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Troisième chronique de la peste couronnée

 Fin de la saison II de la série Peste couronnée. Nous voici à la saison III…    Soit donc cette suite de Chronique, elle aussi limitée à dix épisodes, pas plus. Avec facilités accrues pour commenter, surtout en prenant soin d’indiquer le numéro (III #--) de référence.

Merci à la bonne centaine de lecteurs quotidiens ! Les contributions sont plus que jamais bienvenues. Nous avons besoin de partage, générateur d'idées et peut-être aussi de propositions pour une humanité et un monde meilleurs.

 Fin de la saison III de la série Peste couronnée. Rendez-vous à la saison IV… 

 

III #10 17/04/20 – De Martial Maurette – Mes réponses au discours du Président  

Une analyse de l’allocution présidentielle du 13 avril.

[dropcap]«[/dropcap] ...Les résultats sont là. Je tousse, je m’étrangle !
...Alors, étions-nous préparés à cette crise ? A l’évidence, pas assez mais nous avons fait face en France comme partout ailleurs. Euh… Relire mes interviews 29.02.2020 : Coronavirus et 02.03.2020 : Santé et EHPAD… http://venelles-en-provence13770.blogspot.com/?view=magazine
...Le moment, soyons honnêtes, a révélé des failles, des insuffisances. Faibles superlatifs
...Mais comme vous, j’ai vu des ratés, encore trop de lenteur, de procédures inutiles, des faiblesses aussi de notre logistique. Pourquoi ne pas employer les mots « administration, administratif » ?
...L’espoir renaît, je vous le disais, oui, mais rien n’est acquis. Jolie citation, mon père aurait dit : « Dans 20 ans ça ira mieux… » Éducation jésuite.
...Nous devons donc poursuivre nos efforts et continuer d’appliquer les règles. Plus elles seront respectées, plus nous sauveront de vies. Là, un petit problème, il y a tellement de dérapages vers ce respect.

La suite ici : http://venelles-en-provence13770.blogspot.com/2020/04/con-finement-30-eme-jour_15.html?view=magazine

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III #9 17/04/20 – De 13770.org. À quoi correspond 1 km autour de son domicile ?  

[dropcap]Les[/dropcap] mesures du confinement tolèrent de se déplacer brièvement près de son domicile, dans la limite d’une heure quotidienne et dans un rayon maximal d’un km pour une activité physique individuelle, une promenade avec des personnes de son foyer ou pour les besoins des animaux de compagnie. Mais comment estimer cette distance ? Jusqu’où puis-je aller ? Comment être certain de rester dans le périmètre autorisé ?
Comment ? Vous le saurez ici : https://13770.org/2020/04/16/confinement-balade-1-km/

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III #8 17/04/20 – De Caritte – Bon, j’vais chercher l' pain  

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III #7  16/04/20 – De Gérard Ponthieu – Virus & radioactivité, peste & choléra   

Pour nous distraire…

« Quelle époque terrible que celle où des fous dirigent des aveugles. » William Shakespeare

Question : Quelle différence entre un optimiste et un pessimiste ? Réponse : le deuxième est souvent mieux informé.

[dropcap]«[/dropcap] Le pire n’est jamais certain »… Sauf quand il arrive. Nous y voilà. Encore que, par un phénomène étrange de la psychologie humaine, il se dit que la foudre ne saurait tomber deux fois au même endroit. Moyennant quoi, on ne parle plus du terrorisme djihadiste (d’ailleurs bizarrement discret ces temps-ci, sauf quelques débordements, comme à Romans-sur-Isère dernièrement), ni même du nucléaire comme épée de Damoclès. Enfin, sur ce dernier point, prudence : il se dit à nouveau, dans les coulisses productivistes, que l’électricité atomique s’impose comme la bonne solution à la crise climatique… Alors que la bonne solution nous crève aujourd'hui les yeux : elle est bel et bien dans le bridage de cette machine infernale qu’on nous a fait passer depuis plusieurs siècles maintenant comme le moteur inéluctable, nécessaire, incontournable, bref, obligatoire : le Progrès !

Ce progrès qu’on n’arrête pas, comme dit la « sagesse populaire ». À quoi un Alexandre Vialatte, coincé dans un taxi en plein embouteillage, ajoutait : « …en effet, il s’arrête tout seul ». Imparable dans sa criante actualité.

Le nucléaire donc. Alors qu'on ne parle plus guère de Fukushima, ni de Tchernobyl, ni même de nos centrales hexagonales. Or :

À Fukushima : les « liquidateurs » japonais activent des norias de camions dont le chargement est recouvert d’une bâche verte, acheminant la terre contaminée de tout le département vers des centres d’entreposage. Il s’agit de mettre « au propre » la tenue (repoussée d’un an) des Jeux olympiques…

Les auteurs du blog « Fukushima », en alerte constante depuis le drame, établissent un parallèle entre ces deux maux invisibles et insidieux, les virus et les radionucléides qui se répandent dans l’environnement. Des analogies, des différences et des interactions.

Extraits :

La "demi-vie"(*) du virus du Covid 19 est de quelques jours au plus ; comparé à ce qu’on trouve à Tchernobyl et Fukushima, le Césium 137 a une demi-vie de l’ordre de 30 ans, le Plutonium de l’ordre de 24 000 ans, et il faut encore beaucoup plus longtemps pour en être totalement débarrassé. Certains déchets radioactifs durent des centaines de milliers d’années.
En cas de pollution radioactive, se laver les mains sera utile mais ne suffira pas, surtout si l’air est pollué par l’iode radioactif, entre autres poisons ! Et la contamination se fera aussi par ingestion.

La détection de la radioactivité, du moins quand la contamination est forte, est facile à détecter avec des instruments bien au point et souvent portatifs, alors qu’à chaque nouvelle mutation d’un virus, il nous faut refaire les tests et les vaccins, ce dont nous rendons compte en ce moment. C’est bien le seul point ou la gestion de l’épidémie marque un petit point sur l’atome…

Il n'y a pas de vaccin contre la radioactivité, ni les hommes, ni les autres êtres vivants ne développent d’immunité pour se protéger ni de ces rayons, ni de ces particules radioactives ! Les pilules d'iodes ingérées plusieurs heures avant le passage du nuage radioactif peuvent limiter les dégâts dus à l'iode dans les premiers jours, mais il faudrait que tout le monde les ait reçues avant la catastrophe, et il y a bien d'autres dangers que l'iode 131 !

En cas de catastrophe nucléaire, certains seront évacués d’urgence, d'autres seront confinés « temporairement » dans de mauvaises conditions, puisque toute l’alimentation dans une zone étendue sera contaminée et que les transports seront limités. Il faut savoir que le traité Euratom a prévu de relever « temporairement » les normes des doses « acceptables » dans la nourriture et l’eau à des niveaux qu’on peut qualifier de criminel, souvent plus élevé que ceux des deux autres catastrophes les plus connues. Perdre son logement et absorber du poison sans pouvoir se protéger réellement pour une durée inconnue, ce n’est pas comparable à ce que nous vivons actuellement dans une pandémie.

À Tchernobyl : Depuis le 4 avril, des incendies ont réduit en cendre 20 000 hectares de forêts autour de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, un territoire hautement contaminé par la catastrophe de 1986. Le feu n'était plus, à partir du 8 avril, qu'à 1 kilomètre seulement de la centrale. « Les autorités ukrainiennes affirment aujourd'hui qu'elles ont repris la situation en main, indique l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire). Il n'y aurait plus de feux ouverts, mais il subsiste des foyers isolés et des feux couvants ».

De nombreuses ONG, dont Greenpeace, s'inquiètent néanmoins, car ces incendies sont susceptibles de remettre du césium 137 en suspension dans l'air. De fait des taux plus élevés que la normale de cet élément radioactif ont été mesurés à Kiev, à une centaine de kilomètres au sud.

En France : Avec le confinement, l’Autorité de sûreté nucléaire a suspendu ses contrôles physiques des centrales en les surveillant à distance. Visio-conférences, résultats de tests envoyés par email, réunions téléphoniques : depuis un mois, les ingénieurs de l'ASN multiplient les contacts avec les exploitants des installations nucléaires, principalement EDF. Priorité : assurer la sûreté des sites, même en effectifs réduits. Une mission difficile, comme en témoigne la mise à l’arrêt « temporaire » du dernier réacteur de la centrale nucléaire de Fessenheim, en Alsace, après un dysfonctionnement détecté sur un robinet.

Autre inquiétude : la disponibilité des serveurs informatiques, qui permettent à EDF de signaler tout incident. Ceux-ci risquent d'être surchargés, à cause du télétravail.

Si l'ASN et EDF se veulent rassurants, membre de la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD), s'interroge sur la gestion d'un incident nucléaire, et notamment la prise en charge de la population française. « Les personnels médicaux ne pourraient pas jouer leur rôle de prise en charge de la population en cas de contamination massive. Cette situation crée une inquiétude qui est légitime et qui pose question sur la gestion des installations nucléaires et la préparation à une crise nucléaire ». De plus, tout regroupement dans les gymnases serait en contradiction totale avec les mesures de confinement. Nous avons la peste, nous aurions aussi le choléra !

–––   

(*) Le temps au bout duquel une grandeur (par exemple une mesure de radioactivité) atteint la moitié de sa valeur initiale.

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III #6 15/04/20 – De Gian Laurens – Conditionnement ou déterminisme ?  

[dropcap]Combien[/dropcap] sont-ils à mourir, bien moins à cause du virus que de l’angoisse et du désespoir ? Parmi d’autres, un auteur a indirectement apporté́ une contribution originale à ce sujet : Primo Levi, et son Si c’était un homme (1947) peut judicieusement donner à réfléchir pour l’actualité, par symétrie pourrait-on dire.

Dans son récit autobiographique, ce chimiste turinois narre son expérience concentrationnaire et rapporte une observation pertinente : il y avait à Auschwitz deux catégories de déportés, les « damnés », nombreux, et les « élus », rares (ou les « submergés » et les « idéalistes »). Les premiers étaient anesthésiés par la peur, ils obéissaient au doigt et à l’œil aux ordres aussi absurdes qu’épuisants de leurs geôliers. Les seconds en faisaient le moins possible et sabotaient autant que faire se pouvait. Les premiers avaient aboli tout esprit critique, s’ils en avaient jamais eu, les seconds nourrissaient en eux un désir de vengeance. Les premiers se comportaient en êtres strictement égocentriques, les seconds pratiquaient ne serait-ce que chichement des formes de solidarité. Les premiers n’anticipaient rien au-delà des minutes à venir, les seconds rêvaient d’une future société de paix et de justice. Les soumis, on le devine, survivaient moins que les réfractaires. Pour revenir au hic et nunc : maintenir des liens, autant qu’être empathique, semblerait améliorer les chances de surmonter les difficultés d’un confinement qui s’apparente à la servitude volontaire d’Étienne de la Boétie. Reste la question déjà posée : l’auto-asservissement – la soumission consentie – est-il un déterminisme génétique, ou bien le produit d’un conditionnement idéologique ? Ou un mix des deux ? Vous avez 4 heures.  GL

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III #5 14/04/20 – De Nathaniel Herzberg (Le Monde) – Le mystère de la « souche à virus »  
[dropcap]«[/dropcap] Il est un petit jeu auquel certains scientifiques aiment à s’adonner : celui des anagrammes. Manière sans doute de réconcilier leur goût des énigmes et leur amour des lettres. Depuis quelques semaines, une question court les labos : quelle est l’anagramme de « chauve-souris » ? La réponse n’est pas évidente, mais tout à fait d’actualité : « souche à virus ».

« Tout le monde le sait désormais : le terrible SARS-CoV-2, le coronavirus responsable de la pandémie de Covid-19, est le descendant d’un virus de chauve-souris. En est-il directement issu ? Est-il son pur rejeton, passé tel quel d’une espèce à l’autre, un petit-petit-petit… enfant né de transformations successives chez le mammifère volant puis chez l’humain, ou un cousin éloigné, issu de recombinaisons virales chez un hôte intermédiaire ?

« Les virologues du monde entier en débattent, analyses génétiques à l’appui. La découverte, chez le pangolin, d’un coronavirus présentant une similarité particulière avec SARS-CoV-2 sur une partie essentielle de son génome – celle correspondant au site de liaison sur les récepteurs des cellules pulmonaires humaines – a mis le désormais célèbre fourmilier écailleux sur le devant de la scène. »

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III #4 14/04/20 – De Daniel Daix, en ce XXe jour et sur son blog  
[dropcap]«[/dropcap] Confiné, voici comment je démarre la journée une fois passé le petit-déjeuner :
Whatsapp les messages de la nuit, entre autres un lien vers Je Gif ma vie D’eje (EJE = Educatrice de Jeunes Enfants) et une vidéo un peu longue, 10 minutes : Petit Corona discute avec son papa, je la regarderai plus tard… ou pas.
– Consultation des mails ce matin rien d’intéressant, même pas de spam.
– 15 minutes : Je joue à Cendrillon, nettoyer et recharger le poêle,
– 15 minutes : Vérification de l’état de la piscine, elle était verte hier… ce matin elle est toujours verte !
– 60 minutes pour prendre connaissance des dernières nouvelles sur Internet grâce à Netvibes, en quelques minutes je peux faire un tri parmi les nouveautés de la nuit.
– Je passe un moment sur LeBrief de Next Inpact et plus particulièrement sur le premier article Covid-19 : une pandémie de « solutionnisme technologique »  […]

Suite ici même… pour arriver là : « Il est 10h30, je fais le tour du jardin, je caresse le chat, je retourne voir la piscine, toujours verte, je suis fatigué, je prends la tablette et je fais quelques Sudoku… c’est le moment de me reposer un peu. »

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III #3 14/04/20 – De Macron en repentance et de l’« utilité commune »  

De la si longue allocution de Macron hier (27 minutes), une fois dégraissé, et ayant laissé les commentateurs comment-tâter… je ne retiendrai que ce passage :

« Il nous faudra nous rappeler aussi que notre pays, aujourd'hui, tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal. « Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune ». Ces mots, les Français les ont écrits il y a plus de 200 ans. Nous devons aujourd'hui reprendre le flambeau et donner toute sa force à ce principe. »

Macron est resté très allusif, voire métaphorique, sur ses sources, à savoir la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789, en son article premier :

« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune. »

Certes, le président, qui n’est nullement historien, n’allait pas devoir nous imposer, en plus, une explication de texte. Il y aurait en effet à dire sur cette « utilité commune », expression passée à la trappe du macronisme, selon un de ses principes fondateurs, celui des premiers de cordées, de la rue à traverser, entre autres piliers de la start-up-nation… C’était « avant » !

L’utilité commune, c’est aussi ce que l’écrivain anglais George Orwell dénommait la décence commune, la « common decency «  dans laquelle il voyait ce « sens moral inné » qui incite les gens simples à bien agir.  Une vision certes utopiste, que l’Histoire n’aura de cesse de contredire, justifiant en même temps les résistances et combats révolutionnaires. Dans une société « intermédiaire », cette décence ordinaire pourrait aussi faire en sorte que les politiciens fussent des hommes politiques garantissant sans ambiguïté la première moitié de l’Article premier : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. »

Puisqu’il s’agit aussi de droit, laissons à un avocat, Frédéric Peltier, le soin de définir cette « utilité publique », dans un article date de 2017, autant dire de l’« ancien régime »… :

« Au sommet de la hiérarchie des normes, l’utilité commune est déclinée en bien commun dans la réforme de la justice au XXIe siècle. Mais quel est le contenu d’une norme juridique aussi politique ?

L’article 1 er de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen pose le principe de la liberté et de l’égalité en droit, mais aussi, dans une seconde phrase moins connue, il énonce le principe selon lequel « les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune ».

On peut s’interroger sur la signification de cette seconde phrase de l’article 1er du texte de 1789, aujourd’hui, alors que l’économie de marché, et en particulier les marchés financiers, imposent des distinctions sociales qui ne semblent reposer que sur l’argent. Il est aussi essentiel de se questionner sur le contenu même de l’utilité commune et de sa place dans une société de marché.
L’utilité commune semble inexorablement reculer derrière des impératifs d’économie de marché et de l’économie financière répondant à une logique de mondialisation. L’utilité commune apparaît également comme la première victime du surendettement de la puissance publique. L’État et les collectivités publiques doivent faire des économies. Cet impératif de bonne gestion vient en concurrence frontale avec la capacité du service public à œuvrer pour l’utilité commune.

Néanmoins, l’utilité commune affirme sa résistance au travers de la notion de bien commun de plus en plus revendiquée en réponse à la mondialisation. Cette notion du bien commun est au cœur de la réflexion des économistes qui tirent les leçons des crises financières, comme dans le livre de Jean Tirole, L’économie du bien commun. Le prix Nobel explique le sens de la régulation économique au service d’un équilibre plus équitable que celui produit par le marché qui ne correspond pas au bien commun.
Le spectre de la crise financière qui n’a pas disparu impose plus que jamais d’orienter la finance vers un développement économique plus responsable, plus durable, en sortant d’une logique de marché obnubilée par le rendement. Tel est le sens du bien commun en économie.

Qu’en est-il du droit ?

La norme juridique ne faisait pas expressément référence au bien commun jusqu’à il y a peu, alors que Saint Thomas d’Aquin écrivait : « La loi est une ordonnance de raison en vue du bien commun, établie et promulguée par celui qui a la charge de la Communauté ».

Dans la loi de modernisation de la justice du XXIe siècle, le bien commun vient de faire son entrée dans le droit positif au détour d’un article précisant la mission du procureur général près la Cour de cassation. La loi n° 2016-1547 du 18 novembre 2016 précise qu’il « rend des avis dans l’intérêt de la loi et du bien commun ».

Le contenu du bien commun, comme de l’utilité commune, est pour une large part le résultat d’un choix politique, voire idéologique. Il s’agit du cœur du clivage entre droite et gauche, mais aussi au sein de chaque clan, entre les partisans du plus ou du moins d’État.

Cependant, le bien commun, l’utilité commune ou l’intérêt général constituent des repères juridiques essentiels, puisqu’il est maintenant demandé au ministère public de le rappeler aux juges du siège, pour les éclairer sur la portée de la décision qu’ils doivent prendre en droit.

Le bien commun n’est pas le contraire de l’intérêt privé ou individuel. C’est la condition de son épanouissement, selon les bornes fixées par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. C’est pourquoi l’intérêt général est avant tout un guide de la règle de droit, avant d’être le fondement de l’action publique.

Il existe donc un socle juridique défendant les valeurs démocratiques et républicaines autour de la notion d’utilité commune ou de bien commun. Ce socle est intangible, quelles que soient les nuances politiques sur l’échiquier républicain.

En cette époque électorale où l’on réduit le débat en nombre de postes de fonctionnaires, le rappel du contenu juridique de l’utilité commune impose une réflexion plus approfondie sur cette notion essentielle. Cette phrase de la Déclaration des droits de l’homme proclamant l’utilité commune comme un repaire [sic : voir commentaire ci-dessous - Ndlr] et une priorité n’est pas anachronique. Elle est d’une actualité brûlante comme le démontre l’entrée de la notion de bien commun dans la loi sur la justice du XXIe siècle.

Article paru dans La semaine juridique – 9 janvier 2017.

Entre cet article et l’allocution présidentielle d’hier, pendant plus de trois ans, on sait que de tels propos ont glissé sur la macronie comme la pluie sur le dos d’un canard. Rendons grâce à ce virus d’avoir soudainement inspiré la prose élyséenne. Une soudaineté qui ne saurait toutefois faire illusion. Le Medef trépigne sur ses starting-blocks, objectif 11 mai, et à fond les manettes pour rattraper les milliards perdus !

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III #2 13/04/20 – Sauver l’Opep ! 3,8 millions de barils ne partent pas en fumée !   Chaque jour, 3,8 millions de barils de pétrole en moins sont brûlés. Nous sommes revenus à la consommation d’il y a dix-huit ans. Ça ne peut plus durer ! s’alarme l’Opep.

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III #1 13/04/20 – Déconfinement immédiat ! Voyage gratuit autour d’un monde (l'âne est fourni)  

[dropcap]Best[/dropcap] seller « mondial », Le tour d’un monde en sept jours avec un âne en Provence, paru en 2009, n’est aujourd’hui plus disponible en version papier. Offerte par le covid-19, jetez-vous sur sa version numérique gratuite, au format PDF (10 Mo), identique à l’original. À télécharger ici ! (Rien ne vous empêche, par la suite, d’apporter un commentaire de lecture…)

Extraits du bloc-notes de Bernard Langlois, dans Politis du 17 juillet 2009 :
[…] « Gégé et Juju, eux aussi, à leur façon, font de la résistance. À la modernité. À la vitesse. À l’impatience. À la saleté. Au bruit des moteurs et à la consommation sans frein. Un petit bouquin frais comme un rosé de Provence, comme un bouquet de lavande. Parsemé de réflexions sur le monde (qui est si moche) et la vie (qui est si belle) ; un dialogue recréé entre l’animal et son maître, avec des doutes, parfois, pour savoir qui est le maître et qui l’animal… Le tout illustré des photos de ce voyage insolite, qui se réfère à celui de Stevenson dans les Cévennes (que je n’ai pas lu, mais que je vais, tiens, si je mets la main dessus). Une heure de lecture délicieuse, à déguster et à offrir » […]

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Gerard Ponthieu

Journaliste, écrivain. Retraité mais pas inactif. Blogueur depuis 2004.

10 réflexions sur “Troisième chronique de la peste couronnée

  • Ton aven­ture avec Juju m’a rap­pe­lé nos vacances ces der­nières années, nos ran­don­nées iti­né­rantes avec un âne à tra­vers les Cévennes.

    Cela était beau­coup moins dur pour nous, aucun de nos ânes n’é­tait aus­si tes­tard que ton Juju. Tu as eu beau­coup de cou­rage et de per­sé­vé­rance mais je suis cer­tain que tu en gardes un sou­ve­nir ému.

    Daniel

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  • noelle grange

    J’ai aus­si lu ce petit livre mer­veilleux. Un modèle de voyage éco­lo­gique, plus que jamais actuel !!!

    Répondre
    • Merci ! Un peu de pico­tin pour lui, consom­ma­tion basique pour moi. Pas un gramme de CO2, tout juste un peu de méthane… Autant dire la mort de l’Opep.

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  • AlabArque

    Je vais le lire, bigre (ce bloc-notes de Bernard Langlois aurait dû déclen­cher la lec­ture séance tenante, mais vu la date = j’é­tais sans doute sur chan­tier soit en Grèce, soit en Syrie, peu rac­cor­dée au monde). Et merci…

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  • III #1 13/​04/​20 – Déconfinement immé­diat ! Voyage gra­tuit autour d’un monde 

    Merci pour cette phrase :la vie est si moche mais la vie est si belle.
    Oui j’a­dore ce livre d’un auteur si vivant sachant être à la fois l’a­ni­mal, les étoiles, l’eau des fon­taines, les hommes et femmes ren­con­trés. On sent tant d’a­mour et d’hu­ma­ni­té dans cette petite histoire.
    On vit ce che­min avec Geai et Juju et on est triste de leur séparation.
    On peut pen­ser qu’ils ont tous les deux versÉ une larme…

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  • Jean-Francois HEROUARD

    III #3 14/​04/​20 – De Macron en repen­tance et de l’« uti­li­té commune »
    Un joli lap­sus à la fin de l’ar­ticle de la Revue juri­dique :« l’utilité com­mune comme un repaire et une prio­ri­té », au lieu de repère 😉

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    • Bon œil avi­sé ! Disons que l’avocat est appe­lé à plus fré­quen­ter l’un et à se perdre dans l’autre.

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