VI – Chronique de la peste couronnée : rude concurrence dans l’irrationnel
[dropcap]Les[/dropcap] plus tonitruants « prophètes » se démènent comme des diables… Islamistes, juifs radicaux, chrétiens extrémistes et sectes de tout poil, tous ont en commun un même déni de la vie d’ici-bas, eux qui n’ont de cesse d’invoquer les paradis de l’au-delà.
Les monothéismes sont particulièrement à la manoeuvre en ce mois d’avril qui voit converger Pâques, Pessa’h et le ramadan – lequel débutant aujourd'hui même, précédé par les plus extravagantes et imbéciles démonstrations. En tête de peloton, cet imam de Brest, Rachid Eljay, délivrant sa potion magique de son plus bel aplomb :
Ce prédicateur propre sur lui a revêtu pas mal de déguisements [photos] avant de prendre l’habit neuf du docteur coranique distillant ses ordonnances par vidéo.
Ces acharnements actuels et redoublés des religions et de leurs clergés ou équivalents visent en particulier à contrer ce que le coronavirus fait apparaître comme fondamental : le corps même des êtres vivants, le corps comme ennemi de l’âme auquel il tend à se substituer. Les médecins ayant pris la vedette médiatique, ils font aussi passer les curés à l’arrière-plan – le leur, celui des arrière-mondes d’où ils sévissent. La rationalité médicale, sanitaire, sociale, politique imposée par la pandémie représente une concurrence déloyale pour les marchands d’artifice.
D’où leur agitation, leurs tentatives multiples de reprendre la main dans ce domaine où ils excellent depuis des siècles. Sans mérite particulier, au vu des facilités offertes par la tendance ancestrale, voire atavique, des humains à se complaire dans les illusions et le déni de leurs objectives conditions. Derrière quoi on pourrait tout aussi bien trouver ces néo-croyants et moutonniers incrédules, prompts à se ranger derrière les bannières médico-pharmaceutiques de tel ou tel gourou en blouse blanche. Sans parler enfin des suiveurs politiques regroupés en chapelles idéologiques.
La peste comme révélateur de la fragilité psycho-corporelle des humains. Camus l’avait bien compris, et décrit, d’où le regain d’intérêt pour son fameux roman philosophique. Ses lecteurs, hélas, risquent peu de croiser ceux des livres uniques pour qui le dogme dénie toute vraie spiritualité. On en est là.
Petit florilège de la pensée magique…