Presse pipole et crash aérien. Le Monde, nouveau « tabloïd de référence »
Le crash du vol AF 447 a provoqué une 229e victime : Le Monde. En effet, le paysage médiatique français profite d’une catastrophe pour en provoquer une autre : le lancement d’un nouveau « tabloïd de référence ». Il s’appelle aussi Le Monde, bien qu’il n’ait que peu à voir avec son illustre prédécesseur fondé à la Libération.
C’est donc un double deuil qui frappe nos destins de lecteurs, « brisés dans la nuit journalistique » et au-dessus d’on ne sait trop quels impératifs d’une presse en perdition. Comme si une catastrophe ne suffisait pas. On pourrait y ajouter le vingtième anniversaire du massacre de Tian'anmen et la déprime de ce 4 juin serait totale !
Morceau choisi à la une : « Pendant quelques heures, ils n'ont été que des numéros, classés selon les critères généraux des compagnies aériennes. Deux cent vingt-huit disparus dans l'accident du vol AF 447 qui assurait, dans la nuit du lundi 1er juin au mardi 2, le trajet Rio de Janeiro - Paris : destins brisés au-dessus de l'Atlantique. Le Monde s'efforce de leur donner un visage. »
Au secours Beuve-Méry, ils sont devenus pipole ! Vois aussi ce coin de page :
Il est vrai, comme aime à dire Mme Michu, que nous vivons dans un drôle de Monde. Car dans cette affaire les médias se surpassent sur le registre de l’indécence spectaculaire. Radios, télés, canards dégoulinent à plein tube pour alimenter ce qui restera comme un sujet d’étude autour de la question : pourquoi tant de raffut sur ce fait divers ? Et aussi : pourquoi tant de pontifes religieux et politiques tout à coup oecuménisés ? Et enfin : et dieu dans tout ça ?
Lamentable impuissance du 4ème pouvoir préférant vomir des imprimeries des torchons dignes de la presse à scandale.
Le vrai journalisme engagé et indépendant politiquement n’aura pas passé le cap du XXIème siècle.