« Grande marche du retour ». Les Palestiniens à la trappe de l’actualité
La Marche du retour est l'édition annuelle d'une manifestation organisée par les Palestiniens pour commémorer la Nakba, l'exode palestinien de 1948 lors de la première guerre israélo-arabe. La date annuelle en est le 15 mai, lendemain de la proclamation de l'État d'Israël. Cette année, année du 70e anniversaire de cet exode, les Palestiniens ont annoncé que la marche du retour en 2018, appelée aussi la « Grande marche du retour », se déroulera du 30 mars au 15 mai 2018, date qui correspond aussi à la date prévue pour le déménagement officiel de l'ambassade des États-Unis à Jérusalem.
Le 30 mars 2018, lors de la Journée de la Terre, des dizaines de milliers de Palestiniens ont participé à la première journée de manifestation de cette « Marche du retour », dans la bande de Gaza près de la frontière israélienne. Les Forces de Défense d’Israël ont tué 17 Palestiniens et affirment que la plupart d’entre eux étaient des activistes de la branche militaire du Hamas ou d’autres organisations djihadistes.
Le Hamas annonce 1416 blessés : par balles réelles, par balles en caoutchouc ou par intoxication au gaz lacrymogène. Ce chiffre est contesté par l'armée israélienne. Aucun bilan indépendant des parties n’est disponible. [Source : Wikipédia]
[dropcap]L'Histoire[/dropcap] se répète, avec ses drames et horreurs. L'article ci-dessous date du 20 juillet 2014. Moins de quatre ans après, rien n'a changé en Palestine, si ce n'est en pire.
Vendredi 6 avril, des milliers de Palestiniens ont pris part, à une nouvelle vague de manifestations le long de la frontière de Gaza, dans le cadre de la « marche du retour », une protestation demandant le retour sur leurs terres qu’ils ont dû fuir ou abandonner. Les manifestants ont incendié des pneus et jeté des pierres aux soldats israéliens, qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes et à balles réelles. Ce jour-là, deux Palestiniens ont été tués et 250 ont été blessés. La semaine dernière, dix-neuf Palestiniens ont été tués par l’armée au même endroit. Depuis le 30 mars, on déplore ainsi 28 tués et plus d’un millier de blessés parmi les manifestants. Le refus israélien de toute forme d’enquête internationale sur ces violences a été sans surprise soutenu par l’administration Trump à l’ONU.
Ces manifestations devraient durer six semaines, soit chaque vendredi jusqu'au 15 mai, jour où le président étatsunien se rendra à Jerusalem pour inaugurer le nouveau siège de l'ambassade américaine…
On peut considérer que les Palestiniens, dans ces bégaiements de l'Histoire, passent aussi à la trappe de l'actualité, de laquelle ils se trouvent dramatiquement rejetés au second plan géopolitique – ce qui ne saurait déplaire au gouvernement israélien de Netanyahou. La guerre en Syrie, avec ses débordements dans l'horreur, détourne les regards du monde, ainsi d'ailleurs que le nouveau et non moins atroce conflit au Yémen, sans oublier les plus anciens, Libye, Irak, Afghanistan.
Gaza. Des crimes de guerre que l’on n’accepterait nulle part ailleurs. Pourquoi alors les accepter en Palestine ?
Article republié. 1republication le 20 juillet 2014
[dropcap]Nos[/dropcap] gouvernements ont échoué -- tout en négociant la paix et en adoptant des résolutions à l’ONU, ils continuent, via leurs entreprises, à financer, à tirer profit et à investir dans la violence. La seule manière de mettre un frein à ce cercle vicieux de confiscation des terres des familles innocentes, de punitions collectives, de lancement de roquettes du Hamas, et de bombardements sur Gaza est de rendre le coût économique du conflit insoutenable.
Nous savons que ça marche -- la directive européenne empêchant le financement des colonies illégales avait causé un séisme au sein du gouvernement israélien. La décision du fonds de pension néerlandais PGGM de se retirer des colonies illégales suite à un appel citoyen avait également créé une tempête politique.
Gaza, 2014 : au moins 100 Palestiniens tués, le plus lourd bilan depuis le début de l'offensive
Lors des cinq dernières semaines, trois adolescents israéliens ont été assassinés en Cisjordanie, un jeune palestinien a été brûlé vif, un adolescent américain a été brutalement frappé par la police israélienne et plus de 40 enfants de Gaza sont morts sous les raids aériens israéliens. Ce n’est plus “le conflit israélo-palestinien”, c’est une guerre contre les enfants. Et nous sommes en train de devenir insensibles à cette ignominie. Des médias font passer cette guerre pour un conflit insoluble entre deux belligérants égaux, mais ce n’est pas de cela dont il s’agit. Les attaques des extrémistes palestiniens contre des civils innocents doivent être condamnées et cesser, mais c'est la spoliation du peuple palestinien qui est à la racine du conflit. Israël occupe, colonise, bombarde, attaque et contrôle l’eau, le commerce et les frontières d’un État libre et reconnu par les Nations Unies. À Gaza, Israël a créé la plus grande prison à ciel ouvert du monde, puis lui a imposé un blocus. Aujourd’hui, alors que les bombes pleuvent, les familles n’ont aucun endroit où se réfugier.
Ce sont des crimes de guerre que l’on n’accepterait nulle part ailleurs. Pourquoi alors les accepter en Palestine? Il y a cinquante ans, Israël et ses voisins arabes sont entrés en guerre et Israël a occupé la Cisjordanie et la bande de Gaza. Occuper un territoire après une guerre est chose commune, mais aucune occupation militaire ne devrait se transformer en des dizaines d’années de tyrannie, qui ne profite qu’aux extrémistes qui prennent les innocents pour cible. Et qui souffre? La grande majorité des familles des deux côtés, des familles aimantes qui ne veulent que la liberté et la paix.
Pour un certain nombre de personnes, en particulier en Europe et en Amérique du Nord, appeler les entreprises à retirer leurs investissements en cessant de financer ou de participer à l’occupation israélienne en Palestine semble partial. Mais ce n'est pas le cas -- c’est la stratégie non violente la plus efficace pour mettre fin aux cycles de violence, assurer la sécurité d’Israël et obtenir la liberté pour les Palestiniens. La Palestine est minuscule à côté de la puissance et de la richesse d’Israël. Si cette dernière refuse de mettre fin aux occupations illégales de terres palestiniennes, le monde doit agir pour en rendre le coût insupportable.
ABP, le fonds de pension néerlandais, investit dans les banques israéliennes qui financent la colonisation de la Palestine. D’énormes banques comme Barclays financent les fabricants d’armes israéliens et d’autres entreprises [dont Veolia] qui fleurissent grâce à l’occupation. Le géant de l’informatique Hewlett-Packard fournit des systèmes de surveillance sophistiqués pour contrôler les mouvements des Palestiniens. Et Caterpillar produit des bulldozers qui sont utilisés pour détruire des maisons et des fermes palestiniennes. Si nous lançons le plus grand appel jamais vu pour exhorter ces entreprises à se retirer, nous montrerons que le monde ne veut plus être complice de ce bain de sang. Les Palestiniens appellent le monde entier à soutenir cette action et les Israéliens progressistes la soutiennent également.
POUR EN SAVOIR PLUS :
La majorité de l’UE déconseille le commerce avec les colonies israéliennes (Euractiv)
Les Israéliens et les Palestiniens sont en faveur de la paix mais n’ont guère d’espoir (Gallup - en anglais)
http://www.gallup.com/poll/161456/israelis-palestinians-pro-peace-process-not-hopeful.aspx
Colonies israéliennes : le Quai d'Orsay met en garde les investisseurs français (France 24)
C’est incroyable, ce que cet Etat se permet !
L’Israel est, rappelons le, une construction d’après deuxième guerre mondiale, due aux Anglais et aux Français, basée sur des fondements religieux. D’après des minorités européennes malmenées par d’autres minorités européennes, les Palestiniens ne sont en aucun cas responsables du passé des Juifs.
Rappelons, que les Juifs originaires d’Afrique, les Séfarades, vivaient plutôt en bonne harmonie avec les habitants du Maroc, d’Algérie, de Tunisie. Tout a démarré avec leur désir de dominer les autres. Cette fraction infime de l’humanité, ne se situe pas au dessus des autres, ni en dessous…
Les faits prouvent, qu’ils ne sont ni pires, ni meilleurs : on le constate actuellement.
Une angoisse hante pas mal d’Israëliens, y compris ceux qui voudraient une paix véritable : la fécondité des ventres des femmes arabes, comparativement supérieure à celle des leurs. Eradiquer en partie la menace est un moyen anxiolytique, certes barbare. En France, nous en sommes encore assez loin, mais à l’horizon 2050, ce sera comparable… Ce qui n’est d’ailleurs qu’un épiphénomène par rapport au délire procréatif général qui met à mort la planète. Nous voulons la paix ? Investissons dans la stérilisation par aérosol !
Article plein de faux bons sentiments où se cache encore une fois de plus la seule responsabilité des Israéliens dans cette nouvelle guerre et dans toutes les autres depuis 1948.
Vous voulez boycottez Israël ? Alors appelez aussi au boycott des pays qui financent et qui arment le Hamas, aujourd’hui le Qatar, l’Arabie Saoudite, hier l’Iran et la Syrie. Pourquoi ne le faites vous pas ?
La vision du conflit vu sous l’angle du bien et du mal, des puissants et des faibles, des oppresseurs et des opprimés est tellement facile.
Que le Hamas balance des roquettes depuis des années sur son voisin ne vous interroge pas, que ce même mouvement enseigne aux enfants de ses écoles comment tuer les juifs ne vous émeut pas semble t‑il ? Que le Hamas proclame haut et fort la destruction d’Israël est négligeable ?
Essayez au moins quelques instants de déplacer votre regard de quelques degrés.
Est-il imaginable qu’un État vive en permanence sous la menace de roquettes à seulement quelques dizaines de kilomètres de grandes villes ?
Le Hamas déclenche régulièrement des attaques pour entraîner Israël dans une nouvelle guerre, ce qu’il réussit à merveille à chaque fois. Accessoirement il sait aussi que ce sont les populations civiles qui vont en payer le plus lourd tribut.
Je veux juste faire remarquer que le Hamas a en 10 jours refusé 2 fois un cessez- le-feu sous l’égide de l’Egypte, avant l’incursion terrestre des chars israéliens et la centaine de morts de ce week-end.
Alors oui les guerres sont sales, la vie d’un être humain n’a pas plus de valeur qu’une autre, on le sait depuis quelques millénaires, on a pas attendu votre article pour le savoir mais je ne peux jamais m’empêcher de remarquer qu’à chaque fois qu’Israël est impliqué dans un conflit cela provoque autant de controverses et de déferlements de haines, les 2 manifestations de ce week ‑end à Paris et à Sarcelles en sont la triste illustration.
180 000 morts en Syrie et pas de manifs à Barbès, dommage !
Des milliers de morts au Soudan, au Nigeria, pas de manifs non plus, étrange…
Des chrétiens aujourd’hui menacés à Mossoul par l’EEIL…Pas beaucoup de réactions malheureusement.
Votre indignation est bien sélective, je la trouve d’une grande malhonnêteté.
Défendons les Palestiniens à avoir un état viable mais de grâce ne jouez pas le jeu d’un mouvement qui joue sa propre survie en provoquant le chaos.
Que ce bon peuple propalestinien indigné boycotte aussi Coca Cola – et pas seulement à la sortie du jeûne – et les matchs de foot truqués sponsorisés par les fachos quataris esclavagistes ! Pour avoir vécu 18 ans à Barbès, je crains que ça soit plutôt difficile…
Je ne vais pas me faire que des amis mais :
Si gauche et droite, dans un improbable élan de solidarité avait un peu plus manifesté pour le peuple juif, il y a de cela quelques années ( et tant pis pour la loi de Godwin ), nous n’en serions pas là.
Certes, on ne peut pas on ne peut pas refaire l’histoire mais on peut toujours tenter d’éviter les redondances d’icelle.
Ça y est (Godwin ou pas), on retombe dans l’inextricable débat consistant à trier entre les « bons peuples » qui seraient « hors sol », c’est-à-dire hors de l’humanité dans son ensemble. Idem avec les « bonnes » religions et les autres, toutes reflétant un même désarroi face à la vie mais, il est vrai, y apportant des « réponses » plus ou moins décalées par rapport à l’Histoire. Les « peuples » souffrant (sous les bombes par exemple) se ressemblent, comme les cris, les larmes, le sang. Les « peuples » diffèrent selon leurs niveaux d’arrogance, quand la richesse l’emporte sur l’humanisme.
Pour répondre au commentaire de Sam, qui me choque par sa prise de partie, mais c’est son droit, il n’est pas question de montrer du doigt la seule responsabilité d’Israel, mais sa méthode d’action.
Il est question de montrer l’acharnement d’une armée contre un peuple opprimé.
Il n’est pas à l’ordre du jour de boycotter un Etat, mais de s’étonner, qu’un Etat ne se conforme pas au droit international. Un autre Etat ferait ce que fait Israel, il serait mis au ban des nationS : Israel fait se qu’il veut : pourquoi ?
D’où vient le Hamas ? Pourquoi le Hamas a t’il été créé ? Ces questions ne vous effleurent pas.
Des gens croupissent dans des camps depuis 1948 et le Hamas fut créé en 1987, pourquoi ?
La vision des oppresseurs est des opprimés, dans ce cas est qu’une évidence !
Il est vrai, qu’un Etat vit en permanence sous la menace des roquettes, mais pourquoi ?
Oui le Hamas a refusé 2 fois un cesser le feu, mais combien de fois l’Etat d’Israel ne s’est pas conformé aux résolutions de l’ONU, pourquoi ?
Les manifestations de Paris et de Sarcelles ne concernent, que des minorités agissantes locales et en aucun cas l’ensemble des Français, qui les subissent et sont montées en épingle par des médias toujours compatissants…
Les agissements d’Israel exitent les consciences des gens proches des minorités d’extrème droite, en Europe, les minorités extrémistes du proche orient, Syrie, Irak…
Terrorisme intellectuel, ou amalgame, lorsqu’on parle de 180 000 morts en Syrie, voici 1 an et demi, n’était il pas question d’intervenir ? Des milliers de morts au Soudan, Nigeria : la France n’est elle pas intervenue et n’intervient elle pas actuellement au Mali et dans les pays limitrophes ? C’est d’ailleurs le seul pays à le faire.
Où est le problème de malhonneteté à soulever un problème, même s’il dérange une minorité en France ?
Personne n’a envie de faire le jeu du Hamas, mais trois personnes assassinées, par des extrêmistes, entrainent plus de cinq cents victimes en représaille : nous ne sommes donc pas sortis des pratiques de l’Antiquité.
Il faut lire Jean Soler « Qui est Dieu » pour approcher un élément de compréhension du problème.
On n’est pas « anti » lorsqu’on critique et moi je me veux sans Dieu ni maîtres, alors les religions…
Merci, « Liberté », pour cette réponse que j’approuve.
Réponse intéressante mais si vous voulez remontez à 1948 pour justifier l’existence et les actions du Hamas on n’est pas couché…Il était question de 2 états à la base si je ne me trompe, aujourd’hui l’OLP réclame moins que ce que les Palestiniens et tous les pays arabes avec eux ont refusé alors…Mais on ne va pas refaire l’Histoire n’est-ce pas ?
Chacun en a sa propre lecture , j’ai la mienne, vous avez la vôtre et je la respecte.
Par contre je me garderai de vous taxer de « terrorisme intellectuel », le mot terrorisme n’a jamais fait partie de mon langage lorsque j’échange des idées avec quelqu’un.
Dernière remarque, le processus de paix entre les Palestiniens et les Israéliens arrivera un jour à son terme, j’en suis persuadé.
Pour cela, il faudra se débarrasser des vrais terroristes (ceux qui tuent) et des politiques qui n’ont aucune vision à long terme.
Rabin était le dernier grand visionnaire d’Israël.
J’espère et je crois que ce pays héritera un jour d’un autre bonhomme de cette trempe.
Merci Sam pour votre réponse, mais je n’ai jamais essayé de justifier quoi que ce soit venant du Hamas.
Je pense, que nous faisons l’histoire au jour le jour, à notre corps défendant ou pas.
Tout à fait d’accord avec vous pour dire, que Rabin était un grand homme. Il était vraiment décidé à faire une paix durable, de plus, ce fut un général de valeur, il connaissait la guerre et ses souffrances.
Des hommes de bonne volonté existent, comme vous je le souhaite pour Israel.
Un état de plus, fut-il palestinien ? Avec son abrutissement de tarés obscurantistes obsédés de sexe malade et complexés d’arriération face à l’Occident ? Avec sa charia obsédante, ses femmes voilées comme des nonnes analphabètes, ses gamines en chaleur exécutées pour l’honneur avec le consentement des parents heureux d’avoir un ainé qui s’est fait exploser en martyr ? Un état qui devra rivaliser de haine du vivant pour être à la hauteur du voisin hébreu fasciste ? Nous sommes déjà impuissants face à la folie de nos dingues locaux destructeurs de la planète, alors, le Moyen-Orient…Et ne me tenez pas pour pessimiste, Zweig était un con ! Le système est irréformable, le chaos est irréversible, autant être assez lucide pour se planquer à temps !
Tu as raison Gérard de mettre, de remettre, en une ce qui se passe actuellement pour les Palestiniens, car c’est inadmissible, et ceci se passe quasi dans l’indifférence générale. (Faut dire, il y a tant à traiter, dont peut-être la venue d’une troisième guerre mondiale : je la sens depuis un moment s’approcher).
Aucun autre pays au Monde ne se permet et ne pourrait se permettre ce qu’Israël se permet envers les Palestiniens.
Pour l’Etat d’Israël et ses défenseurs inconditionnels, la faute est TOUJOURS des autres, et dans ce qui se passe ils n’y sont jamais pour rien, même un petit peu, non, jamais pour rien ! C’est une « logique » absolument infernale, et cela relève sans aucun doute de la psycho et de la socio pathologies, mais cela ne fait rien : tout le problème pour eux vient toujours des autres. Il suffit d’écouter les ambassadeurs successifs d’Israël en France et tous ceux qui soutiennent cet Etat.
Il y a une injustice envers les Palestiniens, et tout vient de là. C’est pourquoi je suis en désaccord profond avec le contenu du commentaire de Gian du 23 juillet 2014. Même si selon lui les Palestiniens sont dans « l’obscurantisme », cela ne change rien et ne minimise en rien l’injustice qui leur est faite ! L’injustice est là qu’importe ce que pense par ailleurs la victime.
Ma pensée profonde s’enracine dans la tradition libertaire de ses plus grands penseurs, et me référant à eux je peux dire que l’anarchisme dogmatique se trompe et n’amène à rien. La vieille critique anarchiste de l’Etat est juste, à ceci près qu’il faut savoir la nuancer : dans certaines circonstances l’existence de l’Etat enlève de la domination, et c’est pourquoi si les Palestiniens avaient un Etat il est certain qu’ils souffriraient beaucoup moins. Je défie quiconque d’affirmer le contraire.
Le temps joue contre les Palestiniens, c’est ce que l’Etat d’Israël a compris depuis fort longtemps, et c’est pourquoi cet Etat a toujours refusé la paix, paix qui suppose la création d’un Etat palestinien souverain. Le but d’Israël est à terme de récupérer toute la Palestine, cela crève les yeux depuis longtemps comme une évidence. Le seul problème qui peut se poser à terme pour Israël c’est effectivement la fécondité palestinienne, les juifs minorotaires en Israël même.
Il se peut qu’en Palestine certains soient des obscurantistes comme le dit Gian, mais je me demande comment tout un peuple qui survit depuis tant d’années dans de telles conditions de destruction totale de ses possibilités de vie pourrait échapper à tout obscurantisme ? Non, pour sortir de toute aliénation la première condition en est la possibilité de liberté, possibilité qui est refusée à ce peuple.
Les idéologies, le dogmatisme, ces prisons de la pensée. Même, en effet, chez certains anars devenus des dévots, avec leurs sains, leurs rites, leurs catéchismes. Bien d’accord avec toi sur la question de l’État, avec des frontières, oui, et donc un territoire où se poser et ancrer une réalité physique (ce fut bien le problème d’Israël !). Partant de là, pour les Palestiniens, tout resterait à bâtir – le meilleur plutôt que le pire, ce qui leur appartiendrait.
Il n’est pas de liberté possible sans espace de liberté, sans espace tout court. Partant de là, comme tu le dis merveilleusement bien « un territoire où se poser et ancrer une réalité physique ».
Sur la question du dogmatisme, l’on peut, je crois, affirmer ceci (et je ne suis pas le seul et encore moins le premier à l’avoir dit) : plus une personne est dogmatique et moins elle est sur ses bases propres, ancrée dans son identité authentique. Ceux qui veulent convaincre les autres sont ceux qui ne sont pas du tout certains d’eux-mêmes. Le mouvement anarchiste est historiquement mort comme mouvement de pensées de ce dogmatisme, d’éléments qui se sont retrouvés en lui uniquement sur ses aspects critiques, négatifs. J’ai connu nombre d’anarchistes patentés (c’étaient d’ailleurs surtout ceux là) qui avaient des comportements qui étaient tout sauf libertaires. Ces gens étaient fonciérement « autoritaires », ce que par ailleurs et en façade ils critiquaient chez les autres, dans le marxisme généralement. Les aspects positifs de l’anarchisme – qui auraient dû les amener à cette philosophie – à savoir la générosité, l’entraide naturelle, le goût profond des décisions démocratiques, prises démocratiquement, une relation au Monde sur un plan d’égalité avec tout ce qui vit, ils ne les vivaient pas, pire, ils n’en avaient aucun vécu au fond d’eux-mêmes. Le mouvement est mort d’avoir été empli et axé sur le ressentiment. Un homme comme Gaston Leval en a souffert une grande partie de sa vie, lui qui était structuré sur tout autre chose. Je sais ce qu’il en est aussi de cette souffrance.
Me semble maintenant que le fondement de la philosophie libertaire peut se définir tout simplement comme suit : le refus de penser pour autrui, je veux dire à la place d’autrui, et le refus qu’autrui pense à notre place et s’arroge le droit de déterminer ce qui est bon pour nous. En ce sens, je pense que l’essence de la philosophie, de l’approche libertaire, mis à part sa dimension « socialiste » qui apparut plus tard, se trouve au mieux incarnée chez Montaigne, dans les Essais. J’ai connu des gens qui se revendiquaient du Discours de la Servitude Volontaire de La Boétie et qui n’avait jamais eu l’idée, ni le moindre désir, de découvrir Montaigne.
Je regarde vos articles sur Israël, et je constate un parti pris basé sur l’ignorance et la propagande arabe. Dommage, vos autres articles valaient la peine.
Je sais bien que l’on ne peut tout savoir, mais l’ignorance n’est pas une excuse au mensonge et à la diffamation.
« Ignorance », « mensonge », « diffamation »… Au lieu de fermer la discussion, pourquoi ne pas expliquer, montrer, démontrer ? Rejoignez le débat, il vous est aussi ouvert.
A Dov Kravi. Je ne comprends pas bien, vous écrivez « Dommage, vos autres articles valaient la peine » », est-ce à dire que depuis que le contenu d’un article vous déplaît ces mêmes articles ne valent plus la peine, qu’ils la valaient dans le passé, mais plus maintenant ? A la suite de ce que vous dîtes nous sommes toujours aussi ignorants de vos arguments, alors pourquoi n’argumentez-vous pas votre point de vue sur cette question ? Est-ce parce que vos positions sont indéfendables quant à la justice, c’est-à-dire purement arbitraires et découlant uniquement de votre narcissisme ? Sinon, exprimez-vous, argumentez, ce serait la moindre des politesses envers ceux qui vous lisent et envers ce blog.