Libé outil de contre-pouvoir ? Racoleur et démago, oui !
Hier un poing levé sortant d'un écran rageur hurlait du haut de la couv’ de Libération "Au blog citoyens ! " Quelle farce ! Avec une couv’ pareille on peut s'attendre à de l'action. Sur la couv il n'y a pas de guillemets, c'est bien Libé qui parle, "Au blog citoyens !" Alors on s'attend à plein de trucs en ouvrant le journal, Libé a peut-être lancé un serveur citoyen, gratuit, pour la parole du peuple, un outil internet quelconque permettant la fédération des blogs afin de s'auto défendre contre les tentatives de censures, la mise en place d'une aide d'urgence juridique aux blogueurs démunis face aux grosses machines qu'ils attaquent, des manifestation flash comme seul internet peut en organiser, des campagnes de pétitions, que sais-je encore... ?
Rien de tout ça. Le poing sur la couv’ n'est qu'un produit d'appel. A l'intérieur on va lire l'histoire d'un blogueur qui se bastonne contre la mairie de Puteaux. Point. Comme dab dans ce journal de centre mou, le ton est complice avec la victime de tant d'infamie, mais juste le ton. On aura beau chercher la moindre miette d'engagement de la part de la rédaction, on restera sur sa faim. Comme si couvrir l'événement du seul coté de la victime, était un engagement en soi.
Cette histoire remplit, en comptant la couv’, quatre pages dans le journal. Si on enlève les photos, l'histoire du pauvre blogueur dans la merde n'en remplit même pas une. Le reste est rempli pour un quart de page par une pub, un édito mou explicatif et sempiternel sur le monde blog et son utilité, un autre quart de page sur un petit éventail exemplaire de blogs, un quart pour un sociologue et son analyse basique du phénomène, puis la petite histoire de la mairie de Puteaux à travers le portrait de notables despotes.
Au blog citoyens ! Vous y avez cru, internautes, enfin un média qui vous prend au sérieux, proche de vous, branché comme vous, qui oeuvre et vous rejoint dans votre combat pour la liberté d'expression...
Je m’irritais ily a quelques années quand certaines radios ont commencé à « laisser la parole aux auditeurs », trouvant un peu facile de faire occuper l’antenne par les appels : boulot fait par les autres, et on passe tout de même chercher la monnaie.
Mais cette pratique est devenue maintenant d’une banalité navrante ; politique, actualité, « question de société » (référence aux navrantes prestations de Dechavanne et Carmouze sur Europe 1 vers 15 heures). Jusqu’aux auditeurs qui trompent la vigilence du filtre modérateur des assistants pour profiter du direct et dire leurs quatre vérités aux journalistes animateurs d’antenne, tel le faux Romuald (mais pourquoi dans ce cas se cacher sous un pseudo ? Cela va à l’encontre de la sincérité du propos)interpelant ce matin Stéphane Paoli dans « Questions directes » sur france inter. Trop souvent hélas ce reste superficiel et tourne dans le vide ; il serait plus constructif d’organiser un vrai débat, sur un thème donné, en invitant sur le plateau des auditeurs intéressés.