Une Française emprisonnée depuis un mois et demi au Niger pour « atteinte à la sûreté de l’État »
Ni journaliste, ni humanitaire en vogue, une Française de 46 ans se trouve emprisonnée au Niger depuis la fin avril sous l’accusation d’ « atteinte à la sûreté de l’État ». C’est La Provence de ce 20/6/08 qui donne la nouvelle depuis son agence d’Avignon, région d’origine de Catherine Dubois et de ses trois sœurs. Le témoignage de ces dernières permet de préciser les circonstances de cette affaire.
Cette ancienne chef d'escale de la compagnie aérienne Point Afrique comptait s'installer à Agadez, au nord-est du Niger, pays où elle a travaillé pendant plusieurs années. Cette fois, elle s'y était rendue en tant que membre d'une association humanitaire. Pour préparer son arrivée, elle avait fait parvenir 5.000 euros à un contact sur place, un « jeune homme ayant pour mission d'acheter un 4x4 et du matériel ». « Mais il détourne l'argent » et à l’arrivée de Catherine la dénonce aux autorités. Selon lui, elle aurait été en relation avec les rebelles du Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ) qui, depuis 2007 dans l’Aïr, lancent des attaques contre l'armée nigérienne.
Accusation gravissime dans un pays qui craint, sinon la sécession de la région à dominante touarègue, du moins des difficultés dans l’exploitation de ses gisements d’uranium, quasi seule richesse exploitable.
C’est la même accusation qui avait aussi valu l’emprisonnement à deux journalistes français pigeant pour Arte, après avoir été enlevés par les rebelles et libérés sous caution un mois plus tard. Et c’est pour ce motif que Moussa Kaka, journaliste nigérien et correspondant à Niamey de RFI, croupit en prison depuis le 20 septembre 2007.
Catherine Dubois, est emprisonnée à Agadez, à environ 1000 kilomètres de la capitale, Niamey. Selon ses sœurs, qui peuvent lui téléphoner une fois par semaine, elle est très affaiblie et a dû être transférée à l'hôpital de Niamey pendant une semaine, début juin, et ce après une demande rejetée de son avocat nigérien pour une mise en liberté provisoire.
Il faut s’appeler Ingrid B…pour aller se promener en zone interdite ‚se faire enlever et mettre les medias sans dessus dessous