« Fête du travail », et quoi encore ?
Déjà, fêter le travail c'est plus que discutable. Oui, on pourrait en effet discuter du travail en question : quel travail ? Quelle créativité ? Quel épanouissement ? Quelle libération ? Ou, dans l'autre sens : Quel non-travail ? (sans-emplois, exclus en tous genres). Quel abrutissement, quel épuisement physique, quelle exploitation, quelle aliénation ? Voir "France Télécom" et mourir… Ou plutôt relire l'irremplaçable Droit à la paresse (téléchargeable), de Paul Lafargue, (1883) – et par ailleurs gendre de Marx… Sous le titre "Un dogme désastreux", son pamphlet démarre ainsi, je m'en régale toujours :
" Une étrange folie possède les classes ouvrières des nations où règne la civilisation capitaliste. Cette folie trame à sa suite des misères individuelles et sociales qui, depuis deux siècles, torturent la triste humanité. Cette folie est l'amour du travail, la passion moribonde du travail, poussée jusqu'à l'épuisement des forces vitales de l'individu et de sa progéniture. Au lieu de réagir contre cette aberration mentale, les prêtres, les économistes, les moralistes, ont sacro-sanctifié le travail. Hommes aveugles et bornés, ils ont voulu être plus sages que leur Dieu ; hommes faibles et méprisables, ils ont voulu réhabiliter ce que leur Dieu avait maudit. Moi, qui ne professe d'être chrétien, économe et moral, j'en appelle de leur jugement à celui de leur Dieu ; des prédications de leur morale religieuse, économique, libre-penseuse, aux épouvantables conséquences du travail dans la société capitaliste."
Bon, ne gâchons pas totalement la "fête"… Mais tout de même, tomber un dimanche cette année, c'est une provocation ! Ce "joli mai" s'annonce donc pourri. Déjà qu'avril a affolé les météos : la grêle a ravagé le vignoble de Sauternes, t'as qu'à voir !, ainsi que les pommiers en floraison dans la vallée du Rhône et les Alpes de Haute-Provence. Les fraises aussi en ont pris un coup. Même le muguet a subi les affres du réchauffement ! Les muguettistes s'en sont plaint ; ils ont dû planquer les clochettes prématurées dans des frigos. Au fait, saluons au passage, le grand homme par qui cette aimable tradition a pu être réactivée et en somme naturalisée : Pétain lui-même, le jour de sa fête, la saint-Philippe, en 1941. On a vu à quel point ça nous a porté bonheur. Bref, à y regarder de plus près,, ce muguet est tout de même bien chargé : symbolique du renouveau printanier, tradition plus ou moins odorante remontant à Charles IX, superstition des temps reptiliens, fascisme pétainiste, capitulation de l'églantine rouge qui annonçait le Temps des cerises… Ainsi se forgent les cultures. En offrande ici : mon muguet virtuel qui se fait lutiner par une anarchiste coccinelle… Renversant, non ? [ Cliquer dessus gentiment].
[audio:https://c-pour-dire.com/wp-content/audio/Le temps des cerises.mp3|titles=Le Temps des cerises, J-B. Clément, Marc Ogeret|autostart=no]Le Temps des cerises, Jean-Baptiste Clément - Marc Ogeret
Joyeux 1er mai le Ponthieu. En effet, il n’y a que les pauvres pour travailler, voire travailler plus. Est-ce que le roi du Maroc travaille lui ? À quand la fête des vacances ? À quand un pôle vacances ? Bonjour, je recherche des vacances. Ah ben, je vous propose un CDD en Ardèche, je sais, c’est seulement pour 3 semaines, mais c’est à prendre ou à laisser, sinon on recherche du monde en Bretagne en CDI, c’est plus loin mais c’est pension complète.