Gaffe, les médias !

AIRBUS 380. La Dépêche du Midi au bord de l’épectase

Depeche1[dropcap]On[/dropcap] peut comprendre l’enthousiasme comme résultante de la fameuse «loi de proximité». Un événement s’enfle d’autant plus qu’il se passe sous notre nez. Ou a fortiori s’il nous touche de plus près encore, personnellement ou à travers nos proches. Mais le sens de la mesure, la prise de distance, le recul – bref un peu de hauteur et un chouïa de regard critique, voilà ce qui va distinguer le journalisme du plouquisme.

Avec la Dépêche du Midi frais du jour, on est bien dans le deuxième choix de l’information, celui de la courte vue localement cocardière. Il est vrai que je n’ai que la Une sous les yeux [ci-contre] et que je risque peut-être l’injustice. Je ne demande qu’à voir – que des Toulousains vérifient si possible – et qu’à trouver dans le journal du jour, ou d’avant : des reportages sur les dommages collatéraux causés par l’A380 dans l’environnement ; sur ce que certains autochtones sacrifiés à l’ « intérêt national » ont pu qualifier de «maquignonnages» ; des articles de questionnement sur cette quête vers le «toujours plus» et, par exemple, sur l’effet de serre aggravé par le développement du transport aéronautique. Tiens, je la sors celle-là (LeMonde.fr, 12/12/04) :

«1 tonne. C’est la quantité de CO2 émise par chacun des passagers d’un aller-retour Paris-New York, “dans des conditions propices à une bonne efficacité énergétique” selon l’Institut français de l’environnement. Ce qui équivaut au quart des émissions annuelles de gaz à effet de serre d’un Français

Je m’arrête là, parce que ça va faire trop médisant et que je pourrais gâcher la fête orgastique de la Dépêche. A qui je dis quand même : gaffe les loulous, gardez-en pour demain, parce que vous êtes tout de même au bord de l’épectase !

––> Épectase, n. f., du gr. epektasis « extension ». Fam. Décès pendant l’orgasme. En 1899, le président Félix Faure est mort en épectase. En 1974, le Cardinal Daniélou (de l’Académie française) trépasse dans les bras d’une prostituée et en son studio de passe. Le Canard enchaînén’avait alors pas manqué l’affaire, ce qui relança aussi le mot.

Pantoufledor_8

––> Manque de recul critique, soumission servile à la communication. Voilà qui justifie largement à la Dépêche… une belle Pantoufle d’or.

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Une réflexion sur “AIRBUS 380. La Dépêche du Midi au bord de l’épectase

  • reveil couillons

    Bande de crétins que vous êtez… c’est pas notre A380 cheri qui est ici critiqué mais le Tabloïde merdeux qui sert de journal à la majorité de la population de notre belle région (faute de mieux… pourvu que ca dure !! pour eux !!)

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