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Comment je suis devenu « nauséabond », ou l’art de reconnaître ses vrais amis

Quand on ne pense plus on meugle. Ça se passe ainsi dans les troupeaux, les foules, les manifs. Et de même dans les discours automatiques, fruits bleds du fixisme idéologique (pléonasme) et des réflexes pavloviens. Ainsi ce qualificatif infamant de « nauséabond », devenu si « tendance » depuis que les ayatollahs de la « gauche » en ont fait leur cri de ralliement et point Godwin de leur vide abyssal.

Petit rappel. Le « point Godwin », ou loi du même nom énoncée ainsi par Mike Godwin, avocat américain  : « Plus une discussion dure, plus la probabilité d’y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Hitler s’approche de 1.»  Avant lui, le philosophe allemand Léo Strauss avait pointé sous le nom de «reductio ad hitlerum» (« réduction à Hitler »), l’attitude qui consiste à disqualifier l’argumentation de l’adversaire en l’associant à Hitler, au Nazi ou à toute autre idéologie honnie de l’Histoire.

Ainsi en est-il aujourd’hui, moyennent une mise à jour politicienne, avec les qualifications : extrême-droite, fascisme, fachosphère, antifa, etc. et, dans le registre olfactif :  le fameux nauséabond, qualificatif qui englobe tous les précédents dans une même puanteur. Ce mot, on le retrouve particulièrement, côté politicien, dans les propos d’un Mélenchon et de son actuel servant Bompard, sans exclure les autres agités de la députation. 

Côté médias, il sévit avec vigueur dans Libération, Le Monde, chez Schneidermann, Thomas Legrand, Plénel mais aussi dans les médias audiovisuels dominants, dont ceux des services publics - France Inter, France Info, France 2, leurs « animateurs » patentés, leurs comiques pas drôles et « tous les petits cons de la dernière averse » (j’exclus toutefois France Culture – « l’esprit d’ouverture »… –, si je m’en réfère à la tranche du matin que nuance Guillaume Erner). 

Ce mot, qu’on entend si souvent, fleurit à peu près sur tous les parterres de la Nupes – Insoumis, PS, écologistes, communistes, tous éclopés de leurs marottes idéologiques en « isme » : islamo-gauchisme, immigrationnisme, transgenrisme, inclusivisme, antispécisme, pédagogisme, féminisme antagoniste, décolonialisme,  diversitarisme et wokisme pour emballer le tout… non sans approximations et contradictions (voir le féminisme façon Insoumis…)

J’ai ainsi pointé, liste de loin non limitative, les pétales de la fine fleur de la bienpensance, retranchée dans ce Camp du Bien, hors duquel il ne saurait y avoir de salut. Ces fixistes de la pensée en conserve, dénonciateurs acharnés des conservatismes – à l’exclusion du leur, ça va de soi –, décochent leurs missiles réflexes, tous orientés vers le Camp du Mal, fautif absolu et diabolique, cible unique de leur « pensée » à tête olfactive.

Alors, les amis, il va falloir me piffer – ou même me kiffer, comme le voudrait mon correcteur automatique ! – si toutefois vous parvenez au bout de la « confession » de mes péchés capitaux :

– aux médias ci-dessus, je m’accuse fièrement de préférer, et de loin : Le Figaro, Le Point, Marianne, Causeur, France Culture et aussi, tenez-vous bien, C-News. Je trouve dans cette chaîne d’opinion (comme les autres qui se prétendent d’information), bien plus de matière à réflexion que dans la marmelade des journaux télévisés orientés « air du temps », pipole, européistes soumis, élitistes et populistes en même temps ;

– conséquemment, j’éprouve une satisfaction intellectuelle à écouter-voir et lire : Onfray et Houellebecque plutôt que la mélenchonniste nobellisée ; Matthieu Bock-Côté et ses analyses au scalpel ; Jacques Julliard ; Eugénie Bastié ; Charlotte d’Ornellas, Giesbert, Rouffiol, Praud, Bigot, Menant – j’en passe : tous des nauséabonds d’extrême droite (pléonasme) qui aident pourtant à développer l’odorat à contre-parfum de l’air du temps.

Je le crains :

vous allez devoir mettre un masque à gaz ;

ou bien vous désabonner de ce lieu désormais… nauséeux ; 

ou bien penser contre vous-même, pour votre plus grand bien ;

et même me conserver votre estime, sinon votre amitié…

Moi, Gérard Ponthieu, en ce début 2023, plus que jamais socialiste, anarchiste, progressiste critique, journaliste, écrivain, présidentiable, philosophe, anthropologue, œnologue, darwiniste en évolution, pataphysicien, académicien palmé, anti-corridiste, artiste délyrique, auteur vertical, compositeur sous douche, heurologue, vélocycliste, chapelier cérébral, coiffeur pour chauves, œnophile, cynophile, conophobe, umoureux, psychanalyste de bénitier, historien des religions athées, jazzophile émérite, trompettiste déméritant, erpétologue rampant, citoyen de lui-même, etc.

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Gerard Ponthieu

Journaliste, écrivain. Retraité mais pas inactif. Blogueur depuis 2004.

7 réflexions sur “Comment je suis devenu « nauséabond », ou l’art de reconnaître ses vrais amis

  • Al Whateverworks

    Tout pareil ! Bravo ! Et quelle dés­in­car­na­tion de la politique !

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  • Emile

    «  Ni rire, ni pleu­rer, ni haïr, mais com­prendre. « est ce encore possible !!
    Des voeux sin­cères feront ils office d espoir ?
    Qui disait deja «  n ayez pas Peur « 
    Pace Salute !

    Répondre
    • Emile

      « Alors, les amis, il va fal­loir me pif­fer – ou même me kif­fer, comme le vou­drait mon cor­rec­teur automatique ! ! « « 
      En reli­sant pour se chan­ger l air du temps qui passe mal , je réa­lise a tra­vers ce pas­sage humo­ris­tique que l on peut dire que c est bien une insi­dieuse guerre cultu­relle que l on vit.
      Celle qui fait du mot et du Bien-pen­ser auto­ma­tique » pro­gram­mé par le com­plexe DEMOCRATE Woko ‑deco­lo­nia­lo-Wilsono-Roosevelto ‑capi­ta­lo ‑mon­dia­liste une arme par destination !
      : a l OUEST tou­jours du Nouveau ‚Le Monde Nouveau et l’ Homme Nouveau ! Sandrine n a pas com­pris pour qui elle rou­lait , elle n est pas la seule !
      Desproges peut s
      Esclaffer là haut : « 
      « « On vit une
      Epoque formidable » 
      ! Pierre tu Nous manques tellement !
      Cave canem (et Scriptorem ), te necat lin­gen­do ! apo­cryphe bien sur !

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  • Bravo pour votre ana­lyse, sa luci­di­té et aus­si pour votre cou­rage poli­tique à l’image du petit mou­ton sau­tant à contre cou­rant du trou­peau ! C’est si rare de nos jours.

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  • L’autre jour, je me deman­dais s’il y avait un quel­conque rap­port entre le « point Godwin » et le point G ?
    QQOQCCP ? Aurait dit Aristote…
    Pas de sou­cis l’ami, tu n’es pas le seul à être auréo­lé d’une méphi­tique fragrance !
    Il m’arrive, par­fois, d’avoir quelques accro­chages, quant aux pro­pos, avec les « bienpensants » !
    J’aime beau­coup ton pas­sage en « isme » à la joie !
    Bien moins docu­men­té que toi pour en dis­cou­rir, ce n’est pas mon métier, je ne peux qu’entériner ton propos.
    J’en observe tous les jours les faits.
    Une bonne année… Je reste abonné !

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  • Bernard_H

    Je constate que je ne suis pas le seul à avoir consta­té la dis­pa­ri­tion de la gauche de l’é­chi­quier poli­tique. Après si elle revient, on pour­ra tou­jours dia­lo­guer (parce que quand je l’ai quit­té il n’y avait plus de dia­logue pos­sible) de ce qu’est une vraie gauche.

    Répondre

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