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Entre YSL et Allinges, deux enterrements, un choix

Agenda élyséen de ce 5 juin 2008 : zéro mariage, deux enterrements. Qu’eussions-nous fait à sa place ? En terme de rendement médiatique et d’inclination personnelle autant que « familiale », y a pas photo, va pour le show YSL ! Parce que le « grand homme » le vaut bien. Vaut, du verbe valoir, substantif valeurs, au pluriel de préférence. Comme funérailles – jamais au singulier, on se demande –, les valeurs se portent mieux quand on en compte beaucoup. La valeur YSL comme valeur ajoutée aux valeurs de la mode, du luxe, du show biz, de la politicaille et de tout ce qui fait le charme de la modernité décadente.

Donc ce sera les funérailles nationales et parisiennes. Paris vaut bien une messe à Saint-Roch, autrement plus fun qu’un exercice imposé de compassion en Haute-Savoie auprès de sept cercueils. De plus, comment se dérober à une telle obligation alors que ce rendez-vous du Tout-Paris a été exprès programmé ce jeudi à la demande de l’Élysée? Madame aussi sera de sortie, enfin de défilé, comme naguère et toujours dans ce monde si show – la planète entière a show – qui se reflétera dans un écran géant exprès installé pour la piétaille. Écran pour écran, on n’a pas le même à la maison. Et s’approcher des grands, même de loin…, c’est tout de même flirter avec la célébrité, peut-être passer dans le poste, risquer la guérison…

C’est ainsi : un gros mort vaut plus que sept petits.
Même si, bien sûr, nous ne doutons pas que le président eût souhaité couvrir les deux événements. Sa puissance compassionnelle ne saurait être prise en défaut, non. Mais, on le sait, gouverner c’est choisir. Médiatiser aussi. Tout comme informer. Voir Le Monde, sa une [ci-dessous] et ses quatre pages de dévotion envers le si cher disparu. La retenue sera plus nette le lendemain avec le « drame d’Allinges » (infos en bas de page). Il est vrai que le quotidien du soir et « de référence » se veut peu porté sur le fait divers. Comme le président en somme.

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Une réflexion sur “Entre YSL et Allinges, deux enterrements, un choix

  • Ben oui, j’a­vais pas per­cu­té. Ma blonde a pour­tant rap­por­té Libé à la mai­son, furieuse de s’être fait pié­ger ; v’là ce que c’est que d’a­che­ter des marques, sans ouvrir le paquet, ni même regar­der l’emballage : 12 pages plus la une sur le zigue ! Comme pour les apôtres et le Jésus… J’hallucine ! Comme tu dis, cher di Brazza, tou­jours en explo­ra­tion aiguë, ou laisse sous-entendre, quel autre héros moderne vau­dra bien 12 pages dans un pro­chain Libé ? Décadence, vrai­ment, je ne vois pas de mot plus appro­prié en ce début de siècle, de mil­lé­naire même, qui res­semble furieu­se­ment à une fin. Quand tout fout le camp, quand les valeurs humaines pro­fondes sombrent, alors sur­git le futile triom­phant ; je ne vois pas d’autre sens à cette irrup­tion de la Mode et du Luxe, comme autant d’in­jures à la misère rési­gnée. Jusqu’à quand ?

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