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Les bonnes causes de l’Unicef. Quinze chocolats pour acheter la presse

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Il était furieux, le réd’ chef : dans son courrier du matin, un carton de l’Unicef qui le prenait pour un gogo, sinon pour un con. Un «colissimo» contenant une luxueuse boîte de quinze chocolats de marque, une boîte en fer, «collector», dessinée par Folon et accompagnée, bien sûr, de son dossier de presse. Extrait: «En achetant cette boîte, les consommateurs permettent à l’Unicef d’acheter 15 crayons pour une école du Congo, de Roumanie ou encore du Niger. Cette aide concrète contribue à améliorer l’éducation des enfants, thème prioritaire de l’Unicef en 2005.»

Plutôt que ce texte merdique, tant qu’à faire de la com’ éhontée, fallait me demander un bon slogan! Par exemple : «Empiffrons-nous à la santé des pauvres!»…

De qui se moque-t-on, en effet ? J’aimerais bien savoir quel canard aura répercuté cette « info » scandaleuse ; quel journaliste aura, contre quinze crottes en chocolat, cédé aux sirènes du charity-bizness, ce déni de justice… Toute délation sera considérée ici comme acte de résistance civique.

Dans la lignée d’Anémone tricotant des moufles pour «ses petits lépreux» dans Le Père Noël est une ordure, rappelons en passant d’autres pratiques douteuses de marketing caritatif: les mini-béquilles «fait main» par des estropiés et jointes au courrier de racolage culpabilisant (Handicap international) ; les fameux timbres-adresse à votre nom (la plupart des ONG) ; la «carte du monde au format géant» (MSF) – j’en passe sans doute, et des pires, genre «mini-béret de l’abbé Pierre modèle hiver 54»…
2unicefA côté de quoi les Restos du cœur demeurent le modèle : deux lettres par an, une pour l’appel, l’autre pour le merci, le bilan de l’action et l’attestation fiscale. Et la trogne de Coluche toujours en prime. Imaginons un sketch de lui sur les pralines de l’Unicef…

Au fait, que deviennent les 10.000 moustiquaires promises au Sommet mondial de Davos par Sharon Stone aux pauvres Zimbabwéens ?

→ Images : Sur le bureau du rédacteur en chef, la com’ dans toute son indécence. Avec son inévitable dossier de presse. Coût de l’ «investissement» : 20, 30, 40 euros ? multiplié par 100 journaux, 200 ou plus… Coût total de l’opération «chocolat» ? Effet chez les «pauvres» ?

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Une réflexion sur “Les bonnes causes de l’Unicef. Quinze chocolats pour acheter la presse

  • Fauvette

    Bonjour, et merci d’écrire cette colère que j’ai ressentie en recevant les béquilles d’Handicap… et que je ne sais pas exprimer comme vous.

    Ras le bol du marketing humanitaire.

    Fauvette.

    Répondre

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