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Jazz chez Jean-Pierre. Quand les « happy few » font le nombre

C’était samedi dernier, dit de Pentecôte, drôle de samedi. Point de vue perso à partir d’emploi du temps de même. Le matin, devant la mairie de mon bled, on était douze, comme des apôtres, à prêcher dans le vide (pas tout à fait) pour une France et un monde débarrassé du péril nucléaire. Le Japon de Fukushima c’est loin, faut croire, et l’humour corrézien a depuis recouvert de son écume médiatique les miasmes radioactifs que continuent de cracher les réacteurs japonais en perdition. Soit.

L’après-midi, passage à la fête d’Attac-13 à Vitrolles. Beau temps, endroit bucolique (Domaine de Fontblanche, c’est là que se tient le festival de jazz Charlie Free). Grosse déprime : une centaine de personnes au rendez-vous…

Soirée dans la colline du JP’estival, rencontre d’amateurs de jazz, rock et compagnie sur les restanques de Jean-Pierre T., au-dessus de la Durance – gardons-le anonyme pour ne pas flinguer son festival entre potes qui ne pourrait supporter l’invasion. Voilà onze ans qu’il s’est jeté dans la petite aventure : se donner un lieu et un moyen de jouer sans passer par les circuits contraignants. Là, c’est le circuit très court, genre directo producteur-consommateur. L’orga se fait à la bonne franquette, sous une bâche, deux enceintes, trois projos, sur fond sonore de crapauds en rut, et senteurs de poulet yassa côté restauration. Musiciens variés aussi, à tout point de vue, y compris artistique. Et alors ? Personne pour s’en plaindre. On est là ensemble, à passer des moments chaleureux « entre soi », les « happy few » comme on dit de nos jours, ces "quelques privilégiés" actionnés par le bouche à oreille et qui finissent par atteindre les cent cinquante ou deux cents, en comptant enfants et chiens.

Rien à voir avec les maigrelettes mobilisations du matin et de l’aprèm. Ici, pas de politique, sinon celle de l’ici & maintenant. Demain est un autre jour – et encore, pas sûr. L’avenir n’est plus ce qu’il était. Justement parce que Tchernobyl et Fukushima. Parce que le monde pourri. Parce que rien ne vaudrait la chaleur des petits mondes, petits certes mais tout de même bien réels.

Excuse, Youki, le coup de flash qui t’a fait sur­sau­ter… N’empêche, t’as de l’oreille – et de la gueule ! (Ph. gp)

Mini entretien avec Jean-Pierre T.

[audio:https://c-pour-dire.com/wp-content/1audio/jpestival11.mp3|titles=JP'estival 11/6/11|autostart=no]
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4 réflexions sur “Jazz chez Jean-Pierre. Quand les « happy few » font le nombre

  • lut à tous
    musi­cien du JP depuis tou­jours, créa­teur avec JP avec nos potesses et potes de ce mini fes­ti­val. Que personne
    ne se trompe :plus de 400 per­sonnes en 48h, petit pro­jo petite sono qua­li­té soignée.Zicos de l’a­ma­teur et du pro
    coup de reviens autant de sueur que de rosé pour l’au­di­teur rien allez une assiette afri­caine de quelques petits euros.
    Ici et main­te­nant ces soirs là, avec vous pour demain si vous avez été heu­reux ces moments là c’est « bien fait »
    mer­ci de votre petit com­men­taire déli­cat et discret.
    à bientôt
    lou

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  • Faut tout de même bien s” mar­rer, ou alors on se flingue ! (Pas les deux, non mer­ci ! car s’mar­rer c’est aus­si l’an­ti­dote à la déprime). En tout cas c’é­tait encore très chouette. Ques-ce qu’on dit à JP ?

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  • Putain, 11 ans déjà !
    Que de sou­ve­nirs, ami­caux, musi­caux, chaleureux.
    Chaque fois, le plai­sir de retrou­ver les fidèles de la pre­mière ou de la deuxième heure.
    Chaque fois, le plai­sir de voir des nou­velles têtes qui découvrent les yeux éba­his cet objet impro­bable, ima­gi­né un beau jour, ou plu­tôt un beau soir exces­si­ve­ment arro­sé, par une bande de copains,
    Au dire de l’hôte des lieux, le JPstival sem­ble­rait avoir pris une exis­tence auto­nome, échap­pant à ses créa­teurs. Il s’or­ga­ni­se­rait presque tout seul, par une concor­dance d’heu­reux hasards, de ren­contres fer­tiles et de bonnes volontés.
    Mais ne nous y trom­pons pas, si le JPstival existe, c’est bien parce qu’il y a un JP.
    Merci Jean-Pierre, et vive­ment le prochain !

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