Notules & Griffures

Elle & Lui (piécette). Aujourd’hui : Airbus/​Huygens

Elle : Dis donc, pas la joie ton blog d’hier ! Auschwitz et Rwanda dans la foulée, tu déprimes ou quoi ?

– Lui : Ben c’est l’actu, hein…

Elle : Quoi l’actu ? Soixante ans pour l’un, dix pour l’autre…

– Lui : L’actu du passé justement ! Les indignations sélectives…

Elle : D’accord, mais Titan, Airbus, histoire de prendre de la hauteur…

– Lui : Titan je veux bien, c’est la vraie grandeur de l’homme qui se hisse sur la pointe des pieds pour comprendre l’univers et se comprendre aussi lui-même.

Elle : Fallait l’entendre dans le poste, l’astrochose André Brahic ! Il se soulevait de terre en racontant « son » voyage : vraiment il vivait dans la capsule !

– Lui : Mais Airbus, quoi, à côté de la sonde sur Titan, c’est de la quincaillerie de rase-mottes !

Elle : T’exagères !

– Lui : A peine : de la quincaillerie de luxe, de la « haute technologie » comme ils disent, comme pour se monter du col. Ça me fait penser au fameux « science sans conscience »…, là ça serait « techno sans esprit ». Et puis il y a ce côté monstrueux… Ce bras de fer avec les Ricains, la compét’, c’est moi que j’ai le plus gros braquemart. En plus, c’est cocorico et compagnie. Avec la sonde Huygens, là c’est la noblesse de la science, sa poésie gratuite – enfin presque…

Huygens
Représentation artistique de Craig Attebery pour la Nasa.

Elle : Eh oh, où tu glisses là ?

– Lui : Non mais c’est vrai quoi ! Huygens et Airbus, c’est comme qui dirait la Joconde et… Madonna ; Rimbaud et… Sullitzer… D’ailleurs, Airbus c’est que du bizness, plus de la pollution, plus des promesses de faits divers monstrueux comme lui. Non, mais t’imagines le crash…

Elle : Ça y est, le journaleux refait son prophète de malheur !

– Lui : Tu sais bien : tout ce qui peut arriver finit par arriver. 350.000 litres de kérosène, 600 tonnes, 800 passagers, hein, je te fais pas de dessin…

Elle : Bon allez viens, on va marcher un peu, une bonne balade, sur la terre ferme…

– Lui : Ah non, pas après bouffer !

Elle : Ben si, justement, il paraît que c’est recommandé, je l’ai lu.

– Lui : Où ça ?

Elle : Ben dans le journal!

– Lui : Ah bon, alors…

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