De Jospin à Séguin, la « classe politique » frappée de « stupeur »
Dites donc, vous avez vu ça, cette secousse qui frappe la « classe politique ». Le Monde.fr n’en peut plus d’un tel choc ; il en voit et en met partout de la « classe politique », frappée de « stupeur », vous vous rendez compte, cette mort d’un gaulliste passionné de foot. Ah, la « classe politique », c’est le pendant de l’autre fameuse « communauté internationale », ou bien encore le valeureux « Occident ». C’est fou ce qu’on est cerné de clichetons, autant dire de coquilles creuses et, finalement, de vide intellectuel. Ce matin encore, par exemple, Jospin parlait de « logiciel » au lieu de programme ! Encore un qu’a pas dû potasser un Jacques Ellul et sa dénonciation du Système technicien. Pourquoi de telles dérives langagières ? Sans doute parce que la pensée elle-même part en dérive. Elle voudrait pourtant « faire bouger les lignes » afin de ne pas « aller droit dans le mur » ou de « se tirer une balle dans le pied ». Si bien qu’ « au final », « on dira ça comme ça » faudrait, il a raison quoi, vraiment « changer de logiciel ».
PS : Lionel l’affreux jojo a trouvé le moyen de justifier sa désertion en rase campagne d’avril 2002, accusant « à la limite la gauche [d’avoir] abandonné celui qui pouvait la faire gagner au 2e tour. Après il fallait que ce soit aux responsables socialistes d’assurer la suite. Moi ensuite je me suis efforcé de les accompagner à ma place ». Belle réponse de faux-cul ! Gonflé d’orgueil comme dab. L’auditeur de Marseille qui l’avait interpellé sur sa désertion du 21 avril n’aura plus qu’à rêver d’une cour martiale… Pour ma part, je date de cette lâcheté l’effondrement politique de la gauche, même si Jospin n’en constituait pas la seule cause ; mais il y était aussi pour beaucoup, bien avant, avec sa politique de privatisations à tout va et son ralliement objectif à la marchandisation de la société. J’ajouterai aussi la louche tactique et catastrophique d’inversion de l’ordre des présidentielles et des législatives. Plus, en conséquence, cette dévaluation complète de la « classe politique » !
Lionel « gonflé d’orgueil »… LIonel « qui parle de logiciel au lieu de programme »…
mais tout ça va ensemble, cher monsieur !
Il n’y aurait pas de système technicien, en effet, sans toute cette inflation égotiste qui caractérise notre époque !
Et bravo à vous de citer Jacques Ellul dans votre article ! Le jour où ce penseur sortira de l’oubli où nos braves technocrates (et leurs foules de suiveurs béats) se plaisent à l’enfoncer,… ce jour là, je me rachète une télé !
Bien à vous,
PV