MédiasNéo-libéralismePolitique

EXCLUSIF ! L’intégrale de l’allocution du président de la République, ce soir à 20 heures

Temps de lecture ± 4 mn

[dropcap]Voici[/dropcap] – en exclusivité sur C’est pour dire – l'intégralité de l'allocution que présentera à 20 heures ce soir le président de la République et des mesures qu'il annoncera. Ce texte nous est parvenu de l'Élysée vers 15 heures. Ainsi que nous l'a confié le conseiller spécial d'Emmanuel Macron, la publication préalable de cette allocution, ô combien attendue par des millions de Françaises et de Français, vise deux objectifs précis :1 – couper court à l'initiative farfelue d'un média irresponsable qui a cru malin de publier une parodie du discours présidentiel.[ref]Il s’agit du site Arrêt sur images, de Daniel Schneidermann. On peut toutefois le consulter ICI , ne serait-ce que pour constater à quel point C’est pour dire se situe à un tout autre niveau intellectuel, politique et médiatique…[/ref]

2 – Permettre aux Françaises et aux Français de se préparer, après mure réflexion, au meilleur accueil que la France tout entière se doit de réserver aux paroles du chef de l’État.

De plus, fort de l’honneur qui lui est ainsi fait par les plus hautes instances du pays, C’est pour dire espère qu’un débat ne manquera pas de se déchaîner dès après l’intervention de M. Macron, dans les commentaires du blog.

 

Françaises, Français, mes chers Compatriotes,

Je m’adresse à vous toutes et tous ce soir, dans ces circonstances si particulières que connaît notre pays. Je sais à quel point vous attendez ma parole, et l’espoir que vous y placez vers un mieux-être pour chacune et chacun.

Vous m’avez cru insensible à votre souffrance. Comment pourrais-je l’être ? alors que toute mon action à la tête de l’État, jour après jour, est tendue vers le service des Françaises et des Français. Et cela dans l’intérêt de chacune et de chacun, ainsi que dans l’intérêt du pays tout entier, de son avenir et de celui de ses enfants. Je le répète : J'entends la colère légitime, l'impatience, la souffrance d'une partie du peuple qui veut vivre mieux plus vite.

Certes, mon engagement profond, total, heure après heure, dans l’accomplissement de cette tâche, aussi noble qu’ardue, a pu apparaître à chacune et chacun d’entre vous comme un éloignement, et même une indifférence. C’est tout le contraire pourtant ! Pas une minute, à la tête de notre pays, je n’ai cessé d’œuvrer pour l’intérêt général. Celui-ci, et c’est bien là que se situe l’origine des problèmes actuels, exige des choix dont les effets ne peuvent qu’être différés dans le temps.

D’où votre impatience, immense, que j’entends, croyez-le bien, que je comprends. Pour autant, je ne voudrais pas me dérober à ma responsabilité : je l’assume totalement, à la tête de ce gouvernement entièrement tendu vers notre idéal commun, celui de rendre à chacune et à chacun sa fierté d’être citoyen de la France.

J’ai entendu vos attentes, même si j’ai pu ne pas avoir donné cette impression, trop accaparé que je me trouvais, comme je vous le disais, à traiter aussi les affaires de la Planète et de l’Europe en particulier, où se joue l’avenir de notre pays, de chacune et chacun d’entre nous. Si donc vous avez pu me trouver distant, voire hautain, je vous prie humblement de m’en excuser, en toute sincérité.

Au lendemain des manifestations de violence qui ont, non seulement défiguré notre pays et son image dans le monde, causé des dégâts immenses aux biens et aux personnes, et ainsi aggravé les problèmes de l’ensemble de notre société, je m’adresse à celles-et-ceux qui ne se reconnaissent pas dans ces agissements hautement condamnables. À elles-et-à-eux, dans les yeux je vous le dis : ensemble nous allons reprendre en mains notre destin et, pour cela, redonner un cap nouveau, un nouvel élan. Pour cela, voici les mesures que je vais mettre en place, non pas dans un an, non pas dans six mois, mais dès demain. Ces mesures s’articulent autour de huit points sur lesquels je m’engage solennellement devant vous ce soir :

1 – Confirmation de la suppression des taxes sur les carburants, le gaz et l’électricité.

2 – Hausse du Smic de 5% ainsi que des minima sociaux, en plus de leur indexation sur l’inflation.

3 – Prime pour les bas salaires versée par les entreprises et non imposable.

4 – Hausse de 5% également du minimum vieillesse et des pensions de retraite.

5 – Rétablissement de l’Impôt sur la fortune dont la totalité sera consacré à l’aide aux transports et aux économies d’énergie, notamment dans l’habitat.

6 – La suppression de la taxe d’habitation, mesure de mon gouvernement prévue pour 2021, sera effective dès le prochain exercice fiscal, en 2019.

7 – Pour mener à bien l’ensemble de ces mesures, je recomposerai dans les jours qui viennent une nouvelle équipe gouvernementale Celle-ci aura la tâche expresse de mettre en place les financements nouveaux appelés par ces mesures et de veiller à leur stricte application dans l’intérêt soutenu de chaque Française et Français.

8 – Enfin, je souhaite, en accord avec les institutions de la République, mettre en place au plus vite la possibilité de consulter l’ensemble des Française et Français par des référendums d’initiative populaire.

Françaises, Français, mes chers Compatriotes, je vous ai donc entendu et souhaite désormais que notre pays retrouve sa cohésion, son unité, son courage, autant de ses qualités par lesquelles il a su avec vaillance traverser les épreuves de sa riche Histoire. Ensemble, retrouvons la voie du dialogue, dans l’esprit de notre devise : Liberté, Egalité, Fraternité.

Vive la République, vive la France !

Partager

Gerard Ponthieu

Journaliste, écrivain. Retraité mais pas inactif. Blogueur depuis 2004.

11 réflexions sur “<span class="caps">EXCLUSIF</span> ! L’intégrale de l’allocution du président de la République, ce soir à <span class="numbers">20</span> heures

  • Faber

    Ça y res­semble, “cha­cune et cha­cun” peuvent s’y retrou­ver. Pour ce qui est des mesures, comme tu y vas, cher Ponthieu, mais j’ai­me­rais y croire, ce serait vach de bath pour fêter Noël. Vive la France, zim boum, tralala !

    Répondre
  • Graille

    Et ben dis donc c’est un dis­cours magnifique
    J’espere que le sien sera à la hau­teur ce soir.
    Tu aurais dû lui envoyer …
    Quelle aisance et clar­té dans tes propos
    Mais les riches l’at­tendent au tournant
    alors reve­nir sur l’isf me paraît peu probable.
    Mais bra­vo, porte parole de tous les gilets verts, jaunes ou rouges et monte à l’Élysée.
    Prends Macron dans tes bras et sauve la France.
    Car je pense que ce n’est pas gagné

    Répondre
  • Comme quoi on ne peut pas comp­ter sur ce type : trop impré­vi­sible ! Il m’en­voie son speech et le rec­ti­fie au der­nier moment, ne res­pec­tant pas tous ses enga­ge­ments pour­tant écrits ! Pfff ! Vous avez vu, la Pénicaud et son annonce que le Smic bou­ge­rait pas, hein ! Ça nous a valu en direct le plus spec­ta­cu­laire des « ava­lages » de cou­leuvres et de ronds de cha­peau. Nicole, fais tes valises !
    Enfin, il reste quelques petites choses quand même. Des miettes, disent déjà les Gilets jaunes, ces Ovni dont le nom n’a même pas été pro­non­cé par le pré­sident. Z’existent tou­jours pas, au fond, ces gens-là, trop mena­çants pour la macronie.

    Répondre
  • HEROUARD

    Gérard, tu es prêt pour Matignon ?

    Répondre
      • HEROUARD

        Bof, je dis ça, alors que j’ai refu­sé de suc­cé­der à Hulot

        Répondre
  • Margo

    Donc, il ne res­pecte même pas son brouillon. C’est qu’il a été brouillé dans sa lan­cée et qu’il va devoir pilo­ter à vue, contrai­re­ment à ce qu’il croyait. C’est un brouillon de Jupiter. Il aura ten­té le coup, et perdu…

    Répondre
    • HEROUARD

      Le voi­ci le vrai brouillon, échap­pé de la déchi­que­teuse, retrou­vé dans une cor­beille au sous-sol de l’Elysée, et publié sur Facebook :

      « Françaises Français,
      Bande de bouseux.
      Un mois entier que vous me faites chier avec vos gilets jaunes dégueu­lasses, à me par­ler de vos petites taxes et de vos salaires de misère.
      Pendant que moi je me tue à essayer de sau­ver la pla­nète, il faut encore que vous pour­ris­siez la vie de mes dépu­tés et de mes ministres au sujet de vos retraites et de vos pleins d’essence.
      Et vous savez quoi ? J’en ai marre. J’ai par­lé à mes potes ce matin. Ils sont tous venus. On est tous tom­bés d’ac­cord. Ça com­mence à bien faire vos conneries.

      Alors écou­tez moi bien. Vous vou­lez du fric ? Voilà 100 euros. Et croyez pas que c’est un cadeau. Ce fric c’est le vôtre. Au lieu d’al­ler dans vos coti­sa­tions retraites ou mala­die, je vous le file cash. Vous vien­drez pas pleu­rer s’il y a un trou à la Sécu plus tard. Tout ce que je vous donne main­te­nant ça sera ça de payé en moins par mes amis patrons. Vous avez vou­lu nous faire chier, vous allez payer.

      Maintenant écou­tez moi bien bande de brèles. Le sys­tème vous a trop vu. Vous n’é­tiez pas pré­vus au pro­gramme et vous vous per­met­tez de vous invi­ter. Ça ne se fait pas chez nous. Vous allez gen­ti­ment ren­trer chez vous, dans vos villes ano­nymes et vos ban­lieues pour­ries. Sinon, je lâche tout. Mes flics. Mes dépu­tés. Mes ministres. Mes jour­na­listes. Même mes prin­ci­paux oppo­sants. Vous avez vu, plus per­sonne ne réclame ma démis­sion ce soir. La soupe est bonne et je suis le seul à leur garan­tir leur place au chaud jus­qu’en 2022. Du coup tout le monde va me sou­te­nir. Vous pou­vez comp­ter sur moi pour vous pour­rir. Décrédibiliser vos manifs. Provoquer les vio­lences. Commander des son­dages qui m’i­ront bien. Vous divi­ser encore entre fonc­tion­naires, entre­pre­neurs, sala­riés ou pro­fes­sions libé­rales. Ne sous-esti­mez pas l’i­ma­gi­na­tion de mes copains énarques. Vous êtes à la mer­ci des banques avec vos cré­dits, à la mer­ci des caisses de retraite, des mutuelles… et de l’Etat. Vous n’ar­ri­ve­rez à rien sans nous.

      Retournez donc, mes chers com­pa­triotes, vous geler les miches sur vos rond-points de pro­vince dont tout le monde se fout et lais­sez les gens sérieux gérer vos inté­rêts. Disparaissez. Et Joyeux Noël. »

      Paris, le 10 décembre 2018

      Et Brigitte, la moquette je la veux en fil doré d’Ecosse, le même que pour mes chaussettes.

      Répondre
  • HEROUARD

    COMMENTAIRE DISCOURS TELEVISE 11/​12/​18
    Dans l’at­ti­tude et l’ex­pres­sion de Macron, tout res­pire la mise en scène. L’émission n’est pas en direct, mais pré-enre­gis­trée, ce qui laisse sup­po­ser maintes cor­rec­tions et reprises. Le manque de spon­ta­néi­té tenant à la pos­ture assise (comme un direc­teur rece­vant un sala­rié à son bureau) est ren­for­cée par l’u­ti­li­sa­tion du promp­teur, qui lui donne ce regard glauque dans un visage de cire. Cette impas­si­bi­li­té zom­biesque pro­duit un effet pénible d’in­sin­cé­ri­té. Il s’ac­croche à son bureau, les mains à plat pour évi­ter tout débor­de­ment ges­tuel non pré­vu, et pour conte­nir une angoisse per­cep­tible. Le ton est mono­corde, sauf quelques into­na­tions com­pas­sion­nelles sur­jouées de parois­sienne pour « ses » pauvres méri­tants. Au total, cette inter­pré­ta­tion théâ­tra­li­sée de comé­dien ama­teur illustre une erreur de cas­ting pour un rôle sur­di­men­sion­né. La pro­duc­tion cherche déjà un rem­pla­çant, qui ne pour­ra faire mieux : c’est le récit ultra­li­bé­ral de la pièce qui est exécrable.

    Répondre
    • Margo

      Bien vu et ana­ly­sé. L’oeil avi­sé n’est pas dupe. Voir aus­si le conte­nu : enfu­mage total, his­toire de retour­ner l’o­pi­nios en défa­veur des Gilets. C’est un habile cynique, bien pire même que le Sarko qui y allait en gros sabots. Un filou de compétition !

      Répondre
  • En fait, « Tous, Président », on écrit n’im­porte quoi pas obli­ga­toi­re­ment idiot, puis on conclut par :
    « …notre devise : Liberté, Égalité, Fraternité. Vive la République, vive la France ! »
    Sauf qu’au (vrai) 20 H, du 10/​12/​2018, c’é­tait lamentable.

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Translate »