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Islam : pourquoi beaucoup, en France, s’interdisent de nommer les faits qui gênent

Par Philippe D’Iribarne

Temps de lecture ± 7 mn

Cet article est paru en juillet 2019… dans Le Figaro. Son auteur, sociologue, polytechnicien et directeur de recherche au CNRS, y analyse les freins psychologiques et les blocages culturels qui, selon lui, conduisent les Français s’exprimant dans l’espace public à l’autocensure et au déni sur certains aspects de l’islam. J’ai cru intéressant de le publier ici et, au vu des de la sinistre actualité,, sans autorisation de l’auteur et du Figaro, comptant sur leur solidarité éditoriale.

[dropcap]Il[/dropcap] n’est sans doute pas de sujet plus clivant dans la France d’aujourd’hui que ce qui touche à l’islam et au monde musulman. Il n’est quasiment pas de semaine sans que la polémique ne renaisse à son propos : la tenue islamique, du burkini dans les piscines aux mères voilées accompagnant les sorties scolaires, vue par certains comme un symbole féministe de liberté en dépit de la place que lui donnent les pays musulmans les plus attachés à l’enfermement des femmes ; les agressions contre des juifs ponctuées de « Allah akbar », dont on voit nier qu’elles aient un rapport avec une forme d’antisémitisme. D’autres thèmes surgissent de façon plus épisodique, telles, récemment, les manifestations des supporteurs de l’équipe de football d’Algérie, que tout le monde auraient trouvées insupportables si les supporteurs du PSG ou de l’OM étaient en cause, mais où tout un courant d’opinion n’a voulu voir qu’un épisode festif. Les accusations fusent en tous sens, portées par des labels vengeurs, entre islamogauchisme et islamophobie. Ce n’est manifestement pas du même islam que parlent ceux qui s’affrontent. C’est que, à son propos, des imaginaires très contrastés, porteurs de repères tout aussi contrastés, sont à l’œuvre. Face à l’islam, la gauche paraît particulièrement à la peine quand il s’agit de reconnaître l’existence de faits problématiques. Mais la droite elle aussi a du mal à se situer.

La gauche s’affirme passionnément attachée à la liberté et à l’égalité. Or, les pays musulmans témoignent jour après jour du fait que l’islam fait mauvais ménage avec l’une et l’autre. La liberté de conscience y est malmenée : aucun ne reconnaît le droit pour un musulman de se convertir à une autre religion. Aucun n’accepte pleinement dans la loi l’égalité entre hommes et femmes. Même la Tunisie, en pointe dans ce domaine au sein du monde musulman, jusqu’à autoriser depuis peu une musulmane à épouser un non- musulman, n’a pas osé à ce jour (quoique ce projet ne soit pas abandonné) mettre un terme aux inégalités en matière d’héritage. Cela serait une transgression majeure tant le Coran est explicite en la matière : « Voici ce qu’Allah vous enjoint au sujet de vos enfants : au fils, une part équivalente à celle de deux filles. » (Coran, IV, 11).

On pourrait donc s’attendre à ce que la gauche dénonce massivement cette hostilité aux valeurs de la République. C’est bien ce que fait une partie d’entre elle, que l’on peut qualifier de républicaine. Mais la majorité d’une gauche dite antiraciste dénonce plutôt ceux qui jettent sur le monde musulman un regard empreint de réalisme. C’est que toute une conception de ce que c’est qu’être de gauche, d’avoir une identité de gauche, est à l’œuvre.

La gauche se veut l’héritière de la Révolution française, ennemie de l’Ancien Régime, avec ses privilèges, les mille distinctions qui structuraient la vie sociale entre nobles et roturiers, maîtres et serviteurs, chrétiens et juifs, aînés et cadets, enfants légitimes et naturels. Son rapport au monde est aussi nourri de la mémoire d’innombrables luttes menées contre toutes les formes d’oppression exercées par un segment de la société sur un autre, l’esclavage, l’exploitation des travailleurs, la Shoah. Il s’agit donc pour elle d’œuvrer à l’avènement d’une société de citoyens que rien ne distingue, dans une vision de la nation exclusivement politique, refusant tout attachement, volontiers qualifié d’ethnique, à un héritage singulier.

Dans cette perspective, seuls ceux qui diffèrent par leurs options politiques, progressistes et conservateurs, méritent d’être distingués. Il convient, pour beaucoup à gauche, d’effacer toutes les distinctions traditionnelles, progressivement vouées aux poubelles de l’histoire, jusqu’à celles qui ont longtemps paru aussi naturelles que la distinction entre hommes et femmes. Toute idée de retour en arrière, séparant les citoyens en catégories traitées inégalement, suscite l’indignation, comme quand il a été question de déchoir de la nationalité française les seuls terroristes binationaux.

On a affaire à une vision de l’homme qui entend transcender les contingences de ce bas monde, ainsi que l’exprime Tocqueville, pour qui la Révolution française « a opéré, par rapport à ce monde, précisément de la même manière que la révolution religieuse agissant en vue de l’autre ; elle a considéré le citoyen d’une façon abstraite, en dehors de toutes les sociétés particulières, de même que la religion considère l’homme en général, indépendamment du pays et du temps ». Comment dès lors constater et analyser ce qui singularise l’islam, entre les difficultés d’une démocratie pluraliste à prospérer dans les pays musulmans, le statut qui y est réservé aux minorités religieuses, le terrorisme mené au nom d’Allah, ou, dans notre pays, les mouvements qualifiés de « partition » ou de « sécession » par les derniers présidents de la République ?

Reste la construction d’un mythe dont l’objet, affirme Lévi-Strauss, « est de fournir un modèle logique pour résoudre une contradiction (tâche irréalisable si la contradiction est réelle) ». Un islam imaginaire, « religion de paix », protégé par une sorte de muraille de Chine de ce qu’enseigne l’observation, est présenté comme le « vrai islam ». Tout ce qui questionne l’image d’Épinal ainsi construite est réputé n’avoir « rien à voir avec l’islam » ou du moins relever de simples « dérives ». Si celles-ci concernent l’ensemble des pays musulmans, ce qui suggère qu’elles ont un caractère structurel, il s’agit, est-il affirmé, d’un pur concours de circonstances. Les musulmans qui sombrent dans le terrorisme ont des problèmes psychiatriques ou sont victimes de sociétés qui les rejettent. Alors que la colonisation française du Maghreb est déclarée « crime contre l’humanité », la colonisation musulmane de l’Espagne est présentée comme éminemment civilisatrice, facteur de culture et de paix. Une option minimale permet de reconnaître l’existence d’aspects sombres de l’islam, tel le fait de réserver aux femmes un statut inférieur, mais à condition de déclarer que toutes les religions font de même.

Et puis, comme la meilleure défense est l’attaque, ce sont ceux qui prêtent attention aux aspects problématiques de l’islam qui sont dénoncés, déclarés islamophobes, accusés d’être aveuglés par une hostilité viscérale envers l’islam en soi et les musulmans en tant que tels. Là encore, le discours ne veut rien connaître des faits. Une observation attentive montre que ce que les sociétés occidentales rejettent massivement n’est nullement l’islam comme foi mais un ordre social islamique, ennemi de leurs valeurs cardinales de liberté et d’égalité. Loin d’être hostiles de manière indiscriminée aux musulmans, elles réservent un bon accueil à ceux qui cherchent à s’y intégrer. Mais, dans une vision de gauche, le simple fait de scruter sans a priori la réalité du monde musulman fait scandale, car cela risque de conduire à « stigmatiser » un groupe particulier de citoyens.

Face à cette construction idéologique, la droite s’unirait-elle pour construire un discours de vérité ? Il n’en est rien. Certes, opérer des distinctions entre les citoyens ne la choque pas. Sa vision de l’égalité reste largement celle d’Aristote : traiter de manière égale ce qui est semblable et de manière inégale ce qui diffère. Prêter attention aux spécificités du monde de l’islam s’impose donc. Mais elle est engluée elle aussi dans des imaginaires qui diffèrent, pour reprendre la distinction classique de René Rémond, entre les trois droites.

Pour la droite légitimiste, attachée à l’héritage de la France de toujours, l’islam est un corps étranger, à considérer en bloc ; les musulmans doivent s’assimiler jusqu’à respecter scrupuleusement les us et coutumes de leur nouvelle patrie et l’idéal serait qu’ils disparaissent en changeant de religion. La droite bonapartiste croit à la toute- puissance de l’État et considère qu’il va de soi que si celui-ci se montre suffisamment ferme, les musulmans se comporteront en bons citoyens tout en pratiquant dans le privé une religion qui a, en soi, trop peu d’importance pour mériter qu’on s’y intéresse. Pour la droite orléaniste, les musulmans forment une collection d’individus indépendants dont chacun a le droit d’agir à sa guise, et il n’y a pas lieu de prêter attention à l’emprise collective d’un islam social et politique.

La confusion qui en résulte sur la question de l’islam est d’autant plus grande que des visions très diverses peuvent coexister au sein d’une même famille politique, surtout quand ses racines sont « en même temps » à droite et à gauche. Cette confusion s’ajoute à d’autres facteurs qui rendent difficile d’aborder avec quelque objectivité ce qui touche à l’islam. Toutes sensibilités politiques confondues, les pouvoirs publics veulent éviter, en prêtant le flanc à l’accusation de « maltraiter l’islam », de mettre en danger leurs relations avec les pays du Golfe. Notre justice, attentive aux libertés individuelles quand l’action de l’État les menace, ne s’y intéresse guère quand la pression sociale prend des formes suffisamment subtiles pour ne pas tomber d’évidence sous le coup de la loi : l’ostracisme, la crainte d’être mal jugé, le chantage affectif.

Comment, dans ces conditions faire preuve de réalisme à l’égard des héritiers du monde musulman présents sur notre sol et agir avec intelligence pour permettre leur bonne intégration dans le monde occidental ? Il est temps, pour les Français de tout bord, de se rappeler qu’ils ont en partage l’héritage des Lumières et de chercher à se retrouver autour de son idéal de lucidité dans des débats attentifs aux réalités du monde.

* Philippe d’Iribarne est l’auteur de « Islamophobie. Intoxication idéologique » (Albin Michel, 2019).

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17 réflexions sur “Islam : pourquoi beaucoup, en France, s’interdisent de nommer les faits qui gênent

  • Etoile

    De l’in­té­rieur de l’Islam, la Fitna (l’an­to­nyme néga­tif, la guerre qui brise l’is­lam de l’in­té­rieur), la Fitna donc, peut être pro­cla­mée, pour sup­pri­mer le jihad qui a été lan­cé de façon inop­por­tune. C’est la Fitna dont il faut réveiller la mémoire, aux musulmans

    Invoquer les dis­sen­sions entre la droite et la gauche fran­çaise n’a rien à voir avec le problème.

    Répondre
  • Gian

    « per­mettre leur bonne inté­gra­tion dans le monde occi­den­tal »… Oxymore ! Voilà main­te­nant plu­sieurs décen­nies que la preuve est faite : c’est bien moins que les « héri­tiers du monde musul­man » ne veulent pas s’in­té­grer en s’arc-bou­tant sur leurs moeurs exo­tiques, qu’ils ne le peuvent pas, à cause de leur inflexible for­ma­tage cultu­rel, leur condi­tion­ne­ment tota­li­taire de pres­sion de confor­misme social inévitble. Du moins, une grande majo­ri­té d’entre eux, les Zineb ou Boualem sont rarissimes…

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  • bosquart

    Très bel article, en effet, qui tente avec beau­coup de hau­teur d’é­vi­ter les approxi­ma­tions et les amal­games dont nous nous repais­sons tous les jours depuis l’as­sas­si­nat de Samuel PATY !
    Il valait la peine de le por­ter à notre connais­sance. Un article qui ne masque pas les dif­fi­cul­tés du pro­blème, tout en osant « por­ter le débat » là où il faut sans état d’âme, il me semble. Bravo !

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  • Cet article ayant pro­vo­qué son désa­bon­ne­ment, j’ai pro­po­sé à Maurice Armand de dis­cu­ter sur ses rai­sons. Ce qui a valu un échange de cour­riels que l’in­té­res­sé à accep­té de les voir publiés sous forme de com­men­taires. Merci à lui, et vive le débat !

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    • Maurice Armand

      ME DÉSABONNER

      Je me suis trom­pé de bistrot.
      Au revoir.
      Maurice Armand

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      • Je ne l’aurais pas cru ! Dommage. Mais c’est fait.

        À l’occasion, dites-moi quel a été le verre de trop…
        Gérard Ponthieu

        Répondre
        • Maurice Armand

          Bonjour,

          Il y a trop de relents que je res­sens comme isla­mo­phobes dans les textes que vous publiez. Je n’y retrouve pas la géné­ro­si­té à laquelle m’a­vait habi­tué celui qui m’a indi­qué votre blog.
          Pour moi Fraternité d’abord.
          Maurice Armand

          Répondre
          • Merci Maurice de me répondre. J’avais tout de même un peu devi­né l’origine « du mal ». Vous m’opposez géné­ro­si­té et fra­ter­ni­té ; je ne crois pas m’en dépar­tir, jamais. Je par­tage ces deux valeurs fortes avec une exi­gence de luci­di­té. Je vais conti­nuer dans ce sens car je me désole de consta­ter l’aveuglement de cer­tains « cama­rades » – dont de mes amis – face au dan­ger du fas­cisme isla­miste, que vous qua­li­fiez d’ « isla­mo­pho­bie », ce terme lui-même for­gé par les­dits isla­mistes pour mieux mener leur guerre contre nos propres valeurs, dont la fra­ter­ni­té et la géné­ro­si­té – et bien sûr la laï­ci­té, notre grande conquête démo­cra­tique (plus encore que répu­bli­caine, le mot étant sou­vent galvaudé).
            C’est pour­quoi je crains que nous ne voyions pas le bout de cette ter­reur nou­velle (en tout cas pas de mon vivant), sur­tout quand des proches la cau­tionnent sans le vou­loir, ou sans le savoir.
            Sincères salutations,

            Répondre
            • Voilà bien notre dif­fé­rence de point de vue.
              J’ai fré­quen­té beau­coup de musul­mans, de dif­fé­rents milieux (très dif­fé­rents), et n’ai jamais vu poin­ter cette ter­reur nou­velle dont vous parlez.
              J’ai ren­con­tré des gens nor­maux, avec leur culture, leur his­toire qu’ils ne peuvent pas effa­cer d’un coup parce que la vie les a déplacés.
              Ils ont leurs défauts, leurs fai­blesses, et leurs forces aus­si, leurs qua­li­tés humaines “nor­males”.
              Il y a bien sûr de la vigi­lance à avoir, le monde n’est pas tout rose et il a des gens faibles ren­dus dan­ge­reux et exploi­tés par des assoif­fés de pou­voir, eux-mêmes issus de popu­la­tions affai­blies et surexploitées.
              Mais voir le mal par­tout, c’est du com­plo­tisme, que j’accuse d’exister pour cacher l’ignorance de l’autre, le “dif­fé­rent”, et la peur que cette igno­rance génère..
              Et la vacarme, ampli­fié par les médias et autres publi­ca­tions, pro­vo­qué par un imbé­cile kami­kaze ne peut que ren­for­cer ses man­dants dans leur déter­mi­na­tion à affir­mer leur puissance.
              Le cal­cul des heures d’antennes et publi­ca­tions diverses qui leur sont consa­crés pour­rait se chif­frer en sommes astro­no­mique propres à faire rêver bien des “char­gés de com”.
              Alors je trou­ve­rais plus inté­res­sant de dénon­cer avec la même vigueur le taba­gisme, l’alcoolisme, le néo­li­bé­ra­lisme, et aus­si tous les extrê­mismes, quels qu’ils soient.
              Il semble que ce ne soit pas le lieu dans votre chapelle…
              Merci de m’avoir lu.
              Cordialement
              Maurice Armand

              Répondre
              • Continuons encore un peu… La pre­mière moi­tié de votre réponse me convient, je l’approuve jusqu’à « nor­males ». Tous les musul­mans ne sont pas des ter­ro­ristes, certes. Et com­ment ne serais-je pas d’accord avec le prin­cipe de fra­ter­ni­té ? en sou­li­gnant qu’il implique, pour le moins, une réci­pro­ci­té, puisqu’il devrait être une valeur uni­ver­selle. Je vous suis moins quand vous par­lez de « voir le mal par­tout ». Partout ? heu­reu­se­ment pas. Mais pas nulle part non plus ! Inverser le com­plo­tisme (détes­table), est-ce mieux ? – on dit aus­si angé­lisme, naï­ve­té, et même com­pli­ci­té objec­tive… Vous poin­tez autre­ment le pro­blème quand vous écri­vez, comme une excuse : « il y a des gens faibles ren­dus dan­ge­reux et exploi­tés par des assoif­fés de pou­voir, eux-mêmes issus de popu­la­tions affai­blies et sur­ex­ploi­tées ». N’est-ce pas LA ques­tion ? Qui rend dan­ge­reux et qui exploite ? Au nom et au béné­fice de quelle idéo­lo­gie reli­gieuse ? N’est-ce pas cette idéo­lo­gie qu’il y a lieu de dénon­cer, et qui a pour nom islam. « Religion de paix et d’amour » ? Ou reli­gion de conquête et de domi­na­tion, ain­si qu’il est dit dans le Coran. Sur ce point, en par­ti­cu­lier, l’irénisme de gauche, impré­gné de chris­tia­nisme (« tendre l’autre joue »), me semble rava­geur et irresponsable.
                Un « imbé­cile kami­kaze » mani­pu­lé par « ses man­dants » dites-vous encore – en guise de cir­cons­tances atté­nuantes ? Version clas­sique du « loup soli­taire », cin­glé, irres­pon­sable en somme, mas­quant ain­si l’appareil et la stra­té­gie de des­truc­tion et de conquête de nos socié­tés, piteu­se­ment libé­rales à cet égard… L’assassin de Samuel Paty n’était nul­le­ment iso­lé, mais bien pris dans un engre­nage stratégique.
                Où situez-vous la racine du mal ? Dans la colo­ni­sa­tion et l’inégalité sociale qui en découle, fai­sant défi­ler dans un même cor­tège de confu­sion des péni­tents « blancs » aux côtés d’« indi­gé­nistes » « déco­lo­niaux », « racia­listes » por­tés à la haine de la France ? Ou encore dans l’abandon du peuple par la gauche poli­tique, délais­sant les classes popu­laires au pro­fit de l’extrême-droite, misant sur les classes moyennes – les jeunes, les femmes, les « mino­ri­tés », les diplô­més, tous esti­més élec­to­ra­le­ment plus ren­tables ? Ce libé­ra­lisme poli­tique, c’est-à-dire cultu­rel et éco­no­mique, aura appor­té sa pierre à… la décons­truc­tion en cours de notre monde. Déconstruction relayée depuis par les angé­liques qui, à leur habi­tude, pré­fèrent cas­ser le ther­mo­mètre pour cacher la fièvre.

                Répondre
        • Maurice Armand

          Voilà bien notre dif­fé­rence de point de vue.
          J’ai fré­quen­té beau­coup de musul­mans, de dif­fé­rents milieux (très dif­fé­rents), et n’ai jamais vu poin­ter cette ter­reur nou­velle dont vous parlez.
          J’ai ren­con­tré des gens nor­maux, avec leur culture, leur his­toire qu’ils ne peuvent pas effa­cer d’un coup parce que la vie les a déplacés.
          Ils ont leurs défauts, leurs fai­blesses, et leurs forces aus­si, leurs qua­li­tés humaines « normales ».
          Il y a bien sûr de la vigi­lance à avoir, le monde n’est pas tout rose et il a des gens faibles ren­dus dan­ge­reux et exploi­tés par des assoif­fés de pou­voir, eux-mêmes issus de popu­la­tions affai­blies et surexploitées.
          Mais voir le mal par­tout, c’est du com­plo­tisme, que j’ac­cuse d’exis­ter pour cacher l’i­gno­rance de l’autre, le « dif­fé­rent », et la peur que cette igno­rance génère..
          Et la vacarme, ampli­fié par les médias et autres publi­ca­tions, pro­vo­qué par un imbé­cile kami­kaze ne peut que ren­for­cer ses man­dants dans leur déter­mi­na­tion à affir­mer leur puissance.
          Le cal­cul des heures d’an­tennes et publi­ca­tions diverses qui leur sont consa­crés pour­rait se chif­frer en sommes astro­no­mique propres à faire rêver bien des « char­gés de com ».
          Alors je trou­ve­rais plus inté­res­sant de dénon­cer avec la même vigueur le taba­gisme, l’al­coo­lisme, le néo­li­bé­ra­lisme, et aus­si tous les extrê­mismes, quels qu’ils soient.
          Il semble que ce ne soit pas le lieu dans votre chapelle…
          Merci de m’a­voir lu.
          Cordialement
          Maurice Armand

          Répondre
          • Continuons encore un peu… La pre­mière moi­tié de votre réponse me convient, je l’approuve jusqu’à « nor­males ». Tous les musul­mans ne sont pas des ter­ro­ristes, certes. Et com­ment ne serais-je pas d’accord avec le prin­cipe de fra­ter­ni­té ? en sou­li­gnant qu’il implique, pour le moins, une réci­pro­ci­té, puisqu’il devrait être une valeur uni­ver­selle. Je vous suis moins quand vous par­lez de « voir le mal par­tout ». Partout ? heu­reu­se­ment pas. Mais pas nulle part non plus ! Inverser le com­plo­tisme (détes­table), est-ce mieux ? – on dit aus­si angé­lisme, naï­ve­té, et même com­pli­ci­té objec­tive… Vous poin­tez autre­ment le pro­blème quand vous écri­vez, comme une excuse : « il y a des gens faibles ren­dus dan­ge­reux et exploi­tés par des assoif­fés de pou­voir, eux-mêmes issus de popu­la­tions affai­blies et sur­ex­ploi­tées ». N’est-ce pas LA ques­tion ? Qui rend dan­ge­reux et qui exploite ? Au nom et au béné­fice de quelle idéo­lo­gie reli­gieuse ? N’est-ce pas cette idéo­lo­gie qu’il y a lieu de dénon­cer, et qui a pour nom islam. « Religion de paix et d’amour » ? Ou reli­gion de conquête et de domi­na­tion, ain­si qu’il est dit dans le Coran. Sur ce point, en par­ti­cu­lier, l’irénisme de gauche, impré­gné de chris­tia­nisme (« tendre l’autre joue »), me semble rava­geur et irresponsable.
            Un « imbé­cile kami­kaze » mani­pu­lé par « ses man­dants » dites-vous encore  – en guise de cir­cons­tances atté­nuantes ? Version clas­sique du « loup soli­taire », cin­glé, irres­pon­sable en somme, mas­quant ain­si l’appareil et la stra­té­gie de des­truc­tion et de conquête de nos socié­tés, piteu­se­ment libé­rales à cet égard… L’assassin de Samuel Paty n’était nul­le­ment iso­lé, mais bien pris dans un engre­nage stratégique.
            Où situez-vous la racine du mal ? Dans la colo­ni­sa­tion et l’inégalité sociale qui en découle, fai­sant défi­ler dans un même cor­tège de confu­sion des péni­tents « blancs » aux côtés d’« indi­gé­nistes » « déco­lo­niaux », « racia­listes » por­tés à la haine de la France ? Ou encore dans l’abandon du peuple par la gauche poli­tique, délais­sant les classes popu­laires au pro­fit de l’extrême-droite, misant sur les classes moyennes – les jeunes, les femmes, les « mino­ri­tés », les diplô­més, tous esti­més élec­to­ra­le­ment plus ren­tables ? Ce libé­ra­lisme poli­tique, c’est-à-dire cultu­rel et éco­no­mique, aura appor­té sa pierre à… la décons­truc­tion en cours de notre monde. Déconstruction relayée depuis par les angé­liques qui, à leur habi­tude, pré­fèrent cas­ser le ther­mo­mètre pour cacher la fièvre.

            Répondre
    • En effet, je retrouve bien là nos diver­gences. Je ne. par­tage ni le fond, ni encore moins la forme de ces invec­tives. Elles défi­nissent bien, à ma vue, les contours de ce qu’elles vou­draient dénier : l’islamo-gauchisme. Je ne vois pas pour­quoi je le publie­rais sur mon blog, à moins de l’analyser point par point, et en pure perte dès lors que je dis­cu­te­rais avec quelqu’un qui, sans doute jamais, accep­te­rait ne serait-ce que l’idée de chan­ger d’avis en admet­tant le bien-fon­dé d’opinions et idées contraires. J’aime ce pro­verbe afri­cain : « On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif ».
      Mais, en sui­vi de notre dis­cus­sion (voir les com­men­taires dans la colonne de droite de mon blog), je met­trai le lien que vous m’avez envoyé.
      Néanmoins cordialement,
      Gérard Ponthieu

      Répondre
      • Maurice ARMAND

        Merci pour votre hon­nê­te­té intel­lec­tuelle, la publi­ca­tion du lien montre votre ouverture.
        Ouverture qui a ses limites : j’aime beau­coup votre phrase dont vous devriez vous méfier : elle peut se retour­ner comme un gant. Si l’âne ce n’est pas vous, peut-être chan­ge­rez-vous d’a­vis ! Sans ran­cune, mer­ci pour cet échange chaleureux.
        Cordialement, Maurice Armand

        Répondre
  • En ces cen­taines de textes, dis­cours, articles, et mil­liers de convic­tions, on en oublie presque la « déca­pi­ta­tion » d’un prof, pour ana­lyse sco­laire de caricatures.

    « Laïcité et Liberté », dans les règles de la léga­li­té et la démo­cra­tie française !

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