EXCLUSIF ! L’intégrale de l’allocution du président de la République, ce soir à 20 heures
[dropcap]Voici[/dropcap] – en exclusivité sur C’est pour dire – l'intégralité de l'allocution que présentera à 20 heures ce soir le président de la République et des mesures qu'il annoncera. Ce texte nous est parvenu de l'Élysée vers 15 heures. Ainsi que nous l'a confié le conseiller spécial d'Emmanuel Macron, la publication préalable de cette allocution, ô combien attendue par des millions de Françaises et de Français, vise deux objectifs précis :1 – couper court à l'initiative farfelue d'un média irresponsable qui a cru malin de publier une parodie du discours présidentiel.[ref]Il s’agit du site Arrêt sur images, de Daniel Schneidermann. On peut toutefois le consulter ICI , ne serait-ce que pour constater à quel point C’est pour dire se situe à un tout autre niveau intellectuel, politique et médiatique…[/ref]
2 – Permettre aux Françaises et aux Français de se préparer, après mure réflexion, au meilleur accueil que la France tout entière se doit de réserver aux paroles du chef de l’État.
De plus, fort de l’honneur qui lui est ainsi fait par les plus hautes instances du pays, C’est pour dire espère qu’un débat ne manquera pas de se déchaîner dès après l’intervention de M. Macron, dans les commentaires du blog.
Je m’adresse à vous toutes et tous ce soir, dans ces circonstances si particulières que connaît notre pays. Je sais à quel point vous attendez ma parole, et l’espoir que vous y placez vers un mieux-être pour chacune et chacun.
Vous m’avez cru insensible à votre souffrance. Comment pourrais-je l’être ? alors que toute mon action à la tête de l’État, jour après jour, est tendue vers le service des Françaises et des Français. Et cela dans l’intérêt de chacune et de chacun, ainsi que dans l’intérêt du pays tout entier, de son avenir et de celui de ses enfants. Je le répète : J'entends la colère légitime, l'impatience, la souffrance d'une partie du peuple qui veut vivre mieux plus vite.
Certes, mon engagement profond, total, heure après heure, dans l’accomplissement de cette tâche, aussi noble qu’ardue, a pu apparaître à chacune et chacun d’entre vous comme un éloignement, et même une indifférence. C’est tout le contraire pourtant ! Pas une minute, à la tête de notre pays, je n’ai cessé d’œuvrer pour l’intérêt général. Celui-ci, et c’est bien là que se situe l’origine des problèmes actuels, exige des choix dont les effets ne peuvent qu’être différés dans le temps.
D’où votre impatience, immense, que j’entends, croyez-le bien, que je comprends. Pour autant, je ne voudrais pas me dérober à ma responsabilité : je l’assume totalement, à la tête de ce gouvernement entièrement tendu vers notre idéal commun, celui de rendre à chacune et à chacun sa fierté d’être citoyen de la France.
J’ai entendu vos attentes, même si j’ai pu ne pas avoir donné cette impression, trop accaparé que je me trouvais, comme je vous le disais, à traiter aussi les affaires de la Planète et de l’Europe en particulier, où se joue l’avenir de notre pays, de chacune et chacun d’entre nous. Si donc vous avez pu me trouver distant, voire hautain, je vous prie humblement de m’en excuser, en toute sincérité.
Au lendemain des manifestations de violence qui ont, non seulement défiguré notre pays et son image dans le monde, causé des dégâts immenses aux biens et aux personnes, et ainsi aggravé les problèmes de l’ensemble de notre société, je m’adresse à celles-et-ceux qui ne se reconnaissent pas dans ces agissements hautement condamnables. À elles-et-à-eux, dans les yeux je vous le dis : ensemble nous allons reprendre en mains notre destin et, pour cela, redonner un cap nouveau, un nouvel élan. Pour cela, voici les mesures que je vais mettre en place, non pas dans un an, non pas dans six mois, mais dès demain. Ces mesures s’articulent autour de huit points sur lesquels je m’engage solennellement devant vous ce soir :
1 – Confirmation de la suppression des taxes sur les carburants, le gaz et l’électricité.
2 – Hausse du Smic de 5% ainsi que des minima sociaux, en plus de leur indexation sur l’inflation.
3 – Prime pour les bas salaires versée par les entreprises et non imposable.
4 – Hausse de 5% également du minimum vieillesse et des pensions de retraite.
5 – Rétablissement de l’Impôt sur la fortune dont la totalité sera consacré à l’aide aux transports et aux économies d’énergie, notamment dans l’habitat.
6 – La suppression de la taxe d’habitation, mesure de mon gouvernement prévue pour 2021, sera effective dès le prochain exercice fiscal, en 2019.
7 – Pour mener à bien l’ensemble de ces mesures, je recomposerai dans les jours qui viennent une nouvelle équipe gouvernementale Celle-ci aura la tâche expresse de mettre en place les financements nouveaux appelés par ces mesures et de veiller à leur stricte application dans l’intérêt soutenu de chaque Française et Français.
8 – Enfin, je souhaite, en accord avec les institutions de la République, mettre en place au plus vite la possibilité de consulter l’ensemble des Française et Français par des référendums d’initiative populaire.
Françaises, Français, mes chers Compatriotes, je vous ai donc entendu et souhaite désormais que notre pays retrouve sa cohésion, son unité, son courage, autant de ses qualités par lesquelles il a su avec vaillance traverser les épreuves de sa riche Histoire. Ensemble, retrouvons la voie du dialogue, dans l’esprit de notre devise : Liberté, Egalité, Fraternité.
Vive la République, vive la France !
Ça y ressemble, “chacune et chacun” peuvent s’y retrouver. Pour ce qui est des mesures, comme tu y vas, cher Ponthieu, mais j’aimerais y croire, ce serait vach de bath pour fêter Noël. Vive la France, zim boum, tralala !
Et ben dis donc c’est un discours magnifique
J’espere que le sien sera à la hauteur ce soir.
Tu aurais dû lui envoyer …
Quelle aisance et clarté dans tes propos
Mais les riches l’attendent au tournant
alors revenir sur l’isf me paraît peu probable.
Mais bravo, porte parole de tous les gilets verts, jaunes ou rouges et monte à l’Élysée.
Prends Macron dans tes bras et sauve la France.
Car je pense que ce n’est pas gagné
Comme quoi on ne peut pas compter sur ce type : trop imprévisible ! Il m’envoie son speech et le rectifie au dernier moment, ne respectant pas tous ses engagements pourtant écrits ! Pfff ! Vous avez vu, la Pénicaud et son annonce que le Smic bougerait pas, hein ! Ça nous a valu en direct le plus spectaculaire des « avalages » de couleuvres et de ronds de chapeau. Nicole, fais tes valises !
Enfin, il reste quelques petites choses quand même. Des miettes, disent déjà les Gilets jaunes, ces Ovni dont le nom n’a même pas été prononcé par le président. Z’existent toujours pas, au fond, ces gens-là, trop menaçants pour la macronie.
Gérard, tu es prêt pour Matignon ?
Faut voir… J’aurais alors besoin de solides conseillers !
Bof, je dis ça, alors que j’ai refusé de succéder à Hulot
Donc, il ne respecte même pas son brouillon. C’est qu’il a été brouillé dans sa lancée et qu’il va devoir piloter à vue, contrairement à ce qu’il croyait. C’est un brouillon de Jupiter. Il aura tenté le coup, et perdu…
Le voici le vrai brouillon, échappé de la déchiqueteuse, retrouvé dans une corbeille au sous-sol de l’Elysée, et publié sur Facebook :
« Françaises Français,
Bande de bouseux.
Un mois entier que vous me faites chier avec vos gilets jaunes dégueulasses, à me parler de vos petites taxes et de vos salaires de misère.
Pendant que moi je me tue à essayer de sauver la planète, il faut encore que vous pourrissiez la vie de mes députés et de mes ministres au sujet de vos retraites et de vos pleins d’essence.
Et vous savez quoi ? J’en ai marre. J’ai parlé à mes potes ce matin. Ils sont tous venus. On est tous tombés d’accord. Ça commence à bien faire vos conneries.
Alors écoutez moi bien. Vous voulez du fric ? Voilà 100 euros. Et croyez pas que c’est un cadeau. Ce fric c’est le vôtre. Au lieu d’aller dans vos cotisations retraites ou maladie, je vous le file cash. Vous viendrez pas pleurer s’il y a un trou à la Sécu plus tard. Tout ce que je vous donne maintenant ça sera ça de payé en moins par mes amis patrons. Vous avez voulu nous faire chier, vous allez payer.
Maintenant écoutez moi bien bande de brèles. Le système vous a trop vu. Vous n’étiez pas prévus au programme et vous vous permettez de vous inviter. Ça ne se fait pas chez nous. Vous allez gentiment rentrer chez vous, dans vos villes anonymes et vos banlieues pourries. Sinon, je lâche tout. Mes flics. Mes députés. Mes ministres. Mes journalistes. Même mes principaux opposants. Vous avez vu, plus personne ne réclame ma démission ce soir. La soupe est bonne et je suis le seul à leur garantir leur place au chaud jusqu’en 2022. Du coup tout le monde va me soutenir. Vous pouvez compter sur moi pour vous pourrir. Décrédibiliser vos manifs. Provoquer les violences. Commander des sondages qui m’iront bien. Vous diviser encore entre fonctionnaires, entrepreneurs, salariés ou professions libérales. Ne sous-estimez pas l’imagination de mes copains énarques. Vous êtes à la merci des banques avec vos crédits, à la merci des caisses de retraite, des mutuelles… et de l’Etat. Vous n’arriverez à rien sans nous.
Retournez donc, mes chers compatriotes, vous geler les miches sur vos rond-points de province dont tout le monde se fout et laissez les gens sérieux gérer vos intérêts. Disparaissez. Et Joyeux Noël. »
Paris, le 10 décembre 2018
Et Brigitte, la moquette je la veux en fil doré d’Ecosse, le même que pour mes chaussettes.
COMMENTAIRE DISCOURS TELEVISE 11/12/18
Dans l’attitude et l’expression de Macron, tout respire la mise en scène. L’émission n’est pas en direct, mais pré-enregistrée, ce qui laisse supposer maintes corrections et reprises. Le manque de spontanéité tenant à la posture assise (comme un directeur recevant un salarié à son bureau) est renforcée par l’utilisation du prompteur, qui lui donne ce regard glauque dans un visage de cire. Cette impassibilité zombiesque produit un effet pénible d’insincérité. Il s’accroche à son bureau, les mains à plat pour éviter tout débordement gestuel non prévu, et pour contenir une angoisse perceptible. Le ton est monocorde, sauf quelques intonations compassionnelles surjouées de paroissienne pour « ses » pauvres méritants. Au total, cette interprétation théâtralisée de comédien amateur illustre une erreur de casting pour un rôle surdimensionné. La production cherche déjà un remplaçant, qui ne pourra faire mieux : c’est le récit ultralibéral de la pièce qui est exécrable.
Bien vu et analysé. L’oeil avisé n’est pas dupe. Voir aussi le contenu : enfumage total, histoire de retourner l’opinios en défaveur des Gilets. C’est un habile cynique, bien pire même que le Sarko qui y allait en gros sabots. Un filou de compétition !
En fait, « Tous, Président », on écrit n’importe quoi pas obligatoirement idiot, puis on conclut par :
« …notre devise : Liberté, Égalité, Fraternité. Vive la République, vive la France ! »
Sauf qu’au (vrai) 20 H, du 10/12/2018, c’était lamentable.