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Réfugiés à Aix-en-Provence : Pas de ça chez moi ! clame Maryse Joissains

Des réfugiés « chez moi » ? Et quoi encore ? La maire d’Aix-en-Provence, Maryse Joissains, n’a pas tardé à se distinguer sur ce chapitre du rejet qui constitue son fond de commerce politique. Sa largesse de vue et d’esprit surgissent de même, agrémentée de sa « distinction » légendaire, déclarant ainsi [La Provence 8/9/15]:

« Des migrants, j’en ai déjà suffisamment à Aix. Il y a les sans-papiers et les Roms. J’ai mon quota. Je rejette la politique de dangerosité de Hollande qui ne sait pas gérer la crise. En plus, après la photo de l’enfant syrien, retrouvé mort noyé, il fait appel à l’émotion populaire. Ce qui est indigne. Les Syriens, il faut les accueillir chez eux, les protéger chez eux. » Admirons la finesse de l’analyse et sa portée géo-politique. Elle poursuit : « Puis, 24.000 ça veut dire quoi ? Il y a des milliers de migrants et ça va provoquer un appel d’air. Ce qu’on est en train de faire, c’est de la déportation. [sic] Si c’est ça l’humanisme, alors je n’y comprends plus rien. » La Provence ajoute : « Maryse Joissains avouera néanmoins [sous la torture des journalistes ? Note du blogueur] qu’elle est prête à accueillir des Syriens. « Mais des chrétiens ».

andré faber 2015
© andré faber 2015

Oui, restons entre gens de bonne compagnie. Et, surtout, pas question de laisser le « monopole » du rejet aux lepenistes du FN qui pourraient lui faire de l’ombre. Mais de petits arrangements seront toujours possibles avec cette femme qui n’est ni démocrate ni républicaine. Rappelons ses propos de mai 2012, autour de la présidentielle :

  «  Même si M. Hol­lande est pro­clamé pré­sident de la Répu­blique, je ne pense pas qu’il soit légi­time, parce qu’il y arrive après un com­bat anti-démocratique comme on ne l’a jamais vu dans ce pays. »

«  Fran­çois Hol­lande est un dan­ger pour la Répu­blique. Cet homme n’a jamais fait la démons­tra­tion qu’il ait fait quelque chose dans sa vie. Je ne le crois pas com­pé­tent, ni capable. En tout cas phy­si­que­ment. Il ne don­nera pas l’image d’un pré­sident de la Répu­blique. J’aurais aimé d’un pré­sident qu’il ait plus de pres­tance et pas qu’il agite ses petits bras comme il le fait dans tous ses mee­tings parce que ça me paraît extrê­me­ment ridi­cule. » [Lire sur « C’est pour dire » Sarkozysme. Le putsch verbal et fascisant de Maryse Joissains, maire d’Aix-en-Provence ]

Maryse Joissains, on le sait, a toujours eu un gros faible pour les petits bras agités par son politicien préféré. Affaire de goût, de choix. On ne discute même pas.

Quant à La Provence – le quotidien marseillais –avec ou sans Tapie à sa tête, il reste fidèle à sa ligne platement démagogique. Ainsi son innommable rubrique « Le vote du jour », en dernière page, entre la météo et l’horoscope, qui soumet une question à la réponse binaire : oui/non et « Ne se prononce pas ». Exemple de ce mardi 8/9/15 : À la question « Faut-il assouplir les conditions d’accueil des réfugiés syriens ? » « Vous avez voté hier » : Oui, 17 % – Non, 79 %. (Sans avis 4 %).

Une telle pratique est scandaleuse, à plus d’un titre.

Sans discuter ici de la validité des sondages en général (même pratiqués selon les règles de l’art), le journal, lui, n’indique jamais le nombre de réponses obtenues – c’est dire la valeur de ses pourcentages ! Quant aux questions posées, elles vont des plus débiles aux plus graves comme celle du jour, posée de manière on ne peut plus inconséquente : Faut-il assouplir [que le verbe est judicieux !] les conditions d’accueil [lesquelles ?]…

Ce genre de dérive relève tout autant de l’abêtissement journalistique que de l’absence d’éthique. Elle n’en recèle pas moins des intentions inavouées, peut-être inconscientes – allez savoir !

Sur ce constat et sur les propos de Mme Joissains, l’archevêque du Vaucluse, Mgr Cattenoz a de quoi s’époumoner encore davantage que dans sa vidéo sur internet où il déclare :

« J’ai honte de mon pays, la France, qui, à plus de 50% de sa population, refuse l’accueil des migrants. J’ai honte de certains politiques qui tiennent des propos inqualifiables lorsqu’ils parlent de “ces gens-là”. Ils les désignent avec mépris. J’ai honte des chrétiens qui semblent ignorer cette tragédie des migrants et surtout se refusent à perdre les avantages acquis de leur niveau de vie ».

Propos repris dans La Provence du même jour, même article, même punition.

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Gerard Ponthieu

Journaliste, écrivain. Retraité mais pas inactif. Blogueur depuis 2004.

11 réflexions sur “Réfugiés à Aix-en-Provence : Pas de ça chez moi ! clame Maryse Joissains

  • faber

    Purée ! Quand on se rappelle de l’Allemagne dévastée en 45… T’as vu aujourd’hui ? Nous avons beaucoup perdu à gagner la guerre. Y a de la vomissure dans l’air. J’ai pas fini. Des dessinateurs confrères – plutôt cons que frères – ont repris l’image du gosse sur la plage avec leur blabla d’humaniste. Blabla d’assis. Pornographie que je dis ! Vivons ensemble sur notre gros ballon qu’est même pas gonflable. N’importe quel gosse pourrait le comprendre. Même ceux qui sont morts.

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  • Gaby

    “Les Syriens, il faut les accueillir chez eux, les pro­té­ger chez eux. »…. Je parie qu’elle a piqué ça dans les brèves de comptoir de Gourio ?

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  • Gian

    @ Mgr Cattenoz : vous devez réquitionner vos églises, couvents, chapelles, cathédrales, etc., pour les aménager et y loger votre quota de migrants ; pour les frais, voyez à la banque du Vatican. Signé, SS François.
    Cela dit, sans rire, on fait quoi avec les djihadistes infiltrés et mis en mode veille, et les sous-payés embauchés par le Medef ? Et pour se préparer à la guerre civile, c’est mieux en ville ou à la campagne ? Et quelle campagne ? Et est-ce que la guerre civile nous épargnera la perspective, après l’imminante déferlante des assoifés d’Europe, de survivre en étouffant dans une boîte de sardines ?

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    • Lemoine andré

      En tant que modeste ecclésiaste, je me permets d’approuver votre point de vue et votre suggestion; à l’occasion, j’en ferai part à SS François, qui, s’il a les clés de St Pierre, n’a peut-être pas celles du coffre…

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  • la pie

    Que dois-je penser et dire? Moi qui suis une réfugiée.
    Je suis venue du Viêt Nam assoifée de paix.
    Merci à ceux qui ne m’ont pas dit Sale gnac retourne dans ton pays et qui m’ont tendu la main.
    Un grand sourire à ceux qui m’ont méprisée car de culture différente.A ceux qui ont moqué ma peau mate, mes cheveux raides, mon métissage.
    Tu es fille d’un troufion et d’une congaï? C’est à dire une dame de petite vertu. Trop polie pour leur répondre.
    J’avais un avantage, je parlais la langue du pays et fille d’un avocat homme politique et d’une philosophe.
    Je suis partie seule à l’âge de 17 ans.
    C’est une terrible déchirure que de partir loin de ses racines. j’en souffre toujours même si je suis “intégrée”. Mon pays, celui de mes racines sera toujours le Viêt Nam, mon second pays celui à qui je dis merci, où je vote, paie mes impôts, où vivent mon fils et mes petits enfants c’est la France.
    J’ai une double culture, j’en suis très fière.

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    • Gian

      Quand on dit la pie voleuse, ne doit-on pas entendre que c’est celle qui vole loin ?

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  • mike

    Suffit les hypocrisies socialo-humaniste, ca suffit les discours trompeurs des démago-politiciens, ca suffit de pleurer sans agir, ca suffit de toujours vouloir blamer les autres et de critiquer les francais, ca suffit ces ideo-gauchistes qui amènent à la confusion des peuples …. la mondialisation est cette merde qui entraîne tout ce brouhaha… Je sui d’origine étrangère également, et pourtant je suis d’accord que pour le respect des nations et des peuples vivement en parfaite intelligence vivont chacun chez nous..
    Et à ces messieurs les francs-macs, ils devraient avoir honte car ces messieurs sont l’unique cause à tout ce merdier….

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  • mike

    merci d’avoir effacé mon commentaire de toute facon ca ne changera rien du tout a tout ce qui va se passer

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    • Je n’ai rien effacé du tout ! Même si vous pressentez (sans peine) que je ne saurais approuver ce que vous écrivez, je reste prêt à le lire et à le laisser à lire. On en apprend toujours sur l’humanité.

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