« Contre le nouvel antisémitisme », l’appel des 300
Le Parisien a publié dimanche [23/4/18] un manifeste « contre le nouvel antisémitisme » en France marqué par la « radicalisation islamiste ». Rassemblant près de 300 signataires, ce texte dénonce également un « silence médiatique » et une « épuration ethnique à bas bruit » dans certains quartiers. Il met en cause « une partie des élites françaises » réduisant l’« islamophobie » aux conséquences d’un racisme et d’une révolte sociale[ref]Sujet abordé récemment ici sur ce blog.[/ref]. Enfin le texte en appelle « à l’islam de France pour qu’il ouvre la voie » en « frappant d’obsolescence […] les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants. » Sur ce point, renvoyons ces autres « élites » à leur espérance para-religieuse mêlée d’une grande candeur s’agissant ici d’une obsolescence pour le moins non programmée. Les réactions de rejet n'ont d'ailleurs pas tardé côté musulman – voir l'encadré ci-dessous.
Voici le texte de cet appel :
Liste des signataires
Charles Aznavour ; Françoise Hardy ; Pierre Arditi ; Elisabeth Badinter ; Michel Drucker ; Sibyle Veil ; François Pinault ; Eric-Emmanuel Schmitt ; Marceline Loridan-Ivens ; Radu Mihaileanu ; Elisabeth de Fontenay ; Nicolas Sarkozy ; Pascal Bruckner ; Laure Adler ; Bertrand Delanoë ; Manuel Valls ; Michel Jonasz ; Xavier Niel ; Jean-Pierre Raffarin ; Gérard Depardieu ; Renaud ; Pierre Lescure ; Francis Esménard ; Mgr Joseph Doré ; Grand Rabbin Haïm Korsia ; Imam Hassen Chalghoumi ; Carla Bruni ; Boualem Sansal ; Imam Aliou Gassama ; Annette Wieviorka ; Gérard Darmon ; Antoine Compagnon ; Mofti Mohamed ali Kacim ; Bernard Cazeneuve ; Bernard-Henri Lévy ; Philippe Val ; Zabou Breitman ; Waleed al-Husseini ; Yann Moix ; Xavier De Gaulle ; Joann Sfar ; Julia Kristeva ; François Berléand ; Olivier Guez ; Jeannette Bougrab ; Marc-Olivier Fogiel ; Luc Ferry ; Laurent Wauquiez ; Dominique Schnapper ; Daniel Mesguich ; Laurent Bouvet ; Pierre-André Taguieff ; Jacques Vendroux ; Georges Bensoussan ; Christian Estrosi ; Brice Couturier ; Imam Bouna Diakhaby ; Eric Ciotti ; Jean Glavany ; Maurice Lévy ; Jean-Claude Casanova ; Jean-Robert Pitte ; Jean-Luc Hees ; Alain Finkielkraut ; Père Patrick Desbois ; Aurore Bergé ; François Heilbronn ; Eliette Abécassis ; Bernard de la Villardière ; Richard Ducousset ; Juliette Méadel ; Daniel Leconte ; Jean Birenbaum ; Richard Malka ; Aldo Naouri ; Guillaume Dervieux ; Maurice Bartelemy ; Ilana Cicurel ; Yoann Lemaire ; Michel Gad Wolkowicz ; Olivier Rolin ; Dominique Perben ; Christine Jordis ; David Khayat ; Alexandre Devecchio ; Gilles Clavreul ; Jean-Paul Scarpitta ; Monette Vacquin ; Christine Orban ; Habib Meyer ; Chantal Delsol ; Vadim Sher ; Françoise Bernard ; Frédéric Encel ; Christiane Rancé ; Noémie Halioua ; Jean-Pierre Winter ; Jean-Paul Brighelli ; Marc-Alain Ouaknin ; Stephane Barsacq ; Pascal Fioretto ; Olivier Orban ; Stéphane Simon ; Laurent Munnich ; Ivan Rioufol ; Fabrice d’Almeida ; Dany Jucaud ; Olivia Grégoire ; Elise Fagjeles ; Brigitte-Fanny Cohen ; Yaël Mellul ; Lise Bouvet ; Frédéric Dumoulin ; Muriel Beyer ; André Bercoff ; Aliza Jabes ; Jean-Claude Zylberstein ; Natacha Vitrat ; Paul Aidana ; Imam Karim ; Alexandra Laignel-Lavastine ; Lydia Guirous ; Rivon Krygier ; Muriel Attal ; Serge Hefez ; Céline Pina ; Alain Kleinmann ; Marie Ibn Arabi-Blondel ; Michael Prazan ; Jean-François Rabain ; Ruth Aboulkheir ; Daniel Brun ; Paul Aidane ; Marielle David ; Catherine Kintzler ; Michèle Anahory ; Lionel Naccache ; François Ardeven ; Thibault Moreau ; Marianne Rabain-Lebovici ; Nadège Puljak ; Régine Waintrater ; Michèle Anahory ; Aude Weill-Raynal ; André Aboulkheir ; Elsa Chaudun ; Patrick Bantman ; Ruben Rabinovicth ; Claire Brière-Blanchet ; Ghislaine Guerry ; Jean-Jacques Moscovitz ; André Zagury ; François Ardeven ; Estelle Kulich ; Annette Becker ; Lilianne Lamantowicz ; Ruth Aboulkheir ; Christine Loterman ; Adrien Barrot ; Talila Guteville ; Florence Ben Sadoun ; Michèle Anahory ; Paul Zawadzki ; Serge Perrot ; Patrick Guyomard ; Marc Nacht ; André Aboulkheir ; Laurence Bantman ; Josiane Sberro ; Anne-Sophie Nogaret ; Lucile Gellman ; Alain Bentolila ; Janine Atlounian ; Claude Birman ; Danielle Cohen-Levinas ; Laurence Picard ; Sabrina Volcot-Freeman ; Gérard Bensussan ; Françoise-Anne Menager ; Yann Padova ; Evelyne Chauvet ; Yves Mamou ; Naem Bestandji ; Marc Knobel ; Nidra Poller ; Brigitte-Fanny Cohen ; Joelle Blumberg ; Catherine Rozenberg ; André Aboulkheir ; Caroline Bray-Goyon ; Michel Tauber ; André Zagury ; Laura Bruhl ; Eliane Dagane ; Paul Zawadzki ; Michel Bouleau ; Marc Zerbib ; Catherine Chalier ; Jasmine Getz ; Marie-Laure Dimon ; Marion Blumen ; Simone Wiener ; François Cahen ; Richard Metz ; Daniel Draï ; Jacqueline Costa-Lascoux ; Stéphane Lévy ; Arthur Joffe ; Antoine Molleron ; Liliane Kandel ; Stéphane Dugowson ; David Duquesne ; Marc Cohen ; Michèle Lévy-Soussan ; Frédéric Haziza ; Martine Dugowson ; Jonathan Cohen ; Damien Le Guay ; Patrick Loterman ; Mohamed Guerroumi ; Wladi Mamane ; William de Carvalho ; Brigitte Paszt ; Séverine Camus ; Solange Repleski ; André Perrin ; Sylvie Mehaudel ; Jean-Pierre Obin ; Yael Mellul ; Sophie Nizard ; Richard Prasquier ; Patricia Sitruk ; Renée Fregosi ; Jean-Jacques Rassial ; Karina Obadia ; Jean-Louis Repelski ; Edith Ochs ; Jacob Rogozinski ; Roger Fajnzylberg ; Marie-Helène Routisseau ; Philippe Ruszniewski ; André Senik ; Jean-François Solal ; Paule Steiner ; Jean-Benjamin Stora ; Anne Szulmajster ; Maud Tabachnik ; Daniel Tchenio ; Julien Trokiner ; Fatiha Boyer ; Cosimo Trono ; Henri Vacquin ; Caroline Valentin ; Alain Zaksas ; Slim Moussa ; Jacques Wrobel ; Roland Gori ; Nader Alami ; Céline Zins ; Richard Dell’Agnola ; Patrick Beaudouin ; Barbara Lefebvre ; Jacques Tarnéro ; Georges-Elia Sarfat ; Lise Boëll ; Jacques Wrobel ; Bernard Golse ; Céline Boulay-Esperonnier ; Anne Brandy ; Imam Karim ; Sammy Ghozlan.
« Lorsqu’un Premier ministre à la tribune de l’Assemblée nationale déclare, sous les applaudissements de tout le pays, que la France sans les Juifs, ce n’est plus la France, il ne s’agit pas d’une belle phrase consolatrice mais d’un avertissement solennel : notre histoire européenne, et singulièrement française, pour des raisons géographiques, religieuses, philosophiques, juridiques, est profondément liée à des cultures diverses parmi lesquelles la pensée juive est déterminante. Dans notre histoire récente, onze Juifs viennent d’être assassinés - et certains torturés - parce que Juifs, par des islamistes radicaux.
« Pourtant, la dénonciation de l’islamophobie - qui n’est pas le racisme anti-Arabe à combattre - dissimule les chiffres du ministère de l’Intérieur : les Français juifs ont 25 fois plus de risques d’être agressés que leurs concitoyens musulmans. 10 % des citoyens juifs d’Ile-de-France - c’est-à-dire environ 50 000 personnes - ont récemment été contraints de déménager parce qu’ils n’étaient plus en sécurité dans certaines cités et parce que leurs enfants ne pouvaient plus fréquenter l’école de la République. Il s’agit d’une épuration ethnique à bas bruit au pays d’Émile Zola et de Clemenceau.
« Pourquoi ce silence ? Parce que la radicalisation islamiste - et l’antisémitisme qu’il véhicule - est considérée exclusivement par une partie des élites françaises comme l’expression d’une révolte sociale, alors que le même phénomène s’observe dans des sociétés aussi différentes que le Danemark, l’Afghanistan, le Mali ou l’Allemagne… Parce qu’au vieil antisémitisme de l’extrême droite, s’ajoute l’antisémitisme d’une partie de la gauche radicale qui a trouvé dans l’antisionisme l’alibi pour transformer les bourreaux des Juifs en victimes de la société. Parce que la bassesse électorale calcule que le vote musulman est dix fois supérieur au vote juif.
« Or, à la marche blanche pour Mireille Knoll, il y avait des imams conscients que l’antisémitisme musulman est la plus grande menace qui pèse sur l’islam du XXIe siècle et sur le monde de paix et de liberté dans lequel ils ont choisi de vivre. Ils sont, pour la plupart, sous protection policière, ce qui en dit long sur la terreur que font régner les islamistes sur les musulmans de France.
« En conséquence, nous demandons que les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés d’obsolescence par les autorités théologiques, comme le furent les incohérences de la Bible et l’antisémite catholique aboli par Vatican II, afin qu’aucun croyant ne puisse s’appuyer sur un texte sacré pour commettre un crime.
« Nous attendons de l’islam de France qu’il ouvre la voie. Nous demandons que la lutte contre cette faillite démocratique qu’est l’antisémitisme devienne cause nationale avant qu’il ne soit trop tard. Avant que la France ne soit plus la France. »
[dropcap]Dès[/dropcap] le lendemain de l’appel, le recteur de la grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a dénoncé un « procès injuste et délirant » qui risque « de dresser les communautés religieuses entre elles ».
• Le président de l’Observatoire national contre l’islamophobie, Abdallah Zekira, condamne un débat « nauséabond et funeste » sur l’islam et a appelé les signataires à cesser « d’accabler l’islam et les musulmans ».
• Le président du Conseil du culte musulman, Ahmet Ogras, estime que « cette tribune est un non-sens, un hors-sujet.
• Pour Tareq Oubrou, imam de la grande mosquée de Bordeaux, « dire que le Coran appelle au meurtre, c’est très violent et c’est une ineptie ! » Il ajoute : « Le Coran est, à l’origine, en arabe. Je pense que ceux qui ont signé la tribune ont lu une traduction, une interprétation. Ça montre un manque de culture religieuse. N’importe quel texte sacré est violent, même l’Evangile ! »
Je suis pour le moins mal à l’aise avec ce texte, cet appel. Pour différentes raisons. En voici deux principales.
D’abord à cause de plusieurs de ses signataires qui ne sont pas connus pour être de grands humanistes, c’est le moins que l’on puisse dire. Certains même s’en sont pris aux « migrants », ou à d’autres, d’une façon honteuse. Ces certains ont l’indignation morale et l’application des Droits Humains bien sélectives.
D’autre part, ce texte contient un non sens (sauf erreur de ma part). Il est dit « 10 % des citoyens juifs d’Ile-de-France – c’est-à-dire environ 50 000 personnes – ont récemment été contraints de déménager parce qu’ils n’étaient plus en sécurité dans certaines cités, etc. » Or, j’ai vérifié sur Internet, un article Wikipedia : en France la population (élargie) de juifs est estimée à 600 000 personnes. Se peut-il que les 5 sixièmes de cette population habitent en Ile-de-France ? Qu’en est-il de ces 50 000 personnes dont on nous parle ? Quels sont les chiffres réels des déménagements ? Peut-on parler « d’épuration ethnique à bas bruit » comme il est dit ?
Par ailleurs, les deux phrases de Tareq Oubrou, l’imam de la grande mosquée de Bordeaux, sont d’une stupidité inouïe et de plus contradictoires l’une l’autre puisqu’il reconnaît que « n’importe quel texte sacré est violent » ! Ce n’est pas parce que les autres peuvent être des brutes que cela dédouane les uns de leur propre brutalité !
Gérard : va sonder les coeurs et les reins de tous les signataires de toutes les pétitions, et tu n’en cautionneras jamais aucune ! Pour ma part, j’essaie de m’en tenir au propos, dont je peux ne pas tout partager, d’ailleurs. Quant aux signataires, certes, que je ne connais d’ailleurs pas pour la plupart, il en est certains, identifiés, avec qui je ne partirais pas en vacances…
Les réactions Dalil-Abdallah(ouakbar)-Tareq le confirment, il n’y a pas « islamistes » et « musulmans modérés » mais « musulmans actifs » et « musulmans attentistes ».
Par ailleurs, que « soient frappées d’obsolescence (…) comme le furent les incohérences de la Bible »… On ne parle pas de la même Bible : la mienne n’est qu’incohérence, mais n’est pas pour autant obsolète, elle me sert à caler l’établi dans mon garage.
Faute de syntaxe « Parce que la radicalisation islamiste – et l’antisémitisme QU’IL véhicule »
plutôt « et l’antisémitisme QU’ELLE véhicule « (la radicalisation) »
sINON RIEN DE CHOQUANT
Gérard ,
Ta fille avait raison.
Je te transmets ci-après copie d’un texte que je partage.
Bernard
Combattre le racisme, l’antisémitisme.… et l’islamophobie
Nous dénonçons, combattons l’antisémitisme, et tout acte criminel ou
agression à ce titre, comme nous le ferions pour toutes les formes de racisme
quel qu’il soit.
Nous sommes inquiets de la recrudescence d’actes et de propos antisémites
et racistes en France comme dans plusieurs autres pays d’Europe.
Nous savons que se taire aujourd’hui, banaliser ces discours et ces agressions
de quelque nature qu’elles soient ouvre la porte demain aux pires drames que
l’histoire récente ou plus ancienne ont fait connaître : qu’il s’agisse du
génocide des juifs et des roms perpétré par le nazisme, de celui des Tutsis, du
génocide arménien, de l’épuration ethnique en Bosnie ou du génocide actuel
des Rohingyas.
Par les amalgames qu’il fait, le manifeste contre l’antisémitisme attise et
renforce ce qu’il prétend dénoncer.
Le délinquant voleur et meurtrier, nourri des poncifs antisémites sur la
richesse supposée de toute personne juive, n’est pas le bras de Daesh ni le
compagnon d’arme de Mohamed Mehra, Amedi Coulibaly ou Salah
Abdeslam.
Les violences antisémites actuelles, aussi insupportables qu’elles soient, sont
loin d’être comparables à un pogrom et encore moins à une épuration
ethnique !
Assimiler la gauche antisioniste, qui a toujours été au premier rang du
combat contre tous les racismes, à une nouvelle forme de l’antisémitisme
relève d’une diversion mensongère et scandaleuse.
Assimiler ceux qui dénoncent la colonisation israélienne et son
gouvernement d’extrême droite à des complices de l’antisémitisme est un
amalgame inacceptable.
Au moment où les agressions contre les français d’origine maghrébine,
africaine et contre les roms se développent, au moment où dans le débat
politique générale, les propos stigmatisants contre les migrants et les exilés se
multiplient, au moment où se libère une parole raciste, xénophobe et
islamophobe décomplexée :
Nous refusons la notion de responsabilité collective, que cela concerne un
peuple ou une communauté religieuse.
Nous refusons l’amalgame entre des actes criminels odieux ou à caractère
délirant de certains et les projets ouvertement racistes et antisémites
d’exécutions ou de massacres ourdis par d’autres.
Nous rappelons que les premières victimes de Daesh et de ses sbires sont
d’abord les populations des pays arabes ou africains et des musulmans.
Nous dénonçons un texte qui assimile tout musulman à un intégriste en
puissance, le désigne à la vindicte populaire et exige allégeance culturelle et
repentance religieuse.
Les exactions atroces commises au nom des intégrismes de tout genre, desdictatures de toutes espèces ont en commun cette capacité à rivaliser dans
l’horreur, la mise en scène de la terreur et le refus radical de notre commune
humanité.
Les politiques laminant les vies de millions de personnes et la démission des
forces qui devraient défendre les droits sociaux des peuples nourrissent le
terreau d’une désespérance. Elles favorisent les régressions identitaires et les
passions funestes du terrorisme.
Nous affirmons qu’il faut relever ce défi mortifère et se mobiliser pour arrêter
cet engrenage fatal. !
Nous affirmons notre solidarité avec toutes les victimes de ces exactions et
notre exigence de ne pas refaire ce qui fut fait en d’autres temps, accueillons
et défendons toutes celles et ceux qui les subissent.
Signataires
Alain Cyroulnik
Philippe Cyroulnik
Samy Joshua
Myriam Martin
Alain Krivine
Renée-Claire Glichtzman
Laurent Levy
Bernard Noël
Elias Sanbar
Christine Poupin
Marc Slyper
Philippe Poutou
Annick Coupe
Olivier Besancenot
Anne Rochette
Camille Saint- Jacques
Marcel-Francis khan
Enzo Traverso
Julien Salingue
Pierre Buraglio
Pierre Khalfa
Dominique Vidal
Pierre Cour-Salies
Laurence De Cock
Philippe Roux
Marie Ducaté
Jacques-Henri Michot
Dominique Angel
Jacques Moulin
Patrick Silbertein
Marie-France Cyroulnik
Michèle Sibony
Paul Allies
Jacques Lerichomme
Françoise LarochePierre Stambul
Sophie Zafari
Bernard landau
Catherine Samary
Michèle Krum
Jean-marc Bourquin
Sonia Casagrande
Nadine Slyper
Claude Bégué
Claude Gutman
Salah Amokrane
Claude Buraglio
Al Martin
Valerie Jouve
Pierre Khalfa
Pierre Stambul
Bernard Cholet
Omar Slaouti
André Rosevègue
Alima Boumedienne Thiery
Mohammed Ben Yaklhef
Sonia Fayman
Jacques Fontaine
Fafia Djardem
Michel Angot
Pierre Josse
Julien Rivoire
Pierre-Yves Pira
Helene Adam
Jean Malifaud
Bernard Deswarte
Didier Dayen
Dominique Dehais
Tristan Tremeau
Nathalie Quintane
Jean-Luc Nancy
Jean Marc Cerino
Gérard Chaouat
Alain Jugnon
Mathilde Ferrer
Pierre Zarka
Coulibaly Lena
Michel Ricard
Patrick Chorowicz
Paule Bodilis
Estelle Fredet
Charles Bonn
Barbara Satre
Jean- Paul RavauxMichel Henry
Christian Bensimon
Véronique Bourquin-Valzer
Nicky Tremblay
Agnès Denis
Bernard Alleton
Sylvie Amestoy
Arthur Leduc
Jean-louis Griveau
Catherine Bensimon
Marie-José Mondain
Isabelle Nicoladze
Mouloud Haddak
Jean-louis Schoelkopf
Marie-Claude Herboux
Patrick Brody
Etienne Adam
François Wouters
Jacques Fath
Michèle Lesbre
Pierre Alferi
Jacques Bidet
Pour ce qui est des « amalgames », ce texte-là est champion ! Quand je lis : « Nous refusons l’amalgame entre des actes criminels odieux ou à caractère
délirant de certains et les projets ouvertement racistes et antisémites
d’exécutions ou de massacres ourdis par d’autres. », c’est donc qu’il n’y aurait pas de lien possible entre ces « criminels » et ce qui, précisément, peut, sinon les inspirer, tout au moins ne pas les empêcher dans leurs passages à l’acte ? Le colportage du Coran « justicier » par internet autant que par des imams malfaisants et revanchards à l’égard des autres croyances et des incroyances cause des dégats irréversibles dans les esprits faibles. Il y a des liens indiscutables ! C’est un ex-musulman qui parle ici, croyez-moi en connaissance ! Allez voir dans les quartiers « des indigènes », si vous osez y mettre les pieds ! A ce sujet, à propos de ce que vous appelez « allégeance culturelle et
repentance religieuse« oui, il y a eu défaillance de tous les pouvoirs politiques depuis les grandes vagues de migrants du maghreb surtout ; ils ont fait du clientéllisme, droite et gauche, et ont laissé pourrir les « quartiers » et en ont fait des zones hors de la république. Oui, un immigré se devrait une allégeance républicaine à la république qui l’accueille, dont il est ou devient citoyen ! Pas tous les musulmans ne sont desv intégristes en puissance, non, mais trop tout de même„ surtout les jeunes qui revent de djihad ! Alors oui : que les imams et « bienpensants » islamiques se lèvent au lieu de se boucher les yeux !
Bernard, j’apprécie que tu n’aies pas clos le débat par le silence (ni par un désabonnement comme certains l’ont fait, ce qui est d’ailleurs leur droit). Quelques rappels d’abord, pour qu’on s’y retrouve : tu fais référence à ma fille, au sujet de la « lettre ouverte » que j’ai publiée à propos de l’« islamophobie », terme que je prends comme un subterfuge pour éviter un débat de fond sur la religion musulmane dans ses rapports avec notre société au sens large (culture, mœurs, histoire, etc.)
Maintenant, tu reprends indirectement le débat à propos d’une autre « affaire », celle du manifeste sur le « nouvel antisémitisme » et la contre-réponse dont tu dis partager le fond. Cette fois encore, ce texte, que tu fais bien de reproduire dans ton commentaire, cautionne dès son intitulé cette « islamophobie », du moins au sens où je l’ai analysé. Tout le problème réside précisément dans cette divergence. Écrire d’emblée : « Combattre le racisme, l’antisémitisme…. et l’islamophobie », ça revient à mettre ces trois termes sur le même plan, ce à quoi je me refuse (je renvoie ici à mon article « Lettre ouverte à ma fille sur l’« islamophobie » »).
Le texte commence ensuite ainsi : « Nous dénonçons, combattons l’antisémitisme, et tout acte criminel ou agression à ce titre, comme nous le ferions pour toutes les formes de racisme quel qu’il soit. » Ce faisant, dans la même logique, il assimile la critique de l’islam à un racisme. Tout comme les mêmes se voient taxés d’antisémitisme parce qu’ils critiquent la politique du gouvernement israélien sur la question palestinienne. Critiquer l’islamisme, c’est critiquer un extrémisme religieux (toute religion produit ses extrémistes, non ?). Une partie de la gauche, à base de bonne conscience imprégnée de générosité, de solidarité, de fraternité, ne peut supporter l’idée qu’elle puisse être taxée de racisme – de ce racisme qu’elle dénonce en la présupposant chez les « islamophobes ». (Le comble étant atteint sur ce registre par les « islamo-gauchistes »). Dans ces conditions, qui pratique l’« amalgame », sinon ceux qui, dans leurs conceptions, ou leur inconscient, assimilent musulmans et Arabes. Je vois là, dans ce « refus tripal » de la gauche de gauche, cette phobie qu’ils ne se reconnaissent pas : la peur à gauche de paraître à droite. C’est un comportement que j’ai toujours déploré car il relève, selon moi, de la fixité idéologique et, donc, du refus de rechercher la vérité (donnée provisoire et révisable quoi qu’il en soit) parce qu’elle dérange. Se tenir au chaud de ses certitudes, c’est ainsi que se constituent les groupes fermés, partis fossiles, religions, sectes, etc.
Pour revenir au texte que tu cautionnes, j’ajoute : être contre le racisme et contre l’antisémitisme, qui, de gauche, pourrait ne pas être d’accord ? D’où la tentation (spécieuse) d’ « emballer » le troisième thème dans l’argument d’autorité (morale en l’occurrence). Démarche intellectuelle semblable quand on recourt à des mots aussi chargés que « pogrom » et « épuration ethnique ». En revanche, pas la moindre nuance à propos d’« antisionisme » ; pourtant, la nuance serait de rigueur, pour départager la sincérité des arguments de ses tenants. J’y pressens des antisémites masqués, tout autant que se tapissent des racistes anti-Arabes chez les « islamophobes ». Nuances que s’interdisent les idéologues fermés.
Sur ce, Bernard, gardons les yeux ouverts !