Biodiversité. Les hirondelles de Michel Simon (1965)
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[dropcap]Le[/dropcap] Sommet de la biodiversité prend fin à Paris ce 5 mai 2019. Des représentants de 132 pays vont tenter d’enrayer la disparition désormais avérée des espèces et par voie de conséquence de la Sixième extinction. Il serait temps ! Des alertes avaient sonné dès les années soixante, notamment à partir de la réunion du Club de Rome en avril 1968, suivie en 1972 par son premier rapport, The Limits to Growth (littéralement Les limites à la croissance), connu sous le nom de « rapport Meadows » et traduit en français par l'interrogation « Halte à la croissance ? ». Plus d'un demi-siècle après, l'ardeur croissantiste est au plus haut, pompeusement teintée de vert – couleur de l'hypocrisie politique mondialisée. Tandis que les spécialistes de la spécialité tirent leurs clochettes d'alarme (équivalent des alertes du Giec), en 1965, l'acteur Michel Simon prédisait déjà la fin du règne animal et de l'homme. C'était lors d'un entretien télévisé avec Claude Santelli. [document Ina ©][ref]Émission La nuit écoute, ORTF - Réalisateur Jean de Nesle ; Producteur Claude Santelli.Excusez le format, l'Ina ne livre pas mieux…[/ref]
Propos d'un homme profond, inquiet de l'évolution du monde industriel et de ses conséquences nocives sur la nature. Loin d'être hermétique à la société, le comédien discret dévoile ici un sens aiguisé de l'observation qui le mène déjà à un constat sans appel. Celui de la fin proche des animaux et par voie de conséquence, de la nature et de l'homme. En termes crus et sensibles, ce Cassandre délivre un message quasi prophétique sur l'avenir de l'humanité. Visionnaire, hélas !
Claude Santelli interroge cet oiseau de mauvais augure : "Et les animaux alors ?" Pour l'artiste, tout est malheureusement déjà joué : "Les animaux vont disparaître. Il n’en restera plus bientôt. En Afrique, c’est l’hécatombe permanente. Quand je suis venu ici, j’avais une trentaine de nids d’hirondelles. L’année passée, j’ai eu deux nids d’hirondelles et pour la première fois j’ai ramassé une hirondelle qui était tombée de son nid qui était si pauvrement alimentée..."
Ce qui trouble dans la suite de son propos, c'est sa lucidité quant aux dangers d'une science débridée au service d'un productivisme sans limite. Michel Simon décrit en quelques mots percutants ce qui provoquera selon lui la fin de la vie sur Terre et que les scientifiques nomment aujourd'hui la "Sixième extinction". Avec une ironie désabusée, il conclut :
"Grâce" aux progrès de la science, la science chimique qui assassine la Terre, qui assassine l’oiseau, qui tue toute vie ! Qui assassine l’homme ! On s’en apercevra peut-être trop tard. "Grâce" à cela, il n’y a plus d’oiseaux. Ce parc, quand je suis arrivé en 1933, c’était merveilleux ! Le printemps c’était une orgie de chants d’oiseaux. C’était quelque chose de merveilleux. Aujourd’hui il n’y en a plus. Je ramasse chaque printemps des oiseaux morts tombés du nid ou des oiseaux adultes qui ont mangé des insectes empoisonnés et qui meurent !"
Lire « L’humanité disparaîtra, bon débarras ! », d’Yves Paccalet (2006) : l’ironie n’est-elle qu’amertume, ou bien un ultime remède euphorisant, à l’image de l’orchestre du Titanic qui, comble ironique pour les athées en instance de barboter, jouait « Plus près de toi, mon dieu ».
Et ce documentaire formidable diffusé sur Arte la semaine dernière : « L’homme a mangé la Terre », qui désigne le capitalisme industriel qui s’est goinfré notamment à partir de la 1re guerre mondiale.
Très bel interview de Michel Simon…
Tant qu’il me reste un Geai, je serai optimiste…
On sait tout ça depuis plusieurs dizaines d’années. Mais la religion du capital n’en a que faire. L’une des pires disparitions est celle des insectes. Insectes indispensables à la Biodiversité. Les rôles des insectes sont innombrables quant à l’équilibre : de la pollinisations au recyclage des déchets organiques. Sans insecte peu de chance de survie.
Oui. Quand on repense aux pare-brise des bagnoles couverts d’insectes écrasés ! Aux prairies « fleuries« de papillons…
…depuis que les hirondelles ne font plus le printemps… Pas besoin des experts pour dénoncer l’évidence. Mais combattre la cause première, oui : l’exploitation forcenée de la nature.
Merci pour le petit film. Ce Michel Simon : quel homme, quel visage ! J’ai toujours aimé cet homme, bien avant de savoir qu’il était un grand défenseur des animaux.
Pour aller dans le sens des précédents commentaires : le grand problème est que le profit se fait sur l’exploitation et la destruction de la Nature (et des hommes !) alors que la protection de la Nature (et des hommes !) ne rapporte rien (ou pas grand chose comparativement). Les luttes de classes de l’avenir auront lieu de plus en plus à l’intérieur même de la question de la protection de la Nature, et c’est déjà le cas dès à présent. Le capitalisme est par nature un système expansif, qui ne peut se passer de l’expansion, de l’exploitation à outrance de tout ce qui faisait la beauté du Monde. La lutte de classe première est celle des riches CONTRE les pauvres, des riches CONTRE la sauvagerie de la Nature, la Nature sauvage. Tant qu’il y aura du profit à faire en tuant les éléphants (ou toute autre espèce vivante) ils tueront le dernier éléphant, le dernier animal sauvage, fut-il la dernière hirondelle par les pesticides. Le capitalisme est contre la protection de la Nature, car la protection de la Nature s’oppose au profit possible. C’est pourquoi la question écologique et la question sociale sont liées, indissolubles.
Entièrement d’accord sur le diagnostic. Mais comment en finir avec le capitalisme régnant ? On revient sans cesse à ce point de départ qui, pour d’aucuns (les plus nombreux – je pense en particulier à la Chine, l’Inde, le Brésil, les émergents en général…) constitue LE point d’arrivée. Pour ma part, c’est-à-dire en tant que réaliste-pessimiste (ou l’inverse), je pense que nous (la pauvre humanité de consommateurs avides en surnombre) n’éviterons pas le chaos qui signifierait alors une possible renaissance. En somme, comme la fin des dinosaures a marqué une ère nouvelle dans l’évolution écologique.
Je crois, Gérard, que pour éviter la catastrophe, c’est-à-dire pour commencer à dépasser sérieusement le capitalisme, pour lui couper son ressort essentiel qui est l’obligation pour tous ceux, qui sont et ont été privés de tout (les prolétaires donc), d’entrer pour pouvoir survivre dans un travail salarié abrutissant, destructeur le plus souvent car produisant n’importe quoi au détriment de la Nature, je crois donc qu’il faut instaurer un Revenu de Base, inconditionnel, individuel, inaliénable, qui permettrait à chacun d’assouvir ses besoins essentiels, au moins nourriture suffisante, logement, vêtements, plus une certaine marge pour la liberté individuelle, pour ses choix propres. A partir de là, et à partir de là seulement, chaque personne pourrait refuser tout travail destructeur, orienter sa Vie sur d’autres bases que la compétition, la consommation à outrance de n’importe quoi, etc. Une des clefs du dépassement du capitalisme est là. Ensuite, à partir de ce Revenu de Base, orienter la production d’une manière rationnelle, à la Kropotkine ou à la Jacques Duboin, et écologique bien évidemment, et assurer pour tous la baisse du temps de travail nécessaire, le partage de ce temps de travail nécessaire. Je crois que les solutions sont forcément dans celles qui sont actuelles, qui s’imposent logiquement, et que le capitalisme et ses idéologues combattent. Ce n’est pas un hasard si la question d’un véritable Revenu de Base se pose actuellement et qu’elle est refusée par « nos« politiques.
Je soumets à la réflexion ces quelques lignes écrites en janvier 1972, soit deux ans avant que, pour la première fois, l’élection présidentielle en France ne s’ouvre à un candidat écologiste. Ces propos viennent clore un article de Jacques Ellul, au titre à dessein provocateur : « Plaidoyer contre la “défense de l’environnement” ».
« Si l’on agite si fort les affaires de pollution et la nécessité de protection écologique, cela correspond au besoin de tragique de l’opinion et à une manœuvre de diversion. (…) Le public se passionne et s’inquiète de la pollution. Cela fait partie du spectaculaire (de notre société du spectacle), de l’actualité, du scoop d’information. Et cela ne va pas plus loin. (…) En fixant l’affaire au niveau du spectacle et de l’information, on procède à une remarquable opération de satisfaction du public, sans avoir à rien faire de sérieux. (…) S’intéresser à la protection de l’environnement et à l’écologie sans mettre en question le progrès technique, la société technicienne, la passion de l’efficacité, c’est engager une opération non seulement inutile, mais fondamentalement nocive. Car elle n’aboutira finalement à rien, mais on aura eu l’impression d’avoir fait quelque chose, elle permettra de calmer faussement des inquiétudes légitimes en jetant un nouveau voile de propagande sur le réel menaçant. »
On trouvera l’intégralité de l’article sur le site des Amis de Bartleby : https://lesamisdebartleby.wordpress.com/2017/10/07/jacques-ellul-plaidoyer-contre-la-defense-de-lenvironnement/
J’ai lu le texte de Jacques Ellul dont vous recommandez la lecture par le biais du lien mis en bas de votre commentaire. Il contient beaucoup de choses intéressantes, mais plusieurs de ses affirmations me choquent. Jacques Ellul y dit » Il n’y a pas de nature sans homme qui, vivant en elle, la crée ». Vision purement néolithique, vision paysanne de la nature, la nature domestiquée. Il recommence plus bas dans le texte : « et ce n’est pas la nature, puisque personne n’y vit ». Vision purement anthropocentriste, nombriliste, narcissique : l’homme n’est pas le seul être vivant, il n’y a pas personne qui vit dans la nature ! A cette vision étriquée j’oppose celle de Robert Hainard (1906 – 1999, graveur, sculpteur et philosophe de la nature), un contemporain de Jacques Ellul donc, qui écrivait : « La vie est partout, le soleil, la pluie. Du travail obscur et innombrable de l’humus, des plantes, des arbres, à l’animal furtif, chacun va à sa tâche, responsable d’une part du monde » (fin de son livre Images du Jura Sauvage), et « Pour la fourmi, tout est nature, sauf la fourmilière », et surtout qui a affirmé sa Vie durant que la Nature était justement l’autre que l’on n’a pas fait, l’autre avec laquelle l’on doit être en relation dialectique. A croire Ellul, comme tant d’autres, la forêt n’existerait que grâce aux forestiers.
Une autre chose pose problème dans la vision d’Ellul, du moins dans ce texte, c’est qu’il fait fi des rapports sociaux, des rapports sociaux de production pour employer un terme de Marx. Il critique la technique sans aborder du tout les rapports sociaux de domination, d’exploitation, du capitalisme. Il fait comme si il y avait une technique en soi, une technique une, déconnectée, sans rapport avec les rapports sociaux, avec le système capitaliste.
Quand on me parle de la culture (c’est à la mode depuis longtemps chez ceux que j’appelle les « cultureux »), je réponds toujours : « De quelle culture vous me parlez ? » Pour moi, il n’y a pas une culture : la culture bourgeoise par exemple n’est pas la culture ouvrière, etc. Quand on me parle de la technique je questionne de même : « De quelles techniques vous me parlez ? »
J’ai tendance à penser comme Robert Hainard : il faut, selon moi, développer une technique, des techniques, qui laissent le plus de place à la Nature, non pas celle du paysan seulement, mais à la Nature sauvage. Il y a les techniques industrielles et les techniques agricoles. L’agrobiologie, la biodynamie, la permaculture sont autant techniques, des techniques, que l’agriculture dite « conventionnelle » avec ses intrants chimiques, son glyphosate, etc., et certainement elles nécessitent des techniques bien plus pointues. Il ne faut pas confondre les techniques défendues par le capitalisme, parce qu’il en a besoin, avec des techniques autres, mises au service du plus grand nombre, et avec le moins d’impacts possible sur la nature domestiquée et la Nature sauvage et sur la Vie des humains.
Un autre oubli de taille dans le texte d’Ellul : la question de la surpopulation humaine mondiale.
Quand on me parle de la technique je questionne : “de quelles techniques vous me parlez ?”
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Précisément : « la technique, ce n’est pas « les » techniques (ah, si c’était si simple…)
Il faut lire les livres du monsieur ; principalement ces deux là :
– La technique ou l’enjeu du siècle (1954)
– Le système technicien (1977)
Cela aurait été sympa que vous m’expliquiez en quelques lignes, et au-delà de moi pour tous les lecteurs de C’est pour dire, ce que Jacques Ellul entend par technique, cela doit être possible. S’il me faut lire les deux livres que vous conseillez avant de poursuivre notre échange, cela devient très difficile, pour ne pas dire impossible, alors c’est ainsi qu’aucune discussion, aucun débat ne peuvent avoir lieu sur cette question, et ce me semble fort dommage car les débats sont rares, voire inexistants, entre les commentateurs sur ce blog. C’était l’occasion d’en mener un, de confronter nos idées. C’est une bonne chose que d’argumenter personnellement ses points de vue, et pour ma part je suis quasiment toujours partant pour le faire.
Je comprends bien, mais nous sommes là en présence d’une chose extrêmement complexe : ni plus ni moins l’idéologie la plus déterminante qui soit, avant même le capitalisme, qui n’en est à mes yeux qu’une déclinaison (la plus voyante, il est vrai).
Avant de vous attaquer aux bouquins, peut-être pourriez vous déjà parcourir les articles « Jacques Ellul » et « Technocritique » sur wikipedia…
Encore désolé mais il m’apparait vraiment impossible de résumer le sujet. 🙁
J.D.
Merci pour votre réponse. Je la commente bien tardivement et trop rapidement sans doute.
J’ai lu l’article Wikipedia sur Jacques Ellul. Je suis en accord avec certaines de ses thèses et en désaccord avec d’autres et beaucoup de ses formulations que je trouve très malheureuses.
Sur le marxisme d’abord. La phrase suivante est un bon exemple d’embrouillamini de la pensée, il parle de Marx :
« C’est une erreur d’interpréter sa pensée en disant que le capitaliste vole à l’ouvrier une partie de la valeur produite ou qu’il garde pour lui une partie de son salaire. Au contraire, Marx souligne toujours avec force que le capitaliste ne vole rien, que c’est le mécanisme lui-même qui est ainsi. Sa position est beaucoup plus forte que celle de l’indigné qui affirme que le capitaliste est un oppresseur et que l’ouvrier est dépouillé. S’il en était ainsi, nous serions sur le terrain de la morale. Un patron qui serait bon, juste, équitable, pourrait ne pas voler ses ouvriers, ne pas faire de profit, ni exiger un sur-travail. Or c’est exactement ce que Marx exclut : la qualité morale du patron ne change rien, ce sont des mécanismes objectifs qui produisent le profit et qui engendrent la plus-value18. »
Comment peut-on dire que Marx dit que le capitaliste ne vole rien ?! Certes c’est un mécanisme qui dépasse la conscience du patron, mais cela n’en reste pas moins un vol. Ellul fait comme si Marx était en dehors d’une critique morale du capitalisme : sa critique scientifique du capitalisme est aussi éthique, bien évidemment. Et ce n’est pas parce qu’un vol n’est pas fait consciemment qu’il n’en est pas moins un vol. Je trouve que des phrases comme celle-ci embrouillent la pensée, pour rien. C’est déjà assez compliqué comme cela.
Par contre, je suis en accord avec lui quand il dit « l’URSS a été la seconde étape de création du prolétariat mondial ». Oui, les bolchéviques ont instauré le capitalisme en Russie, ils ont été l’agent historique de cette instauration, l’équivalent de ce que Marx décrit comme l’expropriation historique du producteur immédiat ou accumulation primitive du Capital en Angleterre aux 15ème, 16ème et 17ème siècle, et ce par l’industrialisation forcée, l’exploitation à outrance du nouveau prolétariat. Aucun doute là-dessus. Maximilien Rubel, marxologue et éditeur de Marx à La Pléiade a défendu lui aussi cette thèse, par exemple dans son livre « Marx : critique du marxisme. »
S’il en a été ainsi, c’est parce que pour Marx le développement des forces productives, donc du Capital, était nécessaire pour et avant l’instauration du communisme, comme une condition du socialisme et du communisme. Cette approche fut selon moi une grave erreur : le socialisme n’implique pas une quantité donnée de productions, par contre il implique un partage égalitaire de la richesse réelle et du pouvoir, il est donc avant tout une éthique. C’est cette approche qui a toujours été défendue par les « anarchistes », Proudhon, Bakounine, Kropotkine, Gaston Leval. En ce sens le marxisme s’est conformé tout à fait à la réalité et à l’idéologie bourgeoise du capitalisme. Dans les deux : culte de la machine, de la production, du grandiose, de l’Etat, etc. Ce n’est pas un hasard si les bolchéviques ont employé l’expression « armée de travailleurs ».
Wikipedia : En 1954, Ellul pose son diagnostic : « il est vain de déblatérer contre le capitalisme : ce n’est pas lui qui crée ce monde, c’est la machine ».
Alors là, je crois qu’Ellul met les choses cul par-dessus tête. C’est bien le capitalisme, de par la loi de la concurrence, la recherche du profit, etc., qui développe pour se faire sans arrêt la technique, et par abaisser les coûts de production, et pour créer de nouveaux besoins, de nouvelles possibilités. Le capitalisme révolutionne sans arrêt les moyens de production, mais en rien il ne diminue l’écart incroyable, croissant, des revenus. Jamais, dans l’histoire de l’humanité, l’écart de richesses entre les riches et les pauvres n’a été aussi grand. Et ce n’est pas la machine, la technique qui fait cela, mais les rapports sociaux inégalitaires, et le goût infernal des riches qui n’en ont jamais assez, qui en veulent toujours plus. Souvent je me dis : mais ces riches, ils n’ont donc pas la télévision, ils ne voient rien du monde, pour être à ce point non gênés face à la misère qu’ils créent, dont ils sont la cause !
Et puis, il n’y a pas seulement le Capital, il y a tout autant l’Etat qui développe la technique, celle que l’on n’aime pas, le nucléaire, les armements divers, la bureaucratie, etc.
A lire la fin de l’article Wikipedia, j’ai l’impression que pour Ellul la technique est un sujet. Mais non, ce sont les hommes qui font l’histoire, certes dans des conditions déterminées.
Quant à la pensée « chrétienne » d’Ellul, elle me semble bien datée. Nous n’en sommes plus là de toute cette mythologie.
Voilà quelques unes de mes approches dont je tenais à vous faire part. Cordialement.
Sacré Jo, tu n en démords pas de tes évangiles ! Je trouve que tu bottes en touche, sans répondre aux analyses et objections de Gérard Bérilley. Pour ma part, je les trouve des plus pertinentes — jusqu’ à preuve contraire.
Je suis à nouveau désolé mais j'ai passé ces huit dernières années à démontrer la pertinence des analyses elluliennes, en organisant débats publics sur débats publics : principalement à Paris, Marseille et Aix. Or je l'avoue, j'ai lamentablement échoué : je ne suis pas parvenu à ce qu'on ne dépasse pas le niveau du bar du commerce. Partout, la même obsession du reader digest, la même détermination de tout simplifier face à une réalité complexe. A fortiori n'ai-je aucun espoir d'y parvenir sur une liste de discussion (celle-ci où une autre) et je regrette sincèrement de m'y être aventuré.
Ellul a passé plus de cinq décennies sur la question de la technique (1935-1988), n'hésitant pas souvent à revenir sur certaines de ses positions passées. Et que lis-je ici encore ? "Ah, moi, je ne l'ai pas lu, mais j'ai lu la fiche wikipedia ! Et ça me suffit pour dire que ce gars s'est planté !". Et à chaque fois, on me ressort la bonne vieille vulgate marxiste - le même sempiternel "évangile", comme dirait Gérard - la même bouillie : " j’ai l’impression que pour Ellul, la technique est (ceci ou cela)"... Qu'y puis-je si je ne peux pas me satisfaire d'impressions et reste en quête de diagnostics affinés ?
Restons-en là.
Pour ma part, en tout cas, je jette ici l'éponge.
Je vous trouve bien méprisant envers ceux qui ont « le niveau du bar du commerce », et ce d’autant que vous n’avez pas exprimé une seule idée dans cet échange pour étayer votre « thèse ». Il me semble quant à moi que j’ai argumenté mes dires, ce qui n’est pas votre cas.
Et vous-même, cher monsieur, quand vous qualifiez un auteur de « réactionnaire » , en n’en n’ayant lu que trois bribes sur la toile, comment vous qualifiez-vous ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Parabole_de_la_paille_et_de_la_poutre