Gaffe, les médias !Sage, l'image ?

Journalisme. Le p’tit truc de la photo-légende qui ment

 

Faire mentir une photo en la post-datant, ça revient à faire de même avec des propos. C’est faute de truquage – et faute professionnelle. Pantoufle donc pour La Provence qui illustre sa une du jour [07/07/05] avec un Delanoë d’avant-hier, puisque paru dans Le Monde daté du 6, mais bouclé le 5.

 

1prov070705Illustrer un article avec une photo ancienne n’est nullement répréhensible – la pratique est courante. Mais la légende se doit de préciser le décalage chronologique. Ce n’est pas le cas pour celle sous la photo de La Provence : « Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui avait bataillé pour arracher les JO, n’a pas caché sa « déception ». Il a affirmé ne pas s’expliquer le choix de Londres. Photo AFP. » On fait ainsi croire que l’image exprime la « déception »… alors que la décision n’avait pas été rendue au moment de la photo. Il y a tromperie.

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Eh, oh, dira-t-on, de La Provence à bien d’autres endroits médiatiques, ce n’est pas grave, tu vas pas nous en chier une pendule de pinailleur ! Si. C’est grave, au moins parce que ça entache le métier d’informer de son manque (trop) ordinaire de rigueur, de sérieux, de crédibilité. Parce que ce qui vaut pour une photo n’est pas moindre que ce qu’on attend d’un texte. Et pourquoi accorder du crédit à un article si l’image ment ? Alors, quelle confiance accorder à son journal ?

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→ Images : la une de La Provence de jeudi [07/07/05]. Celle du Monde et sa légende (datant du mardi 5) qui dit : « Bertrand Delanoë, le maire de Paris, songeur au moment d’aborder la dernière ligne droite pour le choix de la ville qui sera l’hôte des Jeux olympiques d’été 2012. » Du songe à la déception, l’espace d’une espèce de bidonnage.

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3 réflexions sur “Journalisme. Le p’tit truc de la photo-légende qui ment

  • Bon : de la Pantoufle d’or au départ, la dis­tinc­tion a été trans­mu­tée en bronze. D’aucune ayant trou­vé la faute plu­tôt vénielle. Allez, mes frères, et ne péchez plus !

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  • Comment ai-je pu lou­per cet excellent article (« mar­ron­nier » en ma tri­bu pho­to­gra­phique depuis qua­si-ment 2 siècles) ?
    Sinon pas­ser de la « légende »… (écrite/​inventée, par des jour­na­listes, secré­taires de rédac­tion, assis­tants-sta­giaires gra­tuits, voire rédac­teur en chef, selon leurs besoins, appe­lés « Ligne Éditoriale » et en toute mécon­nais­sance du tra­vail visuel (à 99%). Tous, omet­tant la réelle légende du Photographe) …à la pho­to qui ment, c’est comme qui dirait un rac­cour­ci osé.
    Et bien… J’ai donc pu, (pas­ser à côté), étant acca­pa­ré par les inci­dents vil­la­geois (voir feuille­ton heb­do­ma­daire venel­lois, tout l’é­té 2015) et vacances au bout du monde, bien méritées.
    Bref, quelques pho­to­gra­phies à venir (j’es­père cor­rec­te­ment légen­dées, cher Gérard …ou « com­men­tées », selon un res­sen­ti très per­son­nel), et/​ou récu­pé­ra­tion de cer­taines images, signées, archi­vées, pour suivre les pro­chaines inter­views des bel­li­gé­rants, autour du poste de maire de Venelles, 13770.
    (Comment de l’or est-on par­ve­nu à cou­ler un bronze, en ces quelques maux ?)

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    • Merci Martial ! L’article date de dix ans (2005) et, depuis, j’ai ces­sé de cher­cher les poux dans La Provence, c’est le ton­neau des Danaïdes.(J’en ai pro­fi­té pour remettre les pho­tos incri­mi­nées en place) Ici, en l’oc­cur­rence, la ques­tion dépasse le cas de La Provence, concer­nant le trop peu d’at­ten­tion et de res­pect por­tés en géné­ral à la pho­to, trop sou­vent consi­dé­rée comme « illus­tra­tive », sinon comme bouche-trou qui per­met de bou­cler la page. OK pour une suite visuelle au feuille­ton muni­ci­pal de Venelles.

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