« Là-bas s’il y est », prochainement sur Inter ?
par Gérard Gautier (voir son blog "Blanc, c'est exprimé")
L’émission
de Daniel Mermet «Là-bas si j’y suis» – qui rassemble dans les 500 000 auditeurs de 17 à 18 heures
– serait avancée à 15 heures dans la prochaine grille de France Inter. Elle risquerait ainsi de perdre la moitié de ses
auditeurs, la tranche horaire de 15 heures étant
beaucoup moins écoutée, quelle que soit la radio. Cet "aménagement" ne saurait, en pleine période électorale, se prétendre neutre. Une pétition a été lancée pour son maintien en l'état. Elle dépasse les 100.000 signatures!
J'ai
toujours suivi, autant qu’il m'était possible, les émissions de Daniel
Mermet. Je n'ai pas été toujours d'accord avec ses propos, avec
l'esprit "Jacques Ourévitch"* un peu trop marqué du sceau partisan
mais, pour autant j'ai toujours aimé le ton frondeur, dérangeant qui
est le sien dans un Monde de plus en plus (po) lissé.
Il est
vrai que lui - même n'a pas accordé une grande écoute à certaines de
mes prises de position concernant la Charte des langues régionales
et/ou minoritaires, la réunification de la Bretagne, l’affaire des
prisonniers bretons, le «procès» de l’attentat de Quévert.
Pour
avoir connu la censure et ses graves atteintes portées à l'expression
de la Démocratie, de la part de certains de ses collègues de France –
Inter de l’émission « Radiocom , c’est vous » , je suis de ceux qui
comme lui je le crois, ont à cœur d'être "résistants en temps de Paix pour ne pas devenir anciens combattants"...
On
lui a reproché beaucoup de choses, de lutter contre la globalisation de
l’économie, de critiquer la construction européenne qui ne va pas dans
le sens de ceux qui l’ont imaginée, initiée… On lui a même reproché de
toujours parler de la "pauvreté," de «ces pauvres que d’aucun imagine
devant un verre de rosé. » Propos qui m'incitent à penser que celui qui
les a proférés doit avoir du mal à se regarder dans une glace. Même
déformante...
A nier les réalités des "Autres" l'on est condamné un jour à les vivre soi-même !
J’ai fait depuis longtemps, miens les propos de Voltaire "Je ne partage pas toutes vos idées mais me battrai toujours pour que vous puissiez continuer à les exprimer" C’est pourquoi je me place aux côtés de Daniel Mermet.
En
effet, ceux qui aujourd’hui, en le reléguant à une heure de moindre
écoute, voire supprimer son émission, voudraient faire taire un homme
qui parle pour les minorités, ils ont l’ambition de faire des auditeurs
des individus dociles, des hommes et femmes dénués de tout esprit
critique, des consommateurs, uniquement des consommateurs.
Cela a au moins un avantage : accepter ou non de l'être !
La
France a connu, en un temps que l’on croyait révolu, un ministère de
l’information, un « Monsieur Censure. » Aujourd’hui on déprogramme sur
France – Inter comme sur les chaînes régionales de France 3. Pour que
sans doute s’impose plus facilement la « pensée unique, la pensée
eunuque ! »
Alors Daniel Mermet, bon vent et surtout que l'émission continue ! Pour la liberté et la diversité de l’expression.
• Pour signer la pétition.
*un
«journaliste» qui chaque jour, dans les années 60, martelait sur France
- Inter un discours sectaire, révolutionnaire et trop souvent
nihiliste, sans espoir.
Conservatisme… quand tu nous tiens.
Daniel Mermet devrait-il être titulaire à vie de sa tranche horaire ? Je ne le pense pas.
Une grille de radio est faite pour être changée, enrichie, renouvelée.
L’appel de Daniel Mermet est typique de l’extrême gauche qui a adopté le statut de victime. J’existe car je m’oppose, regardez les ils s’attaquent à moi pour m’empêcher de renverser le capitalisme.
Sur un plan plus subjectif, je me féliciterais qu’un des artisans du succès du non à la constitution européenne perde de l’influence. Que sont devenues les promesses de l’extrème gauche sur l’affaiblissement de l’ultra libéralisme qui devait suivre la victoire du non et qui ont été relayées par Mermet.
Pour le reste, je suis breton, européen, favorable à la ratification de la charte des langues minoritaires et je méprise les nationalismes qu’ils soient français, serbe ou breton.