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Gilets jaunes. Les comportements insurrectionnels ont-ils des liens avec les banlieues islamisées ?

Temps de lecture ± 5 mn 30  

Relevant plusieurs titres de la presse arabe, un blogueur franco-marocain, sous le titre « Intifada sur les Champs-Élysées ? », développe l’hypothèse selon laquelle le saccage des Champs Élysées « seraient (ou étaient) le fait de membres de la branche secrète paramilitaire de l’organisation internationale des Frères musulmans »… Pour la rendre crédible, il faudrait en savoir plus sur l’origine exacte des « casseurs ». Ce que le pouvoir ne souhaite pas faire apparaître. On peut le comprendre.

[dropcap]Soit[/dropcap] ! ces sauvageries de samedi dernier, tant montrées, commentées et réprouvées relèvent d’une réalité inquiétante. Surtout parce qu’elles sont rendues visibles par le spectacle médiatique, particulièrement anxiogène. Qui peut échapper au stress provoqué par l’étalage à satiété des scènes aussi destructrices ? Images désormais iconiques, en ce sens qu’elles s’inscrivent en profondeur dans nos modes de pensée, nos jugements et, par contrecoup, nos comportements-mêmes. C’est précisément le propre de l’idéologie de se forger ainsi, de manière subreptice – ou totalement organisée, voulue.

Organisée, voulue ? Comment ? Le déchainement des violences contre l’Autorité se trouve souvent, dans l’Histoire, faire partie d’une stratégie du pourrissement. Celle-ci, bien orchestrée, avec le nécessaire appui des médias de masse, pourrait amener l’« opinion » (cette sorte de pensée collective extraite de l’analyse des troupeaux) à changer de camp, à basculer dans le « bon sens » – celui du pouvoir remis d’aplomb… Ce fut le cas à maintes occasions révolutionnaires. Pour s’en tenir à la dernière d’il y a cinquante ans, référence à Claude Nougaro et à ses paroles on ne peut plus justes : « …Et chacun est rentré chez son automobile » (Paris mai).

Quel décalage ! Depuis le G-20 en Argentine, Macron disserte sur le "multilatéralisme" avant de condescendre jusqu'à son peuple en révolte. [Cliquer pour agrandir]

Certes, ce moment de repli puis ce point de basculement finiront par arriver. Mais quand, comment, à quel prix ? Macron a tenté cette carte du pourrissement. À ce jeu de poker-menteur, il a perdu, contre le mouvement et contre l’opinion. Il l’a bien cherché. Comment ne pas s’interroger sur la stratégie du pouvoir, via son ministre de l’Intérieur, de laisser la situation dégénérer sur les Champs-Élysées dès le deuxième samedi (24 novembre) ? Les « forces de l’ordre » misant alors, à partir des ordres venus d’en haut, sur le désordre. Qui n’aura pas été étonné de voir tous ces uniformes en tenue de combat, tenir stoïquement des positions fixes ?

Ce troisième samedi a pu donner une autre impression avec la mise en place de barrages filtrants tout autour des Champs. Tandis que le Rond-Point de l’Étoile, lui, restait en libre accès. On a vu ce qu’il en advint.

Questions complémentaires, relative cette fois aux différents rôles masqués que peuvent tenir les forces dites du maintien de l’ordre. Tous les pouvoirs en appellent à ces « agents de renseignement » qui peuvent étendre leurs actions jusqu’à exciter les plus enragés des « casseurs » (et même à jouer les provocateurs), quitte à en faire appréhender quelques-uns.

Valott-24-Heures.
Dessin de Valott dans 24-Heures (Lausanne)

Toutes ces questions ont été plus ou moins soulevées lors des débats médiatiques qui ont suivi les affrontements. Toutes ou presque, et pas vraiment celle-là : Qui sont donc réellement ces « casseurs « et en particulier les plus déterminés ? Peu d’éléments ont été fournis par les multiples intervenants – y compris les syndicalistes de la police, pourtant bien placés sur ce point. Même mutisme à ce sujet, aussi bien à propos des affrontements de Paris que de Marseille, Toulouse et d’autres villes. Comme pour les samedis précédents, les indications seront tirées à partir de quelques « prélèvements » issus des séances de comparution immédiate : pour la plupart des Gilets jaunes d’origines diverses, radicalisés. Car les plus violents, les vrais casseurs et pillards sont assez organisés et aguerris pour éviter de se faire cueillir, surtout avec leurs butins…

Or, les policiers, tenus par le devoir de réserve, restent muets sur ces questions. Sauf quelques exceptions comme la syndicaliste Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police FO, fustigeant sur BFM, en substance, la justice qui connaît ces casseurs et ne punit pas. Preuve à l'appui que, selon la syndicaliste, « les anarchistes et les banlieues » s’étaient donné rendez-vous à la gare Saint-Lazare via Facebook en toute impunité…

Cette syndicaliste met donc expressément an cause « les banlieues » dans les affrontements. Ce qui soulève un sujet gravissime, jusque-là volontairement écarté. De même que, dans ces situations de chaos, il n’est soudainement plus question de terrorisme… Celui-ci (si tant est qu’on puisse le personnifier…) aurait-il passé un pacte de non-agression durant ces « travaux » particuliers ? A moins que les agents dudit terrorisme ne soient à l’œuvre dans les affrontements actuels ? Faut-il donc passer par des voies, disons détournées, pour voir ces questions posées publiquement ?[ref]Ces hypothèses, refoulées par la gauche, se trouvent de ce fait laissées à la droite – c'est désormais classique. Un commentateur de L'Obs ose cependant :  « Il suffit de regarder quelques minutes de vidéos pour s'apercevoir facilement à la dégaine, parfois à la voix et surtout à la manière de se comporter que les casseurs sont des lascards de banlieue venus pour piller les magasins et se divertir en cassant et en provoquant les flics....Les gouvernements successifs se sont désintéressés et continuent à se désintéresser de la montée de la délinquance dans les banlieues et laissent les populations en otage.... » (diabolodenfer, 

C’est le cas du blog Écrire sans censure, dans lequel son animateur, Mohammed Louizi[ref]Il se présente comme « citoyen franco-marocain », « humaniste de foi musulmane, autodidacte et passionné des recherches et études religieuses comparées. Auteur de l’essai autobiographique : Pourquoi j’ai quitté les Frères musulmans : retour éclairé vers un islam apolitique. (Éd. Michalon, 2016).[/ref] publie un article intitulé : « Intifada sur les Champs-Élysées ? » En voici le début, stupéfiant :

[…] «  Une partie de la presse arabe, considère que les actes de violence et de saccage de la belle avenue des Champs Élysées, en marge des manifestations pacifiques des Gilets Jaunes du samedi 24 novembre 2018, seraient (ou étaient) le fait de membres de la branche secrète paramilitaire de l’organisation internationale des Frères musulmans : al-Tanzim al-Dawli (التنظيم الدولي).

« En effet, le mercredi 28 novembre 2018, le quotidien égyptien Al-Masri Al-Youm (المصري اليوم) – L’Égyptien aujourd’hui –  a publié un article accusant la mouvance des Frères musulmans d’être impliquée, directement ou indirectement, dans l’éclatement des violences sur les Champs Élysées. Il s’est appuyé sur l’analyse d’un fin connaisseur (de l’intérieur) des méthodes fréristes dans de telles circonstances. Il s’appelle Mohamed Habib (محمد حبيب). Jusqu’à sa démission en 2009 de toutes ses fonctions islamistes, Mohamed Habib occupait un poste clef au sein de l’échiquier international des Frères musulmans. Il était premier adjoint de leur “guide suprême”. C’est dire ! »

La suite de cet article documenté est édifiante et vaut le détour ici. Il y est mis notamment en avant la similitude entre les exactions commises à l’Arc de triomphe (pillage, dégradations d’œuvres symboliques comme la sculpture d’une Marianne) avec le saccage du musée du Caire en janvier 2011 – sans parler des scènes du genre commises à Badgad, Mossoul et, bien sûr, Palmyre, relevant du fascisme islamiste.

On peut cependant comprendre, sur ces points particulièrement « délicats » – c'est-à-dire explosifs –, à quel point ce gouvernement doit se trouver lui-même terrorisé (doublement) à l’idée d’ajouter à l’insurrection des Gilets jaunes, un soulèvement offensif des banlieues urbaines[ref]Significative à cet égard, cette tournure bien alambiquée de Laurent Nuñez, le secrétaire d'État, adjoint de Castaner : « Je n’affirme pas que des jeunes des banlieues étaient présents aux pillages », notamment « pour ne pas stigmatiser ces quartiers ».[/ref], non seulement à Paris mais dans toute la France. Ceci pouvant expliquer cela.

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Gerard Ponthieu

Journaliste, écrivain. Retraité mais pas inactif. Blogueur depuis 2004.

7 réflexions sur “Gilets jaunes. Les comportements insurrectionnels ont-ils des liens avec les banlieues islamisées ?

  • Binoit

    Les bonnes infor­ma­tions ne sont jamais à dédai­gner, sur­tout quand elles dérogent au cathé­chisme habituel.

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  • Smain

    Enfin LA ques­tion est posée à pro­pos des vio­lences déchai­nées à Paris et ailleurs aus­si. Qui sont donc ces cas­seurs déli­bé­rés qui ne visent qu’à cas­ser du flic, des vitrines du luxe et de s’en mettre plein la lampe et les sacoches. Ceux-là, ils sont assez malins et entraî­nés pour ne pas se faire cho­per, on ne risque pas de les retrou­ver aux com­pa­ru­tions immé­diates ! ceci dit ils ne sont pas for­cé­ment isla­mi­sés, ou tout juste pour la forme, mais bien racailli­sés et sur­ement mani­pu­lés, y com­pris par les « frères ». Je sais de quoi je parle…

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  • AQUA

    Apres lec­ture et réflexion

    Je n osais pas y pen­ser ! Juste un détail que j ai refou­lé de ma para­noïa ! Comme dans tous les mou­ve­ments struc­tu­rés ‚il y a tou­jours un sigle ou un item de recon­nais­sance « entre soi » ou de reven­di­ca­tion ( pas sou­hai­table ici pour leurs auteurs qui res­tent « masqués « ) !!
    Sur l Arc de Triomphe , double sym­bole répu­bli­cain et mili­taire (donc non gau­chiste ) Le « E » du Tag sur deux niveaux bien dis­tincts » les Gilets Jaunes TRIOMPH(E)RONT »appar­tient a la langue arabe ! Tapez cla­vier arabe et regar­dez le chiffre 4 !
    Analyse qui per­turbe dou­lou­reu­se­ment devant les faits insur­rec­tion­nels , et dont l élu­sion par la France du pou­voir parait logique dans cette circonstance !
    On va vite crier au com­plot ! je ne suis pas inquiet ‚dor­mez bonnes gens ! Laissez faire le temps c est dans leur calen­drier ! le bon­heur leurs est pro­mis .… plus tard !!

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  • Salut Gérard !
    Avant de don­ner mon point de vue, sur­tout une inquié­tude, sur ton papier, deux points : 1/​ Je lis sur « les réseaux » des pro­pos s’in­di­gnant des « flics-cas­seurs » avec des images mon­trant com­ment ils sont par­fois démas­qués et fuyants. Je crois qu’il faut le prou­ver, et vrai­ment car il s’a­git de défendre un corps essen­tiel de la République. Il ne peut être à contre-emploi. Mais il ne faut pas confondre avec la néces­saire infil­tra­tion qui per­met de confondre et d’ar­rê­ter les vrais van­dales et il y a des « flics » en gilets-jaunes. Il en est ain­si depuis Vidocq. 2/​ La police, depuis Jean-Pierre Chevènement ministre de l’Intérieur, ins­crit ses actions dans un pro­to­cole, une doc­trine : celle du zéro mort. On ne peut que s’en réjouir… même si les bavures dif­fi­ci­le­ment évi­tables en cer­tains cas et les com­por­te­ments inad­mis­sibles de cas­qués bas-du-front doivent être condam­nés et pour­sui­vis. Ce pro­to­cole n’est pas adap­té à ce qu’on a vu. D’ailleurs il semble qu’il ne soit pas de mise pour le week-end pro­chain. Il en résul­te­ra, si comme pro­bable des cas­seurs inter­viennent, une action plus forte, plus dure… avec les risques évo­qués ampli­fiés. Il faut savoir que les polices euro­péennes (glo­ba­le­ment moins « pré­cau­tion­neuses » suivent des cours dans nos écoles pour étu­dier nos méthodes. Sur le véri­table pro­fil des cas­seurs, à l’in­verse de toi, je trouve que les comptes-ren­dus des audi­tions et condam­na­tions, donnent des détails très inté­res­sants qui révèlent d’ailleurs com­bien le mou­ve­ment des Gilets jaunes couvre « large ». Enfin, le dis­cours – notam­ment de SGP-FO – sur « la jus­tice ne punit pas », s’il mérite d’être écou­té et pointe une réa­li­té qui choque, lasse et exas­père les poli­ciers comme les Français, est sou­vent uti­li­sé pour atti­ser les feux du « com­bat » contre la « racaille » cher à nos extré­mistes de la droite (dépas­sant la simple extrême-droite comme on voit aujourd’­hui). Vraie ques­tion, réponse à creu­ser au cas par cas pour les indi­vi­dus et plus glo­ba­le­ment pour une Justice qui, comme l’Éducation natio­nale, ne peut plus se dra­per dans ses simples cer­ti­tudes. Le débat est ouvert… il fau­drait qu’il soit nourri.
    Maintenant sur le coeur de ton papier : mon inquié­tude est que jus­te­ment se rejoignent pour un même objec­tif les frères enne­mis : les isla­mistes radi­caux (des ban­lieues et d’autres quar­tiers ne l’ou­blions pas) et les che­va­liers de la pure­té catho­lique et raciale. Parmi ces der­niers cer­tains ont ouver­te­ment expri­mé le fait de n’être qu’en pré­pa­ra­tion de la « vraie guerre », celle contre l’im­mi­gra­tion et donc contre « les enne­mis, ces étran­gers de l “inté­rieur ». Dans ce cas, évi­dem­ment, les extré­mistes isla­miques auraient gagné et je ne doute pas que cer­tains y pensent, s’y activent puis­qu’ils l’ont théo­ri­sé. Ces deux « oppo­sés », on le sait, ne visent qu’à détruire notre mode de vie, nos liber­tés (celles des femmes en par­ti­cu­lier) et notre démo­cra­tie. Une jonc­tion s’est-elle déjà opé­rée dans ces attaques de gué­rilla urbaine contre les sym­boles de la République ? Aucune preuve pour l’ins­tant et je ne crois pas qu’on nous les cache… dans un monde où il appa­raît bien qu’on ne peut rien cacher (Je n’a­borde pas ici le sujet très impor­tant à mes yeux des infox). Quant aux sources que tu cites, quelles sont leurs véri­tables motivations…

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  • Gian

    C’est pré­vu par « Gestion de la bar­ba­rie », le manuel du dji­had (2004), d’Abou Bakr Naji

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