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The Nu Band, le jazz tout cru

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©Photo Gérard Tissier

On les dirait sortis d’une BD de Crumb. Ou d’une version jazz des Marx Brothers. Soit quatre lascars, des New-Yorkais free comme l’air et pas nés de la dernière présidentielle. Samedi à Vitrolles (13), ils ont chamboulé le Moulin à Jazz qui en a pourtant vu et entendu en vingt ans d’existence.

On ne raconte pas la musique. Tout juste peut-on broder quelques images sur des sons, à peine émis et déjà évaporés dans le cosmos. Les disques, certes. Comme des conserves. Bon quand même pour rappeler quelques saveurs, nourrir les souvenirs. Préférer les fraises sauvages, vers Fontblanche par exemple, pour ceux qui connaissent.

Voyez leurs trognes. Par ordre d’apparition. Lui, Joe Fonda, le fondu de la contrebasse. Son hénorme qui tient les quatre piliers du gang. Joie de vivre et humour. Contagieux. Les voilà enfiévrés, secoués à l’autre bout de la rythmique par la batterie de Lou Grassi. Phénomènal, entre caresse de peau et déluge de Brest. Richesse inouïe des battements, temps et contretemps. Puis le souffle. Roy Campbell aux embouchures – trompette, trompinette, bugle et flûte. La forge peine un peu à chauffer puis jaillit en étincelles, des traces d’étoile. Mark Whitecage – alto et clarinette – emballe le tout dans des chorus prodigieux. S’il fallait situer l’aventure, histoire que les absents se mordent les doigts, le Nu Band nous a baladés entre l’Art Ensemble de Chicago, Roland Kirk et Ornette Coleman. Même les plus freeleux se seraient laissé emballer. Si si, je le parierais ! En tout cas le Moulin, qui ne connaît pas la crise, a battu son plein.

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