Mandela. Ah ce qu’on s’est marré à Soweto !
© Faber
Cérémonie en l'honneur de Mandela à Soweto. Ah que voilà de vraies belles réjouissances mortuaires ! De quoi ravir Brassens et sa nostalgie des Funérailles d'antan : "O, que renaisse le temps des morts bouffis d´orgueil / L´époque des m´as-tu-vu-dans-mon-joli-cercueil / Où, quitte à tout dépenser jusqu´au dernier écu / Les gens avaient à cœur d´mourir plus haut qu´leur cul." Brel aussi : "J'veux qu'on rie, j'veux qu'on danse / Quand c'est qu'on m'mettra dans l'trou" (Le Moribond) .Mais pas du tout Ferré, trop morbide : "A mon enterrement je ne veux que des morts / Des rossignols sans voix".
Dans le stade de Soweto, il y eut même quelques suppléments au programme. Le gag du pseudo traducteur en langage des signes. Un Francis Blanche noir, mâtiné de Lafesse… Illuminé peut-être. Génial sûrement.
Dans les coulisses de l'hommage à Mandela par euronews-fr
Et puis les folichonneries de Barack Obama avec l'aguichante blonde danoise, se tirant des portraits comme des ados… Ah ce qu'on s'est marré à Soweto !
Ben quoi, pour une fois qu'une cérémonie du genre ne sombre pas dans les tronches de circonstance ! Certes, les vraies funérailles sont encore à venir. Mais enfin, le show a eu lieu. Il fut excellent. Mandela aurait apprécié.
Et tu oublies, Gé, le testament de Claude Nougaro : « Dansez sur moi, dansez sur moi, le soir de mes funérailles »… ce que j’ai eu l’immense privilège de réaliser, puisque à Toulouse le soir de la dispersion des cendres du troubadour de la ville rose, j’ai fait une fête sur la péniche Toolhouse au moment même où l’eau de la Garonne passait dessous.
Quand à Brassens, je milite depuis longtemps pour qu’on installe un cénotaphe sur la plage du Lido à Sète, où il voulait être enterré « pour un petit bonheur posthume », à savoir, quand l’ombre de sa croix se coucherait sur une ondine en bikini qui viendrait s’y protéger du soleil. Y a pas à dire, ça s’apprend, le savoir-mourir.
Bien sûr, tu as raison ! Et en cherchant un peu, depuis les troubadours et Villon, des morts enterrés on a dû en chanter – pas toujours gaiement…