Pourquoi l’« affaire Dieudonné » empoisonne notre vivre ensemble
L' "affaire Dieudonné" est en passe d'empoisonner notre espace du "vivre ensemble". Cette belle idée – illusoire ? – montre bien sa fragilité face à la brutalité des croyances, des certitudes et autres convictions – ces convictions que Nietzsche dénonçait comme "des ennemis de la vérité plus dangereux que les mensonges. » Antisioniste revendiqué, antisémite masqué, Dieudonné provoque et, tout à la fois, révulse et attire. Ses propos lui valent plus encore de réprobations morales que de condamnations pénales, tandis que ses spectacles font salles combles (quand elles ne lui sont pas refusées), en dépit d'une omerta médiatique dont il fait l'objet. Comme si deux visions du monde s'affrontaient autour de sa personne, de ses prestations et de ses fréquentations – Faurisson, Le Pen, Soral, Meyssan, Chavez, Ahmadinejad… Alors pourquoi ? Tentatives d'explications autour de quelques questions dont celle-ci, sans réponse, lancée à la radio par le directeur du Nouvel Observateur, Laurent Joffrin : "Qu’est-ce que les Juifs ont fait à Dieudonné ?"
À cause du petit mouton contrariant qui préside aux destinées de ce blog… je suis amené à revenir sur ce qu’on peut désormais appeler « l’affaire Dieudonné ». Affaire qui risque d’enfler encore bien davantage, ainsi que s’y emploient les politiciens et les médias – jusqu’à ce blog… Cependant, petit mouton oblige, je voudrais y revenir à contre-courant de la marée dominante. Ce qui n’est pas sans risques, tant ce terrain s’avère miné à l’extrême – aux extrêmes, pour être plus précis. Donc, vendredi matin, dans le poste (France Culture), j’entends Laurent Joffrin (du Nouvel Obs, qui fait sa couverture sur qui ?) résumer l’affaire à sa façon, selon son habituel ton débonnaire, frappé au coin du bon sens et parfois de la courte vue. Ainsi : « Dieudonné, lui, a la haine des Juifs. Pourquoi ? Comme ça. Qu’est-ce que les Juifs ont fait à Dieudonné ? Rien, évidemment, ils s’en foutent […] Ils ont protesté quand Dieudonné a fait un sketch antisémite. C’est ça le crime initial. » On dira qu’en quatre minutes de chronique, on peut à peine plus finasser qu’en cent quarante signes sur Twitter… Pas une raison pour sauter à pieds joints sur des questions fondamentales qu’appellent des sujets de société fondamentaux. Et Joffrin enjambe allégrement la faille de sa courte pensée : « Dieudonné, lui, a la haine des Juifs. Pourquoi ? Comme ça. » Il minimise en fait, tout en y recourant, l'importance de cet adverbe fondamental : pourquoi ? N'est-ce pas le sel-même du journalisme et, au delà, de toute soif de comprendre. Alors : pourquoi Dieudonné a-t-il la haine des Juifs ? Pourquoi l’antisémitisme ? Qu’est-ce qu’ils lui ont fait, les Juifs ? « Rien, évidemment » répond Joffrin. L’évidence, c’est bien le contraire du doute. Dès lors, tirons l’échelle, tout est dit. Et rien n'est dit, puisque rien n’est expliqué – dé-compliqué. J’aimerais passer un moment avec Dieudonné [Article documenté sur Wikipedia]. Sûrement pas pour lui faire la courte-échelle, mais bien pour lui poser quelques « pourquoi ? ». Des questions qui tourneraient autour de celle-ci, en effet fondamentale : Qu’est-ce qu’ils vous ont fait les Juifs ? Mais question que je me garderais de lui opposer au préalable comme une pique provocante. Il y a chez Dieudonné, bien sûr, « matière à creuser » : depuis son enfance, certes, et même depuis sa naissance, mère bretonne, père camerounais. Un métis, ce cousin du métèque. Un frustré sans doute, un révolté, voire un indigné, comme tant de jeunes peinant à se percevoir comme Français à part entière, à cause de la discrimination sociale et du racisme. À cause aussi de l’Histoire et du passé colonial dont il a fini par prendre fait et cause. Une prise de conscience qui l’a sans doute fondé dans son devenir d’humoriste – un rôle qui implique, pour le moins, un regard critique pouvant aller jusqu’à l’acidité et la méchanceté. De l’ironie à la haine, la voie est parfois étroite. Puis le succès de scène, l’adulation d’un public séduit, pas toujours « éduqué » car socialement marginalisé, réceptif aux idées courtes, pourvu qu’elles soient « drôles » ; son alliance pour la scène avec le juif Élie Semoun dans un duo politiquement « équilibré »; leur rupture ensuite ; ses déboires liés à ses dérives, puis la radicalisation dans laquelle le ressentiment tient lieu d’argument idéologique, à preuve cet « antisionisme » dont l’ambivalence d’usage (double dimension : historique et sémantique, dans un jeu perfide masquant sa nature antisémite) permet d’euphémiser le rejet des Juifs comme fauteurs universels, cause de tous les maux du monde des rejetés et surtout des frustrés. D’où le recours à l’antienne du « lobby juif, » puis à la théorie du Complot qui permet d’« expliquer bien des choses cachées et des mystères » et d’alimenter cette filandreuse notion de « système » qu’on retrouve aux extrêmes, gauche et droite, des idéologies. Vient l’épisode, dont il se dit victime, d’un refus d’aide à la création que lui aurait opposé le Centre national du cinéma (CNC) pour un projet de film sur la traite des Noirs. Il s’en expliquera ainsi en 2005 lors d’une conférence de presse à Alger :
« Quand je travaille pour faire un film sur la traite négrière et que les autorités sionistes - parce qu’aujourd’hui ce sont les autorités sionistes - qui me répondent : ce n’est pas un sujet de film. Avec l’argent public on fait 150 films sur la Shoah, moi je demande à faire un film sur la traite des Noirs, et on me dit que ce n’est pas un sujet. C’est une guerre qui est déclarée […] au monde noir […] 400 ans d’esclavage, et je ne vous parle même pas de la décolonisation… Et on essaie de nous faire pleurer. Soyons raisonnables. Soit on partage tout […]. On dit : c’est la souffrance de l’humanité, et chaque fois qu’il y a un problème, on en parle, mais qu’on n’essaie pas de cette façon-là, de cette manière. Moi je parle aujourd’hui de pornographie mémorielle. Ça devient insupportable. Ça devient… [un journaliste lui suggère le mot « overdose »], une overdose, oui, et puis ça devient malsain. Je crois que cette parole-là, au sein d’une république et d’une démocratie, elle a le droit d’exister. »
Dieudonné prétend contester un supposé « monopole de la souffrance » comme si l'extermination des Juifs par le nazisme empêchait de dénoncer l'esclavage sous toutes ses formes. Évoquant la population antillaise sous l’esclavage, il déclare en outre : « La population antillaise est, elle, née du fruit du viol sur 400 ans ». Il prétend par ailleurs que les Juifs installés en Afrique ont été les plus ardents négriers de cette période, ce que dénient les historiens – lesquels attestent, en revanche, ce rôle tenu par des marchands musulmans, principalement arabes. Fait que Dieudonné semble ignorer. L’antisémitisme de Dieudonné, on le voit, s’est constitué de plusieurs couches successives, les plus épaisses étant les plus récentes pendant lesquelles il n’a pas craint de se montrer – à l’occasion sur scène – avec des personnages pour le moins peu honorables comme le négationniste Robert Faurisson, le conspirationniste Alain Soral, le complotiste Thierry Meyssan, le frontiste Jean-Marie Le Pen – sans oublier l'Iranien Mahmoud Ahmadinejad qu’il a rencontré plusieurs fois, de même que Hugo Chavez, dans un autre registre… A tout ce beau monde, on pourrait tout aussi bien poser ces mêmes pourquoi ?, de manière à tenter de comprendre le fondement de leur antisémitisme – du moins dans ce qu’il peut contenir d’irrationnel, passant par les émotions, les histoires personnelles, les vécus, l’éducation, mais aussi les refoulements tels qu’ils peuvent constituer ce qu’un Wilhelm Reich appelait la cuirasse caractérielle, ce blindage de l’être-au-monde et à ses semblables derrière lequel on tente d’abriter ses peurs fondamentales devant la vie, et dont on charge précisément les boucs émissaires « de service » – bougnoules, romanos, chinetocs et métèques en tous genres, dont bien entendu les juifs. C’est là, sans doute, dans cet espace intime, secret, des frustrations et des blessures que vient se faufiler le mince et spécieux espace qui voudrait séparer les deux notions d’antisionisme et d’antisémitisme.
Du premier – l’antisionisme – on peut, en effet, extraire des données historiques, sociologiques, religieuses, culturelles, politiques – et notamment géopolitiques telles que la question palestinienne les concentre, en ce point névralgique du Proche-Orient qu’un Edgar Morin a désigné comme « le cancer ». Ce qui s’y passe, chaque jour depuis plus d’un demi-siècle, est intolérable sur les plans de la justice, du droit, de l’humanité. Les gouvernements des hommes en sont responsables, a priori plus que les peuples. Mais ne sont-ce pas les peuples qui méritent leurs gouvernements ? Dès lors, comment éviter l’amalgame et s’interdire la généralisation – « les Juifs », « les Palestiniens » – cependant que depuis 67 ans (1946) les deux peuples s’affrontent par les armes et s’opposent par gouvernements interposés ? Et en solidarité avec eux ? Du second – l’antisémitisme –, on peut difficilement en appeler à la raison raisonnante qui, alors, reste au seuil de la pensée perturbée et de la souffrance de l’être, parfois de sa pathologie. De là s’est constitué tout un domaine de controverses sans fin à base de terres et d’antériorités immémoriales, enserrées dans des croyances religieuses, dans des mythes aussi infantiles que fondateurs d’identité – le « peuple élu » de Dieu ! qui, en effet, postule une indéfendable posture ontologique. L’un et l’autre, antisionisme et antisémitisme, forment un couple infernal, un venin insidieux et malheureusement nourri par un monde en perdition mondialiste, bipolaire dans ses violences et ses emballements alternatifs, ballotté au gré des vents de l’injustice fondamentale des sociétés et de la planète, outragée jusque dans ses plaies écologiques béantes autant que déniées. Un monde agi par le profit illimité, l’avidité des possédants, elle aussi pathologique, jusqu’à ignorer la souffrance des peuples. Aussi, ne peut-on, à ce stade, exclure la révolte et la violence comme tentatives de réponses privées d’avenir et même d’espérance. Dieudonné M'bala M'bala a su et pu se forger une « carrière », se donner une posture et une réalité économique, médiatique et aujourd’hui politique. On ne peut ignorer sa fonction de porte-parole de ces « vaincus » de la société dont il est devenu un emblème – et qui le verraient aussi en martyr, comme certains semblent prêts à s’y employer. Ce qui, par contrecoup, tendrait en quelque sorte à l’absoudre de ses turpitudes, voire à les renforcer dans l’opinion. On est donc bien ici dans l’ordre de la complexité. Tandis qu’un simplisme politicien voudrait, d’un coup de menton policier – ou pire encore de pompier pyromane –, régler par l’interdiction une situation dont les ramifications s’étendent à l’ensemble de la société. Cette société que les médias "historiques" ou "classiques" ne peuvent plus seuls prétendre refléter, aujourd’hui que les réseaux sociaux ont tissé un champ d'expression et d'information dans une autre dimension, et que la "Médiasphère" ne saurait ignorer la "Dieudosphère". ––– • À lire, un article très intéressant de la journaliste étatsunienne Diana Johnstone pour le magazine de gauche Counter Punch : "The Move to Muzzle Dieudonné M’Bala M’Bala - The Bête Noire of the French Establishment", traduit ICI. • Lire aussi, sur "C'est pour dire" :
Dieudonné vs Patrick Cohen. Quand fascisme et journalisme voguent sur le même bateau
Conformément aux conventions typographiques de la langue française, qui imposent une majuscule aux noms de peuples et une minuscule aux noms de croyances, « Juif » s'écrit avec une initiale majuscule quand il désigne les Juifs en tant que membres du peuple juif (et signale ainsi leur judéité), mais il s'orthographie avec une initiale minuscule lorsqu'il désigne les juifs en tant que croyants qui pratiquent le judaïsme (et insiste en ce cas sur leur judaïté). Pas simple, cette affaire, décidément !
Au sujet de la précision typographique : est-ce que parler de « peuple » juif n’est pas abusif ? Qu’ont en commun les Ashkénazes blonds aux yeux bleus nés dans des shtetls en Pologne, les Séfarades Pieds-Noirs et les Falashas tout noirs venus d’Ethiopie ? La religion, et non la communauté d’un même peuple. Quand ils la pratiquent. Et Reich, que je sache, pas plus que Marx ou Freud, se considérait ni Juif ni juif. Je crains que parler de « peuple juif » procède d’une contamination antisémite.
Intéressant ! Ça revient à définir la notion de « peuple » dans ses dimensions multiples, parfois élastiques (les « territoires », selon quelles frontières ? On est au coeur de la question palestinienne) ou variables (les langues). Justement, les langues. Si on prend l’exemple de la France, sa langue commune – le français, imposé politiquement, en rabotant les parlers régionaux – a soudé fortement l’identité nationale (au sens de Renan plutôt que de Maurras). La langue étant le vecteur principal de la culture, tandis que la culture permet de forger la notion de « peuple ». La religion en fait partie, parmi d’autres constituants. Pour les Juifs : deux langues identitaires mais peu parlées néanmoins (hébreux, Yiddish), une religion, un territoire (imaginaire d’abord, la Terre promise ; puis réel sinon usurpé – c’est bien le problème) ; je dirais plutôt une mythologie commune autour de laquelle les Juifs se rassemblent, par laquelle ils se reconnaissent. Mythologie qui a nourri cette identité et que la diaspora, les persécutions, la Shoah ont nécessairement renforcée. Les Noirs de l’esclavage n’ont pas eu cette « chance », ayant été dépossédé de tout, d’autant plus qu’ils ne possédaient « rien » : pas d’histoire écrite, pas de culture consignée, pas de religion monothéiste (aïe aïe ! )pas de langues (sinon par milliers, non écrites !) ; tout juste un peu de musique et de rythmes dans les têtes – ce sera une des origines du jazz. Donc les Noirs ont bien du mal à se reconstituer un passé commun. Bien des Afro-américains n’éprouvent que distance, sinon mépris envers leurs « cousins » d’Afrique qu’ils prennent pour des demeurés… Il n’y a pas d’identité « noire » comparable à celle des Juifs. C’est peut-être là que se situe l’origine de leur ressentiment actuel, qu’exprime à sa façon Dieudonné. Les Noirs y « travaillent », notamment sur le « mémoriel » de l’esclavage et de la colonisation, et du racisme bien entendu. A noter que sur ce plan, ils ont tendance à se calquer sur le « mémorialisme » juif : création du CRAN, Conseil Représentatif des Associations Noires de France, sur le modèle du CRIF, Conseil représentatif des israélites de France désormais Conseil représentatif des institutions juives de France. Les Juifs pouvant ainsi représenter un modèle d’affirmation pour les Noirs, en même temps qu’une partie d’entre eux peuvent en nourrir ce fameux ressentiment.
Reich, Marx, Freud, s’ils n’étaient pas juifs religieux ni communautaires, l’étaient au sens culturel, surtout Freud (comment renier une origine ?). Einstein serait aussi à mettre dans ce lot. Parmi les juifs célèbres, le plus détaché à ma connaissance de ces questions identitaires, était Claude Lévi-Strauss qui avait déclaré dans une interview n’être pas concerné par « ces questions ».
Pour les nazis, pas de doute : Freud était juif. Vieillard malade, il a dû fuir in extremis à Londres, financée par son ex-patiente puis traductrice la princesse Marie Bonaparte. Mais les nazis n’ont pas raté ses soeurs, gazées.
Si le monde politique(à commencer par notre président lors de sa récente visite en Israel) était aussi clair que les cartes que tu publies, le volet « sionisme » du problème serait déjà réglé, me semble-t-il…
Pour le reste, l’antisémitisme est un racisme, pourquoi le traiter différemment des autres formes de rejet de l’autre. Pourquoi une « ligue internationale contre le racisme…et l’antisémitisme » ? C’est un pléonasme.
J’aimerais pouvoir plaisanter sur les centaines de petites étiquettes amoureusement écrites à la main dans certaines vitrines de rues commerçantes, comme je chahute les Ecossais ou les Auvergnats, mais c’est interdit, c’est antisémite…Ras le bol !
…Car les Juifs ne relèvent pas d’une race ! Vois ma réponse ci-dessous à Gian. N’empêche, comme tu l’exprimes, il y a tellement d’ambiguïtés autour de ces affaires ! Ainsi, désormais, on ne devrait plus parler de « races », du fait qu’il n’y en a qu’une de race, la race humaine… On se paie de mots. Il n’y aurait plus de « races », soit, mais alors des… variétés : noires, jaunes, blanches et les autres, vertes à petits pois rouges… Comment dés lors parler du racisme, puisque plus de races ?
Quant à ton « ras le bol », il implique probablement (démens-moi s’il y a lieu) les juifs eux-mêmes quand ils se cuirassent littéralement sur la question d’Israël et de la colonisation de la Palestine ; et conjointement lorsqu’ils verrouillent toute discussion par leur sorte d’argument d’autorité référé à la Shoah.
Je situe l’antisémitisme au même niveau que le rejet des Roms (D’ailleurs, ils ont « bénéficié » jadis du même traitement que les juifs). Rejet d’une communauté religieuse, culturelle, sexuelle… d’un autre différent de soi. Si ce n’est pas un racisme, il faut inventer un mot !
Essaie de parler des frontières de 47 dans un débat sur la Palestine. On ne te balancera pas forcément à la tête la Shoah, mais il y aura effectivement un blocage immédiat. Mon « ras le bol » inclut évidemment cette idée. Mais c’est aussi un regret de ne pouvoir parler, par exemple, des lobby juifs aux USA ou même en France. Je suis – tu le sais – anti religions, mais là, je serais antisémite, ça c’est défendu.
Tout à fait d’accord avec toi ; j’éprouve le même embarras. Il y a là, comme on dit, un biais. C’est pourquoi, en contre-exemple, j’aime à citer l’honnêteté intellectuelle d’Edgar Morin ainsi que son courage pour oser aller si librement à l’encontre de la ligne de « sa » communauté
J’ai trouvé ce commentaire sur un autre blog, à propos de la question palestinienne et de la colonisation par Israël. Est-ce un point de vue admissible, cette comparaison avec l’occupation allemande ?
♦ Supposez qu’en 1940 l’armée allemande commette 127 Oradour-sur-Glane, qu’elle détruise 12.304 villages et villes, qu’elle expulse 25 millions de Français vers la Suisse, la Mérique, le Brésil etc. ; supposez que non seulement l’armée allemande envahisse la France mais que 28 millions d’Allemands marchent sur ses traces afin de s’établir définitivement en France, que les colons allemands rasent complètement la forêt de Fontainebleau et les oliviers de Provence, se payent régulièrement un tir au pigeon sur quelque Français ou Française, que les soldats allemands chient dans les maisons des Français, que les Allemands fassent de la France un nouveau « land » etc. Vous obtenez ainsi un équivalent entre la France et la Palestine. Vous constatez que du point de vue français, dans la réalité, il n’y a aucune équivalence entre l’invasion de la Palestine par les Juifs et l’invasion de le France par les Allemands. Les désormais Israéliens dépassent les Allemands haut la main.
Merci pour cette analyse pointue qui fait du bien. Car à la fin on ne sait plus trop quoi penser pour être dans le « correct », qui frise le « normal » ; on peut penser, oui, mais pas dire,ou bien avec des gants et des pincettes tant ces questions sont pourries par de la mauvaise foi générale ; c est bien la dessus qu’agit Dieudonné, parce que la planche est savonneuse, et qu’il en rajoute, du savon bien glissant. Mais pourquoi les juifs de gauche, il y en a quand même, ne se manifestent pas dur la question de l’occupation palestinienne par Israel ? Ils n’osent pas, peur de se faire traiter d’antisémites par leur coreligionaires !
Bien vu, très éclairant, merci. Valls va sévir, ou essayer, ou souffler sur les braises. Quelle différence avec Sarkozy ? Il serait encore là, ça serait pareil au moins sur ces questions : à la hache ! Lamentable.
Ben voyons ! Comme toujours vous allez cherchez des « explications », en fait des justifications et même des excuses pour un vulgaire anti-juif de base, un facho comme on a pu en combattre dans l’histoire, y compris la plus récente ! Interdire, ça veut aussi diree empêcher de dire ; il faut interdire Dieudonné et ses provocations antisémites. Ça va les encourager ? Et laisser faire alors, ne rien dire ? Non, ce serait la honte.
Ben voyons toi-même ! T’as l’air content parce que Valls fait du Sarkozy en se payant le dieudonné. je le défends pas, dieudonné, pas spécialement ; bien que, quand je vois un type agressé dans la rue je lui porte spontanement secours- la question n’est même pas la„ c’est que valls se paie aussi son coup politique, sa place, sa carrière, beurk ! les minsitres de l’intérieur, finissent toujours plus ouo moins par jouer ce rôle ecoeurant, Sarkozy en tête ; et après ils se voient en président et on se les paie cinq ans!!!!!
Antisémitisme… Le grand mot à la mode, dont on se passerait bien. Les Israéliens ne sont ils pas les premiers antisémites ?
Les Sémites étant, comme nous l’avons appris à l’école, la fraction de l’humanité, qui vit au Proche et au Moyen Orient…
Les Palestiniens ne sont-ils pas aussi, les lointains descendants des Juifs. Lesquels auraient quitté Israel au début de l’histoire (sans trace de leur passage vers le Nord et la Méditerranée)et une partie d’entre eux restèrent sur place.
Donc depuis 1946, les Juifs se massacreraient entre eux… Difficile cette histoire.
De plus, si on ne croit pas en Dieu, tout cela tombe de soit même.
Les Juifs représentent un résumé de l’humanité et de ses travers avec défauts et qualités.
D’où la nécessité de préciser ce que les mots recouvrent :
« Sémite », au sens strict, désigne l’ensemble linguistique des populations du Proche-Orient : Assyro-babyloniens, Amorrites, Araméens, Phéniciens, Arabes, Hébreux, Éthiopiens, etc. avec leurs langues correspondantes : arabe, berbère, hébreux, araméen, amharique, etc.
L” « usage » historique – l’hostilité systématique à l’égard des juifs – a fait que l’antisémitisme relève seulement des attitudes anti-juives.
Quand on a survécu à un traitement aussi immonde de cruauté qu’un camp de concentration, on a deux possibilités que j’hésite à qualifer de choix conscients et raisonnés, qu’on soit directement concerné ou héritier direct : se dire que Dieu n’a pas à donner son avis et qu’on a le droit d’être cruel à son tour pour continuer à survivre au détriment de plus faibles, ou se dire que Dieu est mort mais qu’on a eu bien de la chance et qu’il faut se montrer d’autant plus redevable envers la vie en étant plus aimant des autres, en particulier des faibles. Je mettrai dans cette seconde catégorie P. Levi, J. Semprun et S. Veil, par ex.; dans la première, je mets A. Sharon et autres farouches conquistadors de l’impérialisme israélien. Ces derniers ont des moyens considérables, y compris des têtes nucléaires, les autres n’ont que leurs plumes. Je sais pas où mettre B. Bettelheim.
Oui. C’est aussi la ligne de partage entre juifs de droite et juifs de gauche – en fait, cette même ligne qu’on retrouve chez tous les homo politicus (j’ignore le pluriel latin), celle qui ne confond pas solidarité et assistanat, entre autres. Notons toutefois que les juifs de gauche, on les entend assez peu par les temps qui courent, surtout à propos de la Palestine. Sur l’affaire Dieudonné, c’est évidemment plus clair (quoi que complexe, on le sait), car le propos est carrément antisémite.
PS : sur la carte « 1999 », il manque le plateau du Golan syrien annexé de facto par Israël.
Salut Gérard, on se connait, bien qu’on ne s’est jamais rencontré, tu connais probablement mon Blog http://www.antiintox.canalblog.com et j’ai commencé à l’époque où j’étais au MIEL à collecter les revues SEXPOL maintenant en ligne.
Juste sur l’affaire Dieudionné qui est l” »affaire » qui va faire bouger les lignes entre d’une part les bobos de droite et de gauche antisémites et pros-islamistes et d’autre part le prolo victime du voile, du halal, de l’épilation féminine et de l’occupant islamiste et de sa répression sexuelle.
Tu peux me joindre pour en disctuter : la SEXPOL d’aujourd’hui ne pourra pas être celle d’hier ; le monde est différent et l’Occupant n’est pas le même.
a+
Le spectacle de Dieudonné à Nantes a donc été interdit. Valls y a joué sa carte politicienne. La justice a dit le blanc, puis le noir. Tout ça est grisâtre. Obligation du refoulement des opinions, sentiments, frustrations. Ça va se nouer dans les intérieurs. Puis, un jour, ressurgir en explosant comme un abscès.
Pour alimenter la réflexion un article intéressant sur le site du Rue 89 :
http://rue89.nouvelobs.com/2014/01/03/les-idees-a-con-progressent-grace-a-ceux-pretendent-les-combattre-248755
Oui, intéressant et marrant ! Merci.