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L’ « imprudence vraiment coupable » des journalistes de F3 en Afghanistan

Les journalistes, comme dit Guy Bedos, on dirait parfois, voire souvent, qu'ils ont fait l’école hôtelière : ils savent si bien passer les plats. Les pouvoirs les aiment, ceux-là, qui s’appliquent à lécher les bottes, sinon les culs – mais là, gaffe, il faut y mettre du « talent » afin que cela ne se voit pas trop. Houla-la, c’est tout un métier ! et il est alors dûment reconnu et apprécié par les pouvoirs, tous les pouvoirs. Un contrat tacite généralement respecté dans la bonne, saine et souvent joyeuse connivence. Mais au moindre coup de canif, ça se déchaîne. Ainsi, à propos des deux journalistes de France 3, enlevés le 30 décembre en Afghanistan, Le secrétaire général de l'Élysée, Guéant, a estimé que le « scoop ne devait pas être recherché à tout prix », confirmant des propos de Sarkozy évoquant une « imprudence vraiment coupable ».

« Scoop à tout prix », « imprudence vraiment coupable », touchants aveux et, du même coup, belle définition par la négation du métier d’informer de la part de ces dirigeants de l’État. En termes directs : qu’allaient donc faire là-bas, ces sales gamins refusant la discipline militaire ?! Journalistes et skieurs hors pistes, c'est tout pareil, de coûteux inconsciens…

De son côté, le zélé ministre des affaires étrangères n’a pas voulu être en reste. Lundi, sur France Info, il a déclaré que les journalistes enlevés avaient été « prévenus » des risques, ajoutant : « Ils ont voulu prendre leurs risques, maintenant c'est nous qui les prenons pour les sortir, et c'est normal. ». Trados : ils ont voulu n’en faire qu’à leurs têtes, voilà le travail ! « maintenant c’est nous qui »… Et j’aime bien le petit bout de petite phrase selon le pas de danse faux-cul, deux en avant un en arrière : « Et c’est normal » ! C’est en quoi Kouchner n’est pas tout à fait aligné sur l’Élysée – on ne vient pas de n’importe où, on est indépendant « nous », non mais !

Oui, les journalistes c’est surtout bien quand ça n’emmerde pas le monde, que ça se laisse gentiment embarquer dans les blindés de l’armée – pas sans risques, certes –, à servir la bonne soupe de la com’. Les autres, on devrait les laisser dans leur merde. On n’est pas allés les chercher, après tout !

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