Coup de gueuleÉcologieMarseille

Marseille-Luminy. Massacre à la tronçonneuse

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L'abattage des 298 pins d’Alep a commencé secrètement dès mardi. (Cliquer sur l'image).

« On me tue mon infini. »

C’est la beauté du monde qui se trouve ainsi outragée, chaque jour, à chaque minute. Un ami de blog, Gérard Bérilley, indigné lui aussi par cette nouvelle, m’a adressé la citation qui suit, de Robert Hainard, citoyen suisse, graveur sur bois, artiste, écrivain, autodidacte : « J’ai l’infini à ma portée, je le vois, je le sens, je le touche, je m’en nourris et je sais que je ne pourrais jamais l’épuiser. Et je comprends mon irrépressible révolte lorsque je vois supprimer la nature : on me tue mon infini. » (Et la nature ?, 1943)

[dropcap]Lancée[/dropcap] par Georges Aillaud, président du Comité du Vieux-Marseille, l’alerte avait été relayée ici même[ref]Marseille. 298 arbres sur l’autel du bizness [/ref] dès le 9 avril : une école de bizness, dénommée Kedge, menaçait d’étendre son emprise au sol en abattant quelque 300 arbres et en « décapant » plus de 11 000 m2 de bois et de garrigue. Cela dans la cuvette de Luminy à Marseille, classée zone d’adhésion du Parc national des Calanques. Une pétition devait rapidement recueillir plus de 150 000 signatures. Il ne s’agissait alors que d’un projet, le passage à l’acte étant annoncé pour le mois de juillet. Mais l'abattage des 298 pins d’Alep a commencé secrètement dès mardi pour prendre de vitesse les citoyens voulant protéger la nature – un acte de banditisme anti-écologique !

Le comité de résistance entend continuer son combat pour, cette fois, la protection des végétaux, insectes et toute la biodiversité pouvant encore être maintenue. Un appel est lancé pour un rassemblement ce vendredi 25 Mai à 17 heures devant la Chambre de commerce et d’industrie de Marseille Provence, sur la Canebière, pour protester contre ce massacre.

Où l’on voit que les grands discours des « responsables » ne sont que baratinades destinés à masquer l’imperium du bizness, c'est-à-dire la prédominance du fric, sainte valeur de nos sociétés qui n’en ont aucune autre.

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Gerard Ponthieu

Journaliste, écrivain. Retraité mais pas inactif. Blogueur depuis 2004.

6 réflexions sur “Marseille-Luminy. Massacre à la tronçonneuse

  • Bérilley Gérard

    Je ne pour­rai pas me rendre à ce ras­sem­ble­ment, habi­tant bien trop loin, mais j’y serai par la pen­sée et le cœur. Je crois qu’il va nous fal­loir créer des ZAD – des Zones A Défendre – partout.

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  • Enfin, enfin… La démo­cra­tie actuelle, jon­chée sur l’a­mas putride du mépris, n’a aucune rai­son de prendre en consi­dé­ra­tion 150 000 gri­bouillages d’empêcheurs de tour­ner en rond !!!

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  • HEROUARD

    Travaux pra­tiques dès avant l’ou­ver­ture de l’é­cole de bizness !

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  • C’est ça le « mana­ge­ment » appli­qué à tous les domaines : ici « opti­mi­ser » les espaces = les rendre ren­tables, là exploi­ter la machine humaine à pro­duire plus avec moins, et jeter ce qui dépasse.

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  • Le débar­dage des 300 pins a été réa­li­sé en une jour­née ! Chapeau les machines « high-tech » qui abattent un pareil bou­lot, comme en Amazonie, au Congo, en Australie, à Bornéo. Quelques heures, et hop ! les arbres cen­te­naires ali­gnés au bord de la route, comme des cadavres. La péti­tion a mon­tré ses limites. 150 000 signa­tures n’ont rien chan­gé à la loi du biz­ness. La manif encore moins, elle n’a mobi­li­sé que deux dizaines de personnes…

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    • Bérilley Gérard

      C’est effa­rant ! Encore un com­bat de per­du, per­du avant même d’être mené. Encore un mor­ceau de notre infi­ni qui disparaît…
      Ces infer­nales machines, à chaque fois que je les vois ou que tout sim­ple­ment je les sais à l’oeuvre (le mot « oeuvre » ne convient pas du tout), je ne peux que pen­ser au trac­teur à che­nilles qui tra­verse et détruit la mai­son de Muley dans le chef-d’oeuvre de John Ford « Les Raisins de la Colère ». Le même machi­nisme mons­trueux, des­truc­teur, le rou­leau com­pres­seur du capi­tal et du pro­fit en action, de l’Etat, contre les petites gens et contre ce qui reste encore de Nature. Le déni aus­si de toute pos­si­bi­li­té de par­tage des vraies richesses et de la vraie démo­cra­tie. Ces machines, ou d’autres du même aca­bit, on les a vu aus­si récem­ment s’en prendre à de petites mai­sons, des cabanes de Vie, à Notre-Dame-des-Landes. C’est la même mons­truo­si­té qui ravage la Terre et les hommes.

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