Le journal de ma revue de presse…
L’abonnement est un engagement. Et là, comme dans la vie, on peut connaître le désamour. Mais divorcer coûte plus que de quitter son journal, ce qui est aussi une rupture. Sur ce plan, je suis polygame : une liaison régulière, tumultueuse, passionnée ; et des rencontres de passage, voire des passes. Mon marchand de journaux est ainsi mon témoin chaque matin ou presque. Il voit bien mes infidélités du jour. Mais, se payant assez de rendre la monnaie, ne pipe mot que sur le registre de l’amabilité du commerce.
Ainsi commence, certains matins, ma petite drague médiatique, ma revue de presse sur tourniquets. Mes choix sont donc très physiques, à la différence, je parie, des plus patentés de mes confrères, notamment radiophoniques. Quand ceux-là, ne tripotent pas le papier stérilisé des éditoriaux faxés, ils puisent jusqu’à la nausée dans la manne qu’un coursier leur répand chaque matin, sans bourse délier!, comme du fumier devant les sous-préfectures. Je les vois plonger dans l’abondance avec cette moue de riches guettés par l’obésité. Ils farfouillent là-dedans comme le critique de théâtre dans son paquet d’invitations, l’air dégoûté du trop richement nourri qui jamais ne paie son gueuleton.
Tiens tiens, « Les Misérables »… Je me demande parfois si ça ne va pas redevenir d’actualité.
Quant aux impôts, je dois dire que ce matin, les auditeurs de France-Inter avaient beaucoup de talent.
Sur une demi-douzaine de questions à J‑F Coppée, qui était venu nous « vendre » sa « réforme » de l’impôt, la plupart étaient extrêmement critiques. Stéphane Paoli fut même interpellé (avec deux ailes… clin d’oeil privé) par un auditeur.
Il faut dire que ce matin il semblait particulièrement « bienveillant » envers son invité.
Alors la question sur ses prestations extérieures et stipendiées m’a réjouie.
Mais il a des nerfs d’acier, Paoli : Oui, il fait des « ménages ». Et alors ? Il les déclare. Pas de mal à ça, n’est-ce pas…
La « bonne conscience » est sans doute la pire plaie de notre monde pourrissant. C’est dans cette brèche entre ce qui serait vraiment profitable à tous… et ce qui n’est pas illégal, que prospèrent tous les complices passifs des prédateurs et tous les valets des pseudo « élites » nous gouvernant.
Je me rappelle la chute du « Ventre de Paris », autre roman situé au XIX ème :
« Quels gredins que les honnêtes gens ! »