Blog-notesReportages

Road chronique américaine – 5 – Au Nouveau-Mexique, le far-west se rapproche

Suite du périple états-unien de Robert et Gérard

24 avril 2015, vendredi, Nouveau-Mexique

USA 2015 Béta CactusNous voyons défiler ces paysages infinis. Notre road chronique comme un travelling sans fin (presque) repoussant des horizons d’océans. Cette ivresse là nous a pris en particulier dès le Nouveau Mexique, État du sud-ouest marquant plusieurs changements : chaleur plus marquée, végétation bien avancée, puis des prairies herbues devenant de plus en plus couleur de sable, se transformant presque en savanes. État hispanique qui, comme son nom l’indique, fut sous domination du grand voisin du sud, avant de rejoindre la fédération des Etats-Unis. L’espagnol y est la seconde langue en usage.

DSCF0607

DSCF0617

DSCF0640

Le nom Nouveau-Mexique (en espagnol Nuevo México et en navajo Yootó Hahoodzo ; en anglais New Mexico) a été donné par les Espagnols aux terres situées au nord du Rio Grande (la région supérieure du Rio Grande a été appelée Nuevo Mexico dès 1561). Le nom a été anglicisé et donné également aux terres cédées aux États-Unis par le Mexique après la guerre mexico-américaine. Le nom Mexique provient de la langue aztèque et signifie « dans le nombril de la lune ». [Merci Wiki !]

Nous voulions faire escale à Albuquerque, comme ça, sans trop savoir, peut-être doute à cause de l’exotisme du nom, celui du vice-roi historique de la Nouvelle-Espagne. Mais cette ville s’est défilée sous nos roues, comme un fantasme : pas la moindre indication de dowtown (centre ville), pas d’édifices marquants visibles, pas de gratte-ciel arrogants, rien qui attire l’œil du voyageur un peu pressé. Une grande tranchée autoroutière, certes, des boulevards à angle droit, les enseignes habituelles du bizness… Une non-ville, à nos yeux, mais un souvenir quand même, celui-là d’une vision fantomatique…

DSCF0657

Plongée vers Santa Fe ©gp-2015

santa fe

C’est ainsi que le cap fut mis sur Santa Fe, capitale de l’État (2 134 m d’altitude, la plus haute des Etats-Unis)., malgré ses – seulement – 68.000 habitants. Dans notre programme, Santa Fe était précédée de sa réputation de « deuxième ville d’art » du pays, après New York – bigre ! De fait, musées et galeries abondent, plus marchands que moins – ce qui constitue, en effet, un critère de classement tout à fait états-unien.

DSCF0670

DSCF0673

DSCF0674

DSCF0678

Bien charmante ville, très « latino » et hispanique pour moitié, où les Indiens (2 % de la population) y sont relégués, comme ailleurs, au rang folklorique déjà évoqué ici. À preuve flagrante, cette riante place Nationale, carrée, adossée au Palais des gouverneurs et à ses arcades ; c’est là qu’une trentaine d’Amérindiens tiennent boutique, à même le trottoir, l’air plus que mélancolique, voire désabusé. Il suffit de traverser la placette pour buter sur des dizaines de galeries de luxe qui vantent, et vendent, l’artisanat autochtone et l’art dit contemporain qui s’en inspire plus ou moins.

Fondée par les Espagnols en 1607, Santa Fe (Villa Real de Santa Fé de San Francisco de Asís en espagnol, signifiant en français Ville royale de Sainte Foi de Saint François d'Assise) a gardé une grande unité visuelle, avec ses constructions en « adobe » (briques d’argile séchées au soleil). Santa Fe serait aussi la ville la moins polluée du monde, selon une étude menée par l'OMS.

Pour en revenir à l'État du Nouveau-Mexique, rappels tout de même indispensables : Easy Rider, le film de Denis Hopper, y a été tourné en 1969 ; de même Milagro, de Robert Redford (1988) ; La Trilogie des Confins (1992-98), les romans "western" de Cormac McCarthy se situent au Nouveau-Mexique. Enfin, c'est à Rosswell, au sud-est de l'État, qu'un ovni se serait écrasé en 1947…

À suivre

 

Notre mode de navigation, défini tacitement, comme il est venu : Nous roulons, nous roulons, tant que nous ne sommes pas déviés par une attraction impérieuse. En quelque sorte « à la Montaigne » : « S’il ne fait pas beau à droite, je prends à gauche. » Cependant que la boucle du périple a tout de même été esquissée, avec le calendrier. Donc nous prenons chacun notre quart à la barre. Robert démarre en premier tandis qu’à l’arrière, dans ma salle de rédaction… j’assure la chronique. L’après-midi, je ne dirai pas que c’est l’inverse ; car si je prends bien la barre, Robert lui pique de la gaufre pour une bonne sieste. À part ça, nous devisons régulièrement, partageant impressions, points de vue, informations, blagues diverses. « Bouffer de l’asphalte » ne saurait suffire à nourrir notre insatiable curiosité, nous les Bouvard et Pécuchet de l’Amérique 😉DSCF0540

À ce régime-là, nous avons parcouru dans les 5.000 km en cinq jours, roulant au besoin la nuit pour dégager du temps de jour, ou pour en réserver aux prochains lieux repérés. La circulation est relativement peinarde, les limitations de vitesse étant respectées – 65, 70, 75 miles à l’heure, selon les États (100-110-120 km/h) ; mais le trafic est souvent intense, surtout avec les innombrables trucks, si impressionnants quand ils vous doublent. Les autoroutes sont presque toutes gratuites, mais pas toujours en bon état, surtout dans le Midwest.

Partager

Gerard Ponthieu

Journaliste, écrivain. Retraité mais pas inactif. Blogueur depuis 2004.

10 réflexions sur “Road chronique américaine – <span class="numbers">5</span> – Au Nouveau-Mexique, le far-west se rapproche

  • Oh le truc ! Pardon, le cam­ping truck… Taillé pour les pères pei­nards qu’il est. Pratique pour les pho­tos même argen­tines, le labo est inté­gré. Attention Gérard, ne pas réduire le géant Cormac McCarthy à du roman « wes­tern »… je serais un peu sus­cep­tible sur ce point. Certes, il y a va un peu fort sur les détails che­va­le­resque (je veux dire sur tout le tin­touin des selles, brides, épe­rons, etc.) mais ce sont sur­tout ses per­son­nages de l’Amérique per­due et hors sol qui tentent de gar­der un reste d’hu­ma­ni­té sous le soleil écra­sant de l’a­bru­tis­se­ment violent qui ne l’est pas moins. D’ailleurs, le truc a l’air par­fai­te­ment cli­ma­ti­sé dis donc. On bou­quine der­rière les hublots ? Santa Fé à plus de 2000 mètres, là j’ap­prends. Merci de prendre une pho­to de l’OVNI ou de ses pubs, je suis cer­tain qu’il y en a. À plus !

    Répondre
    • Excuse le lèse McCarty (c est toi qui me l as fait décou­vrir). Effet des rac­cour­cis du genre carnet.

      Répondre
  • Salut Gérard !
    Quel beau périple !!
    Have à safe TRIP my friend 🙂
    Voto sur tu puisses mettre les photos…
    J’aime bcp celle avec le nuage tout seul.
    À bientôt
    Edward

    Répondre
  • Navigation « à la Montaigne », certes, mais aus­si, eu égard au manque fla­grant de pro­gramme minu­té, « façon dérive psy­cho-géo­gra­phique » des situs, isn’t it ?

    Répondre
  • Marie

    Bienvenues les pho­tos et bon cou­rage à 1000km par jour…

    Répondre
  • Il me semble qu’il y a non pas 2, mais un seul S à Roswell. Faute de frappe je suppose…Pour en reve­nir à Roswell jus­te­ment, il y existe un musée, le UFO Museum…enfin quoi, c’est tout de même la ville des crashs d’ov­nis par excel­lence ! Et un petit tour dans la zone 51, ça n’ins­pire pas les Bouvard et Pécuchet de l” Amérique ? Bonne route et Robert…doucement sur les krémas.

    Répondre
    • Tu as déci­dé d être cri­tique… Mossieur est connais­seur, son regard est d un tout autre niveau spatial…

      Répondre
  • Binoit

    Vous allez bien­tôt arri­ver dans la Lune à ce train là. Et comme, mani­fes­te­ment il y a aus­si du soleil, il ‚n’y a pas de quoi s’en plaindre.
    Tiens ! Est-ce que vous avez croi­sé les cou­ra­geux écri­vains évo­qués par Salman Rushdie dans l’in­fo sui­vante :  » Il y a quelques semaines, la pres­ti­gieuse socié­té lit­té­raire PEN a déci­dé d’ho­no­rer Charlie Hebdo lors de son gala annuel, le 5 mai pro­chain. Sauf que six roman­ciers amé­ri­cains ont annon­cé qu’ils boy­cot­te­raient la remise de prix si c’é­tait le cas. En cause, la fameuse ren­gaine selon laquelle Charlie aurait visé à de nom­breuses reprises les mino­ri­tés oppri­mées, et, de fac­to, ne fai­sait pas un bon usage de ce que doit être, selon ces intel­lec­tuels, la liber­té d’expression.
    Salman Rushdie, pour sa part, a uti­li­sé la sienne dans une série de tweets, où il tacle sans ver­gogne les écri­vains en ques­tion, des « fiottes » (« pus­sies » en VO), « six auteurs à la recherche d’une per­son­na­li­té ». Pour le célèbre écri­vain indien, mena­cé par une fat­wa depuis la sor­tie des Versets sata­niques en 1988, « si PEN, en tant qu’or­ga­ni­sa­tion défen­dant la liber­té d’ex­pres­sion, ne peut pas défendre et célé­brer ceux qui ont été assas­si­nés pour des cari­ca­tures, alors fran­che­ment, cette asso­cia­tion est indigne de son nom ». Et quant aux écri­vains « pas Charlie », « j’es­père que per­sonne n’en veuille jamais à leur peau », conclut Rushdie qui vit dans la clan­des­ti­ni­té depuis la fameuse fatwa. »
    B

    Répondre
    • Merci, cher Bernard, pour ces nou­velles – bien atter­rantes. Non, nous n avons pas ren­con­tré de ces zozos sur notre route, pour le moment fré­quen­tée par des bisons (Cheyenne, Wyoming) des détails à venir. Amitié

      Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Translate »