Régime aux abois = danger
Ce régime politique est aux abois, on le sait, on le voit. Et on le vérifie jour après jour à la façon dont le « moteur » s’emballe, risque la panne sèche ou, pire, la casse irréversible. En fait, le chauffeur a perdu les pédales, ne contrôle plus rien tout en ayant le nez collé aux instruments (de sondage). Le réservoir se vide – seuls 15 % des Français sondés (CSA) souhaitent voir Sarkozy représenter la droite à la présidentielle de 2012. Est-il même percé, ce réservoir ? Sinon, pourquoi toutes ces fuites ? Et aussi ces fuites en avant – « droit dans le mur » comme disent si bien les politiciens…
Ce régime aux abois, à la limite on pourrait s’en foutre carrément. Mais il y a danger. Danger démocratique grave. Dans « affolement » il y a « fol » et toute forme de folie, concernant le pouvoir, représente une menace directe et grave pour la démocratie, donc pour chacun de nous.
Cette affaire Woerth-Bettencourt-Sarkozy, si anodine selon nos dirigeants en poste, qu’elle affole précisément l’attelage présidentiel. Lequel entrave le fonctionnement de la justice – de Nanterre à Karachi, des bakchichs de milliardaire à ceux des marchands d’armes –, et tente en même temps d’espionner la presse (la République est bien en danger !), à défaut de pouvoir entièrement la contrôler.
Un ordre aux préfets enfreint la légalité républicaine et la Constitution ? Et alors ? On biffe une phrase. Où est le problème ?
Les temps sont d’autant plus âpres pour cette équipe à l’agonie politique qu’elle a goûté naguère au miel facile et si frelaté de la séduction dite bling-bling – Rolex, Fouquet’s, Ray-ban et mannequin Carla, toute cette pacotille de parvenus minables autant qu’incultes. Donc dangereux. Puisqu’ « on » leur a confié les clés du palais, enfin de la bagnole élyséenne, que voilà déjà décotée à l’argus, sinon abîmée pour un bon bout de temps. Et on sait bien aussi que les bons garagistes, c’est rare de nos jours.
Ce n’est plus jour après jour, mais heure après heure : ta note est déjà dépassée (Bruxelles) ! Les oripeaux bling-bling tombent les uns après les autres révélant la merde. Je pense à Dorian Gray.
C’est très juste cette comparaison avec une personne qui se délite. A ceci près que, pour une personne installée dans le mensonge depuis toujours et disposant de moyens considérables – les services secrets par exemple – rien ne s’oppose à ce que la comédie dure jusqu’en 2012.
On est arrivé à un tel niveau de surenchère qu’on voit mal comment le petit homme et sa clique pourraient s’arrêter. Expliquez-moi : il présente le plus mauvais indice de popularité jamais vu mais une majorité de Français approuve ses pires initiatives. Je ne serais par vraiment surpris que la comédie (entendez la tragédie, bien sûr) se prolonge au delà de 2012…
Finalement, quelle est la différence entre un Chirac trouvant que les arabes puent et font du bruit et promettant de réduire la fracture sociale, puis s’asseyant devant sa télé pour boire sa bière et un Sarkozy ? Le second est la version active du premier. Il a probablement le même avenir : devenir la personnalité politique préférée des veaux.
Dorian Gray, c’est pour les fins lettrés. Mais il y a aussi des Julien Dray, eux très amateurs de montres chères, modèle Séguéla et autres. Tout ça dépasse le politique, renvoyant plutôt à la structure humaine « normalement névrosée ». Le coup/coût des montres n’est en rien anodin, je crois ; puisque le temps ne « compte » plus, en ce sens qu’il n’est plus l’unité de valeur (l’argent), remplacée par la valeur de la représentation (unité bling-bling).
A propos de fins lettrés, que dire du niveau zéro de culture qu’ils affichent tous. Je repense à Sarkozy ânonnant le texte qu’on lui a préparé pour la mort de Chabrol et en appelant à Balzac et Rabelais…comme il serait jouissif de lui demander, à la fin de son numéro, de citer au pied levé une oeuvre de chacun d’eux…
Autre exemple :
http://correcteurs.blog.lemonde.fr/2010/09/14/sarkozy-a-lascaux-ou-le-cancre-de-la-republique/#xtor=RSS-3208
Oui, le coup du « Balzac et Rabelais » c’est un vrai cliché de plus dans les nécros de circonstances imposées aux « communicateurs » élyséens. Mettons-nous à leur place (façon de parler) : se forcer à de telles banalités à chaque « gros mort »… Il est vrai qu’ils sont chers payés pour ça, je suppose… Merci, Dominique, pour le lien avec les correcteurs du Monde. J’en ai profité pour « rebondir » comme on dit au tennis…
Les « gros morts », j’adore…
Dominique Dréan : « … s’asseyant devant sa télé pour boire sa bière et un Sarkozy ? ». Il manque une virgule après « bière » – Sarkozy est imbuvable.
Bien vu. Pan sur le bec !
Sarkozy aurait dit : « c’était pour voir si tout le monde suit »…