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« Pourquoi la France se laisse défigurer » par Ivan Rioufol, Le Figaro

Temps de lecture ± 6 mn

Ce « post » va en étonner plus d’un, et même en révulser davantage encore… Publier ici l’article d’un éditorialiste du Figaro ! Oui, et je l’assume, en tant qu’homme de gauche historique et au nom de mes engagements de toujours. Tandis que je me désole du vide abyssal creusé par les fossoyeurs de cette gauche désormais fantomatique, vidée de sa substance depuis les années Mitterrand et la conversion dévote au libéralisme mondialisé – incluant évidemment cette Europe pareillement échouée sur la même pente fatale, en un puzzle éclaté, doublement atteinte : et par la pandémie, et par son inconsistance maladive. Dans son dernier Bloc-notes[ref]Le Figaro - vendredi 26 mars 2021[/ref], Ivan Rioufol s’en prend frontalement aux « belles âmes [qui] entretiennent une compromission diabolique avec ceux qui mènent l’assaut contre notre démocratie. » Il vise la vague « multiculturaliste » et différentialiste qui défait l'identité d’une nation tout en prônant un hypocrite et tarte-à-la-crème « vivre ensemble »[ref]La dernière « sortie » d’Audrey Pulvar porte à son comble ce néo-racialisme anti-Blancs.[/ref].Plus directement encore, il place l’immigration comme question centrale du devenir de la France, pointant le déni qui l’entoure : « Plus la substitution de population devient visible dans les « quartiers populaires », plus les gardiens du politiquement correct interdisent de la décrire. »[ref]Dans le n°4 de la revue de Michel Onfray, Front populaire, justement consacrée aux immigrations, l’écrivain algérien Boualem Sansal parle des « BFL », Banlieues françaises libres comme lieux de recrue des islamistes.[/ref] Autant de questions fondamentales, balayées par cette « gauche » à guillemets, aveuglée par ce qui lui reste d’idéologie et, de ce fait, insensibilisée aux réalités vécues par leurs concitoyens désormais tournés vers les extrêmes – Le Pen et Mélenchon, s’acharnant pour leurs chapelles à combler le vide qui les englobe.[ref]Comme dit mon ami Joël Decarsin, « quand son épicerie de toujours baisse le rideau, on va se ravitailler à celle d’en face… »[/ref] Je retrouve là, précisément, les affres de ce vide dogmatique propre aux idéologies – qui font primer les représentations du réel sur les réalités mêmes – conduisant aux aveuglements extrémistes. Un vide que j’ai maintes fois qualifié, ici et ailleurs, par cette formule : « La peur à gauche de paraître à droite ». Pour rappeler aujourd'hui que, pour ma part, je ne la crains pas.

 

Pourquoi la France se laisse défigurer, par Ivan Rioufol, Le Figaro

L'extrême droite est la menace, ânonne le chœur médiatique. Le moindre crétin débusqué, pourvu qu’il soit blanc, étriqué et facho, suffit à la démonstration. Celle-ci s’épargne de regarder vers l’extrême gauche. C’est ainsi que le saccage de l’Arc de triomphe, le 1er décembre 2018 en marge d’une manifestation de « gilets jaunes », avait été attribué à l’ennemi nazifié, au vu d’une signature (« sanglier ») sur la façade. L’auteur présumé comparaît cette semaine devant la justice avec neuf autres acteurs secondaires. Mais où sont les casseurs, les pilleurs ? L’agent de surveillance, Smaïn, avait expliqué à l’époque avoir vu des jeunes Allemands et Espagnols, heureux de détruire, ainsi que des « Français d’origine maghrébine, des Blancs et des Noirs ». Sur le toit de l’Arc, « c’était plutôt des individus type cités ». La gauche haineuse (antifas, black blocs, voyous, etc.) s’était acharnée à défigurer la France. Pourquoi l’avoir tu ?

Ce déni pudique tient à l’indulgence des « progressistes » à l’égard de l’anti-France, violente et raciste. Les belles âmes entretiennent une compromission diabolique avec ceux qui mènent l’assaut contre notre démocratie. La franchise de la présidente de l’Unef, Mélanie Luce, avouant sur Europe 1 l’existence de réunions étudiantes interdites aux Blancs (dire : « réunions non mixtes racisées ») a scandalisé la gauche hypocrite. Celle-ci a feint de découvrir la monstruosité qu’elle a enfantée. La ségrégation de l’association universitaire n’est pas une découverte. Cette discrimination est le fruit vénéneux du différentialisme promu par les multiculturalistes, ces démolisseurs de la nation « ouverte ». Ils ont instillé la guerre des sexes, des races, des religions et les apartheids qui vont avec. Jean Baudrillard avait vu juste en comparant SOS Baleines et SOS Racisme : il voyait dans ce dernier mouvement « un appel subliminal à sauver le racisme »…

Cela fait des années que la France reçoit, en s’excusant, les crachats et les injures des minorités revanchardes, rendues intouchables par le parrainage de l’idéologie « antiraciste ». Hafsa Askar, vice-présidente de l’Unef, avait déclaré le 15 avril 2019, tandis que Notre-Dame de Paris était ravagée par le feu : « Je m’en fiche, car je m’en fiche de l’Histoire de France. Wallah, on s’en balek (on s’en bat les c…, NDLR), objectivement, c’est votre délire de petits blancs. » En 2005, la militante d’origine algérienne Houria Bouteldja, s’adressant aux Français de souche (qualifiés de « Souchiens ») avait lancé : « Si vous voulez sauver vos peaux, c’est maintenant (…) Demain, il n’est pas dit que la génération qui suit acceptera la présence des Blancs ». Au début des années 2000, les associations antiracistes avaient fermé les yeux devant l’antisémitisme des cités islamisées, qui allait pousser les Juifs à quitter les lieux. L’impunité des néoracistes est obscène.

Or l’humiliation de la France est un exercice toléré par les plus hautes sphères. Certes, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation, a dénoncé la pente « fasciste » de l’Unef, défendue par la gauche radicale. Mais l’organisation ne sera évidemment pas dissoute, contrairement à Génération identitaire qui milite contre l’immigration de masse. Le chef de l’État se garde, lui, de rappeler que ce n’est pas la colonisation qui a provoqué la catastrophe africaine, mais la décolonisation, comme le rappelle le « mal pensant » Bernard Lugan[ref]« Pour répondre aux « décoloniaux », aux islamo-gauchistes et aux terroristes de la repentance » (Benard Lugan Éditeur)[/ref]. Des musées nationaux (le Louvre, Musée Carnavalet) ont renoncé en partie aux chiffres romains pour leur préférer les chiffres arabes (Louis 14), jugés plus accessibles. Ce recul est plus généralement celui de la culture occidentale sur ses terres plantées de minarets. Dans le New York Times, l’auteur d’une tribune estime que Napoléon n’est pas « un héros à célébrer » car il est « une icône de la suprématie blanche ». L’offensive est générale.

Reculs ordinaires

Le grand remplacement, ainsi nommé par Renaud Camus, est en marche. Il est périlleux de le nommer – sauf pour s’en réjouir – sans être accusé par des pandores d’être un identitaire fanatisé comparable aux islamistes. La Belgique subit cette pression idéologique, qui passe par des reculs ordinaires : un tunnel de Bruxelles portant le nom de Léopold II a été débaptisé, parce que le roi fut colonisateur du Congo. Mais le nom d’Annie Cordy, choisi pour lui succéder, a lui-même été contesté car la chanteuse populaire avait interprété : Chaud cacao !. Plus la substitution de population devient visible dans les « quartiers populaires », plus les gardiens du politiquement correct interdisent de la décrire. Didier Lemaire, professeur à Trappes, n’a pas été écouté quand il a témoigné : « Mes élèves, de façon générale, ne se sentent plus français du tout ! Ils ont d’autres mœurs, une idéologie qui les sépare de la liberté, de l’égalité. » L’enseignant a quitté son poste. L’oubli a fait le reste.

Si rien ne vient remplir le creux du discours dominant, la France continuera de s’affaisser devant ceux qui la veulent soumise. L’infantilisation des gens par la politique signe l’incapacité des dirigeants à penser clairement. Le délire bureaucratique qui a accompagné, samedi, les ubuesques formulaires de sorties anti-Covid ont été l’œuvre de hauts fonctionnaires dénués de bon sens. Lire le niaiseux catéchisme hygiéniste, publié lundi par Jean Castex, fait toucher du doigt le mépris dans lequel le peuple est tenu : « Je ne reçois pas chez moi. Je ne me rends pas chez les autres, etc. » Cicéron avait noté : « Plus l’effondrement d’un empire est proche, plus ses lois sont folles. » Les normes et les interdits que produit la Macronie dévoilent un monde épuisé. Il ne voit rien des assauts menés contre la nation, au point de ne plus parler que de la République. Est-ce honteux d’inviter à aimer la France ?

Vide spirituel

Le culte rendu à la laïcité, nouvelle religion d’État, ne remplira jamais le vide spirituel créé par la société déculturée. Pâques va devoir subir les interdits des « enfermistes ». La peur alimentée par l’Ordre sanitaire tient à l’incapacité contemporaine à penser le « beau mourir » (Ronsard). Il n’est pas trop tard pour renouer avec les racines chrétiennes. À l’évidence, le « cléricalisme républicain »[ref]Jean-François Chemain, « Non, la France n’est pas seulement la République », (Artège)[/ref]. ne sait faire obstacle aux vrais ennemis.

I.R. Bloc-notes du 26 mars 2021

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Gerard Ponthieu

Journaliste, écrivain. Retraité mais pas inactif. Blogueur depuis 2004.

11 réflexions sur “<span class="dquo">«</span> Pourquoi la France se laisse défigurer » <span class="pt_splitter pt_splitter-1">par Ivan Rioufol, Le Figaro</span>

  • Bonjour ! en effet quel texte inju­rieux ! Ne peut on pas débattre sans insulte ???
    Le texte sur l’Etoile était signé par 2 lettres arabes typiques ( voir la pho­to et l’ex­pli­ca­tion sur le site http://​www​.voir​sa​voir​.com) rien de nazi dans l’é­cri­ture donc … Pour le reste on est au courant.
    Calmez-vous ! Le pro­blème est ailleurs, bien haut au-des­sus de nos têtes à tous !

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  • bosquart

    Cher Gérard, évi­dem­ment tu as le droit de choi­sir qui tu veux pour trai­ter du sujet que tu estimes impor­tant dans ton blog ; tu as éga­le­ment le droit de don­ner la parole à d’é­ven­tuels chro­ni­queurs ou édi­to­ria­listes qui n’ap­par­tiennent pas à ta famille poli­tique. C’est aus­si cela être démo­crate. Mais de grâce, il faut faire oeuvre de pon­dé­ra­tion et de jus­tesse. Là en l’oc­cur­rence, les deux n’y sont pas. Je n’au­rai pas choi­si d’a­bord cette per­sonne pour tenir les mêmes pro­pos ou des pro­pos simi­laires, si tu sou­hai­tais qu’ils soient tenus. Pour trai­ter ces sujets certes d’ac­tua­li­té ‚donc sen­sibles, mais sur­tout pro­fon­dé­ment cli­vants, il faut d’autres plumes, d’autres lunettes d’ob­ser­va­tion, d’autres com­pé­tences que celles de ce mon­sieur (selon moi) ! Beaucoup trop de mani­chéisme, trop d’a­mal­games, et donc beau­coup de confu­sion, ce qui n’aide pas à se faire une opi­nion la plus objec­tive et équi­li­brée pos­sible. Je  » botte en touche » et je quitte ce ter­rain-là. Pas ton blog bien entendu.

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  • DECARSIN

    Mon « Gé »,

    Je rejoins l’a­vis de Bosquart et J’ajoute à ce qu’il dit que faire preuve de pon­dé­ra­tion et de jus­tesse, ce n’est pas par­ler poli­ti­que­ment cor­rect, ce n’est nul­le­ment être déma­go, c’est sim­ple­ment ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain.

    Tu vis à Marseille, sans aucun doute dans la ville la plus cli­vée de France ; qui plus est, dans un quar­tier popu­laire : tu es « sur le front », quand les cadres du Front natio­nal, eux, vivent en quar­tiers chics. Ta colère et ton exas­pé­ra­tion, nous en avons maintes fois dis­cu­té, sont plus que légitimes. 

    Et je tiens à attes­ter auprès tes lec­teurs qui ne te connaissent pas ou mal non seule­ment ta sen­si­bi­li­té « de gauche » (mau­dits guille­mets…) mais le fait que tu es un type « vis­cé­ra­le­ment doux » et que c’est pour cela que, depuis des années, je te fais par­ta­ger mon inti­mi­té et mes doutes. 

    Comme toi, je suis exé­cré par la langue de bois pra­ti­quée depuis par la classe poli­tique dite de gauche, du seul fait qu’elle ne « pra­tique » pas ses idées, elle les tra­hit conti­nuel­le­ment et ceci remonte bien avant du machia­vé­lisme mit­ter­ran­dien et et bien au delà : par son mode de vie même, que ce soit place des Vosges, dans les ryads maro­cains ou ailleurs.

    Mais « le bébé qu’il ne faut pas jeter » – sur­tout pas ! – c’est l’in­té­gra­tion. Toi-même fus­tiges suf­fi­sam­ment la pra­tique de l’entre-soi sur ton blog pour en être convain­cu. La ren­contre avec « l’Étranger » est hau­te­ment pro­blé­ma­tique, sans aucun doute, mais si, pour la trai­ter, il te faut convo­quer un Camus, vise plu­tôt Albert que Renaud… lequel – pour ma part – je ne pour­rais jamais citer, même comme men­tion­né par un tiers.

    Oui, la gauche est une trai­tresse et oui, sa par­tie extrême est extré­miste, en rai­son de son ido­lâ­trie de l’État. Mais com­bien infecte et répu­gnante est leur « répon­dante », dans sa mani­pu­la­tion des humeurs, dans son génie à mettre de l’huile sur le feu sur les souf­frances qui ne l’af­fecte pas, elle.

    La colère est mau­vaise conseillère et tu viens de te retrou­ver sou­dai­ne­ment mal conseillé mais tant qu’elle est comme la fièvre, pas­sa­gère, un moyen uti­li­sé par le corps pour se pro­té­ger lui-même, tant quelle reste une bouf­fée, elle est « humaine, trop humaine ». La colère n’est dia­bo­lique que si l’on y per­sé­vère, pour par­ler comme le vieux Sénèque. 

    Tu viens de relayer un article du Figaro, un jour­nal éloi­gné, dis-tu, de ta famille poli­tique. Je le com­prends d’au­tant mieux que je lis volon­tiers moi-même ce média, et qu’il m’ar­rive d’é­ta­blir des contacts avec un ou deux de ses jour­na­listes tan­dis que, par ailleurs, je ne me prive pas de fus­ti­ger la presse bien-pen­sante, comme récem­ment sur ton blog (https://c‑pour-dire.com/2021/01/26/lettre-ouverte-a-liberation-lart-de-reinventer-leau-tiede-de-la-solidarite/).

    Mais conviens-en sans trop tar­der, tout en pre­nant quand même le temps d’y réflé­chir : l’ar­ticle que tu relaies, c’est juste de la grosse merde. Et tu t’es fait blou­ser comme un bleu pâle.

    Tout çà, c’est (juste) pour dire : à bien­tôt sur ton blog, com­pa­gnon de route, en vadrouille au Pilon du Roi et par­tout ailleurs.

    Avec toute mon affection.

    « Ton Jo »

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  • Pour com­men­cer, je puis témoi­gner que l’a­mi de tant d’an­nées Gérard (Le Gé) est bien un être « vis­cé­ra­le­ment doux » et un huma­niste comme on n’en croise pas tous les jours. J’ajoute que j’ai des avis qui ne recoupent pas tou­jours les siens, notam­ment sur la place que doit encore prendre l’éner­gie nucléaire ou sur les méfaits du libé­ra­lisme mon­dia­li­sé qui n’est pas, selon moi, une idéo­lo­gie s’im­po­sant comme un bloc uni­forme. Il en va de même concer­nant Emmanuel Macron et plus encore sur l’im­por­tance de son élec­tion, posi­tive selon moi.
    Ici, Gérard aborde des sujets émi­nem­ment poli­tiques et sociaux. De ceux qui bou­le­versent les esprits nour­ris par les idées de gauche et qui ont espé­ré en elle. En consé­quence, il peut y avoir jus­qu’à des déchi­re­ments per­son­nels à voir crû­ment de nou­velles réa­li­tés. Nous savons d’ex­pé­rience que le cal­caire des pen­sées non secouées par le débat peut bou­cher les artères de nom­breux cerveaux.
    On peut résu­mer le pro­pos en cours en deux ques­tions : 1/​ y’a-t-il ou non échec de l’in­té­gra­tion répu­bli­caine ? Ma réponse est oui puisque ses résul­tats tra­duisent un échec (mau­vais prin­cipe, ou, ce que je crois, mau­vaise méthode), c’est à dis­cu­ter pour avan­cer. À l’é­vi­dence il faut en revi­vi­fier le prin­cipe, notam­ment avec la laï­ci­té comme guide impor­tant. Elle est un des rem­parts aux attaques orga­ni­sées stra­té­gi­que­ment et de manière très opé­ra­tion­nelle par ceux qui veulent détruire nos fon­de­ments démo­cra­tiques. 2/​ La ques­tion de l’im­mi­gra­tion, sur­tout en la pro­je­tant dans les évo­lu­tions de la démo­gra­phie des décen­nies à venir, peut-elle être abor­dée avec notre point de vue actuel. À mon avis, c’est non. Mais, ici et main­te­nant, ce n’est pas l’oc­ca­sion d’a­van­cer plus avant.
    En revanche, lire Gérard qui cite Roufiol piqué dans Le Figaro, mérite à mon avis de pri­vi­lé­gier les faits plu­tôt que les signa­tures. Laurent Fabius, pre­mier ministre de gauche (certes pour cer­tain, une gauche très libé­rale) n’a­vait-il pas dit de Jean-Marie Le Pen et du FN : « Ils posent les bonnes ques­tions mais apportent de mau­vaises réponses » ? Et puis ne devons-nous pas en toute rai­son exa­mi­ner d’a­bord et avant tout les faits et les idées ?
    Je crois que c’est essen­tiel. Je ne vois nul­le­ment un coup de colère dans le pro­pos de Gérard. Ni une sorte d’é­ga­re­ment consé­cu­tif à un « vécu » par­ti­cu­lier. Son par­cours, ses écrits sur son blog montrent à l’in­verse qu’il pri­vi­lé­gie la prise de dis­tance pour abor­der les sujet au plus près. Ce qui en l’es­pèce est essentiel.
    Je ne lui demande sur­tout pas de « conve­nir sans trop tar­der » de son « erreur ». Il réagi­ra s’il le juge néces­saire, sans injonc­tion particulière.
    Certes l’ar­ticle d’Yvan Rioufol est, comme à son habi­tude et par une habi­li­té savam­ment uti­li­sée, por­teur d’am­bi­guï­tés, de rac­cour­cis et de for­mules pro­vo­ca­trices. Et alors ?
    Même s’il déli­rait, tout ce qu’il craint, c’est-à-dire une perte d’i­den­ti­té mor­telle pour notre socié­té, n’est-il pas res­sen­ti par de nom­breux Français ? Gilets jaunes en tête qui se consi­dèrent iso­lés dans leurs déserts géo­gra­phiques et encer­clés par des « étran­gers » (le plus sou­vent fran­çais comme eux) qui seraient davan­tage consi­dé­rés qu’eux par les élites et les médias. Certains qua­li­fie Yvan Rioufol de néo-conser­va­teur catho­lique de droite-extrême. Je le sais, Gérard éga­le­ment. Je me sou­viens que mes amis mili­tants comme moi de gauche s’é­ton­naient que je lise quo­ti­dien­ne­ment trois ou quatre quo­ti­diens : Libération, Le Monde, Le Figaro et les Échos). Je leur adres­sais cette réponse sim­pliste : « Il faut savoir ce que dit l’ad­ver­saire ». Il faut vivre sa jeu­nesse et conser­ver sa sou­plesse d’esprit.
    Quant au « droit » accor­dé à Gérard de publier ce qu’il veut, je ne vois pas ce qu’ap­porte de l’é­vo­quer tant c’est évident. Et consi­dé­rant la famille poli­tique… de laquelle parle-t-on ? Bien malin qui peut dire que les familles de droite comme de gauche ne sont pas – depuis des années – par­ti­cu­liè­re­ment dés­unies, dis­per­sées façon puzzle.
    À cause d’am­bi­tions per­son­nelles concur­rentes ? Oui, bien que cela soit depuis tou­jours par­tie inté­grante de la poli­tique. Je crois plu­tôt, l’é­lec­tion d’Emmanuel Macron en est une consé­quence, que le « vide abys­sal » évo­qué par Gérard remonte à loin. On a depuis long­temps oublié que 1789 fut une révo­lu­tion libé­rale et que les com­bat­tants de la néces­saire révo­lu­tion sociale pour la com­plé­ter et la faire tenir sur ses deux jambes se sont accro­chés à l’i­déal éga­li­ta­riste de Rousseau. Mais leurs des­cen­dants de gauche, arri­vés au pou­voir, n’ont pro­duit que des pou­voirs dic­ta­to­riaux et meur­triers de masse (URSS, Chine, Cambodge, et d’autres). Les défi­lés aux ban­de­roles du com­mu­nisme et du socia­lisme se sont four­voyés dans de mul­tiples impasses quels que soient les nou­veaux tra­jets ima­gi­nés. La droite elle-même est déchi­rée entre ses doc­trines, libé­ra­lisme assu­mée ou inter­ven­tion­nisme d’État façon radi­cal-socia­liste, conser­va­tisme social ou ouver­ture sur les mou­ve­ments de la société…
    Les familles sont nom­breuses et je vois mal com­ment être atta­ché par un lien fort à ces par­tis-familles qui firent les cli­vages du siècle der­nier. Sauf par l’an­neau de la sou­mis­sion ou par la peur de perte de soi suite à l’ef­fon­dre­ment de ses repères.
    Le temps est pas­sé où il était, à gauche, pré­fé­rable d’a­voir tort avec Sartre (de la Cause du peuple) plu­tôt que d’a­voir rai­son avec Aron (du Figaro).
    Les nou­veaux repères, c’est-à-nous de les construire. Sans tabou, sans invec­tive et avec discernement.
    On ne tord pas la réa­li­té. Elle est chan­geante, mais elle s’im­pose à nous. À moins que nous soyons deve­nus momies. À l’heure où nous vivons, et pas seule­ment en France, de grands moments de tran­si­tions et sou­bre­sauts, ce que je retiens du post de Gérard est ce néces­saire débat ouvert, en toute conscience.

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  • Muriel

    Bonjour Gérard,

    « Pourquoi la France se laisse défi­gu­rer » par Ivan Rioufol, Le Figaro. En lisant ce titre, je pen­sais qu’il s’a­gis­sait d’un article sur la dévas­ta­tion des pay­sages par tous ces han­gars cubiques et autres moche­tés aux cou­leurs sinistres qui peuplent depuis des lustres nos bords de routes et entrées de villes et dont la pré­sence me semble s’in­ten­si­fier. Sujet dont j’ai l’im­pres­sion qu’il n’in­té­resse per­sonne parce qu’il vient bien après d’autres sujets jugés plus impor­tants. Pourtant tout est lié et la lai­deur qu’on laisse s’exprimer par­tout est bien un symp­tôme de quelque chose que j’aimerais avoir le temps d’analyser. Je sais qu’Annie Le brun a étu­dié cette ques­tion dans son ouvrage “le nou­vel enlai­dis­se­ment du monde” …
    Si j’a­vais un article à rédi­ger en la matière, j’emprunterais volon­tiers le titre d’Ivan Rioufol : « Pourquoi la France se laisse défigurer ».

    Pour reve­nir à l’ar­ticle que vous par­ta­gez, j’au­rais plu­tôt choi­si comme titre « Pourquoi la France se laisse décul­tu­rer ». J’imagine cer­tains com­men­ta­teurs outrés esti­mant que cela fait petit bour­geois réac d’ex­trême droite… Bon, je n’ai pas le temps d’en faire une ana­lyse étayée mais le conte­nu de l’ar­ticle Ivan Rioufol me semble per­ti­nent. Concernant la phrase « Le grand rem­pla­ce­ment, ain­si nom­mé par Renaud Camus, est en marche. » Je pense à un autre grand rem­pla­ce­ment, un constat que tout le monde fait, celui de toutes les cultures locales et à échelle humaine, de tous les savoir-faire arti­sa­naux par une culture uni­for­mi­sée, indus­trielle, des normes et des marques d’entreprise (les seules iden­ti­tés qui res­te­ront), tout ceci ren­du légi­time par l’idée de moder­nisme (ce grand bluff tech­no­lo­gique comme dirait Jacquels Elull) qu’on ne cesse de marteler. 

    En tout cas mer­ci pour le partage.
    Muriel, une fidèle lectrice.

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    • Merci Muriel pour ces per­ti­nentes remarques. La décul­tu­ra­tion aus­si est un enlai­dis­se­ment. Merci éga­le­ment pour votre fidélité !

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  • Il n’y a plus vrai­ment de cli­vage gauche-droite mais un embrouilla­mi­ni dû à un pro­duc­ti­visme et une consom­ma­tion qui n’ap­portent pour beau­coup qu’une illu­sion de satis­fac­tion pas­sa­gère, et laissent un vide moral anxio­gène. Pour l’heure, deux remèdes sont avan­cés, l’ar­rié­ra­tion crasse de l’is­lam et la super­che­rie médi­co-média­tique de la covid. Des deux régres­sions, qui va gagner ?

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    • … et les croyances de tous ordres, pré­ju­gés, super­sti­tions, approxi­ma­tions, géné­ra­li­sa­tions, ver­biages, char­la­ta­ne­ries, com­plo­tismes, etc. : pas des supercheries ?

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  • Gaudin Christian

    Mon vieux Gégé, citer le Figaro n’est pas un sou­ci, bien au au contraire, mais « Le grand rem­pla­ce­ment, ain­si nom­mé par Renaud Camus, est en marche.  » et  » Il n’est pas trop tard pour renouer avec les racines chré­tiennes.  » pour moi c’est de la merde.
    Tu m’ex­cu­se­ras pour la briè­ve­té et la sim­pli­ci­té brute de mon com­men­taire, je ne suis pas un habi­tué des joutes politiques…
    Amitiés sex­po­liennes libertaires.

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    • Mon cher Kiki, accorde-moi un peu d’a­vance (dans le temps, hélas) sur l’u­sage de la vie et de ses acteurs… et de la méfiance à emprun­ter les idées pav­lo­viennes en usage cou­rant. Ainsi, plu­tôt que de consi­dé­rer ce qui est dit à tout-va sur Renaud Camus, exa­mi­nons ce qu’il en est de la notion tant décriée de « grand rem­pla­ce­ment ». Soit le « grand » peut paraître exa­gé­ré, mais s’il s’a­git du rem­pla­ce­ment réel ou en cours d’une popu­la­tion par une autre, on peut, avec objec­ti­vi­té, consta­ter ce qu’il en est dans cer­taines com­munes, notam­ment dans les ban­lieues des villes. On ne doit pas omettre non plus la ques­tion démo­gra­phique dans ces mêmes lieux. Et je peux témoi­gner en connais­sance de cause en tant qu’­ha­bi­tant de Saint-Antoine, dans les fameux quar­tiers Nord de Marseille. Quand on se rever­ra, je te pro­po­se­rai une visite « de visu », pas que des idées toutes faites… Et ami­tiés de même !

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