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Quatrième chronique de la peste couronnée

 Série Peste couronnée. Nous voici à la saison IV…    De l'inconvénient de ces séries interminables… Soit donc cette suite de Chronique, elle aussi limitée à dix épisodes, ou moins. C'est plus facile pour commenter, surtout en prenant soin d’indiquer le numéro (IV #--) de référence.

Merci à la bonne centaine de lecteurs quotidiens ! Les contributions sont plus que jamais bienvenues. Nous avons besoin de partage, générateur d'idées et peut-être aussi de propositions pour une humanité et un monde meilleurs.

 Fin de la saison IV de la série Peste couronnée. Rendez-vous à la saison V… 

 

IV #10 19/04/20 – De notre laboratoire marseillais – Mutation du covid vers le #20  

[dropcap]Preuve[/dropcap] de l’instabilité du covid-19, probable futur covid-20, la première image de cette variante dite « à queue de cerise » relevée dans notre laboratoire marseillais. Échantillons envoyés en recommandé au labo P4 de Wuhan ainsi qu’à Trump et Bolsonaro pour services rendus au Corona. Sans oublier, évidemment, notre collègue Raoult, chevalier de l’hydroxychloroquine et du sans-groupe-contrôle.

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IV #9 19/04/20 – D’Éliette Gensac – Brosser le covid avec du chiendent…  

[dropcap]Le[/dropcap] chiendent est certes une herbe envahissante et bien difficile à éliminer des potagers ! Pourtant depuis l’Antiquité, elle est très appréciée, surtout en tisane. On utilise principalement ses racines, que l’on fait d’abord longuement sécher. En tisane, le chiendent aide à mieux faire respirer les poumons, grâce à ses vertus émollientes et antitussives. Il a en plus un effet non négligeable, car c’est un véritable antiseptique. Deux bons points donc, contre le Covid 19 !

Mais ce n’est pas tout, le chiendent permet aussi, lorsque l’on souhaite réduire sa cellulite, d’éliminer l’eau du corps ! Il aide aussi  à l’élimination du sable éventuel dans la vésicule biliaire, car c’est un bon diurétique. Cependant il ne faut pas en abuser et 3 tasses par jour sont suffisantes, à boire pendant 15 jours, puis continuer le mois suivant. Contre son petit goût amer, le mélanger à des thés gouteux ou d’autres tisanes. Autrefois, pendant les périodes de disette ou de guerre, on broyait ses racines séchées pour les mélanger à la farine de blé et en faire du pain. On doit aussi à cette plante les fameuses « brosses en chiendent ». Donc une herbe bien précieuse qu’en Provence, on surnomme : neige blanche.

http://www.voirsavoir.com

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IV #8 19/04/20 – De Frank-César Lovisolo – Une oisive récréation...   

[dropcap]Pour[/dropcap] ta chronique virulente j’offre une oisive récréation...
Pas de virus, pas de politique... Le néant !
Juste histoire de reprendre sa respiration dans l’isolement salutaire. Sinon : toussent ensemble, toux pourrie !
Pour ce faire, je suggère quelques photos, mais surtout des photographes démasqués à découvrir ou à redécouvrir :
Lotte Jacobi —Gertrude Käsebier —Lucia Moholy —Frances Benjamin Johnston – Marianne Breslauer —Masha Ivashintsova — Hélène Guillot —Julia Margaret Cameron - Berenice Abbott – Imogen Cunningham - Christina Broom – Baron Wilhelm von Gloeden (le fourbe) - Denise Bellon —Eadweard Muybridge —Nadar —Henri Cartier Bresson —Charles Baudelaire ( pour ses humeurs et un texte sur la photographie ).
C'est là : https://frank-lovisolo.fr/WordPress/p/33494

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IV #7 19/04/20 – De Libé – Le regard marseillais de Yohanne Lamoulère   

Libération a commandé un reportage à une photographe marseillaise, Yohanne Lamoulère, qui renvoie de sa ville une étrange impression… virologique. Remarquable regard.

Cliquer sur l’image et voir la suite ici.

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IV #6 19/04/20 – De Marie-Lou Viallat – Un instant sur la mer  

[dropcap]Blottie[/dropcap] au soleil sur un balcon. La chaleur dore ma peau, fouille mes sensations.
Dans le silence, la paix d’un présent immobile envahit tout mon corps.
Devant moi un autre immeuble, même blancheur des murs, mêmes balcons.
De temps à autre des présences, une s’échappe vers l’horizon, une autre étend du linge, une autre encore arrose des jardinières de fleurs rouges.
En bas, la ville désertée puis le village et son église silencieuse.
Le temps s’est perdu, son espace figé.
Derrière la noce rose et flamboyante des arbres de Judée, la mer et les îles.
Mon regard se noie dans cet arpège bleu à l’infini…
D’une autre fenêtre tout là-bas, un enfant triste la contemple aussi, avec avidité, les yeux brillants.
D’une barre vétuste et si haute à donner le vertige, il rêve de nager vers cette mer au loin inaccessible, de jouer dans les vagues, grisé par les embruns, le soleil, et le vent.
A fleur de peau, des souvenirs d’un pays plus lointain oû sont ses racines ; plage ardente à midi, ses odeurs, ses rires joyeux, sa musique…une autre vie.
Il est soudain avec intensité cette mouette qui plane dans le ciel , fond avec gourmandise vers l’eau brillante et les rochers blanchis de sel.
Moi aussi, tu sais je la regarde et je suis comme toi, dans ce vol, cette ivresse.
Je pense à toi dans ce deux pièces que tu partages avec les tiens, en prison dans le bruit, l’inconfort, loin des arbres, des oiseaux et de la poésie du monde.
Je pense à ton enfance, privée de liberté, à tes rêves blessés, à tes peurs, ta lassitude.
Alors nos souffles, nos regards se croisent un instant sur la mer…

[© Ph. Martial Maurette]

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IV #5 19/04/20 – De Gian Laurens – Face à la profusion des incertitudes  

[dropcap]J’entendais[/dropcap] dernièrement sur une radio culturelle une intellectuelle confinée rapporter que sa grande passion, la lecture, était perturbée par le confinement. « Paradoxe, disait-elle, je n’ai – enfin ! – plus que ça à faire, lire, à part un peu de cuisine, et voilà que je n’arrive pas à me concentrer sur mes textes, que je saute d’une ligne à moitié entamée à une autre à peine ébauchée. En bout de compte, je vais me coucher sans retenir l’essentiel de mes lectures : ai-je appris quelque chose d’intéressant ou ai-je passé ma journée à patauger dans un embrouillamini confusionnel, si je peux me permettre ce pléonasme ? » Je crains que sa pensée ne folâtre, si ce terme n’est pas trop décalé de sa réalité qui est plutôt anxiogène, finalement.

Paradoxe, car cela ressemble fort à une manifestation caractéristique du syndrome obsidional (troubles consécutifs à la situation des assiégés qui, coupés d’un monde « mobile », perdent peu à peu leur lucidité et sont progressivement affectés de distorsions sensorielles et mentales).

C’est cependant un phénomène différent que je souhaite évoquer, mais qui présente toutefois une certaine analogie. Il concerne bien moins la lecture que l’écriture, qui est mon dada. J’écris le plus souvent en réflexion sur l’actualité et ai livré à ce sujet quelques numéros des Annales. Et voilà que depuis deux mois, j’ai amorcé plusieurs textes pour approfondir certaines idées : Raoult est-il un usurpateur démesurément narcissique ou un nobélisable louablement méritant ? La pandémie, qui frappe préférentiellement les vieux et ceux qui sont affligés de comorbidité, est-elle un authentique eugénisme, et dans quelle mesure est-elle orchestrée ? A-t-on fabriqué puis disséminé le SARS-CoV-2 et a-t-il échappé, comme dans toute guerre bactériologique, à ses promoteurs ? Est-il plus de nature exo- qu’endogène ? Le respect des consignes de confinement procède-t-il essentiellement d’une soumission de nature religieuse ? Etc.

Or, à ce jour, je ne dépasse pas deux ou trois courts paragraphes sur chacun de ses sujets, sans rien conclure. En faisant le bilan global du phénomène, j’en viens à ce constat : je ne peux fixer ma pensée sur un point de vue précis, je suis sans cesse rattrapé par une information nouvelle qui vient l’invalider sinon l’amender, tout change tout le temps. Il y a une profusion inassimilable d’avis, les plus pertinents sont noyés parmi les plus fantasques. Les consignes administratives sont contradictoires et se modifient sans cesse. C’est, finalement, à l’image de la progression de la pandémie : protéiforme et inexorable, et on navigue à tâtons dans un brouillard à couper au couteau. Mais cela n’est-il pas normal ? Ne sommes-nous pas dans la grande perplexité avant que se résolve le grand dilemme : l’après sera-t-il comme l’avant ? Mieux ? Pire ? Aussi tout exercice de prospective contemporaine s’avère bien périlleux. Et finalement, l’extrême versatilité des choses nous apprend combien il est nécessaire de montrer beaucoup d’humilité face à la profusion des incertitudes.
GL – Annales de Confinementologie, n°6.

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IV #4 18/04/20 – À l’avant-garde de la distanciation !   

Tête, corps et esprit confinés : le seul authentique masque intégral. Elles constituaient la radicale avant-garde contre le virus méchant, réglant à leur manière, d’un seul coup et d’un ample bout de sombre tissu, la fameuse distanciation sociale. Que sont donc devenues les porteuses de niqab et burqa ?

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IV #3 17/04/20 – De GP – Gloire aux vieux !   

[dropcap]Un[/dropcap] politicien digne de cette fonction, se doit de cultiver son printanier jardin électoral. Foi de Macron, les vieux ne seront pas « stigmatisés » ni donc condamnés en double peine à la réclusion confinée. Car ils ne meurent pas tous, restent même nombreux – gloire au progrès et aux œuvres médicales ! – et ont aussi engendré pléthore de descendants, enfants, petits-enfants – tant de potentiels électeurs ! Donc, ne pas désespérer les 3e et 4e âges (ils s’en chargent eux-mêmes).
–––
Par téléphone, propos de vieux con-finés :
– Moi : Avec cette saloperie, on se fait voler un printemps !
– Titus, ami philosophe : Plains-toi ! Quand t’arriveras à tes 80, tu pourras en décompter un. Toujours ça de gagné !

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IV #2 18/04/20 – De GP – Merci les grands morts !  

[dropcap]Et[/dropcap] merci au chanteur Christophe. Même s’il n’est mort « que » d’un emphysème pulmonaire, par son sacrifice il a sauvé Laurent Delahousse d’un morne JT corona-routinier. Enfin une « bonne nouvelle » dans le champ du morbide – entendez un bon sujet à faire chialer les fans qui s'épuisaient aux balcons à taper des mains et des casseroles. Rendons grâce ainsi aux héroïques pipoles qui ont eu le bon goût d’égayer la médiasphère (contrairement à mon mauvais goût…) Ils sont ainsi « partis », les Devedjian, Dibango, comme morts au champ d’honneur. Michel Hidalgo aussi mais pas du corona et seulement en fin de journal (F2), une sorte de soldat inconnu pour la génération d’Anne-Sophie Lapix. Quant aux jazzeux Henry Grimes, Ellis Marsalis, Lee Konitz… « qu’est-ce que ça mange en hiver ? »…
Un autre gros mort, lourdement médiatique lui, surtout pour TF1 : son ancien patron Patrick Le Lay, l’auteur du remarquable, cynique et si juste aphorisme : « Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible. »

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IV #1 17/04/20 – De GP – Variations autour du microbe 

[dropcap]En[/dropcap] fait, sans le percevoir, nous étions jusque-là confinés dans la routine, l’ordinaire de la vie qui va… Et voilà qu’un microbe chamboule ce ronronnement. Si on n’en meurt pas, faisons en sorte d’agrandir notre vie.
–––   
Microbe : Du grec mikrobios « dont la vie est courte ». Espérons ! (Mais au fait, qui n’échappe pas à cette définition ?)
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« Ces germes ont reçu tant de noms différents que l'on finit par s'y perdre. Ainsi on les appelle schizophytes, micrococcus (…) bactéries (…) micro-organismes (…) bacilles, vibrions, etc.; j'en passe. Je crois utile de remplacer toutes ces dénominations par un nom générique plus simple, je propose en conséquence le nom général de microbe (…) J'ai consulté à cet égard mon ami Littré, qui approuve mon choix. »
Sédillot, Applications des travaux de M. Pasteur… (1878)
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Synonymes de microbe : germe, petit, nain, bactérie, bacille, avorton, virgule, vibrion, spirille, puce, micro-organisme, ferment, animalcule, amibe, virus.
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Mot « microbe » inconnu du Littré – Ce mot ne figure pas dans l'index du Littré. Il n'est pas non plus une forme fléchie connue d'un seul mot de l'index. Émile Littré (Maximilien Paul), né à Paris le 1er février 1801 et mort à Paris le 2 juin 1881 est un médecin, lexicographe, philosophe et homme politique français, surtout connu pour son Dictionnaire de la langue française, communément appelé « le Littré ». On lui doit aussi… Les Grandes Épidémies (1836).
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— « Les grandes villes sont des organismes monstrueux, où pullulent, ainsi que les microbes de toutes les maladies, tous ceux de l'intelligence. »
Romain Rolland, Le Voyage intérieur.

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Gerard Ponthieu

Journaliste, écrivain. Retraité mais pas inactif. Blogueur depuis 2004.

6 réflexions sur “Quatrième chronique de la peste couronnée

  • Nigel

    IV #2 18/​04/​20 – De GP – Merci les grands morts !
    Le Lay n’é­tait pas seule­ment ce grand théo­ri­cien du capi­ta­lisme, il fut aus­si un des plus bre­ton­nants. Il est à l’o­ri­gine de la créa­tion en 2000 de la chaîne régio­nale bre­tonne TV Breizh, filiale du groupe TF1. En août 2005, dans le maga­zine Bretons, il accuse la France d’a­voir orga­ni­sé un géno­cide cultu­rel (eth­no­cide) en Bretagne, et affirme : » Je ne suis pas fran­çais, je suis bre­ton. Je suis un étran­ger quand je suis en France. » Il était ouver­te­ment favo­rable à l’in­dé­pen­dance de la Bretagne.

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    • kenavo

      Théoricien est un bien grand mot pour ce prag­ma­tique intégriste !

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  • Merci du choix de ma pho­to­gra­phie (au moins signée) Bon, d’ha­bi­tude, me com­mande ou on me demande… Voire on m’en remer­cie, personnellement.

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  • IV #5 19/​04/​20 – De Gian Laurens – Face à la pro­fu­sion des incertitudes 
    Tu as pris les devants. Je confirme, pour ma part, le même embar­ras à me concen­trer au-delà de quelques lignes… D’où cette chro­nique en forme de col­lages, d’ailleurs fort inté­res­sants sous cet angle kaléi­do­sco­pique. Mais alors que je pen­sais pro­fi­ter de la confi­na­tion… pour empoi­gner mes « grandes oeuvres », je t’en fous, pas moyen ! M’enfin, ne pas tout à fait déses­pé­rer ni tom­ber « les bras de la plume ». On ver­ra ; je veux dire, selon la chan­son­nette, « qui sur­vi­vra verra »…

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