L’Apocalypse selon Sainte-Marchandise, ou T‑Rex, le retour
Ce chef d’œuvre, ci-dessus, de l’art contemporain pourrait s’intituler L’Apocalypse selon Sainte-Marchandise. En plus synthétique, c’est une sorte de tapisserie de Bayeux, version moderne, faite & défaite nuit et jour, sans cesse, par une Pénélope aux ordres du dieu Argent, encore dénommé Capitalisme.
Cette œuvre de l’Époque absurde, qui précède celle dite de la Concentration extrême, date en effet d’hier. Elle semble intemporelle, voire éternelle car, quoi qu’il en soit, elle datera toujours d’hier et de demain, c'est-à-dire de la veille de la prochaine prédation. Ses couleurs vives, gaies, flatteuses au regard de passage, affichent une trompeuse diversité.
En fait, si nous nous plaçons du point de vue évolutionniste, l’œuvre illustre bien cette évolution à rebours – une contre-évolution en quelque sorte – conduisant à la reconstitution des dinosaures et en particulier du Tyrannosaurus rex, le plus gros prédateur que la Terre ait porté, le T-Rex pour les intimes.
Du même point de vue – « alter-darwiniste » comme dit le génial Jul dans son feuilleton sur Arte, Silex and the city –, cette régression annonce aussi la fin de la bio-diversité commerciale, artisanale, industrielle et artistique, autrement dit la disparition des espèces, sous-espèces et ainsi de suite jusqu’à la dernière bactérie unicellulaire.
Ainsi s’annonce, pour bientôt (en termes de temps long), l’apocalypse représentée par cette lucide tapisserie. Celle-ci, portée en particulier sur le monde de la Grande Bouffe (GB) et de la Très Grande Consommation (TGC), se trouve déclinée en ses provisoires variétés dans les domaines de l’habillement, des loisirs, des médias, des transports, de l’énergie, du luxe, de la culture marchande, et caetera. Sans oublier l’actuel étripage en vue duquel s’activent avec fureur les Alstomiens, Genelectricus, Siemensus et autres Arevux – toutes espèces à court terme menacées.
Dieu reconnaîtra les siens, qui auront tous disparu. Il sera bien avancé.
Et qui sont les « metal guru » dans tout cela… Hein ?
C’est qui ces gurus ?
Rappelle toi ! Le groupe T REX chantait une bluette : « metal guru », il est vrai que c’était au siècle dernier…
Pour un peu on se sentirait… non pas vieux, juste vieillissant…
Pour appuyer ta prédication, mon très cher frère Gé, je recommande l’Eglise de la Très Sainte Consommation http://www.consomme.org/
Amen (ton fric)
En effet, salutaire autant que réjouissante adresse ! Tu connais toujours les bons coins, frère toi-même Jef !