déclaré n’avoir jamais voulu ça. Il a cependant été pendu.