Des tas d’urgences
Dans le dernier numéro du mensuel L’Histoire (thème : Newton, les Lumières et la révolution scientifique : excellent autant qu’actuel), un lecteur revient sur le précédent numéro (novembre) consacré aux communistes et titré « Pourquoi il y ont cru », sans point d’interrogation. En effet, bien des réponses peuvent être avancées. Mais ce lecteur continue à s’interroger : « Si je ne m’étonne pas du nombre d’intellectuels séduits, je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi ils sont resté communistes ». Et d’égrener le chapelet des horreurs staliniennes qui « auraient dû leur ouvrir les yeux ». Oui, mais non ! Confère le troisième fléau selon Kapuscinski : la plaie du fondamentalisme religieux.Le hasard m’a fait tomber, hier, sur l’article que j’ai consacré au journaliste polonais Richard Kapuscinski lors de sa mort en 2007. Dans un de ses bouquins fameux, Imperium – sur l’empire soviétique finissant, une suite de reportages à sa façon –, j’y relevais ça :
« Trois fléaux menacent le monde. Primo, la plaie du nationalisme. Secundo, la plaie du racisme. Tertio, la plaie du fondamentalisme religieux. Trois pestes unies par la même caractéristique, le même commun dénominateur, la plus totale, agressive et toute-puissante irrationalité. Impossible de pénétrer dans un esprit contaminé par un de ces maux. »
Même si les causes et les effets différent dans les nuances, nazisme, stalinisme et djihadisme relèvent du tronc commun de « la plus totale, agressive et toute-puissante irrationalité. » Les conséquences aussi convergent dans la violence la plus mortifère conduisant les peuples crédules aux pires horreurs.
Notons qu’en ces « champs d’horreur » s’illustrent bien d’autres fanatiques para-religieux. Ainsi les fondamentalistes du libéralisme ultra, les adorateurs du Marché et de sa Main invisible, celle qui agit « en douce », par délégation, sans se montrer au grand jour, et n’en conduit pas moins à son lot d’atrocités, dénommées injustices, guerres, misère.
Ainsi les négationnistes de la dégradation du climat qui, à l’instar de leurs illustres prédécesseurs face aux génocides nazis, choisissent la catastrophe plutôt que de renoncer à leurs cultes consommatoires. Cultes innombrables auxquels d’ajoutent la plus crasse imbécillité telle que montrée ce jeudi soir [3/12/15] dans Envoyé spécial (France 2) exhibant de fameux spécimens du genre : ceux qui, aux Etats-Unis, trafiquent leurs diesel monstrueux pour qu’il éructent les plus épaisses fumées noires… (J’avais publié une vidéo sur ces énergumènes, mais elle a été désactivée, je ne sais pourquoi… Des dizaines de vidéos paradent sur la toile – taper "coal rolling" et désespérer du genre humain…)
Après eux le déluge. Sur le même mode, en somme, par lequel un tiers des électeurs du « pays des Droits de l’Homme » – et patati et patata – seraient prêts à tâter du fascisme présentable, juste « pour essayer », puisque les autres leur paraissent usés – ce qui n’est pas faux, certes !
Mais enfin, quelle défaite annoncée ! Défaite de la pensée, des convictions, des valeurs. De soubresauts en cahots, en culbutes et en sursauts, l’Histoire n’en finit pas de bégayer, on le sait. Au bord du vide, des haut-le-cœur nous saisissent.
Comme je te le disais le terrorisme extraordinaire met un voile, c’est de bon ton, sur le terrorisme ordinaire…
Quelle est plutôt l’issue positive à envisager ?
Car la vie vibrante est encore là.
Il y a environ 2 milliards d’humains laissés pour compte dans le monde.il faudra bientôt y ajouter les réfugiés climatique.
Que veulent-ils ?
Comme chacun : manger, dormir sous un toit, être reconnu en tant qu’humain…
C’est là que ça coince et pourtant le partage les partages sont possibles à tous les niveaux Et comme disait Gandhi « Il y a assez pour tout le monde mais pas assez pour l’avidité de certains »
Nous qui ne sommes rien : partageons ce que nous sommes, ce que nous avons Tout est possible !
« Tout le monde »… C’est que depuis, et chaque jour, à chaque seconde, le monde grossit, du moins en nombre d’individus-consommateurs potentiels. La pression, si forte, ne me pousse pas à l’optimisme…
Hélas je suis de ton avis, nous sommes trop nombreux. Notre espace, nos ressources diminuent. Les humains se sont comportés comme les maîtres de la planète et ils ont trop longtemps pensé que toutes les ressources étaient illimitées . L’air , l’eau, l’espace, tout est limité.
Seules la crédulité , les croyances absurdes , la violence et j’en passe, sont illimitées .