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Papier-journal. Pour qui sonne le glas ?

J’en vois, chez mes amis, qui vont encore s’indigner et en appeler à la Beauté essentielle, voire existentielle du Papier. J’aimerais tant préserver leur moral… Hélas, voici deux nouvelles qui, de plus belle – si j’ose dire – sonnent le glas du papier-journal.

1) Les annonceurs américains préfèrent le Web à la télé (Le Monde 04/01/06]

La part du budget des annonceurs consacrée à la publicité sur Internet est passée de 17 % à 23 % aux Etats-Unis, selon une étude menée auprès d'une centaine d'annonceurs par le Credit Suisse First Boston (CSFB). Pour la première fois, Internet est passé devant les autres supports, la presse écrite (16 %), la télévision hertzienne (16 %), la presse magazine (15 %), la télé câblée (10 %), la radio (8 %), l'affichage (8 %) et les autres supports (4 %). 45 % des annonceurs interrogés par CSFB s'attendent à une croissance de 29 % de leurs dépenses en ligne. La publicité en ligne a représenté 3,7 milliards de dollars au 4e trimestre aux Etats-Unis.

2) Les seniors délaissent les médias traditionnels au profit d’Internet (Marketing Vox, 04/01/06)

Une enquête réalisée par Burst Media montre que la consommation médias des adultes de plus de 55 ans aux États-Unis a, ces dernières années, basculé du offline vers le online. 57,9% d’entre eux estiment qu’Internet leur permet d’accéder à de l’information qu’ils n’auraient pu obtenir à la télévision, la radio ou dans la presse écrite. 32,8% considèrent que le contenu y est meilleur ou plus précis. Conséquemment, leur usage des médias traditionnels diminue : 43,6% regardent moins la télévision qu’il y a un an, 44,1% lisent moins de journaux et 44% écoutent moins la radio.

Les principaux usages d’Internet sont les suivants : - Collecter de l’information pour des besoins personnels (56,3%) - S’informer sur l’actualité, le sport ou la météo (48,8%) - S’informer sur des produits (43%) - Se renseigner ou acheter des voyages (34,7%) - Faire des achats (32,1%, hors voyages) Plus spécifique à cette tranche d’âge, la consommation d’informations sur la santé concernent 77,1% d’entre eux.

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Une réflexion sur “Papier-journal. Pour qui sonne le glas ?

  • Bonjour,
    j’ai bien peur, pour ma part que la presse papier quo­ti­dienne payante soit mena­cée. Quand bien même elle conserve des rai­sons d’être, peut-être n’a-t-elle plus les moyens d’exister…
    Elle est concur­ren­cée de plus en plus for­te­ment depuis plu­sieurs décen­nies par de nou­veaux médias (radio, télé­vi­sion, presse ins­ti­tu­tion­nelle des mai­ries, com­mu­nau­tés d’ag­glo­mé­ra­tion, conseils géné­raux, régions, puis la presse gra­tuite de petites annonces, main­te­nant la presse gra­tuite d’in­for­ma­tion géné­rale, et en fin inter­net et le télé­phone mobile).
    Cette concur­rence lui prend des lec­teurs, mais elle lui prend sur­tout des res­sources publi­ci­taires (et ça va s’ag­gra­ver avec le mono­pole de la publi­ci­té de la grande dis­tri­bu­tion que la presse quo­ti­dienne va perdre bientôt).
    D’autant qu’elle est très chère à fabri­quer (pas tant à cause du prix du papier, que des avan­tages acquis par les ouvriers du livres au fil des grèves : des salaires impor­tants, plus éle­vés que ceux des jour­na­listes dans cer­tains jour­naux que je connais par exemple, des condi­tions de tra­vail avan­ta­geuses (je parle de cer­tains que je connais qui font la semaine de 30 heures à 2000 euros par mois!) et le main­tien d’ef­fec­tifs plé­tho­riques dans les centres d’impression).
    Face à cette situa­tion, bien des jour­naux (sur­tout en pro­vince) se sont appau­vris en conte­nu, redui­sant leur pagi­na­tion, fai­sant appel à des conte­nus nor­ma­li­sés pro­duits par des agences natio­nales (télé­vi­sion, turf, jeux…), sup­pri­mant les repor­tages à l’é­tran­ger, au pro­fit des agences de presse (en rédui­sant aus­si le nombre des fils d’a­gences : plu­sieurs jour­naux ne sont plus abon­nés qu’à la seule AFP), fer­mant des bureaux exté­rieurs, etc. La poli­tique de réduc­tion des coûts de fonc­tion­ne­ment des rédac­tions à conduit les rédac­teurs en chef à appré­cier beau­coup « l’in­for­ma­tion pré-payée » : tous ces voyages de presse entiè­re­ment finan­cés par les construc­teurs auto­mo­biles, les agences de voyage, etc.
    Le conte­nu de la presse quo­ti­dienne s’a­vère ain­si de plus en plus pauvre, nor­ma­li­sé, et, avouons-le, de plus en plus douteux !
    Et on s’é­tonne que le lec­teur ne veuille plus payer aus­si cher pour un tel pro­duit, quand il trouve mieux ailleurs !
    Au bout du compte, le pro­blème de la presse quo­ti­dienne payante, c’est qu’elle n’est plus ren­table, et elle a peu de chances de le rede­ve­nir. Il y aura des morts dans les années à venir…

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