« L’émission politique ». Comment peut-on encore être mélenchoniste ?
Republication. Cet article date de décembre 2017. Son actualité rebondit en raison de la tragédie humaine et politique qui se joue au Venezuela post-Chavez. Ce qui rend d'autant plus incongrue l'attitude fixiste d'un Jean-Luc Mélenchon arc-bouté sur ses certitudes idéologiques – ce qui est le propre des idéologues de tous bords. Le titre de l'article de 2017 était : Comment peut-on être mélenchoniste ? Plus d'un an après, on peut juste le retoucher ainsi : Venezuela. Comment peut-on encore être mélenchoniste ?
Cette séquence étant montrée et vue, je repose ma question : « Comment peut-on être mélenchoniste ? » Dites-moi, mes amis mélenchonistes (car j’en ai encore), comment pourriez-vous justifier : l’agressivité, la mauvaise foi, la fixité idéologique (pléonasme), la malhonnêteté intellectuelle, la goujaterie[ref]Doublée de mépris lorsqu’il tourne ostensiblement le dos à son interlocutrice – « je rangeais mes papiers » ![/ref] ? Je ne veux pas m’étendre à analyser ce qui me semble sauter aux yeux d’un spectateur normalement attentif et de bonne foi. J’exclus donc à l’avance les dévôts de la France insoumise, venus à l’émission faire la claque à leur idole tels des fans du showbiz. À l’image de l’auteur de ce tweet :
✔@thomas_guenole « J'apprends à l'instant que "l'historienne" face à @JLMelenchon sur le #Venezuela est en fait une ex-banquière macroniste. A @France2tv: en résumé, vous devriez avoir honte. 23:48 - 30 nov. 2017 »
Réaction typique de rejet de toute discussion, du procès d’intention, des pratiques staliniennes et leurs avatars castristes et chavistes. Mélenchon a ainsi tenté la diversion vers l’Arabie saoudite. Il lui faut, en effet, mobiliser bien des contrefeux pour justifier ses affinités passées ou actuelles avec les Poutine, Ahmadinejad et autres autocrates chinois. Tous ces bienfaiteurs de l’humanité. Tandis que l’Insoumis en chef désigne son ennemi suprême, cause de tous les maux de la Terre, l’impérialisme américain. Comme Georges Marchais dans les années 80, en moins drôle – c’est dire.
… et comment juger d’une émission de plus de deux heures sur les 10 mn. que tu en isoles ? Tout a été infect de bout en bout. Sais-tu que cette énième attaque sur le Venezuela a constitué tout le débat sur une politique internationale pourtant chargée ! Sais-tu que toutes les séquences de l’émission étaient à charge, exclusivement ? Sais-tu que le « duel » avec Castaner fut un festival d’obstruction de la part du chef macronien, au point que JLM n’arrivait pas à développer un seul argument ? Sais-tu que le prétendu débat de l’after, Salamé n’a rien trouvé de mieux que de mobiliser (contre Autain) les vieux chevaux de retour Kouchner et Bruckner (manquait plus que BHL) ? Etc.
Non, mon Gégé, on t’as connu plus exigeant, quant à la qualité de notre télé nationale…
Salut mon Nanard ! Comme disait Pagnol, « si on se disputait pas on se fâcherait »… La qualité de notre télé, c’était pas mon sujet ; comme toi, j’en vois les limites chaque jour – on fait avec, sans y être obligé non plus. Tu me diras, pareil avec JLM. Mais, quand même, il m’interpelle, comme on dit. Car sur ses idées, certaines, je veux bien discuter. Mais il bloque, il empêche, il barre. Comme avec Laurence Debray sur laquelle il aura reçu une « fiche » sur ses « éléments de langage »… auxquels il ne fait qu’opposer les siens. Alors ? Et puis il y a la forme, c’est ce que je soulignais. La forme : le fond qui remonte à la surface, comme disait Victor Hugo. L’un et l’autre, inséparables. Mélenchon ignore la sérénité minimale sans laquelle il ne pourra jamais qu’être clivant : le mec qui tranche du haut de ses certitudes – je dirais même de ses croyances idéologiques, lui qui se voudrait un rationnel incroyant, voire un rationaliste.
C’est pas ce qui va m’empêcher de te faire la bise !
Je partage volontiers parce que je ne comprends plus JL Mélenchon…
Je découvre ce passage, n’ayant pas vu non plus l’émission ; même en passant sur le contenu on ne peut pas ignorer l’attitude même de JLM, ses invectives, jusqu’à la méchanceté, ne voulant pas entendre les objections de son interlocutrice, quand bien même elle serait macroniste, ex-banquière„ etc. Est-ce que ça empêche le débat ? Après, on peut toujours ressortir le fameux « de où tu parles ? », comme complément d’information, si on veut;ou pour relativiser la portée du propos. Comment se prétendre démocrate si on refuse led débat, un des fondements de la démocratie ? C’est désolant. Je pense que JLM ne sera jamais président de la République, il ne peut pas rassembler ; je pense même qu’il ne le veut pas, c’est tellement confortable de s’opposer. C’est ce qui caractérise les politiciens, qui n’ont pas la dimension politique, ils n’apportent rien que de la discorde, du trouble, comme si on en manquait…
Je ne suis pas mélenchoniste, ni mélenchonien, ni rien du tout d’ailleurs, mais là je suis entièrement en accord avec tout le contenu du premier commentaire, celui de BL. Oui, c’était infect du début à la fin, et j’ai trouvé Mélenchon assez fantastique, il a été très fort, et vraiment il y a de quoi avoir des montées d’adrénaline face à tous ces présentateurs soi-disant journalistes mais qui ont des âmes de procureurs. Le coup de la boîte à « Meuh » était génial ! je n’ai pu m’empêcher de rire, c’était trop fort ! Mélenchon les emmerde parce qu’il refuse leur jeu pipé. Et je le dis d’autant plus sereinement que je suis bien trop libertaire d’esprit pour être mélenchoniste ou fan de qui que ce soit, mais je n’en peux plus de ces présentateurs procureurs non « commissaires du peuple » mais « commissaires de la bourgeoisie » ! Dernièrement, un matin de cette semaine, j’ai écouté sur France Inter Jadot d’Europe Ecologie interviewé par Demorand, c’était odieux, inadmissible. Les chiens de garde, c’est tout à fait cela ! Les chiens de meute, les larbins du pouvoir.
Quant à la question du pouvoir, et c’est là que je ne suis aucunement mélenchoniste, les gens de gauche seraient bien inspirés de s’inspirer justement de Proudhon et de Bakounine et de toute la tradition libertaire.
« Ni Franco, ni Staline » avait écrit un de mes « héros », Gaston Leval. Ni USA, ni URSS, pourrait-on dire. Les Etats de ces deux pays sont des catastrophes pour l’humanité, pour la liberté, et le fait de décider qui est le plus catastrophique me semble sans intérêt aucun.
Voir ma réponse à BL.
Concernant les journalistes, on diverge. Je trouve bien qu’ils « escagassent », qu’ils asticotent, qu’il mordent aux mollets. Dans les dictatures, ça n’existe pas ! Pas possible : le placard ou le goulag – voire pire, l’assassinat. Je me réjouis que les journalistes soient des emmerdeurs, surtout s’ils le font avec talent : informés, c’est le moins ; percutants, rigoureux certes, et même élégants. Ce qui compte alors, c’est les réponses qu’ils provoquent. Celles de JLM, en l’occurence, et spécialement sur le Venezuela, n’en étaient pas. Elles exprimaient le mépris. Je trouve ça méprisable.
Les mictions politiques avec incontinences verbales…
Une vraie catastrophe ce Melenchon
Vivement que Hamon se reveille !
Franchement, Gérard, pourquoi perdre son temps et sa salive (et sa santé) sur la médiatisation politique, notamment à la TV ou pire sur les « nouveaux » réseaux, virtuels, dits sociaux ? Il n’est que dans des cercles restreints (et autorisés) « entre initiés » que ce genre de discussions (disputes) puisse être intéressant, entre élites des pensées. Tel ce site, quoiqu’il y manque cheminée et tasse de thé…
Cher Martial, votre sagesse me convainc… Pas sûr pourtant que la mienne m’empêche de…
C’était histoire de…
(vous revoir au coin du feu)
Respects
Ah mon p’tit pote, si tu avais lu l’autobiographie de cette illuminée, gâtée-pourrie, prétentieuse et ultra-libérale, tu serais moins enclin à la défendre, la fille Debray !
Je veux bien ! M’en fous de la Debray. Où tu vois que je la défends ? Te parle de Mélenchon ! Si tu vois pas, c’est que tu veux pas voir… Comme les sourds qui veulent pas entendre.
Gérard,
Tu me parles dans ton mail suite au mien de journalistes. Evidemment je suis d’accord avec toi sur le fait que dans les dictatures.… Personne ne peut dire le contraire, et moi pas plus qu’un autre. Mais qu’appelle-t-on journalistes ? La fille Debray elle est journaliste ? Qu’elle était sa légitimité à être là ? Sinon pour tenter de mettre à néant ce que disait Mélenchon sur d’autres sujets. La censure dans les pays capitalistes n’implique pas forcément la mort du journaliste, encore que… Mais c’est plus sournois. Qu’Elise Lucet soit journaliste, que ceux du Diplo le soient aussi, que Daniel Mermet, évacué de France Inter par le censure, le soit, c’est sûr, mais Salamé, Demorand, Castanet homme politique et la fille Debray ! Enfin… Je ne suis pas mélenchoniste et ne le serai jamais, mais pour moi tout cela est inadmissible. Je serais aussi outré si la même façon de faire s’attaquait à Dupont-Aignan ou à d’autres. Non les attaques morales, de curés, typiquement de curés (au sens nietzschéen du mot), des présentateurs, c’est inadmissible. Le but c’est d’éviter que des programmes politiques autres soient exposés au public. Le but est entièrement antidémocratique. C’est le but visé sous couvert de liberté de paroles. Le spectacle. Ce que je dis n’implique en rien d’être d’accord avec Mélenchon. A présentateurs idéologues, réponses id’idéologues. Mais j’ai assez d’adrénaline en moi pour comprendre Mélenchon ou tout autre qui se voit d’avance condamné pour ne pas être conforme à la bienséance de la bien pensance.